[Guyenne] Baptème de Léo (17 Juillet 1457)

Kindjal


Les premières lueurs de l'aube baignaient la Cathédrale d'une douce lumière, renvoyant aux yeux de Kindjal une vision digne d'une image pieuse. Elle s'arrêta donc un instant sur la place, l'imposant bouquet de fleurs dans les mains, absorbée par le spectacle. La jeune fille qui l'accompagnait, tout aussi chargée, ne vit pas cette halte impromptue et heurta sa cliente, manquant de choir. Mais son adresse était plus grande que celle de Kindjal, et elle rétablit la situation prestement. La médicastre, elle, fidèle à son animal-totem l'enclume, resta imperturbablement à la même place. Elle s'excusa cependant de son étourderie passagère, et le cortège reprit son chemin vers la Cathédrale.

Une fois les lourdes portes passées, Kindjal chercha du regard son parrain ou tout autre homme du Très-Haut pour demander la permission de décorer un peu les lieux avant l'office qui devait baptiser son fils. Mais il était encore trop tôt, sans doute, car il n'y avait âme qui vive. Kindjal déposa son fardeau sur l'un des bancs et invita la jeune femme à l'imiter puis sortit sa bourse pour s'acquitter du montant de la course.

Seule, elle resta un instant immobile à contempler la nef dans laquelle elle avait, elle aussi, reçu le sacrement du baptême. Elle essaya de repenser à tout ce qu'elle devait prévoir pour l'événement, et il lui sembla que tout était en place. Mais elle devait se hâter, Deewali devait venir lui déposer Léonard bientôt, et les fleurs devaient être en place. Tant pis pour l'aval du clergé, son parrain lui donnerait bien l'absolution pour ce pêché après quelques prières récitées, du moins elle l'espérait...

Isambre


Une silhouette brune se découpa brusquement dans l'aurore qui transperçait avidement une sombre ruelle de Cahors. Les deux chausses au tambour chaotique évitèrent soigneusement la fange équivoque que parcourait le lit suspect du passage. Les doigts maigres tentèrent de préserver la houppelande verte d'une rencontre périlleuse avec les murs douteux et le sol nauséabond.

Ce fut avec un soulagement certain qu'Isambre posa le pied sur le parvis de la cathédrale de Cahors. La montée des marches fut douloureuse. Si le corps endoloris par le long chemin et les nuits à la belle étoile était habitué à ce genre de voyage, la jambe malade de la jeune femme hurlait.

Isambre poussa doucement la porte de la cathédrale et laissa ses yeux s'habituer à l'obscurité de l'édifice.
Elle s'engagea vers le cœur, cherchant Kindjal des yeux. Un bruit étrange, de chute ou bien de coup, attira son attention.

La voix rauque du Prévôt de Guyenne s'éleva dans la cathédrale:

- Qu'as-tu encore fait, maudite?

Kindjal


La décoration était presque terminée. Il ne restait plus que quelques tiges entre les doigts de Kindjal, mais elle était bien en peine pour leur trouver un emplacement. Elle leva un peu les yeux et vit une jolie statue de Maria. Quelques fleurs l'égayerait. Elle vérifia rapidement que personne ne venait et monta sur le dossier d'un des bancs pour être à la bonne hauteur. Elle glissa les fleurs sous le bras de la statue et se recula pour regarder le résultat d'un air satisfait.

Soudain, un cri perçant se fit entendre, déchirant le silence de la Cathédrale. L'immonde créature blanchâtre la chargea. Effrayée, Kindjal chercha à protéger son visage, par réflexe, et eut un mouvement de recul qui acheva de lui faire perdre son équilibre, déjà précaire, sur le dossier du banc. Agitant maladroitement les bras, elle tenta de se rattraper à ce qui venait à portée de ses doigts mais ne parvint qu'à se retrouver au sol plus vite.

Sacrée chute.
Quelque chose l'avait un peu amortie, pourtant. Elle se redressa, écarquillant les yeux avec horreur.
Là, par terre.
Le monstre blanc.
Elle avait dû l'entraîner dans sa chute.
Comme pour attiser encore sa crainte, une voix digne du Sans Nom résonna dans la Cathédrale.
Qu'as-tu encore fait, maudite ?

Au comble de la terreur, Kindjal poussa un cri perçant.

Isambre


Un hurlement de cochonnaille qu'on étripe donna intensément à Isambre la position exacte de son amie.
Quelque peu inquiète, ce qui chez elle se manifestait par une furieuse montée de moutarde dans le nez, elle se précipita d'un pas rageur vers l'origine du beuglement. D'un regard mauvais elle fit rapidement le tour de la scène, prête à bondir vers le bénitier en cas d'incendie ou vers un grand chandelier pour assommer un malandrin.

- Fichtre et foutre, Fouine! Mais qu'est-ce que c'est que ce merdier?!

Le Prévôt à la verve fort fleurie en cas de situation d'urgence, fixa Kindjal à genoux, le regard terrifié, une pauvre chose crucifiée au sol... La pauvre bête...

Kindjal


L'imposante silhouette sombre qui s'approcha d'elle augmenta encore l'angoisse de Kindjal, mais la voix toute proche la ramena enfin à la réalité.
Biche ?

Toujours aussi courageuse, Kindjal se leva en hâte et alla se cacher dans le dos de la boiteuse pour montrer du doigt l'animal qui n'avait pas survécu à Miss Enclume.
Biche ! Ce truc m'a attaqué ! Une créature du Sans-Nom ! Tu t'rends compte ? En plus elle sent la mer. Non, la mer, j'ai dit. L'eau salée, quoi, l'anchois !

Son bras cessa de s'agiter sous le nez d'Isambre. Elle venait de s'apercevoir qu'il y avait quelque chose de bizarre accroché à la bestiole. Du coup elle agita encore plus frénétiquement.
Aaaaah t'as vu ? Y'a un truc, là ! C'est quoi ce truc ? Prends-le, steuplé, moi je peux pas ! Je suis sure que ça mord, ce genre de bête. Et puis elle feint peut-être juste sa mort, et après tu mets les doigts et couac ! Brrrrr... Mets tes doigts, toi, c'est pas pour un bout en moins que ton mari t'aimera moins, tu sais bien qu'il est pas avec toi pour ton physique...

Toujours emportée par son flot de paroles, Kindjal écarquilla les yeux. Il restait à savoir maintenant, de la créature maléfique ou d'Isambre, qui était le plus dangereux. Mais elle allait quand même pas la battre dans une Cathédrale, si ?

Isambre


Isambre écouta d'un bout à l'autre le discours de la jeune mère, avec une grande attention et un sang froid de très mauvais augure. Le piaillement de la Fouine commençait à lui taper méchamment sur le crâne, elle prit une décision draconienne.

Le Prévôt pivota vivement en direction de Kindjal, cachée derrière elle et amassa tout l'élan que son bras pouvait prendre. Une énorme gifle coupa instantanément la diarrhée verbale intempestive de la femme boulet.

Isambre la planta là, après l'avoir poignardée d'une œillade venimeuse et se dirigea vers la pauvre mouette, dont quelques plumes s'étaient détachées pendant la chute.
La jeune femme s'agenouilla et caressa la pauvre petite tête aux yeux vides. Cela faisait déjà deux fois en deux jours qu'elle croisait la mort sur ses pas, elle se prit à prier pour échapper à la règle des "jamais deux sans trois"...

Les doigts osseux séparèrent doucement le parchemin de la minuscule patte du volatile et le pli atterrit vivement sous le nez de Kindjal.

- Ma chérie, l'âge t'atteint cruellement. Tu étais maladroite, te voici gourde. Qu'Aristote te préserve de la sénilité.

Kindjal


Bah si.

Kindjal se pencha pour ramasser le parchemin, se frottant la joue douloureuse et affichant une petite moue comme seule réponse aux dernières paroles de son amie. Toujours à l'affut d'un bon ragot, elle déplia la missive, bien qu'incertaine de son destinataire. Un oeil au début, un oeil à la fin de la lettre.
C'est Lorca qui écrit à sa mère... comment c'est arrivé ici ? Tu savais que la mère de Lorca était cadurcienne, toi ?

Elle coupa court aux autres questions qui l'assaillaient - pas trop envie de se prendre une autre baffe - et continua la lecture de la lettre. Une fois terminée, elle la tendit à Isambre et murmura juste :
Je crois que la lamproie a perdu l'esprit.

Isambre


Isambre, intriguée parcourut rapidement le pli, écarquilla des yeux, puis entreprit une deuxième lecture.
Un éclat de rire retentit dans la cathédrale. La jeune femme, la lettre en main, eut toutes les peines du monde à retrouver le sérieux et rendre sa sérénité au saint lieu.

- Kindjal! Mais c'est prodigieux! Tu es la mère de Lorca? Quel coup de théâtre! Au moins celui là est déjà baptisé! Remarque ça ne m'étonne guère... Vous vous ressemblez assez finalement! Il a ce petit regard sournois avant de balancer un sarcasme... Mais... mais... qui est le père?!

Kindjal


Kindjal, incapable de maintenir une attitude correcte plus de deux minutes, commença déjà à secouer les bras.
Mais non, mais pas du tout ! Je suis bien trop jeune pour...

Elle ne termina pas sa phrase, laissant simplement une petite moue sur ses lèvres. Inutile d'essayer de parlementer avec Isambre.
Baissant les yeux, elle retira une plume qui s'était fichée dans sa houppelande et plissa les yeux.
J'ai l'impression que la journée va être longue...

Isambre


La journée allait être longue... à n'en point douter!
Isambre esquissa un sourire en direction de son amie, dont la joue avait encore la trace de ses doigts à la fougue retentissante.

Amusée au plus au point par la lettre de Lorca, elle la glissa rapidement dans son corsage, elle lui trouverait bien un jour un usage... D'un geste délicat de la main, elle cueillit une plume emprisonnée dans la chevelure de Kindjal:

- Mais dis moi, où sont donc tes amis et ton admirable... Petite hésitation quant à la qualification du rejeton... têtard? Le parain n'est pas encore arrivé?

Aqualung


Affairé à préparer la cérémonie dans la sacristie, l'attention d'Aqua fut tout à coup attirée par un vacarme indescriptible…
Craignant, au bruit entendu que le bénitier ne soit tout à coup tombé, écrasant de son poids un grenouille de bénitier, il déboula dans la cathédrale…

Plus rien ne semblait tout à coup troubler le silence de la cathédrale quand tout à coup un éclat de rire éclata derrière un pilier…

Par Aristote… encore ces maudits gamins qui s'amusent dans la cathédrale… cette fois c'en est trop… ils vont tater de mon balai…

Saisissant le balai qui trainait dans un coin, il s'approcha à pas de loups de l'endroit d'où semblait venir les rires…
Brandissant l'instrument de son courroux au dessus de la tête, il bondit tout à coup en vociférant…

Ah ah, je vous y prends maudits garnements…

Kindjal


Alors même que l'humeur semblait revenir au beau, une nouvelle "agression" força Kindjal à chercher asile à nouveau derrière la cape d'Isambre. Ce fut seulement lorsque l'épouvantail fut à distance raisonnable que Kindjal reconnut son visage dans la semi pénombre de la Cathédrale.
Pa... Parrain ?!

Elle écarquilla les yeux. Elle l'avait rarement vu si effrayant, pourtant elle n'avait jamais été une filleule modèle. Elle s'aventura finalement hors de l'aura protectrice du Prévôt pour s'avancer vers lui. Peut-être avait-il la vue plus basse ? Victory avait soufflé à Kindjal que le cher homme commençait à se faire vieux.
Parrain, c'est moi... Kindjal. Je suis venue décorer la Cathédrale avec l'aide d'Isambre pour le baptême de mon fils. Vous vous souvenez ? Nous en avions parlé dans les couloirs de l'Université.

Aqualung


En fait de garnements, Aqua se trouva nez à nez avec deux dames qui devisaient plaisamment… dans la semi pénombre de la cathédrale, il mit quelques secondes à reconnaitre sa filleule…

Parrain, c'est moi... Kindjal. Je suis venue décorer la Cathédrale avec l'aide d'Isambre pour le baptême de mon fils. Vous vous souvenez ? Nous en avions parlé dans les couloirs de l'Université.

Ne sachant trop que dire, il grommela quelques mots…

Ben oui, je vois bien que c'est toi… et bien sur que je me souviens du baptème de ton fils… c'est d'ailleurs pour cela que je suis ici… je suis certes vieillissant… j'suis pas encore sénile…

puis se reprenant…

Et puis dites donc, pouvez vous m'expliquer d'où vient tout ce vacarme?? … je sais pas si vous savez mais nous sommes dans une église ici… un lieu de recueillement et de prières…

Il jeta un coup d'oeil au volatile qui gisait derrière un banc renversé… lorgna vers les plumes qui parsemaient les cheveux de sa filleule…

Tu est venue… décorer la Cathédrale disais tu… oui je vois ça en effet…

Isambre


Isambre avisa l'homme "mûr" qui avait failli recevoir une réponse instinctive de la part du Prévôt, à son attaque surprise à coup de balais. La jeune femme avait des reflexes fulgurants et le plus souvent draconiens. L'homme venait donc d'échapper à un désarmement brusque et un atterrissage express sur le sol de sa précieuse cathédrale.

Isambre sentit Kindjal se détendre. Voilà donc le fameux "parrain" dont elle lui rebattait les oreilles régulièrement.

Son regard rapide des jeunes femmes jusqu'au sol semblait dénoter une certaine incompréhension et ses boniments sur le saints lieux achevèrent d'agacer le Prévôt de Guyenne. Elle retint un "espèce de vieux machin rabat joie" et grogna légèrement en direction du curé, laissant Kindjal s'expliquer sur ses exploits.

Kindjal


Kindjal se redressa vivement, essayant malgré l'état de sa houppelande et de ses cheveux de garder un air de dignité devant son parrain. Les inquiétudes de Victory étaient un peu exagérées car le prêtre semblait encore plein d'énergie. Elle essaya de retirer les plumes qui la décoraient encore et expliqua :
J'ai dû me défendre contre une attaque aérienne. Les bêtes ne savent rien du caractère sacré de ces lieux, je le crains...

Essayant de faire diversion, elle continua :
Avez-vous terminé vos préparatifs, Parrain ? Je pense que les principaux intéressés ne devraient plus tarder maintenant...

Aqualung


Aqua ne comprenait pas grand chose aux explications de sa filleule concernant les attaques aériennes ni pourquoi sa compagne le regardait d'un air revêche… il décida donc de ne pas pousser plus loin les explications…
ça tombait bien, Kindjal changeait de sujet… il se retrouvait en terrain plus connu…

Avez-vous terminé vos préparatifs, Parrain ? Je pense que les principaux intéressés ne devraient plus tarder maintenant...

Mes préparatifs ?? ben oui tout est prêt… l'abreuvoir d'eau bénite, la bonbonne de vin de messe… le p'tit bout de pain qui fait passer le tout…je crois que j'ai rien oublié…

puis se semblant chercher quelque chose…

… mais il est où ??… le baptisable ??

Nictail


[Quand un baptême doit avoir lieu]

Ils étaient arrivés quelque jours plus tôt chez leur amie Kindjal.
Ils l'avaient laissé gérer tout ce qu'elle avait à faire, et comme d'hab, elle était débordée.
De leurs côtés, les jeunes amoureux avaient un peu enseigné, et surout profité !
Mais, là, c'était le grand jour ... Le jour J ! Enfin, c'est ce qui était prévu !

Les voilà donc arrivés devant la cathédrale, et ils ne sont pas ... en retard.
Ils entrent discrètement et se signent.
Mais qu'est-ce que cette histoire ?! Il n'y a que 3 personnes !! Le père Aqalung, Kindjal et Isambre.
Se seraient-ils trompés de jour ?! Non, non, ça m'étonnerait fort !
Ils s'avancent donc doucement ... Ben, pas de Léonard en vue ! Etrange !
En tout cas, la cathédrale est très bien décorée

Hum, hum ... Bonjour, bonjour à tous !
C'est bien ici et aujourd'hui qu'il y a un baptême ?!

Tant qu'à faire, autant être fixé ...

Aiguemarine


Décidément son amie semblait se faire une joie de leur visiter la Guyenne.
Kindjal aurait'elle donc oubliée qu'ils y avaient vécus ?!
A croire...vu que le baptème de Leo se passerait à la cathédrale de Cahors.

Aiguemarine avait été suivre un cours voie de l'état tandis que Nic dispensait un cours de médecine, puis le couple s'était mis en route.
Ils avaient voyagé sur le même cheval ; elle montait devant en amazone, prenant soin du cadeau qu'elle réservait à son futur filleul.

Quelques heures plus tard, ils étaient enfin arrivés à destination.
Le couple gravit à la hâte les marches du parvis, puis pénétra dans l'enceinte religieuse.

Et là, peu de monde encore présent.
Peut-être son amie avait'elle décidée de faire cela en petit comité ?!

Tranquillement, Aiguemarine & Nic s'approchèrent du petit groupe déjà formé.
Un signe de tête poli à Isambre et à Aqualung.
Une bise à Kindjal...
Et elle laisse son époux s'enquérir de la situation.
Espérons qu'ils ne se soient pas trompés de jour.

Garzimlebo


Une odeur de bouc emplie les narines ducales... Retroussement de l'appendice nasal du haut dignitaire et léger mouvement de recul. Bien qu'homme de petite condition, il avait fini à force de travail et de temps par se placer parmi les notables de la société et ses naseaux s'offusquaient plus aujourd'hui qu'hier des odeurs incommodes.
Détournant la tête dans un reniflement, le Duc de Guyenne sentit un mince filet liquide glisser le long de sa joue. Chiure de pigeon ? D'un geste brusque, le Grand Feudataire de Guyenne remonta la main pour s'essuyer le visage. Une douleur lancinante se fit alors ressentir dans son poignet... qui venait de heurter le bureau sur lequel le Blondinet s'était endormi le nez sur ses vélins, une fiole d'encre renversée...

Il en était encore à retenir un cri de surprise et de douleur quand la panique s'empara de lui : le soleil était déjà haut... et lui vilainement en retard ! Parrain du mouflet de la Fouine la plus dangereuse de l'Est guyennois, v'là qu'il trouvait moyen de s'endormir sur les dossiers qu'il avait emporter avec lui à Cahors.
Une toilette rapide, un rasage approximatif et le pseudo manchot passa un habit simple de bonne facture et se précipita dans la rue.

Parvenu sur le parvis de la cathédrale, le Duc remit en ordre sa chevelure puis pénétra dans l'édifice. Là il trouva son Recteur, mais surtout curé de Cahors et parrain de la maman, laquelle se tenait justement aux côtés de sa propre épouse, ainsi qu'un couple qu'il ne connaissait pas.

S'approchant des deux femmes et du curé, il les aborda avec un sourire nonchalant qui voulait masquer son retard...

Bonjour mon Père, c'est une joie de vous voir en ce cadre si différent de notre bonne Université. Se permettant un clin d'oeil, il adressa ensuite son sourire à Kindjal, laquelle menait les débats en son nom dans ces réunions. Se rapprochant encore des deux femmes, le regard se faisant plus scrutateur...

Eh bein... elle est où la crevette ??

Deewali


Deewali céda quelques pièces au charretier, quoique substantiellement moins que ce que Kindjal lui avait donné à cet effet. Mais quoi... c'était déjà assez ! S'il n'avait s'agit que d'elle, elle aurait simplement usé de ses charmes pour obtenir cette course gratuite. Mais il ne s'agissait pas que d'elle. Elle serra un peu plus Léonard contre elle et s'engagea dans une ruelle cadurcienne en direction de la Cathédrale.

Arrivée devant le bâtiment, elle hésita tout d'abord à entrer. Elle ne comptait pas s'attarder, mais il fallait bien qu'elle dépose le petit. Entendant des bruits de voix provenant de l'intérieur, elle constata qu'elle n'avait plus guère le choix. Elle observa d'abord l'enfant, s'assurant que la robe de baptême confectionnée par Xenac était bien ajustée et que les quelques cheveux épars formaient un tout à peu près convenable. Le cher petit ange dormait encore. Deewali avança la tête dans l'entrebâillement de la grande porte, cherchant à signifier sa présence à Kindjal.
Mais celle-ci lui tournait le dos, et elle n'était pas du genre à se mettre à hurler en public comme son amie. Elle ramassa donc un gravier par terre et visa le chignon. Son adresse ne lui fit pas défaut, mais ne provoqua aucune réaction. Elle prit donc une petite pierre et toucha encore la cible mais la jeune mère se gratta simplement les cheveux, retirant une plume encore accrochée dans sa coiffure. Deewali laissa échapper un grognement sourd puis prit une pierre de taille plus conséquente et un élan plus important. Un "toc" retentit et Kindjal tourna enfin la tête vers la porte, frottant son crâne meurtri. Reconnaissant Deewali, elle s'avança à sa rencontre.
Ah Deewali, nous n'attendions plus que vous, je crois !

La jeune femme examina la médicastre de bas en haut puis de haut en bas. Une de ses joues était curieusement plus rouge que l'autre, sa houppelande blanche semblait légèrement tâchée de sang sur le buste, sans compter les plumes qui égayaient sa tenue.
Je croyais que vous veniez en avance pour que tout soit parfait ?

Semblant ne pas comprendre ce à quoi Deewali faisait référence, la jeune mère tendit les bras vers le futur baptisé qui lui fut cédé de bonne grâce.
Je vais pas... m'attarder... dit simplement Deewali, exécutant un rapide demi-tour.

Kindjal la regarda s'éloigner sans trop comprendre, puis retourna auprès des parrains, marraine et autres invités pour présenter la vedette du jour.

Victory


Victory pénétra dans l'église de Cahors. Toutes les églises semblaient se ressembler, les mêmes décors, les mêmes odeurs.

La cathédrale de Cahors semblait echapper à la règle. Une odeur maritime flottait dans l'édifice, des plumes de volatiles tapissaient le sol.

Kinjal...quelle originalité...

Victory avait rencontré la jeune maman en taverne. Kindjal lui avait, pour ainsi dire, sauver la vie en lui permettant de manger à sa faim. Victory se devait de la remercier d'autant plus qu'elle appréciait beaucoup la dame.

En avançant dans l'allée, elle s'assura que son decolleté plongeait correctement, que ses braies ne faisaient pas un mechant plis, et arrangea une mèche de cheveux de manière à masquer l'hématome consécutif à son agression.

Elle passa devant le duc, fit une révérence légère, puis alla saluer les autres paroissiens et amis de la famille. Elle se garda le meilleur pour la fin. Le Prêtre. C'était toujours un si grand plaisir de le voir, lui qui débordait de joie et de gentillesse, d'amour et de compassion, d'amitié et de 6 ème sens, ou 7 ème. Mais avait il trouver le sens de la vie ?

Elle se posta devant lui, s'agenouillant devant le curé pour faire le signe de croix, effleurant au passage ses mains croisées de ses cheveux.

Elle se contenta de lui adresser un sourire, il n'était pas le moment de débuter une conversation théologique ou autre.

Un sourire.

Elle s'installa sur un banc, derrière Kindjal, et, avant que la célébration ne commence, lui fit passer un petit présent, un hochet en osier, qu'elle avait elle-même fabriqué pour l'enfant :

Aqualung


Aqua ne savait plus trop où donner de la tête… Tout le monde semblait s'être donné le chic d'arriver en même temps…
Après avoir successivement salué Aigue et Nictail qu'il revoyait avec plaisir venir fouler les terres guyennaises (et accessoirement donner quelques cours en l'Université), le Duc en personne, il vit une pluie de cailloux s'abattre soudain sur sa filleule et celle ci se précipiter à l'entrée de la cathédrale… il n'eut que le temps d'apercevoir une autre femme lui poser dans les bras un paquet qui lorsque KIndjal revint vers leur petit groupe, s'avêra n'être autre que le petit drole qu'il allait devoir baptiser…
Soudain la lumière de la cathédrale sembla soudain plus forte… Normal, Victory venait d'entrer et les mèches de sa blonde chevelure semblait étinceler de mille feux…
Il ne se lasserait jamais de ce spectacle…
Lorsqu'elle vint s'agenouiller devant lui, il essaya de ne pas céder à la tentation de plonger un regard dans son décolleté mais en vain…
Ce n'est que lorsqu'elle se fut relevé qu'il revint plus ou moins à lui…

Bon, où en étions nous ??
Ah oui… le baptème…
Tout le monde est là ??
Je vais donc demander la mère de d'amener l'enfant devant l'autel . J'invite également sa marraine et son parrain à s'approcher…

Kindjal


Kindjal constata avec plaisir que la Reyne de Guyenne en personne s'était déplacée pour venir au baptême de son fils. Son sourire s'élargit devant l'assemblée ainsi constituée. Que de beau monde !

Le petit Léonard s'était éveillé, intrigué par les multiples voix qui l'entouraient. Mais il ne semblait pas effrayé et le cadeau offert par Victory acheva de le mettre de bonne humeur. Il en donna même quelques coups à sa mère avant qu'elle ne lui confisque le temps de la cérémonie, lui faisant les gros yeux pour l'inciter à ne pas faire de scandale.
Mais il n'eut pas le temps de s'épancher sur sa perte. Déjà, Kindjal le promenait au milieu des vitraux étincelants qui captèrent son attention.

Remontant la nef, celle-ci se remémora les neuf mois qui s'étaient écoulés depuis la naissance de son fils. Les nuits blanches, les angoisses, les cris, les langes... heureusement que Deewali avait été là pour l'aider... Elle tourna un instant la tête vers la porte, se demandant pourquoi celle-ci n'avait pas posé le pied dans la Cathédrale. Elle n'avait pourtant pas peur des églises, en temps normal... Elle chassa ces pensées de son esprit et adressa un sourire à son parrain.

Aqualung


Aqua répondit au sourire de sa filleule lorsqu'elle s'avança, tenant dans ses bras le petit Léonard…
Pendant ce temps, les cloches se mirent à retentir…



Tout le monde semblait prêt pour que la cérémonie démarre…
Il s'éclaircit la voix et prit la parole

Mes Amis, Mes Soeurs et Frères…
Nous voici tous réunis en ces lieux pour acueillir le Petit Léonard, Fils de Kindjal et de … hum… ça n'a pas d'importance… dans la grande famille d'Aristote et de Christo…
Tous, vous avez décidés de l'entourer de votre sagesse et de votre amitié aristotélicienne et je vous en remercie en son nom…

se penchant vers l'Enfant, qui semblait très intéressé par la lumière jouant au travers des vitraux de la cathédrale, il lui dit d'une voix plus douce…

Petit homme, ta maman a souhaité que tu deviennent par le baptème, membre de la grande famille aristotélicienne et je ne peux que l'en féliciter… toutes les personnes qui t'entourent sont là pour t'entourer de tout leur amour… ta marraine et ton parrain seront tes guides sur la longue route de la Foi dans le Très Haut… C'est une responsabilité qu'ils ont accepté et qui les engagent vis à vis de toi et de l'Eglise…

s'adressant ensuite à toute la foule ici présente, il reprit d'une voix plus forte…

Je vais demander à la marraine et au parrain mais aussi à toutes les personnes qui le souhaite de bien vouloir réciter après moi le Crédo qui signe notre croyance dans le Très Haut…

Victory


Nouvellement baptisée, elle ne se fit pas prier pour réciter le fameux crédo.
Certes, elle ne le savait pas par coeur, mais ça, personne ne le savait.

Elle baissa les yeux sur ses cuisses, ou elle entrouvit un vieux parchemin, et, faisant mine d'être inspirée par l'esprit saint, lu la doctrine assez fort pour que tout le monde l'entende.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.