1.3 [Nuit du 3 au 4 Février] Les remparts de Montpensier

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Rick

[L'Antre des Bûcherons]

Non... Non, ce n'est pas ça... Tu t'inquiètes trop... Je ne risquais rien.
Kory non plus, normalement. Elle n'aurait pas dû se retrouver toute seule...

Rick avait écouté son épouse en souriant tristement. Puis, elle avait fait une pause et elle l'avait fixé droit dans les yeux avant de lui dire.

Je ne sais pas comment te rassurer et je ne peux pas rester confinée à la maison pour te tranquilliser.
J'en deviendrai folle...

Tout en préparant le repas de sa femme, Rick avait repensé à tout cela. Il ne comprennait pas ce qui avait pu lui passer par la tête. Il connaissait les risques de la passion de Tia. Il l'avait connue maréchale, il l'avait aimée maréchale et l'avait épousée maréchale. Il ne concevait pas de la voir tourner en rond, en regrettant d'avoir arrêter son métier. Il ne concevait pas l'idée qu'elle soit simplement la mère de ses enfants. Il voulait être plus libéral que cela et il voulait participer activement à son rôle de père de famille. Pour lui, elle avait abandonné ses frères d'armes, alors il ne pouvait pas exiger de Tia, qu'elle quitte la maréchaussée. Il avait pensé à cela en faisant les tartines pour Tia. Il fallait donc qu'il lui explique pourquoi il avait agit ainsi. C'est ce qu'il fit pendant qu'elle mangeait.

Tia, tu as raison ! J'ai été sot ! Excuses moi encore ! Il m'arrive parfois d'avoir peur pour toi et pour le bébé et ça je n'y peux rien. Par contre, tu as raison, qu'elles que soient mes angoisses, je n'ai pas le droit d'exiger ta démission de la maréchaussée. C'est ainsi que je t'aime ! Si tu es d'accord, l'incident est clos, n'en parlons plus...

Ils parlèrent ensuite de choses et d'autre, permettant ainsi à Rick d'oublier cette tension. Puis, il y eut Aigue qui passa. Quelque chose semblait ne pas aller, mais le jeune homme ne put l'interroger car elle lui demanda de préparer un somnifère et de ne pas parler au baron de tout cela. Il surprit alors le regard de son épouse qui se demandait ce qui se passait. Le jeune homme haussa les épaules, en signe d'incompréhension. Il se leva, prêt à aller préparer le somnifère : une décoction de passiflore. C'est à ce moment là que Nic sortit, le regard triste et perdu. Rick se demandait bien ce qui se passait entre le couple. Il leur dit

Pardon de vous déranger ...
Mais je ... je dois faire vite ... Pas laisser Aigue partir ...
Quand le somnifère sera prêt ... Donnez-le à Kory ...
Puis, vous la recoudrez !

Et là, le médecin leur expliqua comment faire une couture. Rick regarda Tia, incrédule. Nic avait-il oublié qu'avant de faire équipe à Lépi Lami, ils avaient fait équipe à l'échoppe Les ciseaux et l'Aiguille. Il se retint d'éclater de rire, devant le regard perdu du médecin. Une fois Nic parti, le jeune homme se dirigea vers la cuisine. Puis, il regarda son épouse le sourire aux lèvres.

Tu préfères préparer le somnifère ou t'occuper de recoudre ? Pour le somnifère, tu préfères qu'on utilise du Pavot ? C'est ce que j'ai appris à la fac, mais peut-être connais-tu une autre plante ?

Rick n'oubliait pas que Tia était meilleure que lui en biologie car elle avait de l'avance sur lui, grâce notamment au cours de sa grand-mère Mérone.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Tiadriel

[L'Antre des Bûcherons]

Tia, tu as raison ! J'ai été sot ! Excuses moi encore ! Il m'arrive parfois d'avoir peur pour toi et pour le bébé et ça je n'y peux rien. Par contre, tu as raison, qu'elles que soient mes angoisses, je n'ai pas le droit d'exiger ta démission de la maréchaussée. C'est ainsi que je t'aime ! Si tu es d'accord, l'incident est clos, n'en parlons plus...

Je te pardonne, mon coeur !
Oui... N'en parlons plus.

Elle n'était cependant pas certaine qu'il n'ait pas besoin d'une piqûre de rappel de temps en temps. Il était comme cela. Elle lui sourit et ils changèrent de sujet.

Après le départ d'Aigue, Nic quitta le chevet de Kory à son tour. Une étrange tristesse voilait son regard. Il leur donna des instructions pour soigner Kory. Un somnifère, des sutures... Elle se revit brièvement en Bretagne... Elle chassa cette vision et se concentra sur les dernières paroles de Nic.

Ne laisser partir Kory que quand elle sera prête ...
Dites-lui que ... que ses médecins lui ordonnent de se reposer et de rentrer à Cournon ... Plus de garde !! Et faites-la obéir ... Rick, c'est ta soeur ...

Mais ... je ... j'y vais ...

Très bien, nous ferons comme tu le souhaites !

Elle lui rendit son sourire, sachant bien le soucis qui pouvait le tourmenter à cet instant. Aigue d'abord... Lui ensuite... Ils ne pouvaient que régler les choses tous les deux.
Quant à Rick et elle, ils avaient encore du travail.

Tu préfères préparer le somnifère ou t'occuper de recoudre ? Pour le somnifère, tu préfères qu'on utilise du Pavot ? C'est ce que j'ai appris à la fac, mais peut-être connais-tu une autre plante ?

Hum... Mets plutôt de la passiflore, un peu de coquelicot et du lotier corniculé. Elle réfléchit un instant avant d'ajouter. Et un peu de mélilot. Je crois que Kory manque de sommeil. Si nous arrivons à la faire dormir paisiblement quelques heures, ça ne lui fera pas de mal.
Elle nous en voudra peut-être, mais tant pis... Une autre pause... Tu as tout ce qu'il faut ?

Elle fouillait déjà dans sa besace qui ne la quittait jamais, pour le cas où Rick n'aurait pas tous les ingrédients.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Rick

Très bien, nous ferons comme tu le souhaites !

Tia avait répondu à Nic lorsqu'il leur donna les derniers conseils. Il en avait de bien bonne le médicastre, quand même. A croire qu'il ne connaissait pas Kory. Sa soeur obéissait très rarement ; elle était d'ailleurs connue pour cela. Ne disait-on pas d'ailleurs têtue comme une Kory ? Le pire c'est qu'Eléa prenait les traits de sa mère. Mais heureusement que l'une comme l'autre, mère comme fille avait un coeur tellement gros que cela compensait, sans difficultés, ce défaut. Rick attendait maintenant la réponse de Tia. Mais, il fut des plus étonné de ce qu'il entendit.

Hum... Mets plutôt de la passiflore, un peu de coquelicot et du lotier corniculé. Et un peu de mélilot. Je crois que Kory manque de sommeil. Si nous arrivons à la faire dormir paisiblement quelques heures, ça ne lui fera pas de mal.
Elle nous en voudra peut-être, mais tant pis... Tu as tout ce qu'il faut ?

Tia avait fait plusieurs pauses dans sa phrase, signe d'une intense réflexion. Le jeune homme regardait son épouse d'un air des plus étonnés. S'il n'avait pas su son passé d'herboriste grâce à sa grand-mère, il se serait posé bien des questions. Elle en savait plus que lui, à ce sujet, c'était certain. Il prit un parchemin et tenta de mettre ce qu'elle venait de dire.

Mince qu'avait-elle dire après le coquelicot ? Il ne se souvenait plus... Et la fleur qui fait dormir paisiblement, c'était quoi déjà ? Autant il arrivait à ce souvenir de ce qu'il écoutait quand il était sur les bancs de l'université, puisqu'il était là bas dans le but d'apprendre. Autant là, il ne s'était pas préparé à avoir un cours d'herbologie.

Hum... Eh bien.... C'est à dire que.... non, Tia... Je n'ai vraiment pas tout cela...

Il sourit en voyant que son épouse fouillait déjà dans sa besace. C'est fou ce qu'elle était organisée quand même ! Elle avait toujours une solution pour tout et toujours plein de plantes !

Tu sais quoi, Tia ! Je serais très heureux de te voir à l'oeuvre pour préparer le somnifère ! Vraisemblablement tu en connais plus que moi à ce sujet et je crois que je vais prendre des notes de ce que tu fais !

Rick regardait son épouse et se demandait s'il ne ferait pas bien tout compte fait de le faire. Elle avait passé toute la nuit dehors et ses traits commençaient à se tirer. Elle était fatiguée et en plus, il lui demandait de travailler.

Mais, hum... Si tu m'expliques, je peux le faire tout seul aussi ! Ca te permettra de te reposer ainsi.

Rick lui adressa un sourire comme lui seul avait le secret. Un sourire complaisant et complice, rassurant et enivrant, charmeur et coquin. Un sourire qu'il n'adressait qu'à elle.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Tiadriel

[L'Antre des Bûcherons]

Le nez au fond de sa besace, elle n'avait pas vu l'air étonné de son époux. Se doutant un peu qu'il n'aurait pas tout, elle avait déjà mis la main sur la passiflore et le coquelicot quand il lui répondit.

Hum... Eh bien.... C'est à dire que.... non, Tia... Je n'ai vraiment pas tout cela...

Elle sourit.

Je m'en doutais un peu !

Tu sais quoi, Tia ! Je serais très heureux de te voir à l'oeuvre pour préparer le somnifère ! Vraisemblablement tu en connais plus que moi à ce sujet et je crois que je vais prendre des notes de ce que tu fais !

Elle se rapprocha du comptoir, y posa les deux premières plantes, cherchant le lotier corniculé et le mélilot. Elle les sortait de sa besace quand Rick sembla changer d'avis.
Décidément, une vraie girouette aujourd'hui.

Mais, hum... Si tu m'expliques, je peux le faire tout seul aussi ! Ca te permettra de te reposer ainsi.

Elle ne se laissa pas désarçonner par son si charmant sourire et lui répondit du tac au tac.

Je préfère te montrer.

Elle prit un récipient, y ajouta de l'eau fraîche et l'a mit à bouillir près du feu. Pendant ce temps, elle prit un peu de chaque plante, les dosant soigneusement. Quand l'eau fut prête, elle la retira du feu, elle jeta les plantes dedans et recouvrit le récipient, laissant infuser plusieurs minutes.
Jugeant à la coloration de l'eau, elle retira ensuite les plantes du breuvage et le versa dans une tasse. La tisane était encore un peu trop chaude pour que Kory puisse la boire. Il faudrait patienter encore un peu.

Tu te sens d'attaque pour suturer ta soeur ?
La tisane est presque prête. Il faut encore lui faire boire et attendre qu'elle s'endorme.

Connaissant sa sensibilité, elle craignait un peu... que la tâche lui coûte. Et malgré la fatigue qu'elle pouvait ressentir après sa nuit de garde, elle se sentait encore capable de recoudre sa belle-soeur, si son époux ne s'en chargeait pas. Et jusqu'à ce qu'il prenne une décision, elle resta concentrée sur ce qu'il restait à faire.
Elle avait un peu plus d'expérience dans la cautérisation que dans la suture, mais elle avait vu les médecins en faire durant la guerre. Il lui suffirait de refaire les mêmes gestes tout en suivant les dernières instructions de Nictail...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Rick

[L'Antre des Bûcherons]

Rick regarda son épouse s'approcher et poser sur le bar, les deux premières plantes. Puis il sourit en entendant sa réponse.

Je préfère te montrer.

Vraisemblablement, elle n'avait pas succombé à son charme, et elle ne s'était pas laissé désarmer. Vu qu'elle voulait s'en occuper, Rick prit un parchemin et une plume. Et pendant plusieurs minutes, on entendait que les explications de Tia et la plume du jeune homme courrir sur le papier. Elle lui montra qu'il fallait juger la coloration de la plante pour juger du bon moment pour les retirer du feu. Il sourit à son épouse en guise de remerciement.

Tu te sens d'attaque pour suturer ta soeur ?
La tisane est presque prête. Il faut encore lui faire boire et attendre qu'elle s'endorme.

Rick regarda son épouse en souriant. Il pensait savoir à quoi penser la jeune femme. Mais, il fallait qu'il pense surtout qu'il était médicastre.

Merci Tia ! Je t'avoue que ce ne sera pas forcément facile, mais je dois penser avant tout que je suis étudiant en médecine et que Kory n'est qu'une patiente comme une autre. Si aujourd'hui, je baisse les bras, aurais-je le courage de recoudre Georges si un jour, il se fait mal, ou toi ? Et après tout, cela n'est pas plus dur à faire qu'un beau vêtement non ?

Rick s'éloigna dans la réserve et ressortit avec la petite trousse de tisserand qu'il gardait là pour d'éventuels accrocs entre ses clients. Il l'ouvrit et se mit à sourire.

Tia, tu penses qu'il vaut mieux utiliser quelle couleur de fil ? Le blanc ? Le noir ? Et après on y ajoute une broderie sur sa blessure ?

Devant le regard de son épouse, il ne put s'empêcher de rire. C'était sa manière à lui d'évacuer le stress. Un stress que devait connaître les militaires avant leur première bataille. Puisque pour Rick, ce serait sa première vraie suture. Pendant les cours, il faisait cela sur des animaux morts et ce n'était pas pareil. La tisane était maintenant froide, le jeune homme venait de s'en assurer.

Jolie colombe, je crois que c'est bon ! Je suis prêt !

Le jeune homme savait qu'il devait utiliser le matériel de Nic, qu'il avait laissé dans la petite pièce attenante. De ce fait, il avait laissé traîner sa trousse sur le comptoir.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Korydwen

[L'antre des bûcherons]

Un lit plutôt confortable, elle regardait son ami, son vassal, elle voyait bien, elle le voyait que trop bien, il fallait qu'il parte, elle l'avait poussé et bien poussé, espérant qu'il prendrait la bonne décision. Elle pouvait mettre en danger son propre couple, mais pas celui des autres, elle avait eu des regards mauvais contre Aiguemarine, mais qui n'en aurait pas eu ? Qui se sentant ronger de jour en jour par l'absence aurait accepté sans broncher de se faire engueuler ? Qui serait rester sans broncher ? Sauver sa peau rien d'autre, engueuler les gens n'aidait en rien, bien au contraire. Le temps se faisait long, Nictail semblait perdu et jamais elle n'avait souhaité pareil situation...

Alors qu'elle commençait à fermer les yeux, à se sentir partir dans les bras de morphée pour la seconde fois de la journée, des bras, mais pas ceux d'Al, ceux de son ami, avec le peu de force qui lui restait, elle l'enlaça à son tour, l'écouta... Ses mots, il avait accepté, elle lui sourit.

Oui ne t'en fais pas, ils sont médecins... Novice mais je leurs fais confiance. Va... Va la retrouver... Fonce, ne la laisse pas partir... Oui tout ira bien... Pour moi comme pour toi...

Korydwen le laissa partir le regardant avec un grand sourire. Elle se laissa tomber sur le lit et ferma les yeux un instant, cela s'agitait à côté, ils devaient préparer un truc pour la soigner. Elle commença à réfléchir à comment l'annoncer à Althiof, vu qu'ils étaient censés se la boucler à ce niveau là... Ce qu'elle espérait fortement... Réfléchir... Réfléchir, pas lui faire peur, pas lui faire mal, pas lui faire se sentir coupable... Elle était dans un sacré bazar... Réel bazar...

Famille "de La Serna" Messages : 51 Date d'inscription : 16/05/2008

[L'Antre des Bûcherons]

Merci Tia ! Je t'avoue que ce ne sera pas forcément facile, mais je dois penser avant tout que je suis étudiant en médecine et que Kory n'est qu'une patiente comme une autre. Si aujourd'hui, je baisse les bras, aurais-je le courage de recoudre Georges si un jour, il se fait mal, ou toi ? Et après tout, cela n'est pas plus dur à faire qu'un beau vêtement non ?

Oui... Tu as raison... J'admire ta résolution.
Même si c'est quand même un peu plus dur que de coudre un vêtement...

Elle lui sourit, chassant l'image qui tentait de s'imposer à ses yeux. Son propre échec à lui porter secours le jour où il avait été encorné par ce maudit taureau. En le voyant allongé, elle avait perdu tous ses moyens et ce n'était pas peu dire. Elle n'en était vraiment pas fière. Elle secoua légèrement la tête pour effacer l'image tenace qui voulait rester dans son esprit. Ce n'était pas le moment, ni le lieu.

Quand il revint de la réserve, elle s'était complètement ressaisie. Au moins, il n'avait pas assisté à ce moment de faiblesse de sa part. Il avait un petit quelque chose dans le regard qui aurait du l'inquiéter. D'ailleurs sa question fut... complètement déstabilisante.

Tia, tu penses qu'il vaut mieux utiliser quelle couleur de fil ? Le blanc ? Le noir ? Et après on y ajoute une broderie sur sa blessure ?

Il se moquait d'elle ? Où était-il allé chercher une idée pareille ? Il perdait les pédales ? Il craquait après avoir voulu montrer qu'il était fort ? Son esprit avait-il eu un raté ?
Et maintenant, il se moquait d'elle ? Quelque chose ne tournait vraiment pas rond...

Tu es sûr que ça va ?

Il s'occupa de tester la température de la tisane et la jugeant bonne, il enchaîna.

Jolie colombe, je crois que c'est bon ! Je suis prêt !

Je vais apporter la tisane à Kory ! Toi, vas vite de laver soigneusement les mains !

Elle prit la préparation et se dirigea vers la porte. Elle frappa doucement, avant de l'entrouvrir et d'y passer la tête. Elle jeta un oeil à Kory pour voir si elle dormait. Elle avait les yeux fermés et du coup, Tiadriel hésita un peu.

Kory ? Je peux entrer ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

[L'antre des bûcherons]

Plus elle tentait de réfléchir à comment se sortir de cette situation et plus ses paupières se faisaient lourdes, elle n'arrivait plus à réfléchir, morphée lui tendait les bras, elle n'avait plus qu'à s'y glisser, sauf qu'elle savait bien que l'on devait la soigner.

Elle pensait à lui, encore et toujours à lui, elle l'aimait terriblement, mais elle risquait de le décevoir. L'on finit par frapper à la porte. Korydwen se releva les yeux à moitié fermés, elle espérait que cela soit lui, mais ce n'était que Tiadriel, elle l'aimait beaucoup, mais ce n'était pas Al, celui qu'elle avait besoin de voir...

voui voui...

Elle n'était pas en état, mais ils devaient la soigner, plus vite cela serait fait et plus vite, elle pourrait retourner à Cournon, pour tout lui raconter. Elle était convaincue que c'était la bonne chose à faire, elle avait juste cette boule au ventre maintenant...

Famille "de La Serna" Messages : 51 Date d'inscription : 16/05/2008

[L'Antre des Bûcherons]

Kory remua quand elle l'entendit et Tiadriel entra quand elle y fut autorisée. Sa belle-soeur avait l'air épuisé. Capitaine... Voilà une place qui ne devait pas être facile tous les jours. Elle se demandait encore comment Kory en était arrivée à se blesser, mais elle se garda bien de lui poser la question. A la place, elle lui tendit la tasse qu'elle tenait toujours.

Tiens... C'est pour te faire dormir. Comme cela, Rick pourra te recoudre sans que tu le sentes.
Si c'est trop amer, je peux ajouter un peu de miel.

Elle l'observa un instant, s'assurant qu'elle finirait bien toute la tasse, ou du moins une bonne moitié. Tiadriel étouffa un baillement et se massa doucement le bas du dos. Elle commençait à ressentir péniblement le poids du bébé.

Elle récupéra ensuite la tasse, aida Kory à se réinstaller correctement et laissa la place à Rick. Il fallait qu'elle prépare l'emplâtre pour couvrir ensuite la suture et aider ainsi la peau à cicatriser, en la gardant propre et à l'abri de toute infection susceptible d'entraver le processus.

Famille "de La Serna" Messages : 353 Date d'inscription : 04/05/2008 Age : 46

[L'Antre des Bûcherons]

Je vais apporter la tisane à Kory ! Toi, vas vite de laver soigneusement les mains !

Tia avait raison. Il se devait d'éviter tout risque de contamination à Kory. Elle était blessée et l'une des règles de base était d'éviter les microbes. Pendant que Tia frappait à la porte, pour apporter la tisane, le jeune homme se dirigea donc vers la bassine d'eau et se lava consciencieusement les mains. Puis, il les essuya totalement. Il rentra ensuite dans la petite pièce. Il surprit le geste de son épouse qui se massait le dos. Elle devait être fatiguée et elle trouvait encore le courage de le seconder. Elle serait efficace, il n'en doutait pas un seul instant. Mais il s'en voulait de la faire travailler encore. Et une nouvelle fois, elle faisait passer sa santé avant celle de sa famille et de ses amis. Certes, l'état de Kory n'était pas aussi grave que le jeune homme avait pu le croire, quelques heures auparavant, mais tout de même. Ne pouvait-il donc pas faire cela, tout seul, et envoyer Tia se coucher ? Peut-être qu'au fond de lui, il avait besoin de sa présente rassurante à ses côtés. Il ne voyait que ça comme explication, logique.

Rick se rapprocha de son épouse et lui mit la main sur l'épaule pour la remercier d'un geste tendre et massant. Un sourire pour l'encourager à tenir à nouveau. Il saurait la remercier en s'occupant de tout, dans quelques instants. Il attendait que Kory s'endorme et continua son massage à Tia pour la détendre.

Merci, ma jolie Pelouse !

Rick se dirigea ensuite vers Kory et s'assura qu'elle dormait. Puis, il ouvrit la malette de Nic et prit le matériel. Il n'avait pas vraiment eu l'intention d'utilser son matériel de tisserand pour cela. Il avait juste voulu détendre l'atmosphère. Nic avait nettoyé la plaie, donc il n'y avait pas à revenir dessus. Il prit l'une des aiguilles et enfila son fil. Puis, entre ses deux doigts de la main gauche, il rapprocha les deux bouts de la peau. Il enfonça alors l'aiguille et la fit ressortir de l'autre côté. Puis, il fit un noeud. Le premier point était fait. Il recommença la même opération pour le deuxième point : le fil sur l'aiguille, le "monticule" de peau, l'aiguille qui traversait la montagne, pour ressortir de l'autre côté et finir par un noeud. Il continua ainsi pendant de longues minutes. De temps en temps, il regardait sa soeur dormir. Cela lui faisait drôle de faire cela. Mais il savait que dans le sens contraire, elle n'aurait pas hésité. D'ailleurs, n'avait-elle pas aidé lors de la cautérisation, plusieurs mois auparavant ? Un coup d'oeil de l'autre côté, sur son épouse, qui venait de revenir dans la pièce avec son récipient.

Rick venait de terminer son dernier point. Il vérifia que tous étaient propres et bien ficelés. Puis, il s'épongea le front. Il était assez content de son travail. Il se retourna vers son épouse. Il voulait avoir son avis. La cicatrice comptait pas moins de 17 points. Kory s'était bien amochée la cuisse. Il laissa la place à son épouse et alla de l'autre côté du lit, pour vérifier l'état de la main de sa soeur. Il avait vu une égratignure. Il regarda et sourit en voyant que celle-ci n'était que superficielle. Cependant, Nic n'avait pas dû avoir le temps de nettoyer la plaie. Aussi, le jeune médicastre qu'il était, prit un bout de tissu propre et enleva tout signe d'infection sur la blessure.

Rick se tourna alors vers Tia, espérant avoir son avis sur le travail. Ensuite, la jeune femme pourrait aller se reposer.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

[L'antre des bûcherons]

Elle se redressa et regarda sa belle-soeur entrer, elle avait les yeux qui se fermait tout seul et visiblement, elle voulait lui faire boire une tisane pour l'endormir, mais elle s'endormait toute seule déjà. Elle attrapa la tasse et posa ses lèvres contre avant de boire tout d'une traite, pas très bon, mais elle n'avait pas le droit de broncher, manquait plus que Tia parte comme Aigue en tirant la tronche !

Elle posa la tasse sur le côté et se laissa glisser dans le lit, paisiblement pour une fois, à défaut de l'endormir comme elle dormait presque déjà la tisane l'avait apaisé. Elle s'éloignait doucement des remparts, d'une façon étrange accrochée dans un panier qui volait à travers les airs. Elle faisait délirer cette tisane, qu'est-ce qu'ils avaient mis dedans.

Le panier volait et s'approchait d'un drôle de château perdu dans une grande foret verdoyante. La Baronne descendit du panier, elle portait une belle robe rouge, et avança, elle avait l'impression de l'avoir déjà vu ce château, mais elle fut incapable de se rappeler où. Elle traversa le pont et s'approcha de la lourde porte, plusieurs gardes la poussèrent pour qu'elle puisse passer, instinctivement elle se dirigea vers une grande tour au milieu du château, elle grimpa dans les escaliers tenant ses jupons rouges dans la main.

Il y avait plusieurs portes, mais aucun choix ne fut à faire elle poussa une porte au hasard. Mais alors qu'elle entrait la salle s'agrandissait incroyablement, le fauteuil dans lequel se trouvait un homme reculait au fur et à mesure qu'elle avançait. Elle commença à courir, elle devait bouger dans son sommeil, la lutte contre ses démons commençait. L'homme ne se trouvait qu'être son époux, Althiof, elle finit par s'approcher de lui épuisée, dégoulinant, il paraissait si grand et elle si petite.

Il commença à crier à hurler. Elle ne comprenait pas trop pourquoi, pourtant elle était bien habillée, on ne voyait pas ses blessures. Mais à peine avait elle tourné la tête qu'elle venait de se retrouver sur les remparts, avachi sur le sol, en guenille du sang coulant un peu partout... Il était toujours là et si grand ! "KOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORY" Elle sursauta dans son sommeil bougeant grandement, elle n'avait aucune sensation concernant la douleur de l'aiguille qui rapprochait sa chair, par contre, elle avait mal au coeur...

Elle tournait et se retournait dans le lit, luttant contre cette peur de lui dire et des conséquences... Bientôt la tisane ne ferait plus effet, bientôt elle se réveillerait et verrait que ce n'était qu'un cauchemard...

Famille "de La Serna" Messages : 51 Date d'inscription : 16/05/2008

[L'Antre des Bûcherons]

Elle allait sortir quand Rick s'était approché. Il avait peut-être vu ce qu'il n'aurait pas du. Des signes de fatigue de sa part. Elle commençait à avoir sacrément mal aux jambes, mais elle ne se plaignit pas. Elle se laissa faire quand il la massa doucement au niveau des épaules. Elle se détendit un peu, ses reins toujours aussi douloureux.

Merci, ma jolie Pelouse !

Elle lui sourit pour le remercier à son tour et sortit. Son travail était loin d'être terminé.

Elle espérait que Rick n'aurait pas trop de mal à suturer Kory. Elle se concentra néanmoins sur son cataplasme. Elle réfléchit un instant et décida d'utiliser de l'argile. Elle s'en était servie souvent déjà et savait qu'avec un pareil traitement, l'infection serait évitée ou du moins traitée si elle s'était déjà déclarée. Elle en avait toujours une petite quantité de prête pour les "urgences".
Elle la chauffa légèrement, ajouta un petit peu d'eau, rendit le mélange homogène et attendit. Des bruits lui parvenaient de la pièce d'à côté. Kory semblait agitée. Aurait-elle fait une erreur dans sa préparation ? Elle réfléchit un instant. Peut-être que la fatigue... Non, ce n'était pas possible... Elle était certaine d'avoir préparé la tisane correctement. Elle était peut-être un peu trop concentrée pour Kory.

Sa pâte prête, elle apporta des linges propres et le récipient, s'assurant que Rick avait terminé pour pouvoir intervenir. Il lui laissa sa place et elle s'agenouilla pour être à la bonne hauteur. Elle regarda les points, réguliers, ni trop prêt, ni trop loin les uns des autres. Cela laisserait une discrète cicatrice. Du joli boulot.
Elle sourit à Rick, approbatrice, fière de son travail.

Elle nettoya à nouveau la plaie, légèrement inflammatoire, éliminant les traces de sang résiduel, dues à la suture. Puis, elle appliqua l'argile sur la plaie. Elle posa un linge plié en quatre, puis maintint le tout en faisant un bandage, serré mais sans plus.

Elle m'a parue agitée tout à l'heure. Mais ça n'a pas eu l'air de te gêner. Une chance !
Voilà, j'ai terminé.
Tes sutures sont parfaites. Elle n'en gardera qu'une petite trace, un petit souvenir.

Elle étouffa un bâillement, repoussa une mèche de cheveux qui lui barrait le visage, puis se releva péniblement.

Je te la confie. Je vais rentrer me reposer. Je suis épuisée.

Elle fit le tour, rejoignit Rick, l'embrassa tendrement, luttant encore un peu contre le sommeil.
Lépi n'était pas loin, elle serait vite rentrée.

A ce soir mon coeur !

Elle se noya une dernière fois dans le vert de ses yeux, puis le quitta. Elle prit sa cape, la passa sur ses épaules. Elle la rabattit autour de son corps, un peu maladroitement, ayant le plus grand mal à en faire le tour. Puis d'un pas lourd, elle sortit, frissonnant légèrement en sentant le froid extérieur la frapper de plein fouet.

Famille "de La Serna" Messages : 353 Date d'inscription : 04/05/2008 Age : 46

[L'Antre des Bûcherons]

Rick regarda son épouse inspecter son travail. Il aimait la voir faire et donner son avis sur ce qu'il venait faire. Lorsque les critiques venaient de sa bouche, il savait qu'elles seraient constructives. Et il savait aussi que c'est grâce à de telles remarques qu'il avancerait. Une fois cela fait, elle se tourna vers lui, le sourire aux lèvres. Sans mot dire, elle le félicitait pour ce qu'il venait de faire. Il faut dire que le jeune homme s'était appliqué plus que pour n'importe qui. Tout en faisant son travail de réparation chirurgicale, il n'oubliait pas à qui il avait affaire. Il n'oubliait pas que sous son aiguille, c'était Kory qui s'agitait.

A son tour, Rick regarda son épouse s'affairer sur la plaie et y ajouter l'onguent qu'elle venait de préparer. Il se rappelait comment elle l'avait soigné lors de sa convalescence, avant leur mariage. Tia faisait maintenant un bon bandage. Elle était vraiment douée pour cela, son épouse. Dommage, qu'elle n'avait pas assez de temps pour étudier.

Elle m'a parue agitée tout à l'heure. Mais ça n'a pas eu l'air de te gêner. Une chance !
Voilà, j'ai terminé.
Tes sutures sont parfaites. Elle n'en gardera qu'une petite trace, un petit souvenir.

Merci, ma jolie colombe ! C'est vrai qu'elle a un peu bougé dans son sommeil, mais j'ai eu de la chance qu'elle ne bougeait pas durant le travail d'aiguille.

Rick la vit se relever avec difficulté. Il aurait voulu l'aider à se lever, mais il ne voulait pas qu'elle trouve qu'il la materne trop. Mais intérieurement, il était un peu en colère. Oh non pas contre Kory, qui s'était blessée, ni contre les événements qui avaient voulu que les gardes soient renforcéees et encore moins à Tia qui jouait avec sa fatigue et passer outre les conseils qu'elle donnerait à une autre femme enceinte, en tant que médicastre. Il était plutôt en colère contre l'ensemble des événements qui faisait que son épouse était fatiguée.

Je te la confie. Je vais rentrer me reposer. Je suis épuisée.

Tia vint le rejoindre et l'embrassa.

Oui, jolie colombe ! Va vite te coucher, tu en as bien besoin ! Moi, je m'occuperais de Georges et je m'occuperais du dîner de ce soir. Dors bien, ma jolie Pelouse. Merci de m'avoir aidé et assisté pour Kory

A ce soir mon coeur !

A ce soir, jolie Tia ! Fais attention en rentrant !

Rick la vit partir, avec un petit pincement au coeur. Il aurait voulu l'accompagner et lui faire chauffer de l'eau pour son baquet, mais il devait avant tout s'occuper de sa soeur. Il savait que son épouse avait surtout besoin de repos. Et à Lépi Lami, elle serait tranquille. Rick s'assit sur un tabouret et attendit que Kory se réveille. Avec la potion que Tia lui avait administré, elle en aurait pour un moment. Le jeune homme prit donc une plume et un parchemin. Il écrivit alors à Marthe afin qu'elle lui ramène Georges à la taverne et non pas à Lépi. Il faudrait surtout pas qu'elle réveille Tia. Il appela un petit garçon qui traînait encore dans le coin avec ses copains pour savoir les nouvelles de la dame blessée.

Le jeune médicastre qu'il était rassura donc les quelques villageois qui étaient là sur l'état de santé de sa soeur et attendit que Georges arrive. Lorsque Marthe arriva, il donna congé à sa jeune apprentie et attendit dans la taverne, qu'il avait fermé pour l'occasion, en s'amusant avec son fils.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

[L'antre des bûcherons]

Il y avait de l'agitation, une drôle d'agitation autour d'elle, son frère et sa belle-soeur certainement, mais sa tête commençait à lui faire mal, sa cuisse la tiraillait, c'était pas très agréable comme sensation. On l'avait comprimé un peu sa cuisse, elle le sentait, ce n'était pas très agréable, d'ailleurs et puis il y avait cette chose froide qui se trouvait entre sa peau et le bandage, si elle avait su, elle serait partie en courant et se serait débrouillé. Cela valait tous les reproches du monde et heureusement, elle n'en avait pas eu.

Quoi qu'à son réveil, seul Aristote savait ce qui risquait de lui arriver, aussi, elle repoussait son réveil, le plus qu'elle pouvait, refusant de parler, refusant de se confier, elle était comme ça la Baronne, elle ne se confiait pas facilement et c'est pour ça que son époux la grondait souvent, pas qu'elle ne voulait pas, mais ce n'était pas dans sa nature de se confier... Elle avait du mal, beaucoup de mal.

Elle finit par ouvrir les yeux, elle était toujours dans ce lit, mais des bruits alentour l'informait qu'elle n'était pas seule, la main posée sur son front encore douloureux, elle se redressa légèrement, ses paupières s'ouvrant et se fermant toutes seules. Elle regardait la scène entre Rick et Georges, combien elle aurait donné pour se retrouver avec ses enfants ?! N'importe lequel d'ailleurs, son petit dernier Timothée, bien trop discret à son goût, son fils, et puis sa fille Eléa, cette grande chipie qui devait profiter de bien des choses et Matthis le petit chevalier, il devait en faire voir à son père ! Oh que oui !

Korydwen attendait semi allongée dans le lit, elle se demandait si son frère la verrait, mais elle n'avait pas trop envie de parler, tout ce qu'elle voulait c'était rentrer à Cournon d'auvergne pour retrouver son époux...

Je vais rentrer à Cournon... Je ne vais pas vous embêter plus longtemps...

Famille "de La Serna" Messages : 353 Date d'inscription : 04/05/2008 Age : 46

Je vais rentrer à Cournon... Je ne vais pas vous embêter plus longtemps...

Rick leva la tête. Sa soeur avait maintenant les yeux grands ouverts, à moitié allongée sur le lit. Le jeune homme installa donc son fils sur la couverture, posée au sol et lui donna un de ses jouets. Puis, il se dirigea vers Kory et s'asseya sur le lit. Il regarda la jeune femme.

Ecoute Kory, je sais que tu as envie de rentrer chez toi. Cependant, il va falloir que tu sois un tout petit peu patiente.

Il lui expliqua alors ce que Nic, puis Tia et lui avaient fait pour soigner sa blessure. Il ne chercha pas à lui cacher quoi que ce soit ni à lui faire des remontrances sur ce qu'elle avait fait. Il ne chercha pas non plus à savoir ce qu'il s'était passé, là-haut, sur les remparts. Il voyait pourtant que sa soeur n'avait qu'une envie, c'était rentrer chez elle.

Ce que je te propose, ma ch'tite soeur, c'est que tu te reposes toute la journée et toute la nuit, ici tranquillement. Et pendant ce temps, moi, je vais écrire à Cournon, pour que ton cocher vienne te chercher demain dans la journée. Ensuite, demain matin, avant que tu ne partes, je t'expliquerais ce qu'il faudra que tu fasses pour te soigner. Tu es d'accord ?

Rick attendait la réponse de sa soeur, tout en surveillant Georges qui avait réussit à se mettre à quatre pattes, et qui déambulait maintenant dans la petite pièce, pour découvrir son petit monde.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

[L'antre des bûcherons]

La sentence, enfin plutôt la réponse attendue et secrètement qu'elle espérait ne pas avoir à entendre, après tout elle avait le droit de croire aux miracles ?! Devoir rester une nuit de plus avant de pouvoir rentrer chez elle était un vrai supplice, ils feraient mieux tous de l'accrocher dans son lit, elle était capable du meilleur comme du pire et quitter sa couche en pleine nuit en passant par la fenêtre était une des choses qu'elle était capable de faire. Ils la croyaient faible, parce que son époux était sa force, sans lui, elle n'est rien, sans lui la vie ne vaut plus le coup. Il comptait tellement pour elle, ils en étaient arrivés à un tel point que les séparations étaient toujours difficiles et déchirantes.

Rêveries, douces rêveries, le seul qu'elle aurait réellement voulu voir n'était pas là, il faudrait se montrer patiente, mais elle ne l'était pas ou si peu. Pas sur qu'il la laisse seule également... A elle de le convaincre... Peur-être que, qui sait ?!

Ce que je te propose, ma ch'tite soeur, c'est que tu te reposes toute la journée et toute la nuit, ici tranquillement. Et pendant ce temps, moi, je vais écrire à Cournon, pour que ton cocher vienne te chercher demain dans la journée. Ensuite, demain matin, avant que tu ne te portes, je t'expliquerais ce qu'il faudra que tu fasses pour te soigner. Tu es d'accord ?

Je suppose que je n'ai pas le droit de négocier de toute façon ? Aussi ai-je le choix ? Ou est-ce simplement par politesse que tu me demandes si je suis d'accord ? N'écris pas à Cournon, je rentrerai à cheval, on en a traversé des choses... Je sais qu'il me conduira à Cournon, n'écris pas... Al pourrait intercepter la lettre, il est à Cournon, il sait tout ce qu'il se passe. Je me débrouillerai seule...

Elle était d'accord, pas le choix, elle savait, par contre, il fallait se montrer discrète quand à ses desseins qu'elle pourrait avoir durant la nuit, son cheval ne devait pas être loin.

Pourrais-tu me mettre les recommandations de Nic par écrit ?! Que je puisse le montrer à Al, qu'il puisse voir ?!

Korydwen se redressa dans son lit, le sommeil l'avait quitté, elle ne pensait qu'à une seule chose, partir, rentrer chez elle... Mais cela risquait d'être un peu compliqué...

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[L'antre des bûcherons]

Je suppose que je n'ai pas le droit de négocier de toute façon ? Aussi ai-je le choix ? Ou est-ce simplement par politesse que tu me demandes si je suis d'accord ? N'écris pas à Cournon, je rentrerai à cheval, on en a traversé des choses... Je sais qu'il me conduira à Cournon, n'écris pas... Al pourrait intercepter la lettre, il est à Cournon, il sait tout ce qu'il se passe. Je me débrouillerai seule...

Le choix on l'a toujours Kory. Tu as le choix d'obéir aux ordres de ton frère ou aux recommandations du médicastre que je suis, ou au contraire de ne pas les suivre. Tout comme j'ai le choix de t'écouter et de ne rien envoyer à Cournon, ou de le faire et advienne que pourra si la missive tombe entre les mains d'Al.
Tu vois, on a toujours le choix. Ce que je te demande c'est pour ton bien, uniquement pour ton bien. C'est plus un conseil fraternel qu'un ordre médical. Mais je peux aussi très bien me montrer plus sévère, tu le sais ?

Rick ne voulait pas s'énerver contre sa soeur. Il comprenait qu'elle était en manque de son mari, tout comme il avait été en manque de Tia, lorsqu'elle s'était évanouie. Peut-être devrait-il le rappeller à Kory pour lui éviter de faire une bêtise. Mais à dire vrai, il n'avait pas montré le bon exemple, puisqu'il voulait absolument voir Tia, allongée par terre, à ce moment là. Et que seul Jazon avait accepté sa requête.

Kory, rappelle-toi, lors de ma blessure avec le taureau. Souviens toi que ce jour-là, les rôles ont été inversés. Je comprends mieux que tu ne peux l'imaginer ce dont tu rêves, puisqu'il y a un peu plus d'un an, j'étais à ta place, dans un état pire que toi. Mais à ce moment-là, je me fichais de ma douleur et je ne voulais qu'une chose, c'était voir ma fiancée, qui s'était évanouie à mes pieds. Aujourd'hui, je lis dans ton coeur, comme dans un livre ouvert...

Rick avait ouvert son coeur à sa soeur. Les femmes de sa vie lui reprochaient assez de ne pas assez l'ouvrir et de ne pas assez dire ce qu'il avait dessus. Kory était comme lui. Elle, comme lui, avait grandi durement à l'extérieur et sensiblement à l'intérieur. Alors pour une fois, il lui avait parlé calmement, sans lui reprocher quoi que ce soit. Il regarda sa soeur droit dans les yeux, pour chercher à sonder son coeur, une fois de plus. Et il sursauta presque lorsqu'elle lui posa une question.

Pourrais-tu me mettre les recommandations de Nic par écrit ?! Que je puisse le montrer à Al, qu'il puisse voir ?!

Les recommandations de Nic sont très simples, c'est du repos, encore du repos et toujours du repos. Cependant, si tu veux ses consignes par écrit, je peux te les mettre. J'ajouterais aussi celles de Tia, pour l'onguent qu'elle a pris soin de te préparer et je te mettrais les miennes. Mais, afin que je puisse être certain que tu ne tenteras pas une bêtise lorsque le sommeil m'aura gagné, je te le remettrais que demain à l'aube.

Rick savait que ce n'était pas bien ce qu'il faisait mais il connaissait le caractère de cochon de sa soeur. Et plus têtue qu'elle, il était difficile de trouver. Aussi tentait-il de mettre toutes ses chances de son côté, si l'émotion n'avait pas eu raison de sa tête de mule, peut-être que le chantage y arriverait. Le jeune homme réprouvait ces manières, mais avait-il vraiment le choix ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

[L'antre des bûcherons]

Doucement, elle se laissa retomber dans le lit, elle savait, oui elle savait très bien que cela ne passerait pas, il y aurait toujours un "mais" un mur qui se dresserait devant elle, alors qu'elle souhaitait simplement accomplir son dessein, son envie, sa plus grande envie. Il allait lui répondre, ce n'était qu'une question de poignée de grain dans un sablier...

Le choix on l'a toujours Kory. Tu as le choix d'obéir aux ordres de ton frère ou aux recommandations du médicastre que je suis, ou au contraire de ne pas les suivre. Tout comme j'ai le choix de t'écouter et de ne rien envoyer à Cournon, ou de le faire et advienne que pourra si la missive tombe entre les mains d'Al.
Tu vois, on a toujours le choix. Ce que je te demande c'est pour ton bien, uniquement pour ton bien. C'est plus un conseil fraternel qu'un ordre médical. Mais je peux aussi très bien me montrer plus sévère, tu le sais ?

Ainsi croyait-il qu'il y avait toujours le choix ?! Elle ne le croyait pas, tout simplement, parce que faire du mal aux autres en faisant un mauvais choix n'était pas envisageable, surtout pas maintenant, il était capable d'écrire à Al ?! Ainsi... Comment pouvait il prendre cela comme argument ?! Comment osait-il ?! Elle était révoltée et dégoûtée par cette attitude, elle se savait en danger... A la moindre chose de travers cela tombait entre les mains d'Al et ça, ce n'était pas envisageable... Si il souhaitait la faire souffrir d'avantage c'était gagné, si il souhaitait mettre la pagaille dans son couple également...

Je crois que tu choisis bien mal tes exemples... Ainsi tu oserais me vendre à mon époux ?! Soit... Le choix... Vague sujet, dont l'on pourrait parler durant des heures... Faire le "bon" choix, le "mauvais" ?! A partir du moment où l'une des possibilités entraîne la souffrance, il n'y a pas d'autre choix que de suivre ce que l'on nous demande...

Elle le regarda droit dans les yeux déterminés comme jamais et sachant très bien, que dans son cas, il n'y avait pas de choix, il ne fallait pas entraîner d'avantage de souffrance, elle était déjà assez déchirée moralement et physiquement, et puis Mathilde lui avait raconté des choses concernant l'attaque du taureau... Elle savait qu'il n'était pas resté sage alors que sa vie était en danger... La sienne, non...

Kory, rappelle-toi, lors de ma blessure avec le taureau. Souviens toi que ce jour-là, les rôles ont été inversés. Je comprends mieux que tu ne peux l'imaginer ce dont tu rêves, puisqu'il y a un peu plus d'un an, j'étais à ta place, dans un état pire que toi. Mais à ce moment-là, je me fichais de ma douleur et je ne voulais qu'une chose, c'était voir ma fiancée, qui s'était évanouie à mes pieds. Aujourd'hui, je lis dans ton coeur, comme dans un livre ouvert...

Lors de ta blessure ?! Quel rôle ?! J'étais à la guerre... C'était Mathilde, ma dame de compagnie... Ainsi tu connais mes rêves ?

Elle le regardait avec insistance, ce n'était pas difficile, elle l'aimait son Althiof, plus que tout au monde, elle était capable du meilleur comme du pire pour lui, l'on ne dicte pas sa conduite à un coeur amoureux, il décide seul... Il décide de vous faire sourire face à l'être aimé et il décide de vous tourmenter, de vous épuiser, de vous faire mal, de vous faire pleurer... De vous faire ressentir douleur morale plus douloureuse qu'une douleur physique, qui finalement à côté...

Lire dans mon coeur ?! Dans un livre ouvert ?!

Anxieuse ? Tout même ses désirs les plus fous, les plus ardents, les plus sensuels, les plus coquins ? Si elle n'était pas dans pareille situation, elle aurait rougi, mais pas cette fois.

Tu ne vois que la douleur d'une séparation... Rien de plus, rien de moins... Al et moi, un seul et à jamais uni, dans le meilleur comme dans le pire... L'osmose parfaite... L'unité, l'harmonie...

Fiancée que tu as vu d'ailleurs... Oh ma dame de compagnie ne me cache rien tu sais...

Sourire, et regard intense et déboussolant... Elle tourne la tête, dérangeant... Point de parole, mais des fois le regard suffit simplement...

Les recommandations de Nic sont très simples, c'est du repos, encore du repos et toujours du repos. Cependant, si tu veux ses consignes par écrit, je peux te les mettre. J'ajouterais aussi celles de Tia, pour l'onguent qu'elle a pris soin de te préparer et je te mettrais les miennes. Mais, afin que je puisse être certain que tu ne tenteras pas une bêtise lorsque le sommeil m'aura gagné, je te le remettrais que demain à l'aube.

Il faisait dans le chantage maintenant, elle aurait du être surprise étonnée, elle ne broncha pas... Après tout chacun ses méthodes, juste répugnée qu'on lui fasse subir cet affront, pour qui il la faisait passer ?! Pour quoi elle passait ?! Un caractère fort, certes mais de là à en arriver au chantage... Il devrait se douter, qu'elle était encore bien trop faible pour faire le moindre mouvement. Elle n'était plus une enfant, essayait-il de passer pour le grand frère, le droit d'aînesse... Révoltée à nouveau...

Rajoute ce que tu souhaites, fait autant de chantage que tu veux, je me souviendrais simplement de ce manque de confiance.

Les mots avaient claqué, point de ton dans sa voix presque monocorde, crier, hurler ?! A quoi cela servirait.. Il avait fait son choix... Elle avait fait le sien...

Ainsi tu as choisi la voie du chantage... C'est une attitude droite pour un diacre, pour un chapelain... Je te félicite ! Si j'avais assez de force je t'applaudirai même...

Les yeux rougis par la colère, elle se laissa retomber sur le lit, attendant la suite...

Famille "de La Serna" Messages : 353 Date d'inscription : 04/05/2008 Age : 46

[L'antre des bûcherons]

Comme à son habitude, Rick avait su trouver les mots qu'il ne fallait pas. Lui qui pensait que sa soeur comprendrait avec de tels arguments, il s'était une nouvelle fois fourvoyé. A croire que lui, le poète, ne savait plus trouver le chemin qui mène au coeur des femmes. Que lui arrivait-il pour se perdre ainsi en chemin ? Ce n'était pas faute d'essayer pourtant, mais à croire qu'il s'y prenait mal. A croire que les tourments de son coeur ne le faisaient plus raisonner comme il aurait fallu. Il écoutait distraitement sa soeur se mettre en colère après ses dires, jusqu'à ce qu'il entende cela.

Tu ne vois que la douleur d'une séparation... Rien de plus, rien de moins... Al et moi, un seul et à jamais uni, dans le meilleur comme dans le pire... L'osmose parfaite... L'unité, l'harmonie...

Rick se mit à rêvasser à cette osmose parfaite. Existait-elle vraiment ? Il lui arrivait d'en douter. Oh non pas qu'il n'était pas heureux avec Tia, car elle était ce qui lui était arrivé de plus beau dans la vie. Mais pouvait-il vraiment dire de son couple, que c'était l'osmose parfaite et qu'il ne faisait qu'un. Elle aussi, comme sa soeur, il lui arrivait parfois de la décevoir. Non pas volontairement, mais plutôt maladroitement. D'ailleurs, il s'apercevait qu'il devenait de plus en plus maladroit. Le fait que son épouse soit à nouveau enceinte si rapidement était-il la raison de ses tracas ? Se pouvait-il que le jeune homme soit pris de panique, face à cette nouvelle paternité ? Non pas, là non plus, qu'il n'aimait pas Georges et le fait qu'il soit son fils ! Car là aussi c'était un bonheur de chaque instant de le voir grandir et apprendre de nouvelles choses. Alors qu'est-ce que ça pouvait être si ce n'était ça. Rick y réfléchissait souvent sans vraiment trouver de réponse à ses interrogations. Il était toujours en train de rêvasser sans prendre attention aux reproches de Kory, jusqu'à ce qu'elle dise

Rajoute ce que tu souhaites, fait autant de chantage que tu veux, je me souviendrais simplement de ce manque de confiance.

Rick regarda sa soeur, éberlué. Il se demandait ce qu'il avait pu dire pour la mettre dans cet état. Un manque de confiance... Le jeune homme se sentit perdu, trahi, par cette phrase. Lui n'arrivait peut-être plus à trouver le coeur des femmes qu'il aimait, mais le sien de coeur était facilement accessible. Peut-être trop d'ailleurs. Confiance.... Manque de confiance... ces mots résonnaient dans sa tête comme le son d'une cloche... comme une des quatre vérités que l'on reçoit en pleine figure. Le pire c'est qu'elle continuait dans cette voie.

Ainsi tu as choisi la voie du chantage... C'est une attitude droite pour un diacre, pour un chapelain... Je te félicite ! Si j'avais assez de force je t'applaudirai même...

Ses peurs remontaient à la surface, grâce aux dires de Kory. Elle venait de mettre le doigt là où ça fait mal, sans le vouloir ou peut-être volontairement. C'était donc ça ce mal qu'il ressentait. Oui, cela ne pouvait être que ça. Le jeune homme n'avait qu'une seule peur, c'est de ne pas être à la hauteur. Être à la hauteur de ce qu'on lui demande, de ce que les autres attendent de lui. Plus il y réfléchissait et plus il s'apercevait que ne pas être à la hauteur caractérisait sa vie. Peut-être était-ce aussi pour cela que son père ne l'aimait pas et ne l'avait jamais vraiment aimé en fait, tout simplement parce qu'il n'était pas à la hauteur de ce qu'il attendait de lui. Peut-être était-ce aussi pour cela que ses amis et les membres de sa famille se détachaient petit à petit de lui. Il ne lui restait maintenant plus que Kory, Tia et Georges. Et sa soeur était en train de lui envoyer en pleine figure, de manière ironique, qu'il n'avait pas les épaules assez solides pour devenir chapelain. Lui, qui voulait que le padre, son parrain, soit fier de lui, alors qu'il luttait jour après jour contre un mal qui le hantait et le défigurait peu à peu, voyait petit à petit, son rêve partir en fumée. Il n'était pas à la hauteur d'être chapelain, car inquiet pour sa soeur, il utilisait le chantage.

Son regard se porta alors sur Georges qui jouait tranquillement sur sa couverture. Et lui, ce petit bonhomme allait-il être à la hauteur d'être son père ? Et le petit être qui poussait dans le ventre de Tia... Serait-il là aussi à la hauteur pour l'aimer et l'élever comme il se doit ? Serait-il assez fort pour soutenir son épouse dans ce combat quotidien ?

Tout en rêvassant, ses yeux avaient pris une couleur plus verte, plus tourmentée, la couleur de la mer, lorsqu'elle est sur le point de se déchaîner, juste avant la tempête. Rick pensa alors à toutes les charges qu'il avait et s'aperçut qu'il en avait peut-être trop pour ses frêles épaules. Peut-être devrait-il arrêter quelque chose avant de faire s'écrouler son château de cartes. Lui qui était né et avait grandi en Espagne, faisait des châteaux en ce pays. Cela aurait pu être drôle, si le moment était mieux choisi. Kory, sous le coup de la colère, lui avait dit, lui avait fait comprendre qu'il était bon à rien. Un peu comme son père l'avait fait, bien des années auparavant, parce qu'il ne lui ressemblait pas. Et Tia, quand est-ce qu'elle s'apercevrait qu'il n'est pas à la hauteur ? Le laisserait-elle alors tomber, vulgairement, sans aucun état d'âme... Les poings de Rick se refermaient tout doucement. Il fallait qu'il sorte, qu'il prenne l'air.

Tu as raison, Kory... Je ne suis pas à la hauteur de ce que tu attends de moi. Je ne suis pas à la hauteur d'être chapelain, ni d'être un frère inquiet. Je me demande si je peux être à la hauteur de ce que Tia attend de moi. Tu as raison, ch'tite soeur, je déçois tout le monde. Mais tu sais, Rome ne s'est pas construite en un jour et apprendre toutes ses charges ne se fait pas en un tour de baguette magique. Sinon ça se saurait...
Puisque tu crois que je n'ais pas confiance en toi, je vais te prouver que tu as tort. Je vais de ce pas, te faire préparer ta monture et la laisser devant la porte... Tu n'auras comme cela pas besoin de te cacher pour t'enfuir. Je vais même demander au palefrenier d'être prêt à t'aider à monter à cheval... Lui, il sera peut-être à la hauteur pour te faire monter à cheval. Peut-être qu'en lui, tu pourras avoir confiance en ce qu'il te dit et ce qu'il te demande. Il n'aura pas besoin, lui, d'utiliser le chantage pour te faire comprendre ce qui est bien ou pas pour ta santé. Après tout, je ne suis qu'un vulgaire va-nu-pieds, qui envisage de devenir un jour médicastre. Et tout cela, juste pour que Georges et ses frères et soeurs soient un jour fiers de leur père. Mais peut-être que là aussi, je ne serais pas à la hauteur....
Tu sais, Kory, je suis peut-être né, avec une cuiller en argent dans la bouche, mais j'ai oublié cette époque et je crois que je me suis battu assez difficilement pour atteindre là où j'en suis. Alors, oui, tu as raison, je ne suis pas à la hauteur de cette place, mais qu'importe car j'ai bien l'intention d'apprendre encore et encore dans mes différentes charges pour être le meilleur dans ces domaines. Et qui sait, peut-être qu'un jour, ce ne sera pas avec une colère retenue et de manière ironique que tu me diras que tu es fière de ce que je suis devenu...

Rick préféra ne pas regarder sa soeur quand il lui déversa son coeur sur le lit où elle tentait de se remettre. Il n'y avait pas été avec le dos de la cuiller, là aussi cela aurait pu être drôle dans d'autres circonstances, mais qu'importe, elle savait maintenant. Elle pensait qu'il ne savait pas lire dans son coeur féminin et peut-être avait-elle raison, mais lui, il lui facilitait la lecture du sien, masculin. Il venait de lui donner les clés de son coeur et le bâton pour se faire battre. Si cela n'était pas une preuve de confiance, tant pis. Il se pencha pour prendre Georges et son jouet dans ses bras. Il récupéra aussi la couverture pour couvrir l'enfant. Et sans un autre mot à sa soeur, il sortit de la pièce. Il était triste et déçu par ce qu'il venait d'entendre et très en colère par ce qu'il venait de comprendre.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Se douter de ce qui allait se passer ?! Après tout oui, il avait bien cherché et elle comptait bien le tourmenter autant qu'il l'avait tourmenté avec ses exemples, il ne l'écoutait pas cela se voyait, à quoi bon ?! Après tout, s'il continuait, accepterait-il de perdre sa soeur ? Elle était capable du meilleur comme du pire, elle voyait bien qu'il était perdu et troublé par ce qu'elle venait de lui dire. Qui sème le vent récolte la tempête, il est des choses que l'on ne dit pas à une femme meurtrie...

La franchise, elle disait souvent, sans passer par quatre chemins ce qu'elle pensait, plus elle le regardait et plus elle était dégoûtée... Ce cauchemar se terminerait il. Et voilà qu'il prenait la parole, pas le temps de réponse qu'il était déjà parti, à quoi bon avoir parler dans ce cas ?! Cela servait à rien... Tant pis, à voir ce que l'avenir lui réserverait, qu'essayait-il de faire ?! D'attirer sa pitié parce qu'il s'y prenait mal ?! Qu'elle éprouve des remords ?! Passer pour une victime ?! C'était ça en fait, le pauvre mal aimé. Elle n'en revenait pas... Ainsi son cheval était prêt, bien parfait pour demain matin, elle n'attendrait pas, elle s'en tapait finalement des recommandations par écris, comme elle s'en tapait de son frère à cet instant. Un frère ne blesse pas sa soeur... Elle n'y croyait pas...

Elle finit par se laisser tomber sur le lit de fatigue, pourrait-elle lui pardonner un jour cette attitude ?! Elle en doutait pour le moment sous l'effet de la colère... Il était faible, il attendait trop des autres, il lui fallait l'appuie des autres, à trop s'appuyer on finit par se casser la gueule et une fois que l'appuie se retire par fatigue, il est perdu et tente de tout rattraper de façon fort maladroite, mais il était comme ça après tout...

Elle, elle était en colère, la nuit porte conseil, c'est ce que l'on dit...

Le lendemain matin, elle finit par se réveiller, elle était un peu engourdie et il n'y avait personne dans la taverne pour le moment. Elle envoya promener les couvertures et décida de s'asseoir en bord de lit. Les pieds à terre et les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, elle essayait de faire le tri de tous ces évènements.

Une nuit tragique sur les remparts, une aigue furieuse, un nic perdu et un rick blessé. Oh elle avait fait fort, mais en même temps... Un p'tit mot griffonné à la va vite sur un bout de parchemin.

Citation :: A rick,

tu vas certainement aller vérifier ce que j'ai fait ou fais, le soleil s'est levé, le matin et là et vois-tu je ne suis pas partie, demande donc à celui à qui tu as donné l'ordre de m'aider en cas de besoin. Comme quoi tu n'avais pas à t'inquiéter, je suis têtue mais en aucun cas folle.

Je pars maintenant pour Cournon retrouver mon époux...

J't'embrasse,
Kory.

Elle banda sa jambe correctement en prenant le temps de mettre un peu de pommade sur sa plaie recousue. Ses armes elle les récupéra et monta sur son cheval seul, regardant l'homme, ça aussi il pourrait lui dire... Elle se mit en marche, direction Cournon...

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