Sombres retrouvailles d'un frère et d'une soeur (22 Juin 1457)

Elle prenait un peu de repos lorsque son "charmant" intendant déboula en trombe dans la pièce.Qu'avait'il donc encore ce bougre d'Anselme.
Petit soupir... Aiguemarine reposa son livre à peine entamé sur la voie de l'Etat sur le guéridon proche d'elle, leva les yeux vers Anselme...

Je vous écoute Anselme.
Qu'y a t'il donc cette fois çi ?!

Madame, un individu est aux grilles.

Oui, et ?!

Anselme commença à bredouiller, bégayer.
Aiguemarine leva un sourcil. Pourquoi son Intendant était'il dans cet état ?!

Il demande à voir Marie... Marie de Vergy.
Quelque chose d'important qui ne peut être dit par missive.

Aiguemarine écarquilla les yeux. Depuis combien de temps ne l'avait'on pas nommée ainsi ?!
Des années... Depuis son départ de Bourgogne.
Elle déglutit doucement... Qui était donc aux grilles du Domaine ?! Son Père, son frère ?!
Son coeur se serra ; un frisson la traversa de haut en bas...

Quel est son nom, Anselme ?!

Il m'a dit s'appeler... marque une pause, cherchant dans sa mémoire... Sir Romu...enfin, Messire Romuald de Vergy Madame.

Aiguemarine resta debout, silencieuse quelques instants, murmurant doucement... "Romu... Romu" puis se ressaisit.
Depuis combien de temps n'avait'elle point revue son frère. Certes... Quelques correspondances, régulières au début, puis de plus en plus espacées.
Occupé à reprendre et à gérer le Domaine familial en Bourgogne, tandis qu'Aiguemarine cherchait à s'éloigner le plus possible de sa famille ; la noblesse et les titres l'avaient toujours rebutée. Seule sa "liberté" comptait. Elle ne voulait pas de ce nom, de tout ce qui va avec.
Tout se bousculait dans sa tête. Si son frère était venu jusque là pour la voir...

Merci Anselme. Je vais moi-même de ce pas l'accueillir.
Faites amener une collation le temps que j'aille chercher mon... frère.

Ca y est. L'identité de l'individu était enfin dévoilée.
Aiguemarine remit un peu d'ordre dans sa tenue, et prit le chemin des grilles du Domaine, toujours quelque peu troublée par la nouvelle.

Tandis que la Dame de Sarliève s'était absentée, *Ma* prévenue par Anselme avait déposée une collation dans le grand salon.

Quelques fruits, quelques gâteaux, de l'hypocras, de l'hydromel...

Elle déposa silencieusement le plateau sur la table tasse puis retourna vacquer à ses occupations.

Voyageur(euse) feutré(e) Messages : 3 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 37

Romu avait suivit sa sœur jusqu'à l'intérieur du château, dans le grand salon. Il prit le soin de regarder tout au tour de lui pour voir si elle ne manquait de rien.

-Quelle belle demeure! Tu en as fait du chemin depuis la dernière fois que l'on s'est vu dis moi. Tu te plaît bien ici?

Puis il se pencha sur les fruits posés sur la table et un petit gargouillement s'échappa de dessous son mantel.

Enfin...ils étaient seuls.
Non pas qu'Aiguemarine ne souhaitait pas lui présenter Nic & les enfants, mais avant, elle voulait connaître les raisons de la visite de Romu.

Elle se tenait face à lui, ne cessant de le dévisager sans dire mot.
Essayant de trouver ce qui avait changé en lui.
Simplement vieilli...sans cela, Romu restait le même. Peu bavard, peu démonstratif...comme leur père.

En revanche, Aiguemarine capta son attention.
Qu'avait'il à observer les lieux où elle vivait ?! N'étais ce pas assez beau ?!
Elle sourit à cette pensée. Voilà que, comme autrefois, il reprenait sa place de grand frère, soucieux du bien-être de sa soeur.

Puis, Romu brisa enfin le silence...
Etait'il là juste pour voir où elle vivait ?! Non, ce n'était point possible.

Merci. Oui, je me plais beaucoup ici.
Et Sarliève n'est pas loin de Montpensier, alors...
Mais, dis moi, ce n'est pas juste pour voir l'endroit où je vis que tu es là, si ?!

Elle connaissait Romu. Non, ce ne pouvait être possible qu'il soit là rien que pour ça.
Il avait sûrement quelque chose d'autre en tête.
Aiguemarine entendit l'estomac de Romu.
Aussi prit'elle l'assiette de gâteau posée devant elle et la lui tendit...en rajoutant d'humeur taquine...

Un "De Vergy" qui ne se nourrit pas convenablement.
Si nos parents te voyaient...

Voyageur(euse) feutré(e) Messages : 3 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 37

"Nos parents..." ces mots résonnaient dans sa tête... c'était pour cela qu'il était là. Une éternité qu'il n'avait pas vu sa sœur et il fallait qu'il lui annonce une triste nouvelle.

-Tu as raison, je suis pas venu pour voir où tu habites.

Puis son visage se ferma, pensant à ce qu'il devait, comment il devait le dire.

-Je suis là parce que j'ai quelque chose d'important à te dire... C'est à propos de notre père...il...il nous a quitté.

Il tendit les bras vers Aigue pour la réconforter, il savait à quel point elle tenait à lui même si elle était parti loin du domaine familial.

Je suis là parce que j'ai quelque chose d'important à te dire... C'est à propos de notre père...il...il nous a quitté.

Aiguemarine le regardait droit dans les yeux.
Qu'entendait'il par "il nous a quitté" ?!
Etait'il parti avec, de nouveau, une autre femme ?! ou bien, parti...mort, quoi.
Ca se bousculait un peu dans sa tête là.

Parti ?! tu veux dire mort ?! Où, quand ?! comment est'il...mort ?!

Puis...voyant Romu tendre ses bras vers elle, Aiguemarine comprit.
Elle secoua la tête, ne pouvant croire les propos de son frère.
Puis se jeta dans ses bras...ne pouvant refouler quelques larmes...
Même si elle n'avait eue, depuis son départ, que peu de relations avec son Père...il resterait dans sa mémoire. Du moins, les bons souvenirs...ceux d'une famille unie. Et pas ceux où quelques temps après la mort de leur mère, celui-ci courrait de nouveau une femme et la demandait en épousailles.
C'était cette attitude qu'elle avait condamnée à l'époque, et qui l'avait décidée à partir loin...

Tout à sa joie de ses retrouvailles avec Ranya et de leur réconciliation, le constantinopolitain accéda au voeu de sa belle de visiter le domaine de Sarliève.

Il décida, fort logiquement de lui montrer le grand salon, première pièce qu'il avait découvert la première fois qu'il était arrivé dans le domaine.

Les amoureux entrèrent, main dans la main, leur coeur battant à l'unisson. Ils étaient ensemble l'un avec l'autre, et tout l'un pour l'autre. Le temps des atermoiements et des valses-hésitations appartenaient au passé. Et même si ce passé engendrait quelque craintes chez Ranya, il savait désormais qu'ils affronteraient tout ensemble.

En entrant, un bien triste spectacle les laissa interdit.

Aiguemarine, la Dame de Sarliève, se tenait dans les bras d'un homme qu'il ne connaissait pas, les yeux noyés de larmes.

Une gêne indescriptible envahit le constantinopolitain. Il était arrivé au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela lui arrivait parfois...Il tira Ranya vers la sortie, murmurant :

Viens...retournons au jardin, nous visiterons l'intérieur plus tard...