Quand la peste s'abat sur le Bourbonnais-Auvergne (16 Janvier 1457)

Nictail


[Terres de Sarliève, au retour d'un des quelques petits villages.]

Nic avait dû aller soigner un paysan. Devoir de médecin, et de Seigneur.
Juste lui prescrir du repos ! Pas content le paysan, comment allait-il travailler ...
Toujours faire "peur" dans ce cas-là ! Lui prédire des souffrances plus grandes s'il n'accepte pas ! Espérons qu'il se tienne tranquille le temps de guérir.

Bon, il était dans l'incapacité d'assister à la cérémnie de l'ODM.
Il décida donc de passer par leur domaine pour voir si tout allait bien !
Il arriva tranquillement et trouva, comme souvent Anselme à la grille. il lui avait pourtant demandé de rester un peu plus au château, mais l'intendant n'écoutait pas toujours tout. M'enfin !

Tiens, une missive l'attendait ... Il avait bien fait de repasser.
Apparemment, tout allait bien au domaine, bonne nouvelle, on peut lire la missive ...
Tiens, c'est Rick ... Il était rare qu'ils s'écrivent, se voyant régulièrement.

Citation:

Mon cher Nic, J'aimerais que mon message soit porteur d'une meilleure nouvelle que celle-ci. Malheureusement ce n'est pas le cas. Il s'agit de ton épouse Aigue... Te rassurer ne servirait à rien, car un malheur vient de la frapper.

Oula ... Un malheur ?! Non, elle ne pouvait ...
Besoin de s'asseoir ... Entre dans la cabane de la garde, se trouve une chaise.
Tout le monde le regarde, ils le voient inquiet, ils sont inquiets.

Citation:

En sortant de la cérémonie deremise de médaille de l'ordre du mérite, nous sommes tombés nez à nez avec un vieil homme. Ce dernier était le nez dans la neige. Ce fut ton épouse qui la première alla lui porter secours. Elle le prit donc dans ses bras et s'aperçut à ce moment là qu'elle venait d'aider un pestiféré.... Je suis vraiment désolé de t'annoncer cela de cette manière, mais il est difficile pour moi de faire dans la diplomatie, tellement mon coeur est meurtri. Elle m'a ordonné de ne pas la suivre lorsqu'elle est partie avec l'homme. Je sais juste qu'elle a été mis en quarantaine dans un vieux moulin en ruines. Je ne saurais te dire où cela est exactement. Peut-être le sais-tu ! Il faut absolument la sauver, Nic.... Je reste à la Cathédrale pour prier Aristote... Ton ami effondré, Rick PS : elle m'a confié son alliance, mais je ne peux me contraindre de te la donner par pigeon. J'ai pris des précautions pour me protéger mais elle est en ma possession. Puisse Aristote te venir en aide pour sauver Aigue...

Nic avait lu la suite d'une seule traite.
Au moins, elle n'était pas morte ... pour l'instant ! Mais ... la peste ! Elle n'avait pas fini ses études ... Lui, si ! il devait aller l'aider, et vite ! Elle aurait besoin de certaines choses.
Il avait besoin de la voir, d'être près d'elle ! Elle devait vivre.
Penser ! Vite ! Ne rien oublier ! Il n'aimait pas cette maladie ! La pire qui soit ! Pourvu qu'il ne soit pas trop ! Qu'elle ne l'ait que peu touché !! Bon Dieu, pourquoi elle ?! Et leur enfant à venir ... Qu'allait-il devenir ?! Et les famille ne pouvait perdre Aigue ...

Froisse la lettre avec colère et fureur ! Si seulement il l'avait accompagné à cette cérémonie !
Et sa fichue bonté d'âme la menait toujours vers des catastrophes !!!
Mais ... elle était comme ça ! Il l'aimait pour ça ! Aider les gens, c'était sa vie ... pourvu que ça ne soit pas pour sa mort.

Se lève enfin, déterminé ! Maintenant, il convient de s'y mettre !!

La garde ! Allez au village le plus proche ! Réquisitionnez un cheval fort et assez rapide ! Précisez au paysan que nous le rembourserons !! Vite, foncez !

Une première chose de faite ... On continue, avec empressement.

Anselme ! Occupez-vous de Blitz ... Faites qu'ils soit prêt au départ !
Je ne veux pas avoir de problème sur la route ! Faites tout votre possible !!
Et ne laissez qu'une petite sacoche ! Retirez le surperflu !

Le ton ferme de son Seigneur sembla étonné An,selme qui fila aussitôt au travail.
Nic courra ensuite en direction du château.

Première direction, la bibliothèque !! Où est ce fichu livre !
Cela fait si longtemps qu'il est rangé, mais où ?!
Recherches frénétiques, tendues ... la paniques est proche de le submeger ...
Trouve enfin le livre recherché ! Le livre d'études sur la peste ! Se pose et reprend ses esprits ! Son épouse a besoin de lui, il doit se ressaisir !

Maintenant, à la salle de bain ... Récupère tout le savon qu'ils avaient en stock !
Heureusement qu'Aigue aime la (sur)propreté ! Ca leur sera trèssss utile !!

Bon, ils ont ça quelque part pour leurs voyages ... Voilà, les outres, toutes les outres.
Court maintenant au puits, pourvu qu'il arrive à puiser de l'eau ...
Lance le seau ... Zut glacé ... Remonte le seau ... Le décroche ! Attache son épée à la corde. Lance l'épée ... Crac, un trou dans la glace ! Lame solide et coupante ! remonte l'épée, al range au fourreau ! Faudra la faire aiguiser à nouveau !
Raccroche le seau ! Le lance ! Galce brisée ! Eau dans le seau ! Rmonte le seau !
Et c'est parti pour le remplissage d'outres !

Retour enfin à la grille ! Prend le tenps de penser ...
La garde revient, un cheval robuste, pas de soucis !
Sonne la grande cloche d'entrée ... Arf, pourvu qu'Anselme comprenne !!

Il apparait enfin au détour d'un chemin, Blitz est avec lui ! Ouf !
L'intendant semble avoir saisi la gravité de la situation.
Tout le monde est enfin réuni !

Pendant qu'il attache les outres, très nombreuses en fait, sur le cheval "inconnu";, il parla à ses serviteurs.

Messires ... La peste est entrée dans notre duché ! Vous, la Garde, allez prévenir les villageois ! Dites-leur de faire bouillir tout ce qu'ils mangent ! De se laver s'ils peuvent, et surtout de partager le savon.
Dites-leur aussi de fermer leurs portes aux étrangers !
Qu'ils ouvrent un bâtiment à l'écart pour eux !
Enfin, si jamais, des gens ont des tâches noires sur eux, qu'il partent ! à l'écart du vilage ! Et que les villageois brulent leurs morts, brûlent les rats, tous les rats ! C'est une question de survie !! Et après, quand toutes les terres auront été parcourues, rentrez !

Anselme ! Filez à Montpensier ! Prenez l'étalon le plus rapide de l'écurie.
Allez chercher *Ma* dans notre petite maison ! ramenez tout le monde au domaine de Crounon ! Le eprsonnel vont aidera ! Prévenez-les ! Et soignez prudent, n'aidez pas les malheureux ! Surtout n'aidez pas ! Votre priorité ! Les enfants !
Chez nous, il devrait y avour une cariole pour ramener tout le monde !
Je compte sur vous !!! Et tant que l'épidémie n'est pas enrayée, restez là-bas !
Conseillez à Childebert de prévenir tous els villageois ...

Anselme le toisa et le fit se taire ...

Seigneur, j'ai compris les consignes ! Filez auprès de votre épouse ...

Nic regarda l'Intendant et acquiesça ...
Toutes els outres étaient attachées ... Aigue se seraient surement procuré de quoi faire un feu, elle savait que c'était essentiel.

Il prit la route sur Blitz, tenant l'autre cheval par une longe ...
Petit trot en direction de Clermont ...

Theodorina


A..à...à l'aide...

Depuis combien de temps gisait-elle sur le pavé? Sans personne pour l'aider? Qu'avait-elle fait au Très-Haut pour mériter cette souffrance. Yvonne, ah sa fille Yvonne, elle devait se demander ce que sa mère fabriquait... Aura-t-elle eu la bonne idée de s'enfermer dans la chaumière?

Mazette, qu'il était loin le temps du bonheur, à jacasser avec les copines autour du lavoir de Clermont. Ah elle les voyait, ces pleutres, ces couards qui passaient sur la place, sans même un regard pour la pestiférée qu'elle était, bande de lâches. Et aurait bien tout fait pour arranger les choses elle, toucher personne, elle voulait bien, respirer dans un mouchoir, ça aussi elle voulait bien. Mais par pitié qu'on l'aide. Elle voulait pas mourir la Théodorina, ça pour sûr que non.

Mais pouvait-on leur en vouloir à ces gens? Fuir, oui, fuir, voilà qui était un des plus bas instincts de l'Homme. Fuir devant le danger, en laissant les plus faibles derrière.

Elle regarda les fenêtres du Château. Tant de hauts personnages, barricadés là derrière leurs larges murs et leurs profondes murailles. Et le petit peuple qui s'entretuait en bas, sur la grand place. Mazette mais qu'avait-elle fait pour mériter ça?

Elle gisait toujours sur le pavé, espérant toujours qu'on viendrait l'aider, ses forces diminuant peu à peu... Monde injuste.

Thibantik


Dans son bureau

De son bureau Thib attend l'ordre de fermer les frontières si les cas de maladies sont bien répertorié comme peste.

Elle entend dans le bureau voisin, son amie Kory faire des allées retours et imagine comme celle ci doit être anxieuse au sujet de ses enfants ....

Elle reçoit toujours les courriers de demande de traversée et elle est bien obligée d'y répondre. A cette vitesse là, il faudra un pigeonnier tout neuf , vu que tout les pigeons sont occis au fur et a mesure . . .

Roselina


La Roselina sortait du château où elle était servante. Les rues de la capitale pour une fois semblaient désertées, mais elle sentit dans l'air comme une agitation orageuse. Les rares personnes qu'elles croisaient ne s'attardaient pas dehors.

Vindiou s'qui s'passe aujourd'hui ? Sont foldingots les gens à c't'heure.

Roselina remonta la ruelle qui débouche sur la place et ce qu'elle vit lui glaça les sangs.

Mais c'que c'est que c't'affaire là ...

Une femme se trainait par terre, larve humaine, gisant auprès de la fontaine.
La servante partait au marché et à la vue de cette personne au plus mal, ne pu passer son chemin.

Se penchant vers la femme, elle l'interpella croyant d'abord aux conséquences de la bibine.

Dites m'dame ? ça va pas ? vous avez glissé ou quoi ?

A..à...à l'aide...

Bon oui j'suis là ... dites c'est quoi vot' problème ?

Roselina s'approcha de la manante par terre qui avait du mal à répondre. Une sorte de mousse verdâtre apparu au coin de sa bouche. Son regard semblait vitreux et la sueur perlait sur son visage cramoisi.
La Roselina eut un mouvement de recul. On pouvait lire l'horreur qui s'affichait sur sa mine habituellement si joviale.

Holà ... j'va chercher du s'cours là, c'est grave vot truc là. Bougez pas hein! Surtout bougez pas.

Détalant en direction du Chateau, elle arriva comme une trombe dans les cuisines ... venez m'aider y'a une femme dehors, elle va pas bien, faut faire quelque chose pour elle, on va pas la laisser crever sur la grand place toute seule.

Les autres domestiques la regardaient comme s'ils avaient vu le démon juste sous leurs yeux.

Aiguemarine



[ A l'entrée de Clermont - Un vieux moulin à l'abandon - Mais pas pour tout le monde...]

Aiguemarine arriva non sans difficulté au vieux moulin, comme le lui avait indiqué la Bourgmestre de Clermont.
Le trajet avait été long. Ne pas trop pencher la civière de fortune afin que le corps ne glisse pas. Tout un jeu d'habileté.
Le vieil homme ne gémissait plus...sûrement mort.

Derrière elle, elle entendait le pas régulier de son cheval, Altaïr. Les sabots qui s'entrechoquent sur les pavés.
Aiguemarine se sentait, du coup, un peu moins seule.
Présence rassurante, même si ce n'était qu'un animal.

Plus que quelques pas, et elle y sera enfin.
Aiguemarine dépose son fardeau devant la porte en bois, rongée par les intempéries et les années.
Puis, ouvre celle-ci...
Elle ne voit rien dans la nuit.
En revanche...elle entend de petits bruits ainsi que quelques crissements.
Serais-ce ce à quoi elle pense ?!

Il lui faut en avoir le coeur net.
Referme violemment la porte qui tremble sous le choc.
Aiguemarine va jusqu'à sa monture et récupère la torche.
Fouille ses sacoches à la recherche d'une pierre à silex.
Rhaaaaaaaaa, mais où est'elle ?!
Au bout de longues minutes qui lui parurent une éternité, le trouve enfin.

Embrase la torche, et retour au moulin.
Ouvre doucement la porte, avance le bras afin d'éclairer la pièce.
Et là... horreur, malheur ! bien ce qu'elle craignait...
Des rats un peu partout ! Une multitude de rats grouillant...à la recherche d'un peu de farine ou de quelques épis de blés à se mettre sous la dent.

Bon, ben...là y'a plus vraiment le choix.
Aiguemarine se souvenait que la Peste pouvait aussi se transmettre par ces bestioles là.
Eclaire de nouveau l'intérieur de la pièce afin de s'assurer de quelque chose. Les charpentes et les poutres sont bien en bois.
Juste l'extérieur du moulin qui est en pierre.

Il ne lui faut plus tarder.
Mais d'abord... Retirer tous ses vêtements et rassembler tous les objets ayant été en contact avec le pestiféré.
Tout doit et sera brûlé.

Attrape sa seconde sacoche, là où se trouvent ses affaires de "rechange".
Soupire.
Les seuls vêtements qu'elle a pour se changer sont la robe qu'elle portait à la cérémonie de l'ODM. La belle houppelande offerte par son amie et suzeraine.
Mais elle sait qu'elle n'a pas le choix. Sa vie en dépend.
Se met dans un coin. L'effeuillage peut commencer. Braies, chemise, ceinture, chausses...tout est retiré et jeté sur la civière pardessus le corps du vieil homme.
Puis enfile prestement ses "nouveaux" vêtements.

Aiguemarine réouvre la porte, fais glisser la civière dans la pièce.
Maintenant...tout est prêt à allumer le bûcher de fortune.
Pieds nus...elle avance dans la pièce ; torche non loin du sol afin d'effrayer les rats qui grouillent.

Allume aux quatre coins de la pièce, puis retour vers la civière où, là, elle embrase les vêtements.

Torche toujours en main...se recule doucement.
Son dos heurte la porte de bois.
Aiguemarine grimace et sort en veillant à bien refermer derrière elle. Que ces maudits rats aillent aussi brûler en enfer.
Rapidement... Tout s'enflamme. Une prière tout de même pour cet homme afin qu'il repose en paix.

Aiguemarine va s'installer sous un gros arbre.
Surtout ne pas s'endormir.
Elle n'a pas encore finie. Il lui faut désormais s'occuper d'elle. Se laver à grande eau.
Mais elle va devoir attendre quelques heures, que le jour se lève...
Récite une prière. Quelquefois, avoir la foi, ça peut aider. Et pense, pense, pense à Nic... à ses enfants, à ses amis...
Les reverra t'elle ?! Passera t'elle la nuit ?!

Liloote


Liloote dans son bureau pensée à cette jeune femme aux abords de clermont seule avec ce vieil homme.

Elle ne savait que faire pour l'aider un peu plus et ne pouvait se rendre là bas sans courir de risque qu'adviendrai les villageois.

Elle commençà à prier aristote de veiller sur eux

Nictail


[Enfin aux abords de Clermont.]

Nic avait chevauché aussi vite que possible. Les chevaux étaient fatigués. Blitz avait l'habitude, pas l'autre pauvre bête ... La nuit était tombée sur le chemin.
Plus inquiet que Nic, était-ce possible ?!

Les portes de Clermont ... La ville ne semble pas fermée. Pourvu qu'ils ne tardent pas trop à le faire ! N'avaient-ils pas tous conscience du danger qui régnait ?!
Surtout, éviter les gens pauvres et malheureux du village. Trop risqué.
Direction la cathédrale ...
Nic parvient à trouver un endroit sûr pour faire garder les chevaux, près de la grande et belle bâtisse. Il lui faut trouver Rick, il doit le voir !

Bon, il s'était rendu compte qu'il avait oublié des choses ... Il trouverait sûrement ce qu'il lui manquait. L'air était lourd, l'atmosphère pesante ...
Il entra dans la cathédrale, se signa et chercha son ami ...
Il remarqua pas mal de monde en train de prier, sûrement pour leur salut. Vraisemblablement, ce qui était plus qu'une rumeur s'était répandu.

S'avance, scrute les visages, mais où est-il ?!
Ah, le voilà, devant l'autel. Nic s'agenouille près de lui et offre une courte prière. Peu de mots, tout son amour, toute sa peur et son inquiétude. Prier permet d'évacuer la panique qui tend à s'accumuler ...Sans grand mouvement, il se tourne vers Rick.

Mon ami, merci de m'avoir prévenu. Tu as bien fait.
Je vais m'occuper d'Aigue, tout ira bien. Continue de prier pour nous, ça nous aidera certainement. Et rentre chez toi ... auprès des tiens.

Lui pose une main sur l'épaule, amicalement, il imagine qu'elle doit être sa douleur d'avoir dû abandonner Aigue. Mais, il connaissait bien son épouse. Elle ne mettrait ses amis en danger pour rien au monde, et quand elle avait décidé quelque chose...

Pour l'alliance ... Avant de partir, mets-la longuement dans de l'eau bouillante, tu ne craindras plus rien. Garde-la jusqu'à notre retour.

Surtout, veille bien sur les tiens ... tenez -vous à l'écart.
Prévenez Sun si ce n'est pas encore fait. Et filez vers Cournon, normalement les enfants et *Ma* y seront, vous y serez à l'abri ...

Nic ne savait s'il l'écouterait ... Il connaissait la bonté de ses amis ...

Puis, il reprit doucement des prières silencieuses.
Rester à deux, plus ou moins se soutenir, cela faisait du bien ...
Se remémore ce qu'il doit faire avant de repartir le lendemain matin.
Récupérer une marmite, un chaudron, un truc du genre ... Pour faire chauffer de l'eau, c'est plus pratique ... Il faudra bien laver Aigue, laver ses vêtements ... Ne prendre aucun risque ...
Puis savoir où se trouve ce fichu moulin pour l'atteindre dès l'aube.
Il ne pouvait partir de nuit, il risquait de louper son épouse, en revanche, la nuit serait plus que courte ... si jamais Nic dormait ...

Rick


[Dans la Cathédrale de Clermont]

Toujours à genoux, Rick prie Aristote. Il prie pour la sauvegarde du duché et il prie aussi pour son amie Aiguemarine. Comment ne pas penser à elle dans cette situation ? Comment ne pas avoir les yeux humides ? Il se répugne de l'avoir laissé... Avait-il le choix ? Il se plaît à y croire même si son amie lui a interdit de le suivre...

Puis, il se met à penser à Tia.... Comment peut-il encore paraître devant elle ? Devant son épouse qui jour après jour, donne son temps et n'hésite pas à mettre sa vie en jeu pour le bien du duché ? Comment pourrait-il encore oser la regarder en face lui qui a été si lâche ce soir ? Comment pourrait-elle encore l'aimer lui qui vient de laisser partir leur amie à une mort certaine ?

Il se met ensuitte à penser à son fils, à Georges... Comment là aussi pourrait-il seulement envisager de le revoir alors qu'il vient de faire deux orphelins ? Aiguemarine ne voulait pas qu'elle le suive car elle ne voulait pas faire un orphelin mais lui qu'avait-il fait pour éviter cela ? Comment Athalia et Thomas pourraient-ils un jour lui pardonner sa lâcheté ? Et Nic arriverait-il un jour à lui adresser à nouveau la parole ? Si les situations avaient été inversées, Rick aurait-il pu pardonner ?

Et Kory... sa soeur... il essayait de penser à ce qu'elle avait dû ressentir en lisant sa missive... elle ne savait pas le pire... Elle ne savait pas qu'il avait été lâche sur ce coup... A cause de lui, sa confidente, sa meilleure amie, sa vassale avait été obligée de se mettre en quarantaine avec un pestiféré...

Rick avait beau prier Aristote et essayer de se pardonner son acte de lâcheté, il n'arrivait pas à trouver d'excuses à ce geste. Il s'adressa donc tout fort à Aristote espérant avoir un signe, un geste.

J'sais plus, j'sais plus
Si Dieu est encore dans ma rue
Oh, j'sais plus je suis perdu

Je suis un homme comme les autres
Qui doucement se noie
Et perd la foi

Oh, Dieu c'est ma prière
Elle vaut celle de mes frères
Je suis un homme comme eux
A genoux devant Dieu
Et je suis malheureux

Pourtant je me souviens
Avant que je blasphème
Je pouvais dire je t'aime à qui je rencontrais
La vie était facile
Il suffisait d'aimer
Mais l'encre des Evangiles
Dans mon cœur a séché
Oh , Dieu de tous les hommes
Toi qui sait tout sur tout
Ecoute la voix d'un homme
Qui te dit à genoux
Qu'il devient fou

...J'sais plus, je suis perdu

Et alors que Rick était en proie au plus grand des doutes, il entendit un pigeon qui vint roucouler à ses côtés. Un message à sa patte que le jeune diacre détacha en se demandant ce que cela pouvait être. Il eut du mal à écrire le mot qui n'avait pas été écrit avec une plume. Il n'était pas signé mais il provenait de sa soeur, de sa seule soeur qui avait encore des sentiments pour lui... de Kory... Le parchemin était tâché et par les larmes et par l'encre... Pourquoi n'avait-elle pas écrit avec sa plume ? Avait-elle eu peur qu'elle soit infectée ? Rick aurait tant voulu la serrer dans ses bras pour la rassurer et pour surmonter ensemble ce malheur qui les frappait... Il aurait tant voulu se confesser à quelqu'un et chercher l'absolution, mais il n'y avait personne dans l'Eglise... Personne pour l'aider à retrouver la foi.... Rick ne put s'empêcher de penser à son parrain, le padre Foulke. Lui aussi souffrait d'un mal affreux qui lui déformait le visage et se cachait à Cournon dans la Baronnie de Kory et Al. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, le Père qui lui avait montré la voie aristolécienne et qui l'avait conduit jusqu'au baptistère. Cela en fut trop pour Rick qui éclata en larmes, à genoux dans cette cathédrale désertée...

J'sais plus, j'sais plus
Si Dieu est encore dans ma rue
Oh, j'sais plus je suis perdu

Je suis un homme comme les autres
Qui doucement se noie
Et perd la foi

Oh, Dieu c'est ma prière
Elle vaut celle de mes frères
Je suis un homme comme eux
A genoux devant Dieu
Et je suis malheureux

Et alors qu'il ne s'y attendait plus, Aristote avait entendu sa voix et lui donnait l'absolution demandée en la personne de Nic. Nic avait fait le détour jusqu'à lui pour lui pardonner et lui pardonner. Sa main amicale était venue se poser sur son épaule.

Mon ami, merci de m'avoir prévenu. Tu as bien fait.
Je vais m'occuper d'Aigue, tout ira bien. Continue de prier pour nous, ça nous aidera certainement. Et rentre chez toi ... auprès des tiens.

Rick tente d'effacer les stigmates de sa tristesse et écoute les derniers conseils du médecin.

Pour l'alliance ... Avant de partir, mets-la longuement dans de l'eau bouillante, tu ne craindras plus rien. Garde-la jusqu'à notre retour.

Surtout, veille bien sur les tiens ... tenez -vous à l'écart.
Prévenez Sun si ce n'est pas encore fait. Et filez vers Cournon, normalement les enfants et *Ma* y seront, vous y serez à l'abri ...

Rick acquièse, ce sera chose faite. C'est la moindre des choses à faire. Il fera bouillir le bijou et le garder précieusement. Aristote avait réussir à faire venir Nic et tout irait mieux, il en avait désormais la certitude. Désormais, il n'était plus seul et cela allait être plus facile. Il restait encore quelques heures avant que l'aube apparaisse et que les secours puissent aller jusqu'à Aigue. Le jeune diacre reprit donc ses prières d'une manière plus fervente et moins blasphématique. Et demain, il ira chercher Tia et Georges à Montpensier pour les conduire à Cournon. Il ira prévenir Sun de mettre les médecins en alerte et d'ouvrir un lieu pour une quarantaine possible. Puis, il se portera volontaire pour assister les médecins titulaires.

Anselme


[ Montpensier - Le bureau du Bourgmestre, un peu plus tôt dans la journée ]

Anselme s'était mis en route pour Montpensier peu de temps après Messire Nictail.
Les consignes avaient été clairement énoncées.
Aller récupérer Ma et les enfants au Quartier de l'Amour.
Et y'avais pas moins de 5 enfants, plus cette tête de mule de *Ma*.

Ah, celle-là. Aussi têtue que l'épouse du Seigneur de Sarlieve.
Sous prétexte que Dame Aiguemarine lui avait confiée la gestion du tribunat en son absence, elle refusait de quitter Montpensier.

Après moultes discussions plus ou moins enflammés, l'Intendant avait capitulé.
*Ma* resterait sur place.

Anselme avait donc récupéré la charette.
*Ma* avait, de son côté, préparé les affaires d'Athalia et de Thomas.
Les malles des enfants du Baron et de la Baronne de Cournon étaient quasiment pas défaites.
Tant mieux...cela irait plus vite.

Il chargea donc, puis installa les enfants dans celle-ci.

Mais avant de reprendre la route pour Cournon, Anselme devait s'arrêter au bureau de la Bourgmestre.
Sieur Nictail souhaitait que Sun soit informée de la menace.

Il confia la "garde" à la plus grande, c'est à dire Elea.
Descendant prestement de la charette, il rajusta son uniforme puis frappa à la porte du bureau.

Tandis qu'il attendait qu'on lui permette d'entrer, il s'interrogeait intérieurement comment annoncer la chose.
Enrober la "nouvelle" ou y aller franco, telle était la question.
Se souvenant des paroles de son Seigneur : créer la panique en pareilles circonstances s'avérait fort dangereux...Peut-être encore plus que la Peste en elle-même.

Mais le pauvre Intendant n'était pas au bout de ses surprises.
En effet, il ne savait pas qui était Bourgmestre de Montpensier...
A l'avenir, peut-être devrait'il sortir plus souvent du Domaine de Sarlieve.

Sunburn


Mairie Montpensier

Penchée sur ses dossiers depuis le matin très tôt , elle avait à peine fait une ou deux pauses .
Les nouvelles élections approchaient , quelques soucis auquels elle devait faire face mais rien d'insurmontable .
On était à la mi-journée quand on frappa à la porte .
Levant les yeux de ses parchemins , elle fût étonnée que personne n'entre .
Se leva , sans doute un nouveau qui venait réclamer des miches .
Ouvrit la porte sur Anselme . Tiens , que faisait-il là ? Il avait déserté Sarliève ?
Remarqua la charette d'ou elle apercevait Elea , Matthis et Athalia .
Pourquoi les enfants étaient-ils là ...

Bonjour
Quelle surprise de vous voir là Anselme . Je peux vous aider en quoi que ce soit ? et hum , entrez donc , ne restez pas sur le pas de la porte ...
Et pourquoi ne pas faire rentrer les enfants au chaud , allez les chercher , ils iront jouer dans la pièce attenante ... elle s'effaça pour lui permettre d'entrer avec les enfants et de refermer la porte derrière eux .

Elea


Avec Anselme en direction de la mairie de Montpensier...


La fillette n'avait pas tout compris, mais Maman n'était jamais revenue à la maison, elle avait dit que l'odm ça ne durait que le temps d'une soirée, mais elle était rentrée et repartie très tôt le matin sans revenir. Eléa n'aimait pas ça. Elle veillait sur ses frères comme plusieurs fois on lui avait demandé, elle l'était l'aînée de la famille. Matthis posait trop de questions et Timothée ne faisait que de pleurer. Eléa ne savait plus quoi faire...

L'Intendant de Sarliève arriva un jour de bon matin. Eléa se demandait bien ce qu'il voulait, cachée derrière une porte elle écoutait les conversations de grands. Cela parlait d'une maladie grave, c'était pour ça que Maman n'était pas là... Eléa essuya une larme et alla vite se cacher, pour ne pas qu'on la voit. Elle s'installa dans un coin et commença à pleurer. Sa Maman était partie et ne reviendrait peut-être pas... Et Papa ? Il était où Papa ? Lui qui disait toujours qu'il protégerait Maman, il ne la protégeait pas ?

Anselme leurs demanda de rejoindre la charrette. Eléa regardait derrière elle, la main de Matthis dans la sienne, son autre main traînant le couffin du dernier né. Ils attendaient tous trois, leurs malles étaient déjà prêtes... Celle que Maman avait faite... Maman ne les avait jamais abandonné comme ça... Maman disait toujours où elle était... Maman ne disparaissait pas comme ça... Maman les aimait bien trop... Eléa dans un dernier regard, regarda autour d'elle... Elle appela sa mère, elle fonça à l'écurie le cheval de sa mère n'était pas là... Maman les avait abandonné...

Elle monta dans la charrette avec les autres enfants. Athalia et Thomas ne savaient pas où étaient leur Maman et leur Papa ? Elle ne savait pas... Mais Eléa n'était résolument plus rien sans ses parents... La charrette avançait vers la mairie du village... Peut-être que Maman était là... Peut-être pas. Eléa voulait descendre, elle voulait aller voir... Elle voulait simplement sa mère...

Mais Anselme lui demanda de garder les autres enfants, il était fou, elle n'avait que trois ans et demi. Elle regarda son frère... Matthis, il avait son épée en bois dans la main, lui aussi ne comprenait pas cette histoire de grands. Elle regarda Athalia et pour la première fois de sa vie, Eléa resta muette... Elle attendait sagement, elle avait sorti Timothée de son couffin le petit garçon tenait assis entre ses jambes, enveloppés dans la cape de sa mère... Tout ce qui leur restait d'elle pour le moment...

Matthis agitait son épée, hurlant appelant sa mère... Des cris, des déchirures dans l'air silencieux de Montpensier...

Maman... Reviens... On t'aime... Eléa, Matthis et Timothée... Papa... On t'aime aussi... Vous êtes où ?

Eléa jeta un coup d'oeil en direction de la mairie, Sunburn avait ouvert la porte... Non elle n'y tenait plus, elle laissa Timothée à Matthis et descendit de la charrette.

Vous bougez pas !

Eléa partit en courant en direction de Sunburn et la regarda les larmes aux yeux. Anselme devait certainement lui dire... Elle se tourna vers Anselme, l'air persuadé, elle l'avait entendu... Parler de peste... Mais jamais dire que sa mère était morte, elle le regarde en sanglotant. Il s'en passe des choses dans la tête d'un enfant de trois ans et demi...

C'est pas vrai ! Ma Maman elle est pas morte !!

Anselme


[Montpensier - Bureau de la Bourgmestre - Quand la surprise est de la taille d'une rame ]

Quelle ne fût pas sa surprise à ce brave Anselme.
Comment n'avait'il pas fait le rapprochement que Sun = Sunburn.
Une Dame Bourgmestre. Décidément...on aura tout vu dans ce fichu dûché.
Il écarquilla les yeux de surprise et l'écouta l'accueillir.

Bien le bonjour Dame Sunburn.

Bon, v'là qu'elle réclamait que les enfants viennent aussi.
Anselme hocha la tête.
Fallait pas la contrarier, sait'on jamais !

Il fit demi-tour et alla faire descendre les mons...euh, les adorables chérubins.
Mais là...souci ! La plus âgée, Elea, se mit à crier.
V'là qu'elle s'imaginait que sa mère, la Baronne, était morte.

Se penchant vers l'enfant, Anselme sortit un mouchoir et lui essuya le visage.

Demoiselle, votre maman n'est pas morte. Gros yeux à Elea.
Je suis sûr qu'elle reviendra vite, ne vous en faites pas.

Rolala, mais dans quoi il s'embarquait là encore ?
Il n'avait jamais "géré" d'enfants et ça démarrait plutôt mal.
Espérons qu'Elea se contente de ça. De toute façon, il n'était pas d'humeur à parlementer l'Intendant. Il avait, comme on dirait, d'autres chats à fouetter.

La petite calmée, il laissa Sunburn montrer aux enfants la pièce où ceux-ci pourraient jouer en attendant qu'il ai balancé l'information.

Droit comme un I, il attendit son retour puis, lorsque cellec-i l'invita à s'asseoir, prit place face à elle.
Se triturant les mains discrêtement, il prit son courage à 2 mains et enchaîna tout de go...

En fait, je viens de la part de Messire Nictail qui m'a chargé de vous prévenir.
Il est parti à Clermont chercher son épouse.
Un grand malheur est à nos portes Madame. S'arrête et scrute le visage de Sunburn, se demandant si elle va tenir le choc.
La Peste ! Il vous demande d'en informer les Montpensiérois. Mais sans les paniquer. Vous croyez que c'est possible ?
J'évacue donc les enfants vers Cournon comme il me l'a demandé.

Guette les gestes de Sunburn.
Lui, il boirait bien un coup... Histoire de se remonter.

Sunburn


Elle s'apprétait à aller rajouter une bûche dans la cheminée quand Elea se mit à courir vers eux .
Elle pleurait ... elle fronça les sourcils , le froncement s'accentuant aux dires de la fillette .
Mais que s'était-il passé ?!!!
Regarda Anselme , arggg ces hommes !
Elle s'approcha d'Elea puis s'accroupit pour se mettre à sa hauteur , passant sa paume sur sa joue afin de la réconforter un peu .
Ou était Kory ? Elea n'avait pas l'habitude d'hurler ainsi ...
Il y avait eut la remise de l'Odm ... elle avait omis de s'y rendre et depuis ne l'avait pas revu .
La réponse de l'Intendant ne la rassura qu'à moitié .
Glissa sa main dans celle d'Elea tout en embrassant ses joues humides .


Viens ma puce , rassure toi , ta maman reviendra bien vite . Elle a sans doute dû s'absenter à cause de son travail et n'a pas eut le temps de te prévenir . Je vais vous donner de quoi vous désaltérer et un petit encas si vous avez faim .

Elle conduisit les enfants dans la pièce d'à côté .
Jus de fruits et brioches à la canelle de La Douce leur avait été servis .
Les couffins furent déposés près du canapé , Thomas et Thimothée la regardaient sagement .
Remis une bûche dans l'atre avant de refermer doucement la porte et de se tourner vers Anselme .
L'invita à s'asseoir , fit de même , légèrement anxieuse .
Elle pâlit quand il parla de la Peste .
Nic à Clermont ... Ma avait pris le relais au tribunat mais elle ne s'était pas inquiétée sachant Aigue enceinte ...
Aigue ... qu'avais-tu fait ? Et Kory ?
Prévenir , oui prévenir ... Sans affoler , celà allait être délicat .
Déglutit péniblement en se levant lentement , triturant ses doigts discrètement .
Réfléchir , il lui fallait réfléchir ...
Elle avait eut affaire à la Peste déjà mais n'avait pas été contaminé .
Elle comprenait la présence des enfants ici , il fallait les éloigner ...
Elle ferait de même avec Aeryn , il fallait qu'elle aille à Pérignat , en sécurité .

Ou sont Dame Aiguemarine et la Baronne ?
Que leur est-il arrivé Anselme ? Je veux savoir !
Je vais informer les villageois ... les médecins présents ici ...
Le cabinet du docteur Lady leur sera ouvert ...

Soupira longuement , l'appréhension qu'elle ressentait d'un malheur à venir venait de se produire véritablement ...
Ou était ses amies ? Allaient-elles bien ?

Anselme


[ Montpensier - Bureau du Bourgmestre - Dilemme, vous avez dit Dilemme ]

Bon, à priori, Sunburn prenait l'annonce avec une certaine sérénité.
Enfin...on dira ça jusqu'au moment où les questions se mirent à pleuvoir.
Erfff.
Le v'la encore bien embarqué là à l'Intendant.
Son Seigneur l'avait pas prévenu qu'elle risquait de poser autant de questions.

Et re vlan.
Voilà que Sunburn se lève et arpente la pièce.
Anselme la suit des yeux.
Que faire ? Que lui dire ?
Il savait ce qu'il en était pour Dame Aiguemarine.
En revanche, la Baronne...

La Baronne ? A vrai dire... Je n'en sais rien.
En revanche, Dame Aiguemarine... S'arrête dans sa phrase, puis reprend...
Voudriez pas vous asseoir Madame ? Puis mimant un léger mal de crâne...ça marche à tous les coups, enfin presque.

Où en étais je moi ? fait mine de ne plus savoir.
Ah, oui... Dame Aiguemarine. Soupire doucement...Puis, se lève à son tour afin d'aller vérifier que la porte qui communique à la pièce attenante est bien refermée. Hors de question que la petite Athalia entende ce qui va suivre.

Retourne se rassoir. Sun s'est enfin assise aussi.
Avance la tête vers la Bourgmestre, allongeant la partie haute de son corps sur le bureau et lui dit doucement.

Messire Nictail est parti chercher son épouse à Clermont.
Elle a eue, comment dire, comme qui dirait un léger problème. Elle a secourue un vieil homme pestiféré. Soupire...Puis se signe...M'enfin...Messire Rick pourra vous en dire plus.
C'est lui qui a prévenu le Seigneur de Sarlieve.

Anselme se remet sur sa chaise.
Des perles de sueur apparaissent sur son front.
Il extirpe son mouchoir et se tamponne légèrement le front.
Puis se souvient... Lors des festivités à Sarliève, la Dame elle était venue avec une enfant.
Peut-être lui confierait'elle la petite ?

Mais dites moi, j'y pense là. Z'auriez pas, vous aussi, une fille ?
Souhaitez vous que je l'emmène à Cournon afin qu'elle y soit en sécurité ? Bah vi, quoi, 5 ou 6 ... pour l'Intendant, c'est du pareil au même. De toute façon, une fois à Cournon, il compte bien faire bosser l'Intendant Childebert. Oui, celui-là même qui se prend pour le "big boss".

Dame Sunburn, j'voudrais pas abuser, mais z'auriez pas un tit remontant là ?
J'en ai besoin.

Se râcle la gorge, se force à sourire.
Pffff... C'est pas une vie d'être au service des Seigneurs de Sarlieve.
Leur arrive toujours de drôles de choses.

Aiguemarine


[ Vieux moulin aux Portes de Clermont - 2ème jour - Au lever du jour ]

Aiguemarine, recroquevillée sur elle-même, avait veillée toute la nuit le gigantesque brasier jusqu'au moment où elle s'était assoupie.
Ce fût des renaclements, un museau froid et une odeur pestidentielle qui la firent sortir de son sommeil.
Elle leva la tête, et aperçut Altaïr, son cheval...

Ses membres étaient engourdis par le froid.
Elle ne sentait plus ses doigts de pied.
Quelle idée d'avoir brûlé ses chausses.
Elle regarda ses mains. Point de stygmates. Doucement, Aiguemarine releva les manches de sa houppelande, à la recherche de traces noires. A priori, rien.
Etait'elle ou non contaminée ?! Aucun moyen pour elle de le savoir réellement... hélas.

De plus, si elle s'en tenait à ses différents cours de médecine, Aiguemarine supposait que, comme toute maladie, la Peste avait aussi une période d'incubation.
Mais quel était le délai ?! 2 jours ?! 3 jours ?!
Soupire doucement...

Quoiqu'il en soit, hors de question pour elle de repénétrer dans la cité de Clermont.
Elle doit s'isoler, se mettre en quarantaine.
Oui, mais d'abord, se laver.

Son regard se pose de nouveau sur le moulin.
Puis, sans bouger, Aiguemarine scrute les alentours.
Qui dit moulin, dit puits ou cours d'eau non loin.
Allez, l'heure n'est plus à se laisser abattre même si les efforts qu'elle va devoir faire seront conséquents.

Aiguemarine se relève doucement.
Outch... Que ça fait mal. Ce ne sont pas que ses pieds qui sont endoloris.
Puis, elle porte instinctivement sa main sur son ventre.
Penser à ses enfants déjà nés, à celui à naître, à Nic. Gros soupir.
A l'heure qu'il est, et si Rick a bien fait ce qu'elle demandait, il sait.
Se demande comment il a réagi, espère qu'il a pris des mesures pour Athalia et Thomas.

Re soupir... Tente quelques pas.
Outch...ça fait mal. Trébuche, tombe à terre. Grimace. Se relève. Non, vraiment...elle ne peut pas mourir comme ça...seule. Se battre, relever la tête. S'immobilise quelques minutes. Scrute les alentours. Point de puits à l'horizon, ça aurait été trop beau ça. Au loin...une forêt.

Se retourne, son cheval n'arrêtant pas de la "pousser" avec sa tête.
Peut-être sa façon à lui de la forcer à se battre.
Hésite. Que faire ?! y aller à cheval ?! y aller à pied ?!
Décision prise. Aiguemarine ira à pied. Se laver, trouver du bois, objectif : vivre ou tenter de survivre.

Elle attrape la longe d'Altaïr, l'accroche de son mieux à une branche basse du gros chène.
Regarde la forêt au loin. Et se met en route...sale, meurtrie,affamée mais...vivante !

Sunburn


Incertitude glacée

Marchait de long en large , fronçant les sourcils , se mordant la lèvre inférieure , réfléchissant tout en écoutant Anselme .
Ou était Kory ? Elle savait Al alité encore pour quelques jours .
Elea croyait sa mère morte ... impossible qu'elle le soit ! L'enfant avait peut-être ... surpris une conversation ... oui ce devait être celà , il fallait que ce soit ça ... il le fallait ...
Et Aigue ?! Tourna brusquement son visage vers Anselme quand il lui demanda de s'asseoir .
Qu'allait-il lui apprendre ...
Elle s'asseya en soupirant , la gorge nouée .
Arggg le voilà qui hésite ! Il parlerait et ne sortirait pas de là tant qu'elle saurait pas !
Le voilà qu'il se lève , ou compte-t-il aller ? Vérification de la porte avant qu'il se rassied .
Retient son souffle , devinant qu'elle va apprendre ...
Il avance son visage vers elle , elle le regarde attentivement , masquant du mieux qu'elle peut l'appréhension qui l'étreint .
Un frisson glacée et désagréable remonte le long de son échine alors qu'elle blémit .
Les yeux écarquillés , elle le fixe , n'arrivant pas à émettre le moindre son .
Un léger problème !!! Aigue , oh Aigue ! Jamais pouvoir rester en place ... et si jamais ... secoue la tête en baissant les paupières .
Non ! Se dire qu'elle n'a rien , qu'elle ne sera pas atteinte , pas elle , pas elle ...
La gorge sèche , elle relève les paupières .


Impossible qu'Aigue soit malade ! Aristote ne le permettrait pas ! Pas dans son état ... Sa voix n'est qu'un murmure .

Oui oui , j'ai une fille ... vous avez une bonne mémoire ...
A Cournon ... oui , pourquoi pas ... elle se trouve avec son père , dans notre petite maison au milieu du village ...

Se sent terriblement lasse .
Nic ... pourvu que tu arrives à temps et que tu l'extirpes de là ou elle se trouve , en vie ...

Un remontant ? Oui , j'ai ce qu'il faut et j'en ai besoin aussi ...
En attendant le retour de Rick ... le temps va paraitre long ... très long ...

Se relève , s'avance vers un petit meuble bas , en sort une bouteille de cognac , réserve de La Douce et deux verres .
S'assied puis les sert chacun , le visage fermé en buvant une longue gorgée .

Nictail


[Quand l'inquiétude vous ronge, la prière vous guide.]

Rick avait semble-t-il écouté Nic, c'était une bonne chose.
Il savait que son ami prendrait soin de sa famille, c'est ce qu'il y avait de plus précieux au monde. La tristesse était lisible sur le visage du diacre, mais une certaine détermination imprégnait maintenant son compagnon.
Nic accompagna encore un peu Rick dans ses prières ...

Puis, doucement, sans le déranger, il prit congé. beaucoup de choses à aller chercher. Direction une taverne ou une auberge proche pour commencer.
Vérifier que ses bourse sont toujours à son côté, l'épée de l'autre.

Pffff, pas facile d'en trouver une ouverte à cette heure plus que tardive de la nuit ... Mais enfin, voilà une auberge ! La cathédrale est encore visible, ce sera plus simple pour se retrouver ! pousse la porte, comme prévu, y'a personne, même pas le propriétaire.
Un grand coup de point sur le comptoir, puis un second et un troisième, ça réveillera. Ouvre sa cape pour montrer de suite l'épée, que l'aubergiste ne l'attaque pas.

Voilà l'homme qui arrive, mal réveillé, mais au moins à l'aspect propre ...

Hey là ! C'est quoi que s'rafus ? Tu t'crois où ?

Epée vue, changement de ton, un poil plus conciliant, mais c'est pas fameux.

Bon, qu'est-ce vous m'voulez ? Z'avez pas vu l'heure, didious !!

Bonsoir aubergiste ! Si j'ai vu l'heure, mais j'ai besoin d'aide.

Sort une petite bourse et la pose sur la table.
Ben tiens, voyez donc ce regard avide, sera conciliant maintenant !

Oui, qu'est-ce que j'peux faire pour vous mon bon M'sire ?

Je vois qu'on se comprend mieux ! Mais, tu vas me fournir ce dont j'ai besoin. C'est urgent ... Et n'essaie pas de me voler !!

Nic n'a pas pour habitude de faire des sentiments quand il s'agit de son épouse. L'aubergiste risquerait de l'apprendre à ses dépends.
A priori, la peste n'avait pas encore trop frappée, même si ça devait commencé.

J'aimerais un petit chaudron, le plus propre que tu aies. Donne-moi aussi de quoi manger. Du pain, des fruits, de la viande ... Des provisions pour plusieurs jours et plusieurs personnes !

L'aubergiste fit la moue. Il croyait certainement se faire de l'argent plus facilement. Mais bon, pas le temps de trop réfléchir pour lui, pressé qu'il était par Nic. pauvre homme, il garderait un bien mauvais souvenir du Seigneur de Sarliève.
Il revint enfin avec ce qui était demandé.
Mais v'là qu'il essaie de marchander ...

J'crois bin qu'va falloir remettre une bourse hein ...

Regard noir, colère qui fulmine ... Ouh, il manque pas d'air le bougre.
Epée tirée sans même y penser ...

Crois-moi, il y en a largement assez pour payer ce que je te dois !
Alors prends cette bourse et retourne te coucher avant de m'énerver !

Sans vraiment demander son reste, l'homme repart d'où il était venu.
C'est sûr maintenant, il gardera un mauvais souvenir ...

Et voilà que dans toute cette histoire, il n'a pas pu lui demander ou se trouvait le fameux moulin. Bon sang de bonsoir ! Bon, retour là où il avait laissé les chevaux.
Le temps de toutes ces péripéties diverses et variées, la nuit étaient bien avancée. Parfait ! Arrive à l'écurie, personne !
Bon, pas trop le choix là ... Retour à la case cathédrale pour un petit somme dans un coin tranquille. Enfin, plutôt pour somnoler un peu, pas question de dormir, trop risqué de perdre du temps.

[L'aube approchant, le Nic reprend ses aventures.]

La lumière commençait doucement à se faire, la nuit cédait la place.
Nic se leva, légèrement courbaturé. pas dormi, pas cessé de penser à elle. Comment avait-elle passé la nuit ?! Etait-elle à l'abri ?! Comment allait-elle ?!

Pas le temps de s'attarder. Ecurie, récupération des chevaux.
En profiter pour demander au jeune garçon où se trouve la moulin abandonné. La fin de la phrase tire un soulagement intérieur à Nic.

Vous pourrez pas l'manquer !

En route ... L'inquiétude se fait de plus en plus pressante à mesure que le temps passe. Mais au moins, les chevaux sont en forme, bien reposés, ils pourront mieux chercher ...
L'aube est là. Nic s'empare d'un fruit et le mange doucement.
Enfin, il devrait arriver au moulin ... Mais là ...

Seuls les murs de pierre sont encore debout. Les restes calcinés du vieux moulin fument encore. Quelqu'un est assurément passé par ici, et c'était Aigue.
Mais où est-elle ?! Aurait-elle brûlé alors qu'elle s'abritait dans le moulin ?
Une larme coula le long de sa joue, la pression devait être relâchée. Il descendit de sa monture et avança doucement ... Un corps était visible.

La main lâche la bride de Blitz. Celui-ci s'écarte doucement, suivi par l'autre bête qui lui est attachée. Un hennissement plaintif ... Blitz trotte un peu derrière le moulin. Nic le suit, intrigué ...
Mais ... c'est ... c'est Altaït, le cheval de son aimée ! Nic s'approche et caresse doucement le museau de la monture.
Il a l'air plutôt calme ... Aigue ne doit pas avoir péri ... Regarde aux alentours ... Des restes de l'armée lui seraient utiles ...

Aigue !!!! Où es-tu ?!!! Je suis là, reviens !!

Cri désespéré ... Recherche de traces de pas ... Ne vois rien ...
S'apprête donc à chercher dans les environs, elle finira bien par revenir ... La Peste n'est pas si rapide a tué. La faim non plus ...

Faisons donc un tour, pourvu qu'elle ne soit pas loin ...

Anselme


[ Montpensier - Bureau du Bourgmestre - On boit un coup et on y va ? ]

Anselme écoutait calmement la Bourgmestre.
Bon, elle prenait pas très bien la chose, mais les faits étaient clairement énoncés.
Mais v'là que la Dame refusait la vérité.


Impossible qu'Aigue soit malade ! Aristote ne le permettrait pas ! Pas dans son état ...

Légère grimace.
Ne sait que dire...
L'y peut rien si la Dame de Sarlieve se met souvent dans les ennuis.

Oui oui , j'ai une fille ... vous avez une bonne mémoire ...
A Cournon ... oui , pourquoi pas ... elle se trouve avec son père , dans notre petite maison au milieu du village ...

Il se sentit tout à coup un peu fier l'Intendant.
Finalement, il avait plutôt bonne mémoire des visages.

C'est comme vous le souhaitez.
Mais Messire Nictail m'a demandé, avant tout, de penser aux enfants et de les mettre en sécurité.
Et puis, un enfant de plus ou de moins. Léger sourire... Pauvre Childebert. S'il savait la "surprise" que lui réserve Anselme.

Avec son Père, dites vous ?
Parfait. S'il peut l'amener jusqu'ici...nous patienterons.

Ben, vi, quoi.
L'Intendant se voyait mal arpenter les rues d'un village qu'il ne connaissait quasiment pas.

Il prit le verre de cognac que lui servit Sunburn et le but d'un trait, lâchant un "ahhhhhhhh" de satisfaction.
Puis, vu le regard de surprise de la Bourgmestre, le pose doucement sur la table, et s'fait tout petit...
Siiii, quelquefois, il sait faire ! faut pas croire.

Rick


[A l'aube - Cathédrale de Montpensier]

Rick avait prié toute la nuit pour la sauvegarde du duché et surtout pour son amie Aigue. Il avait entendu Nic partir dans la nuit, mais n'avait pas voulu s'arrêter dans ses prières. Le diacre avait les traits tirés par sa nuit blanche et la barbe naissante. Il faisait sûrement peur à voir. Son horloge biologique l'avait averti que l'aube n'était pas loin. Le boulanger qu'il était, commençait à savoir l'heure à laquelle il devait se lever, bien que là, il n'est pas dormi. Et Tia ? Que faisait-elle ? Où était-elle ? Il était sûr qu'elle était morte d'inquiétude et comment ne pas l'être à sa place. Il fallait donc qu'il aille la rassurer et aussi qu'il fasse ce que Nic lui avait demandé de faire.
Il chercha donc la meilleure solution pour son problème. Il savait que s'il retournait tout de suite à Lépi Lami, Tia ne le laisserait pas repartir de suite, surtout après les derniers éléments. Il savait aussi que s'il passait en premier à la mairie, Sun et d'autres n'hésiteraient pas à lui poser moult questions et dans ce cas, il ne pourrait voir Tia de suite. La meilleure solution était donc d'envoyer un message à son épouse pour la rassurer. Puis tant qu'il y était, il fallait qu'il réponde à Kory. Elle lui avait demandé de le tenir au courant. Il se dirigea donc vers la sacristie et prit deux parchemins.

Citation:

Tia, ma si belle Pelouse, J'ai l'impression d'avoir pris un coup de vieux en quelques heures. Cela ne fait pas longtemps que je t'ai quitté et pourtant... Pourtant, pour toi comme pour moi, la nuit fut longue, pleine d'interrogations, pleine de larmes, pleine de cris. Je t'avouerais que j'ai failli perdre pied et perdre la foi, devant mon incompréhension face à ce terrible fléau. Mais Nic est arrivé et avec lui, la voie tracée par Aristote. Il va s'occuper de son épouse et j'ai donc prié avec lui, toute cette nuit, pour sa survie. Il m'a chargé d'une mission et prévenir les villageois de Montpensier de ce qui se passe, ici, aux portes de Clermont. Je dois donc rendre visite à Sun. Mais toi, il faut que tu te rendes de suite, avec Georges, à Cournon. Ce sont les recommandations du médicastre Nic. Je te rejoindrais là-bas, dès que je le pourrais. Surtout.... Surtout ma belle pelouse.... Fais bien attention à toi en chemin et ne portes assistance à personne sur la route. Je sais que c'est difficile de te demander cela, mais nous le devons pour nous, pour nos enfants. Je t'embrasse.... Ton mari qui pense fort à toi.

Rick envoya ensuite un second pigeon, à destination cette fois de Kory.

Citation:

Ma très chère soeur, ma ch'tite soeur, Mon courrier est cette fois-ci moins alarmiste. Nictail vient de me rejoindre et ensemble nous avons prié toute la nuit. A l'aube, il est parti pour soigner Aigue. Il est l'un des rares médecins à maîtriser ce fichu fléau. Après avoir longtemps douté sur ma foi, sur mes actes, sur ce qui s'était passé, je suis confiant en l'avenir. Je sais qu'Aristote ne laissera pas mourir Aigue. Sois à ton tour confiante en ton vassal et dans le Très-Haut. A la demande de Nic, les enfants se dirigèrent vers ta baronnie pour être protégés. Tiadriel et Georges devraient aussi arriver dans la journée. Je dois me rendre à Montpensier, afin que Sun soit au courant. Je t'embrasse bien affectueusement, Rick

[Dans une taverne de Clermont]

Il restait une dernière chose à faire au jeune homme avant de quitter Clermont. Il fallait qu'il s'occupe du bijou marital d'Aigue. Il se rendit donc en taverne. Ce ne fut pas une mince affaire que de réclamer une vasque contenant de l'eau bouillante. Mais avec un peu de diplomatie, un brin de fermeté et surtout un manque de sommeil, on arrive à beaucoup de choses dans la vie. Lorsqu'il fut servi, Rick déplia son mouchoir et jeta dans le récipient l'alliance de son amie. Puis, il alla jusqu'au feu et jeta son mouchoir dedans. Il n'eut cure des cris du tavernier qui disait qu'il allait mettre toute la taverne en feu, avec sa négligence. Il l'entendit longuement maugréer contre ses fichus hommes qui étaient tous devenus fous en moins de vingt quatre heures. Mais Rick n'y prêta pas plus attention. Avec la pointe de l'épée de Tia, il récupéra le bijou et réclama un torchon au tavernier qui continuait ses délires dans sa barbe... Il ne comprenait pas cette histoire de marmitte prise en pleine nuit. L'homme s'était peut-être fait braquer dans la nuit, mais pour le moment, le diacre avait plus urgent à faire que pleurer les malheurs du tavernier. Quand tout serait revenu normal, il reviendrait ici pour s'excuser. Mais pour l'heure, le temps pressait et Rick devait absolument se trouver un cheval. Heureusement qu'il savait qu'il y en avait des disponibles à la chancellerie pour les diplomates.

[Sur la route en direction de Montpensier]

En quittant les rues de la capitale, Rick avait remarqué ça et là des personnes couchées dans les rues. Combien avait déjà succombé à la peste ? Le vieil homme avait l'air d'avoir eu le temps de transmettre son virus a plus d'une personne. Allaient-ils devoir monter un siège et devoir faire face à une véritable épidémie ? Le jeune homme le croyait vraiment.... Il faudrait peut-être qu'il tente de voir Roséedumatin, sa voisine, à Montpensier, qui siégeait au conseil ducal.

[Montpensier - Mairie]

Rick n'avait vraiment pas traîné sur la route et il avait lancé son étalon au galop, ne lui laissant pas vraiment le temps de se reposer. A peine arrivé, qu'il avait sauté de sa monture avant qu'elle ne soit totalement arrêtée. Il avait lancé les rênes à un adolescent de passage pour qu'il l'attache. Il espérait que le garçon avait compris. Une fois dans le bâtiment principal de Montpensier, Rick avait couru dans les couloirs à la recherche de Sun. Puis sans s'annoncer, il avait ouvert la porte. Il avait pris le risque de la surprendre en plein travail ou pas.

Sun, excuse moi. Mais ce que j'ai à te dire est très urgent et ne pouvait attendre un instant de plus.

Rick était là dans l'embrasure de la porte, le visage sale et la barbe naissante, dans son bel habit du dimanche. Cela contrastait parfaitement d'ailleurs.

Aiguemarine


[ Aux abords de Clermont - A la recherche de son salut ]

Elle s'était mise en route en direction de la forêt.
Sol gelé, Aiguemarine vivait l'enfer dans le froid, avançant péniblement, tombant même à plusieurs reprises.

Le froid, la faim, la fatigue la tenaillaient.
Mais une seule idée en tête : trouver de l'eau
L'eau, c'est la vie. Et même si les apparences pouvaient jouer contre elle, Aiguemarine tenait à la vie.

S'enfonce doucement dans la forêt.
Le froid se fait plus mordant.
Etrangement, elle qui n'avait jamais réellement portée attention aux bruits qui l'entourent reste sur le qui-vive.

Au fur et à mesure qu'elle progresse, moultes choses lui barrent la route.
Sa houppelande qui s'accroche à un buisson tout épineux.
Elle tire de toutes ses faibles forces et parvient à se dégager.
Des branchages çi et là...
Les cris des oiseaux, qui, à chaque fois, la font sursauter.
Et puis, on a beau dire, mais dans une forêt tous les arbres se ressemblent.
Grumphhhh...

Puis, soudain...une idée. Marchera ?! Marchera pas ?! Qui ne tente rien...
Aiguemarine relève le bas de sa houppelande.
Fichue pour fichue, que celle-ci lui serve au moins à se repérer.
Elle déchire un peu de tissu qu'elle accroche à mesure qu'elle avance.

De par tous ses voyages, elle a acquis le sens de l'orientation, c'est déjà un souci en moins.
Alors qu'elle marchait, tentant de se concentrer sur les bruits et ne penser à rien...un bruit anodin attira son attention.
Oh, pas un le bruit d'un torrent, non. Tendre l'oreille pour éviter des détours inutiles...

Et là, oh miracle... une source. Pas beaucoup d'eau, mais suffisamment pour boire dans un premier temps.

Aiguemarine, au prix d'un ultime effort, se rue comme une folle.
Tombe à genou, les yeux larmoyants et plonge ses mains dans l'eau glacée.
Brrrrrrrrrr...y'a pas à dire, elle est plus que fraîche.
Elle s'y abreuve longuement, remplissant au passage une petite gourde qu'elle avait pris soin d'emporter avec elle.

S'arrose aussi le visage.
Mais pour se laver, faudra pas y compter. C'est décidément trop froid.
Aiguemarine ne pourra pas supporter aussi fraîche température.

Que faire ?!
Envisager malgré tout de retourner dans la cité "perdue" qu'est Clermont ?!
Réfléchir encore et encore...
Elle ne sait pas. Elle ne sait plus.
Mais une chose est sûre. Il lui faut retourner au moulin, au moins pour y récupérer son cheval.

[ Au Moulin - Un retour aux Portes de l'Enfer ]

Aiguemarine avait perdue toute notion du temps.
Quelle heure pouvait'il être ?!
La faim la tenaillait de nouveau.
Quand soudain... Vision de 2 chevaux qui broutent non loin du sien...
Aurait'elle de la visite ?!
Se faire discrête, ne pas se laisser s'approcher.

Pourtant, hormis les 2 bêtes, semble pas qu'il y ai âme qui vive...
Contourne le moulin et... se fige nette.
Son coeur s'emballe. Cette silhouette. Il est là... à quelques dizaines de mètres.

Ferme les yeux une fraction de seconde.
Non, Aiguemarine ne peut pas le mettre en danger. Pas lui.
Fixe Nic, l'implorant de son regard de ne pas l'approcher.
Puis, se laisse glisser à terre, se recroqueville sur elle-même. N'ose pas affronter son regard après qu'elle s'apprête à lui dire...

Et dans un élan de désespoir qui lui déchire le coeur lui crie :

Ne reste pas là ! Nonnnnnnnnnnn...

Et de murmurer doucement... "Je t'aime mon doux amour...Pardonnes moi"...

Elea


Mairie de Montpensier

Eléa attendait une réponse de la part d'Anselme et tout ce qu'il lui répondit c'était une phrase, parait qu'elle était pas morte, mais il ne savait pas dire où elle était et en plus il faisait les gros yeux. Eléa avait une furieuse envie de lui mettre un coup de pied dans la jambe, ça lui apprendrait à lui.

Sunburn était beaucoup plus rassurante que l'autre tâche d'Intendant, même Childebert était mieux qu'Anselme le tout moche. Eléa suivit les autres dans une petite pièce pas trop loin, mais elle n'avait absolument pas envie de rester calme et sage. Elle voulait savoir, elle tendit les oreilles, ses petites mains posées sur le rebord de l'encadrement de la porte.

La peste ?! C'était quoi ça ?! Papa disait parfois qu'elle était peste ! Cela voulait dire qu'il y avait une invasion de petites filles comme elle ?! Eléa était sceptique... C'était pour ça qu'il l'emmenait à Cournon ? Pour éviter les petites filles pestes ?! Ils étaient fous, elle pouvait très bien rejoindre sa mère, elle n'avait pas peur des petites filles pestes. Pffff les grands vraiment des idiots parfois ! Avoir peur des petites filles pestes.

Pourquoi vassale Sun parlait de médecins ? Les petites filles elles étaient toutes malades ? Il fallait les soigner ?! Maman, elle avait un Dispensaire à Montbrisson... Et voilà que l'idiot d'Intendant remettait ça. C'était quoi un pestiféré ? Et puis que venait faire tonton là dedans ? Fallait tirer ça au clair, sauf que le seul qui pourrait l'aider, c'était son père et qu'elle ne savait pas où il était... Et puis il avait dit qu'il ne savait pas où était sa mère, personne ne savait ! Ca voulait bien dire ce que ça voulait dire !

Maintenant ils attendaient Tonton. Eléa comptait bien le questionner ! L'autre dingue d'Intendant voulait attendre c'était parfois. Le petite fille prit son courage à deux mains et retourna auprès des deux grandes personnes. A ce moment là son oncle entra. Il était moche. Qu'est-ce qu'ils avaient les adultes à être tous moches et paniqués. Z'avaient peur de mourir ?

Tonton ! Elle est où Maman ? Si elle est morte pas la peine de cacher à moi !! Pis d'abord pourquoi vous avez peur des petites filles pestes ? Elles sont gentilles !

Eléa attendait les bras croisés, tapant du pied... Sa mère en miniature... Ils avaient pas fini d'en baver...

Sunburn


Mairie . Doigts hésitants sur velin

Terminant son cognac , elle attrapa plume et parchemins .
Il lui fallait prévenir Ptit tout d'abord , espérait qu'il ne se soit pas absenté .
Aviserait si c'était le cas ...
Lady aussi ... soupira puis se mis à écrire d'une main tremblante .
Maugréa discrètement , il lui fallait se ressaisir .

Citation:

Amour , Tu vas être surpris par ce que je vais te dire ... Je suis à la mairie actuellement avec Anselme , l'Intendant de Sarliève et les enfants de Kory et d'Aigue . Il les emmène à Cournon et je souhaiterais qu'Aeryn fasse partie du voyage . Peux-tu l'amener ici ? Prévois tout ce qu'il faut pour elle , au moins le strict nécessaire . Aigue se trouve à Clermont et elle aurait approché un pestiféré ... Nic est allé la rejoindre , quant à moi , j'attend le retour de Rick pour avoir de plus amples informations ... j'espère qu'elle n'a rien ... Peut-être devrais-tu , toi aussi , rester à Cournon ... Je t'embrasse Sun

Citation:

Ma chère Lady , J'ai absolument besoin de toi . Je vais être directe , pardonne moi mais tu es médecin ... La Peste qui sévit en Limousin a dépassé leurs frontières . Il y aurait eut des cas à Clermont ... il faut qu'on prenne les mesures qui s'imposent pour Montpensier . Il nous faudrait un lieu isolé ... aurais-tu une idée ? Je pense que Rick pourrait t'assister pour t'aider et je ferais de mon possible aussi . Sun

Roula les deux parchemins puis se resservit en cognac qu'elle but d'un trait .

Je vais faire parvenir ces lettres ...j'espère obtenir rapidement une réponse ...

Elle le regarda surprise quand il lâcha son "ahhhhhhhhh" puis haussa les épaules .
Se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit , appelant son messager , qui , elle le savait , ne trainait jamais trop loin .
Il arriva quelques minutes après .

Bonjour , porte ses lettres à mon époux Ptitoliv , s'il ne répond pas , glisse là sous la porte de la maison .
Celle-ci est pour le docteur Lady . Dépèche toi ...

Il repartit avec les lettres , elle referma la porte .



Arrivée d'un Rick méconnaissable et d'une Elea imprévisible

Bonjour Rick , nous t'attendions et ... tu n'as pas besoin de t'excuser ... n'osa en dire plus vu son accoutrement inhabituel .

Elea se manifesta au même instant . Réprima un soupir .
La journée allait être longue ... peut-être que Rick serait à même de plus la rassurer .
Petites filles pestes ... réalisa alors qu'elle avait perçu la conversation .
Nouveau soupir , non masqué .

Rick


[Mairie de Montpensier]

Lorsqu'il était entré dans le bureau de Sun, Rick n'avait pas prêté attention au fait que la bourgmestre n'était pas seule. Heureusement qu'elle n'était pas en compagnie de leur cap'tain, sinon le jeune homme se serait senti mal. Et soudain, il entendit une petite voix qu'il connaissait bien. C'était sa nièce ! Que faisait-elle là ? Pourquoi n'était-elle pas encore à Cournon ? Maintenant qu'il faisait un peu plus attention à ce qu'il y avait dans la pièce, le jeune homme reconnu Anselme, l'intendant de Sarliève. Ainsi, il était là et peut-être était-il venu chercher les enfants de Kory.

Tonton ! Elle est où Maman ? Si elle est morte pas la peine de cacher à moi !! Pis d'abord pourquoi vous avez peur des petites filles pestes ? Elles sont gentilles !

Rick se mit à genoux devant sa nièce pour être à sa hauteur. En temps normal, il aurait sûrement souri en voyant la petite fille taper du pied ainsi. C'était vraiment le portrait de sa mère...

Eléa, tu es une grande fille alors je vais rien te cacher... Ta maman va bien, enfin aux dernières nouvelles. Elle se trouve dans son bureau de la Chancellerie et elle a beaucoup de travail à régler avec un problème dans le Limousin. Elle m'a écrit cette nuit et peut-être que je vais avoir une réponse dans la journée.

Rick avait eu du mal à comprendre pourquoi elle parlait de petite fille peste avant de comprendre qu'elle faisait un amalgame entre le mot que parfois les adultes employaient pour désigner les fillettes pas très sympathiques. Il se décida donc de lui expliquer...

Eléa, la peste ce n'est pas seulement une petite fille pas sage... C'est aussi une maladie... Une maladie très grave où il est très difficile de s'en sortir. Et pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de médecins qui connaissent comment la soigner. Nic est l'un des rares et il est parti là-bas.

Rick esquissa un sourire à sa nièce.

Tu sais ce que tu vas faire, ma puce ? J'aimerais que tu pries un instant avec moi. Tu veux bien réciter le credo à mes côtés pour toutes les personnes qui sont malades ?

Rick savait que les adultes présents dans la pièce attendait maintenant son rapport, mais il fallait qu'il rassure d'abord sa nièce avant d'avoir un autre drame à surmonter, si jamais elle faisait une crise de nerfs. Ce n'était pas le moment pour cela.



Lorsqu'ils eurent fini leur prière, Rick dit à sa nièce.

Et si maintenant, tu retournais avec Anselme. Il doit vous conduire dans votre château pour que vous n'attrapiez pas la maladie. Et puis j'aimerais que tu me rendes un service. J'aimerais que tu fasses un bisou pour moi à Taty Tia et à Cousin Georges. Tu veux bien ? Je vais bientôt vous rejoindre, d'accord ?

Rick se releva et reprit son air grave.

Anselme, au nom de ma soeur et de mon beau-frère, je vous remercie d'être venu chercher leurs enfants. Pourriez-vous passer à Lépi Lami pour vérifier que mon épouse a déjà pris le départ ? Je lui ai demandé de vous rejoindre là-bas avec notre fils. Vous veillerez aussi sur eux ?

Puis, le jeune homme se retourna vers Sun, et attendit que le serviteur des Sarliève soit parti avec Eléa, pour lui dire

Je vois que tu as déjà eu des nouvelles du "front". Donc pour t'expliquer la situation, hier soir après la remise des médailles, Aigue et ma petite famille étions sur le retour, lorsque notre amie a vu un homme couché sur le sol. Tu connais sa grande générosité ? Elle a donc été l'aider. Et malheureusement, ce n'est qu'après qu'elle a fait le diagnostic de son état de santé. Cet homme était un pestiféré. Et comme tu le sais peut-être, cette maladie se contracte par la peau. A l'heure qu'il est Aigue est partie en quarantaine avec le mourant, quelque part aux alentours de Clermont. Pour ma part, j'ai écrit à Nic et nous avons passé la nuit ensemble, à prier. Ce n'est qu'au petit matin qu'il a été la rejoindre pour tenter de la sauver.

Rick soupira.

Je ne sais pas si pour l'instant, on peut parler d'épidémie ou si l'homme était un cas isolé. Mais dans tous les cas, tu dois prendre des mesures dans ce sens. Affiche un mot à la mairie pour signaler cela et que les villageois préviennent les autorités médicales s'ils s'aperçoivent d'un inconnu au village. Il faudrait aussi que tu réserves un endroit où nous pourrions installer les personnes suspectes et les mettre en quarantaine. As-tu réussi à contacter Lady ? Il me semble qu'elle fait partie des personnes connaissant la maladie, non ?

Rick attendait de savoir ce que Sun voulait qu'il fasse. Devait-il rester là à aider éventuellement ? Ou pouvait-il retourner auprès de Tia et Georges ?

Nictail


[Près du moulin - Le bonheur de la revoir en vie !]

Nic avait fait le tour du moulin, puis s'était aventuré un peu plus loin.
Il ne pouvait prendre le risque d'aller trop loin et d'encore la manquer. Il était mort d'inquiétude. Où pouvait-elle être ?! Si elle n'apparaissait pas, il finirait pas partir à sa recherche ... Mais, il gardait espoir qu'elle revienne, au moins pour récupérer Altair ...
Il tournait et tournait, encore et encore ... Pourquoi ne l'avait-il pas accompagnée ?! Son devoir de Seigneur et de médecin l'avait empêché d'accomplir son devoir d'époux. Rahhhh, il s'en voulait tellement ...

Mais, des bruits très légers de pas la sortent de ses pensées.
Un animal ne serait guère aussi prudent ... Qu'est-ce donc ?! Ou plutôt, qui est-ce ?! La main sur la garde de son épée, Nic se retourne ... et en a le souffle coupé.
C'est elle, elle est là, elle le regarde, le fixe, triste, épuisée ... Et se recroqueville au sol. Elle est vivante, c'est tout ce qu'il compte ! De toute façon, il ne pouvait en être autrement, même si elle était malade.

Ne reste pas là ! Nonnnnnnnnnnn...

Il sait ce qu'elle veut faire, mais non, il ne partira pas, non, il ne l'abandonnera pas. Calmement, il s'assoit au sol, toujours à une dizaine de mètres d'elle et la regarde tendrement. Le bleu de ses yeux ne quitte pas son épouse alors qu'il siffle doucement.

Blitz, toujours aussi obéissant, arrive quelques instants plus tard, suivi par l'autre bête..
Son épouse relève la tête. Elle a compris qu'il ne repartirai pas sans elle.
Tout en déchargeant la seconde monture, il se mit à parler doucement.

J'ai eu si peur ! Si tu savais ! Il fallait que je vienne.
Et quoi que tu dises, je resterai avec toi ... J'ai plus ou moins ramené ce qu'il fallait.

Regarde les vêtements déchirés de son épouse. Arf, voilà ce qu'il avait oublié.

J'ai seulement oublié de te prendre des affaires, pardonne-moi ...
Je ... J'aurais dû t'accompagner ... Je m'en veux tellement ...

N'a plus la force de parler ...
Dépose les outres dans le chaudron, y ajoute la moitié de la nourriture, du savon ainsi que son mantel.
Il s'avance doucement vers son épouse, et aperçoit son regard effaré.
Il s'arrête à mi-chemin et dépose le tout. Puis se recule et retourne à sa place.
Retrouver la force de parler. Elle a besoin de lui. Elle est tout pour lui. Peu importe qu'elle le pardonne, il doit la sauver !

Mon Ange, je t'ai ramené de quoi manger. Et de quoi te laver.
Commence par vider les outres dans le chaudron, sans trop les toucher, j'irai les remplir quelque part comme ça ... Tu as de quoi faire un feu je crois ... Elle avait tout de même réussi à incendier le moulin. Mets l'eau à chauffer ... Pendant que ça chauffera, tu mangeras un peu pour reprendre des forces.

Son épouse commença doucement à se mettre au travail ...
Il ne lui laissait pas le temps de répondre. Ils devaient faire ce qu'il fallait d'abord.

Ensuite, tu te laveras bien entièrement, et avec le savon que j'ai ramené. Puis, tu feras "bouillir" tes vêtements et tu les laveras aussi énergiquement. Pour ne pas prendre froid, tu mettras mon mantel ... La regarde fixement avant d'ajouter. Et non, tu n'as pas le droit de refuser ! Tu vois que ça peut servir finalement un mantel dict tout moche.

Un vague sourire se dessine enfin sur le visage de Nic ...

Pendant ce temps, je vais relire mon livre voir s'il y a autre chose à faire.

Nic se rassied. Malgré tout, il est toujours aussi inquiet.
Même s'il suppose que son épouse a fait tout ce qu'elle pouvait pour éviter d'être contaminée, rien ne pouvait l'assurer !
Lecture du livre. Transmission par les puces ... Besoin du lavage ...
Hum, longue période d'incubation, rassurant même si ça pouvait compliquer la tâche des médecins en cas d'épidémie. Il va falloir attendre encore pour savoir ... Mais, bon, les premiers signes apparaissent quand même assez vite. Espérons que tout aille bien ...

Tout en relisant, Nic veille sur son épouse, la regardant régulièrement.
Il reste à son écoute. Son aimée, son rayon de soleil, sa vie !!

Kory


Chancellerie du BA. Puis Château du BA. Puis Caserne...

Elle avait fini par s'endormir, la tête blottit au creux de ses bras, les larmes commençaient à se faire plus rare, laissant quelques traces le long de ses joues. Elle finit par relever son visage, clignant de nombreuses fois des yeux, elle ne savait plus trop où elle se trouvait et avait légèrement mal au dos et au bras. Elle secoua ses bras doucement et se leva, regardant son bureau... Elle s'en souvenait, la lettre de son frère.

Elle ramassa quelques dossiers, se demandant si elle finirait par avoir des nouvelles de son homologue. Elle replaça quelques dossiers sur son bureau, elle trierait ses dossiers plus tard, parce que...

En simultané un pigeon s'écrasa sur la fenêtre et un jeune page frappa à la porte. Korydwen n'était pas présentable du tout, mais après tout. Elle s'approcha de la porte.

Oui ? C'est à quel sujet ?

Le page finit par lui répondre.

J'sais pas ! Un mot du conseil ducal !

Glissez le sous la porte je vous prie ! Korydwen se demandait bien ce que l'on pouvait lui vouloir... Sauf que cela finit par faire "tilt" dans son esprit. A tous les coups, elle allait remplacer Jariane. Déjà en début d'année, elle avait failli le faire... Ça y est, elle allait... Pffff. Elle laissa l'homme glisser le parchemin sous la porte et l'attrapa, le décacheta... L'avis de mise à la porte de Jariane... Il lui fallait se présenter au conseil... Bien bien...

Elle se dirigea ensuite vers le pigeon qui venait de se prendre la fenêtre, ça va il était juste sonné et venait de son frère potentiellement pas atteint le pigeon. Elle attrapa tout de même la missive avec sa pince. Elle la déplia et la parcouru... Bien des "bonnes" nouvelles. Il avait prié... Son cher frère et Chapelain, elle en était contente, la prière les aiderait peut-être. Confiante en Nic oui, en Aristote peut-être pas... Ses enfants allaient rejoindre sa Baronnie... Ils seraient en "sécurité" là-bas... Mathilde veillerait sur eux...

Il faudrait lui répondre également. Elle appela un page, lui donna quelques pièces.

Veux-tu bien porter message orale de ma part à mon frère Rick. Il doit se trouver à la mairie de Montpensier. Donne lui ça, il saura que tu viens bien de ma part.

Korydwen détacha son collier avec la fameuse clé, son frère la reconnaîtrait, il l'avait déjà vu.

Dis lui que je vais bien, que je ne pourrai me rendre dans l'immédiat à Cournon, que je viens d'être nommée capitaine à la place de Jariane ! File !

Elle le laissa partir et ramassa ses dernières affaires. Elle prit la direction du château de Clermont, elle ne croisa personne. Un autre page l'accueillit à l'arrivée... Lui expliquant plein de chose. Il y avait juste un léger problème. Paraîtrait que l'ex-capitaine ne voulait pas quitter son bureau et qu'elle devait faire sans... Et ce n'était pas qu'une rumeur, parce qu'elle venait de vérifier, la porte était belle et bien fermée... Korydwen soupira, déjà qu'elle y connaissait rien à l'armée et la COBA, qu'elle avait tout à apprendre, voilà qu'elle n'avait absolument pas de bureau... Au château...

Soit elle ferait donc sans. Elle suivit son guide qui lui indiqua la COBA et là.. Ô misère... Il lui montra tout un tas de salle dans lesquelles elle devait se rendre régulièrement...

-Euh... Z'avez une carte de la caserne ? Nan parce que là j'vais me perdre...

-Nan pas de carte ! Lui répondit le valet...

-Me voilà bien... Marmona-t-elle.

-Vous disiez ?

-Je disais que euh... J'allais essayer de tour retenir !

-Bien ! Voilà la visite est terminée...

-Merci messire...

Korydwen le laissa repartir et se retrouva dans ce dédale de couloir...

Bien... Alors soit ils ont envie de me tuer... Mais sans me le dire officiellement... Soit... Ils sont vraiment dans la bouse de vache pour me nommer... Quoi que si ils voulaient me tuer... Z'auraient pu me le dire ! J'aurai juste ouvert la fenêtre de mon bureau...

Bien qu'est-ce qu'il a dit déjà le valet... Gauche, tout droit, encore tout droit... Droite ? Première porte à droite, ensuite escalier tu montes, première à gauche... Bureau du capitaine... Voilà...

Celui-là, elle pouvait y entrer, un minimum de travail... Elle venait de pousser la porte...

Mouais, j'aurai peut-être du commencer par me présenter... Mais où ? Quelle salle ? Voyons... Doit bien y avoir une salle à l'entrée de la caserne où tout soldat se trouve...

Elle garda tout de même ses affaires... Cherchant la dite salle...