Lettre d'une mère à sa fille...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Aliénor Harispe a écrit:: Ma chère petite fille, mi corazón,

Lorsque tu liras cette lettre, cela signifiera que je ne suis plus avec toi et que nous avons été séparées. Cela signifiera aussi que les personnes à qui je t'ai confiée, t'ont révélé le secret de ta naissance. Ces personnes ne sont pas tes vrais parents. J'aurais aimé te voir grandir, je suis sûre que tu es devenue une jeune fille très jolie. Tu es déjà un magnifique bébé. Tu m'en voudras certainement de t'avoir abandonné, mais je vais t'en expliquer les raisons.

Je suis née, il y a presque 27 ans, dans le pays basque. J'ai été élevé dans une famille de bergers avec une soeur de lait, Maria. Et puis, à la fin de l'adolescence, j'ai rencontré un bel officier espagnol qui passait par là. Nous sommes tombés sous le charme l'un de l'autre et nous nous sommes mariés. Je suis partie avec lui, dans son village de Tolède, dans le royaume d'Espagne. Quelques temps après, le ciel nous a offert un grand bonheur en nous donnant un fils. Ton père, Alejandro, voulut lui donner le prénom de Ricardo, mais moi, je préférai l'appeler Rick. C'est ton frère. Tu ne le connais malheureusement pas et j'ai peur qu'il ne sache pas non plus ton existence. Dans mon journal intime, que tu trouveras aussi dans cette malle, tu en apprendras un peu plus sur lui. Pour l'heure, je voulais juste t'expliquer pourquoi, j'ai été contrainte de te laisser.

Il faut que tu saches que ton père a été élevé dans une famille aristocratique, qu'il était le cadet et qu'il n'a pas eu l'amour qu'il voulait de la part de ses parents. Ceci explique peut-être son choix, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'après la naissance de notre fils, ton frère, son comportement a changé. Il est devenu taciturne et ambitieux. Et lorsque le ciel a une fois de plus offert le cadeau d'une naissance, il est devenu violent. J'ai perdu cet enfant, en faisant une fausse couche. Deux ans après, j'ai eu le bonheur à nouveau de tomber enceinte, mais je ne l'ai pas avoué à ton père. Il ne souhaitait pas avoir d'autres enfants pour que notre fils ne souffre pas d'un manque d'amour. Il me connaissait mal et pensait que je ne pouvais pas, comme sa mère, aimait tous mes enfants pareils. Alors, lorsqu'il partit avec Rick, notre fils pour inspecter nos propriétés (il l'emmenait souvent avec lui, pour qu'il devienne son successeur), je décidai de m'enfuir. J'ai dû abandonner mon enfant pour sauver ta vie. J'ai réussi à attendre tant bien que mal le pays basque avec l'aide de Maria, qui était devenue la nourrice de mon petit garçon. C'est d'ailleurs, elle qui m'a aidé à te mettre au monde. Je pensais pouvoir récupérer ton frère et qu'on parte tout les trois loin de ton père et de l'Espagne.

Malheureusement, il a eu vent de ma fuite et surtout de ma grossesse. Il a donc placardé partout en Espagne et en France mon portrait, en promettant une grosse récompense. Acculée et recherchée par pleins de mercenaires, j'ai été obligée de me séparer de toi, mon enfant. J'ai bien entendu l'espoir de venir te chercher et dans ce cas là, te lire moi même ce parchemin dans quelques années.

Je viens de rencontrer un couple de marchands, qui n'arrive pas à avoir d'enfants. Je vais donc te confier à eux, qui sauront te donner l'amour que je ne peux pour l'instant t'offrir.

Ma petite fille, je t'aime et je ne t'oublierais pas.

Ta maman

» Lettre en provenance de Castres