3.4 [Début Septembre] Dans les couloirs des vestiaires.

Matthis

Personne, Matthis se gratta la tête, dans ses souvenirs les vestiaires étaient beaucoup plus vivant, même son oncle n'était pas là, sauf qu'il n'eut pas à réfléchir longtemps pour comprendre ce qu'il se passait, les adultes étaient tous partis jouer à la soule, soit au GFC, soit ailleurs dans leurs équipes ou bien encore étaient partis arbitrer. Matthis était donc seul ici et depuis que les parents d'Athalia avait décidé de quitter l'équipe pour discorde avec l'entraîneur et puis parce qu'ils déménageaient en Orléans, Athalia ne venait plus ici, il était le seul gamins à être présent ici et puis il avait quelques occupations comme la taverne, il faudrait voir si les stocks étaient aussi fournis, avec l'enchaînement de victoires, les souleurs l'avaient peut-être vidé et comme c'était sa propre taverne puisque son père ne lui avait pas encore retiré, la seule personne capable de l'aider était un membre de sa fratrie. Mais sûrement pas Eléa, elle était beaucoup trop fille pour jouer à la soule et elle devait être occupée une fois de plus avec ses robes et autres bijoux. Matthis soupira fortement rien qu'en y pensant, il comprenait mieux pourquoi son père taquinait toujours sa mère. Il ne restait plus que Timothée, en espérant qu'il ne finisse pas les bouteilles ce coup-là, sinon il attirerait encore l'attention du père sur ses deux fils. Matthis se dirigea vers le bureau de l'entraineur, il n'avait pas besoin d'être discret parce qu'il n'y avait personne de toute façon.

Il s'installa au bureau, il tira une plume, un encrier et un parchemin et commença à écrire à son frère un mot plein de tâches d'encre.

Citation :

Salut Timothée,

je te prie de bien vouloir venir au château de Clermont dans les vestiaires de l'équipe de soule. Je sais que tu n'as pas les clés mais je vais te prêter la mienne, de toute façon il n'y a personne ici donc personne ne pourra te gronder. J'ai besoin de toi pour la taverne, je crois que les souleurs sont allés jouer la finale du GFC et il faudra préparer la taverne.

Viens vite dépêche-toi ! Tu n'as qu'à emprunter Tonnerre de Zeus à Eléa, même si t'as pas encore l'âge de faire du poney c'est pas grave, à la place du poney t'as qu'à mettre un ruban ou un truc de fille, comme ça Eléa oubliera que t'as piqué son poney. Il faudra que tu en demandes un à Papa et Maman de poney, tu vas avoir bientôt 4 ans.

Bon je t'attends.
Ton frère Matthis.

Il plia la missive et s'approcha d'un coursier pour lui glisser le pli et la clé et l'envoya à Mirefleurs voir son frère. Matthis recommença à faire les cent pas dans la pièce, il espérait que son mioche de frère se pointerait rapidement. Il commençait à s'ennuyer, il avait passé tellement de temps à s'amuser à faire l'écuyer, il attendait impatiemment les prochaines joutes, il devrait sans doute aller se renseigner plus tard.

Matthis

Matthis attendit un long moment l'arrivée de son frère, mais pendant ce temps-là cela tournait dans sa petite tête, il avait déjà quelques idées pour festoyer la réussite de l'équipe, il voulait se charger de l'organisation du banquet et de la feste en l'honneur de cette jeune grande équipe, il faudrait demander à Clothilde pour avoir la salle des festes, mais elle ne dirait sans aucun doute pas non, elle aime trop faire la feste et c'est la meilleure présidente du comité, ça Matthis en était persuadé, cependant sa mère lui avait dit qu'elle attendait un heureux évènement alors il ne fallait pas trop la fatiguer. D'ailleurs en y pensant Matthis se demanda si elle n'allait pas avoir une autre paire de jumeaux, avec la grande chance de Clothilde et surtout son énorme amour pour les enfants. Matthis arbora un énorme sourire en y songeant, il féliciterait la future jeune maman quand il lui demanderait pour la salle. Entre temps un grand cri surgit dans les couloirs.

Maaaaaaaaaaaaaaaatthiiiiiiiiiiiiiiiiis ! Je suis làààààààààààà !
Aaaaaaaaaah ! Timothééééééée ! Tu as trouvé le chemin ! Alors t'as volé Tonnerre de Zeus ? Bon j'ai plein de truc à te raconter !

Matthis s'approcha de son petit frère et lui prit doucement le bras pour l'emmener en direction du placard à balai, sur la porte tenait avec les moyens du bord une affiche qui disait ceci.

Citation :

Bureau de l'adjoint Matthis. Frappez avant d'entrer.

Allons en parler dans mon bureau !

Matthis ouvrit la porte et alla chercher de quoi allumer la bougie de son bureau, il y avait une table pour enfant avec deux petites chaises, une de chaque côté, dessus un encrier, une plume et des parchemins, Matthis laissa entrer son frère et alluma la bougie, tout en songeant à comment commencer.

Timothée

Timothée écouta son frère qui commença son long discours, il aurait bien prit un verre de jus de pomme par exemple, sans alcool, le calva c'était pas encore son truc et pourtant il avait goûté, il aimera cette boisson sans doute plus tard quand ses papilles auront grandi. Son frère lui avait expliqué l'histoire de la restriction budgétaire et Timothée le regarda plutôt intrigué.

Tu devrais aller voir la duchesse pour le lui dire. Elle nous doit bien des trucs parce qu'on est noble ? Et puis tu travailles pour faire connaître l'équipe ! Tu devrais avoir une médaille !

Puis Matthis vint rapidement au but de l'entretien, Timothée commençait à s'impatienter et le montrait en se balançant sur sa chaise. Il était difficile de rester concentrer longtemps sur une même chose à cet âge.

Alors ! Je voudrai d'abord regarder ce qui reste dans la taverne à boire ! Mais ça serait bien que tu ne finisses plus les bouteilles, sinon on va encore avoir des problèmes. Ensuite il faudrait organiser une fête pour les souleurs. Si ils gagnent nous serons les premiers et si ils perdent nous serons les deuxièmes. Donc il faudra fêter cela.

Oh ça va ! J'ai fait une fois et papa m'a grondé ! J'ai pas envie de recommencer ! Après il va me gronder encore !

Timothée fit la moue en parlant de son papa, il commençait à beaucoup lui manquer, mais il ne fallait pas se laisser aller, son papa était fort et si il était chez les moines c'était forcément pour une broutille, peut-être qu'ils avaient besoin d'un prévôt les moines. Faut dire que son papa c'était le meilleur ça c'était certain.

Je suis d'accord pour t'aider à faire la feste. Pour le banquet on pourra demander à Messire Ratatouille de nous préparer plein de plats ! Après il faudra des troubadours ! Ca aussi je sais où l'on peut en trouver ! Et puis il faudra des lampions enfin des belles bougies !

Timothée était tout content, il se leva un peu brutalement et la chaise partie en arrière dans un grand fracas, Timothée se tourna et ramassa sa chaise en regardant son frère comme si de rien n'était et il écouta la suite.

Mais pour cela on a besoin d'écrire à Clothilde pour savoir si on peut emprunter la salle des festes ! Oh tu sais quoi ? Elle est de nouveau enceinte Clothilde ! Tu te rends compte comme c'est bien pour elle ?
Tu sais Clothilde sera d'accord, elle est toujours d'accord ! Nan je sais pas ! Vas y dit ! Oooooh c'est vrai ? Ca c'est cool ! C'est une des meilleurs mamans, enfin après maman ! C'est bien pour les autres enfants ! Tu sais Eléa, elle a encore demandé une petite soeur à Papa ! Et papa il lui a écrit aussi !Il lui a dit qu'il savait plus comment on faisait les bébés !

Timothée éclata de rire se souvenant de la tête qu'avait fait sa soeur.

Je te dis pas la tête qu'Eléa elle a fait ! Et après il a dit qu'elle devait me demander d'aller chercher une soeur au couvent comme je l'avais déjà dit une fois !!

Timothée continuait de rire, la situation étant tellement drôle qu'il en vint à sa tenir le ventre tout en riant.

Après Papa il lui a dit d'aller dans un ordre avec que des filles et il lui a donné une image ! Et ensuite ! Et ensuite ! Il lui a dit que Colombine deviendra sa belle-soeur si elle épousait Louis ! Et pis il a dit qu'il allait ramener des surprises du voyage !

Matthis reprit finalement, Timothée l'écouta.

Il faudra que je demande à Eléa comment on fait les bébés, elle doit savoir elle !
Euh... Je te conseille pas de demander à Eléa, elle sait pas ça ! J'ai déjà demandé ! Elle parle des roses et des choux ! Faut que tu demandes à Carmen_Esmée, elle a un amoureux alors forcément elle sait elle ! Même qu'elle va l'épouser dans le dos de tonton !

Timothée regardait son frère avec un grand sourire avant de se pencher sur la table, les coudes tenant sa tête avec ses mains, il rajouta.

Tu lui dis aussi qu'on va faire un truc pour la chorale ! Pour les féliciter ! Et tu la félicites et tu signes aussi Timothée d'accord ?

Matthis

Matthis écoutait son frère, cela lui faisait très plaisir de s'amuser avec lui, avec les joutes ils avaient été séparé pendant quelques semaines et Timothée s'était ennuyé vu qu'il lui avait fait plein de reproches à ce moment-là. Il était aussi un peu jaloux.

Tu devrais aller voir la duchesse pour le lui dire. Elle nous doit bien des trucs parce qu'on est noble ? Et puis tu travailles pour faire connaître l'équipe ! Tu devrais avoir une médaille !
Oh non, je vais pas aller la voir, elle a des autres choses à faire plus importante que moi.

Matthis souriait, il avait surtout pas très envie de rencontrer la duchesse et d'appliquer tout le protocole pour faire plaisir et surtout ne pas faire de honte à ses parents, alors quand il pouvait s'en passer. Timothée acceptait de l'aider pour la petite feste, Matthis en était ravi, ils feraient de grandes choses tous les deux et seraient la fierté de leurs parents. Un messire avait été jaloux de lui aux joutes, Matthis avait juste été avec son père après sa défaite, tout simplement. D'ailleurs Timothée était tellement heureux qu'il en tomba de sa chaise.

Timothée avait poursuivi avec le couplet sur Eléa, ce qui fit rire Matthis à son tour, s'agitant sur sa chaise il manqua de se faire dessus, il s'arrêta à tant fort heureusement, Matthis lui ne voulait pas de soeur et encore moins qu'un autre enfant se pointe ici, déjà que leurs parents avaient un emploi du temps plus que rempli. Matthis avait tiré le parchemin et commença à écrire en écoutant son frère.

Citation :

Chère Clothilde,

quelques mots pour te féliciter pour ta grossesse, c'est maman qui nous l'a appris et nous sommes très heureux pour toi, tes enfants et puis ton amoureux.
On t'écrit aussi pour savoir si on pouvait avoir la salle des festes du comité, on voudrait organiser un banquet pour la victoire ou bien pour la deuxième place de l'équipe de soule.
Ne t'inquiète pas on s'occupera de la nourriture, des boissons et puis des troubadours, il faut que tu te reposes.

Gros bisous,
Matthis et Timothée.

Le blondinet plia le parchemin et le posa sur le côté avant d'en prendre un autre pour écrire à Carmen, comme l'avait suggéré Timothée.

Citation :

Chère Carmen,

J'espère que tu vas bien !
Je t'écris pour te poser une question.
On fait comment les bébés ?

Je t'embrasse,
Matthis.

Matthis plia à nouveau le parchemin et regarda son frère d'un air très satisfait. Il allait prendre la parole pour préparer un complot contre les moines qui retiennent son père, mais c'était sans compter sur Rick qui n'était pas censé être là et qui venait de ramener sa fraise, coupant toute l'imagination du garçon. Matthis soupira bien dépité et bien malheureux de ne pas avoir terminé la discussion qu'il avait avec son frère. Il donna les missives à son frère pour qu'il les cache dans ses braies en attendant que l'ouragan Rick passe.

CARMEEEEEEEEEEEENNNNNNNN ! VIENS ICIIIIIII IMMEDIATEMMENT ! MATTHIS ET TIMOTHEE DANS MON BUREAU TOUT DE SUITE !

Matthis se leva plutôt doucement et prit son frère doucement et alla le cacher au fond du placard derrière quelques draps, il pourrait toujours dire que son oncle avait de problèmes d'audition vu son âge presque canonique. Matthis rangea un peu son bureau et resta sur sa chaise un moment, son oncle n'était pas son chef, sauf qu'il risquait d'avoir quelques problèmes suite à l'invitation qu'il avait donné à son frère. Il s'approcha de son frère et lui glissa très doucement à son oreille.

Timothée je vais attirer tonton et toi tu vas vite courir hors des vestiaires avec les missives et tu iras te cacher chez les nobles, là-bas tonton ne pourra pas entrer.

Matthis sortit de son bureau et se dirigea vers le bureau de son oncle en soupirant...

Timothée

Timothée avait regardé son frère écrire les deux missives, il était fichtrement impressionné et avait très envie de réussir à faire comme lui plus tard, sans doute qu'après le boulier il apprendrait à écrire, il admirait son frère, lui sur le parchemin, il n'était capable de faire que quelques dessins. Seulement à peine les missives rédigées voilà que son oncle se mit à hurler et à les convoquer dans son bureau, Timothée manqua de tomber de sa chaise, soufflé par la force du hurlement, il commençait à avoir un peu peur. Matthis lui donna les missives et Timothée les glissa dans ses poches de braies pour les garder, des fois que le méchant les lui vole. Matthis alla le cacher derrière des draps et lui glissa au creux de l'oreille quelque chose.

Timothée je vais attirer tonton et toi tu vas vite courir hors des vestiaires avec les missives et tu iras te cacher chez les nobles, là-bas tonton ne pourra pas entrer.

Timothée inclina juste la tête commençant à sentir les larmes lui monter aux yeux. Timothée n'avait pas l'habitude d'entendre hurler de la sorte, son père les punissait mais jamais il ne leur hurlait dessus de la sorte et puis même si il n'était pas censé être là, son papa Althiof aurait sans doute rigoler devant la situation et l'imagination de ses fils et puis il lui aurait juste dit que c'était mal, mais il aurait sans doute été fier de la débrouillardise de ses fils... Mais là tonton était un monstre, Timothée commençait à avoir peur et si jamais il y avait des fantômes dans le placard, il ferma les yeux et commença à respirer de façon très rapide, il avait les larmes aux yeux et finalement n'y tenant plus et surtout ne voulant pas laisser son frère seul sorti de sa cachette.

Il retrouva rapidement son frère devant le bureau de leur oncle que Timothée ne considérait plus comme un oncle mais comme un monstre qui venait de casser leur petit entretien alors qu'ils ne faisaient de mal à personne.

C'est...

Timothée éclata en sanglots et regarda son frère.

Un... un... un... mons... monst... monstre... Ja... ja... ja... ja... jamais... PAaaaaaaaPAaaaaa...

Timothée avait du mal à s'exprimer, il regardait la porte, redoutant encore plus toutes les remontrances que pourraient lui faire son père dans les prochaines années... Rick venait de gâcher un moment de complicité entre deux frères... Il était jaloux et aveuglé par sa jalousie.

Rick

Rick, après avoir hurlé dans les couloirs, s'était rendu dans le bureau qu'il occupait. Il avait laissé la porte entrouverte et lorsqu'il vit apparaître la tête de ses neveux, il leur fit signe d'entrer, puis retourna fermer la porte derrière eux. Leur tournant le dos, il essayait de calmer l'émotion qu'il venait d'avoir. En effet, autant Matthis semblait embêté par sa convocation, autant Tim, les larmes aux yeux semblait apeuré. Le jeune père de famille ne voulait en aucun cas leur faire peur et il essayait de faire revenir sur son visage, une émotion sereine. Jamais, il n'avait eu à hausser le ton ainsi contre Georges, Aliénor, Patience ou Esteban. Il n'avait jamais eu à porter non plus la main sur l'un de ses enfants. Lui comme Tia, leur faisaient comprendre leur erreur sans la punition corporelle. Le jeune homme avait beaucoup trop souffert de cela étant petit pour imiter son paternel. Pourquoi avait-il alors fait ce qu'il ne se permettait pas sur ses enfants, sur ceux de Kory ? Le stress de la compétition était la première raison et la nouvelle qu'il avait appris en était la seconde.

C'est avec un visage impassible qu'il retourna devant ses neveux. S'il voulait obtenir des réponses ce n'est pas en braquant les deux garçons contre lui. Une fois installé, il tendit un mouchoir à Timothée. Puis d'une voix très calme, il leur demanda

Alors les garçons, tout d'abord, je vous présente mes excuses ! Je n'aurais pas dû me montrer en colère contre vous et je n'aurais pas dû laisser la Bête sans nom s'emparer de moi, sous l'affluence de Leviathan. J'irais me confesser au Très-Haut pour me faire pardonner aussi par lui et j'espère que vous me pardonnerez. Si vous me racontiez comment Tim a réussi à entrer dans les vestiaires ?

Le jeune homme écouta les confessions des deux garçons avant de reprendre.

En ce moment, il se dit des choses des choses très importantes et j'ai cru que vous pouviez être des espions, c'est aussi pour cela que je me suis fâché ! Pourquoi vous êtes-vous enfermés dans ce placard ? Vous ne pouviez pas vous installer dans une autre pièce ? Et Alexandre ? Il est caché ailleurs ?

Rick voulait savoir si le petit cousin, troisième du trio de joyeux larron était lui aussi quelque part caché dans les vestiaires.

Matthis

Matthis vit avec surprise son frère arrivé, visiblement ce dernier ne souhaitait pas rester tout seul et en plus il était en larmes, Matthis s'approcha de son frère et lui prit la main, ils étaient soudés et solidaires et affronteraient ensemble le dragon Rick. Matthis avait écouté son frère, ce dernier appelait leur père au secours, mais Althiof n'était pas là pour les aider, il était en voyage avec leur mère, ils devraient se débrouiller seuls comme des grands garçons. Matthis n'avait pas peur. Il pénétra dans le bureau de son oncle tenant toujours son petit frère par la main. Il le laissa monter sur une chaise et s'installa à son tour, leur oncle donna un mouchoir à Timothée, Matthis le regarda en souriant, ils s'en sortiraient. Le dragon semblait s'être calmé, c'était un bon début.

Alors les garçons, tout d'abord, je vous présente mes excuses ! Je n'aurais pas dû me montrer en colère contre vous et je n'aurais pas dû laisser la Bête sans nom s'emparer de moi, sous l'affluence de Leviathan. J'irais me confesser au Très-Haut pour me faire pardonner aussi par lui et j'espère que vous me pardonnerez. Si vous me racontiez comment Tim a réussi à entrer dans les vestiaires ?

Matthis haussa un sourcil, fixant son oncle, jamais il n'avait vu son père perdre son sang froid face à l'une de leurs bêtises et pourtant ils en avaient fait les deux fistons. Il réfléchit un instant et se tourna vers son frère pour prendre la parole, il était l'aîné et Timothée ne semblait pas vraiment disposé à parler.

Pour le pardon on accepte. Jamais Papa ne nous a crié dessus comme ça. Jamais il n'aurait osé nous faire peur, enfin surtout faire peur à Timothée. Il n'a que trois ans et demi.

Matthis tenait à clarifier les choses concernant son jeune frère, il était encore impressionnable à son âge et il était un petit trouillard sur les bords aussi. Il reprit ensuite calmement pour raconter comment Timothée était arrivé dans les vestiaires.

C'est pourtant fort simple, personne n'a abîmé la serrure, on peut donc en conclure qu'il est entré de façon légale.

Voilà par quoi il commença le digne fils à son père.

J'ai invité mon frère à venir aux vestiaires, tout simplement parce que j'avais besoin de son aide sur quelque chose. Je lui ai prêté ma clé pour qu'il entre, de toute façon il n'y avait personne dans les vestiaires, les adultes vous êtes trop occupés avec vos affaires pour vous soucier de nous.

Son oncle continua et Matthis l'écouta, souriant à son frère pour l'aider à se calmer.

En ce moment, il se dit des choses des choses très importantes et j'ai cru que vous pouviez être des espions, c'est aussi pour cela que je me suis fâché ! Pourquoi vous êtes-vous enfermés dans ce placard ? Vous ne pouviez pas vous installer dans une autre pièce ? Et Alexandre ? Il est caché ailleurs ?

Nous n'étions pas enfermés, la porte était ouverte, un coup de vent a du la fermer. Tu n'as pas vu le panneau sur la porte ? C'est mon bureau, je suis le propriétaire de la taverne, il me faut donc un bureau. Sauf qu'il n'y a plus de sous dans le duché, du coup pas de sous pour mon bureau. Tu crois vraiment qu'un espion peut entrer ici ? Depuis la prise du château en mai, il y a plus de défense dans le château, plein de gardes. Sauf si tu penses que Timothée irait raconter ce qui se passe ici. Nous sommes nobles et nous ne devons pas faire de mal à notre duché, nous devons le servir et prendre nos parents pour des modèles.

Matthis tenait un discours plutôt surprenant pour son âge, mais ses parents le lui avait répété de nombreuses fois, il se devait d'être sérieux parfois.

Alexandre n'est pas là. Alexandre est malade. Il a de la fièvre, des serviteurs veillent sur lui à Mirefleurs. Maman est au courant, ils lui ont écris pour le lui dire. Il devrait bientôt se remettre sur pied. Enfin nous prions pour cela, il est bien jeune, il n'a qu'un an et demi, c'est fragile à cet âge-là. C'est les courants d'air dans le château et les préparatifs pour les vendanges de Mirefleurs, il y a beaucoup d'agitation dans le domaine pour le moment.

Matthis souriait à son oncle, il savait qu'il n'aimait pas le prénom de l'enfant, mais l'enfant y était pour rien et Matthis l'aimait beaucoup ce nouveau petit frère. Matthis attrapa la main de son frère, il attendait la punition qui finirait sans doute par tomber, il n'avait pas prévu que cela se finirait de cette façon, il avait encore tant de choses à raconter à son frère et ils avaient surtout deux missives à faire partir...

Carmen_Esmée.

[Quelques semaines plutôt]

Citation :

Cher Matthis,

Cette lettre t'es destiné à toi seul, car même si Eléa est plus grande je sais quelle a quelques difficultés a garder les secrets, alors que toi en tant que Chevalier ton coeur est noble et tu te dois de garder les secrets précieusement !
Tout d'abord je suis toujours à Tarbes, ensuite j'y ai fais une rencontre, je suis invitée chez lui, il m'offre le gîte te le couvert en attendant que les routes se réouvrent.
Je t'en dirai plus dans ma prochaine lettre.

Je t'embrasse !
Carmen

[Une semaine plus tard]

Citation :

Matthis,

Mon très cher cousin, tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé ! d'abord la bagarre au marché, il est si fort... si beau... et puis il y a eu les religieux qui me cherchaient on les a semé ! Ils ont été envoyé par Rick j'en suis sure... Et puis c'est pas tout, Ils m'ont enlevé et m'ont enfermé dans leur couvent, je n'étais pas consciente car j'ai fait une mauvaise chute de cheval.. et pour finir une fois de plus il m'a sauvé du couvent !
Enfin voilà ce "il" j'en suis amoureuse je crois, enfin je n'ai jamais ressenti cela pour quelqu'un, cette fascination.. ces petits papillons dans le ventre quand il me parle ou tout simplement quand nos regards se croisent...

Je te quitte sur ces mots,
A bientôt
Carmen

[La veille]

Citation :

Matthis,

Il est arrivé quelque chose d'affreux, William s'est blessé, je pensais que ça passerai mais non, il n'y a rien a faire, il ne se réveille pas.. Je me languis de lui, je passe mes jours et mes nuits à le veiller dans l'espoir qu'il s'éveille...
J'ai si peur de le perdre... J'aurai aimé lui donner mon premier baiser... mais à chaque fois que j'en ai eu l'opportunité Rick apparaissait dans mes pensées comme si il savait que j'allais désobéir a ses préceptes !
Alors qu'est ce qu'un baiser, rien de grave je pense, juste la promesse de deux être qui s'aiment..
Je ne sais pas quand je rentrerai tu sais... Mais je promets de t'écrire en attendant.

Je t'embrasse,
Carmen

Matthis

[Quelques semaines plutôt]

Citation :

Chère Carmen,

je suis heureux d'apprendre que tu te trouves toujours à Tarbes, je n'ai rien dit à personne et j'ai tâché de garder les missives secrètes. Ma grande soeur Eléa peut être une fouine par moment, elle est très curieuse comme mon papa et il est bien difficile de lui cacher des choses. C'est comme quand ma maman elle souhaite annoncer quelque chose à mon papa, mon papa le sait toujours avant.
Je suis content que quelqu'un t'ait ouvert sa porte. Fais bien attention à ce qu'il soit gentil.
J'attendrai ta missive.

Je t'embrasse,
Matthis.

[Un semaine plus tard]

Citation :

Carmen,

ma très chère cousine, ce que tu me racontes est vraiment intéressant. Une bagarre au marché ? Voilà qui est bien curieux. Pour les religieux oui, c'est tonton qui les a envoyé, il a même écrit à Maman de te ramener, mais je crois que maman n'a pas répondu. J'en suis même certain, puisqu'elle m'a écrit l'autre jour, elle a dit à papa de détruire les missives de tonton et elle lui ferait croire que les pigeons se sont perdus. Elle n'accepte pas qu'il te traite de cette façon, tout comme elle n'est pas d'accord avec son attitude pour Alexandre. Alexandre est caché chez nous du coup...
Enfermée dans un couvent ? Mais ils sont pas bien !! Après on se serait inquiété si on avait pas eu de nouvelles de toi ! Ils ne devaient pas savoir que le Grand Prévôt de France c'est ton cousin, sinon ils n'auraient pas osé du tout !!
Tu es amoureuse ? C'est bien, mais il faudra pas le dire à tonton, en plus comme il veut te marier... Il devrait s'occuper de ses fesses un petit peu et te laisser tranquille. Les papillons ? Moi aussi j'en ai pour Athalia des papillons dans mon ventre... Mais en ce moment c'est plus de la colère dans mon coeur, elle va déménager bien loin...

Je t'embrasse,
à bientôt ma cousine,
Matthis.

[La veille]

Citation :

Carmen,

ce que tu me racontes me rend triste, je suis bien triste d'être loin de toi en cet instant, j'aurai tant voulu te prêter mon épaule et te raconter des choses pour te changer les idées. J'irai prié pour William, j'espère qu'il s'en sortira...
Ma chère cousine, ne t'inquiète pas, si il devait partir, alors c'est qu'il ne méritait pas que tu lui offres ton précieux premier baiser. Si il se réveille, c'est qu'il te mérite, enfin je l'espère. Quand à Rick dans tes pensées, tu n'as qu'à l'imaginer dans une situation ridicule et ça devrait passer. Tiens par exemple, imagine le dans une robe de Tiadriel avec un chapeau à ruban et des chausses de femme rose ! Ca devrait fonctionner !
Un baiser c'est pas beaucoup et beaucoup à la fois. Tonton a juste oublié certaines choses, mais t'inquiète pas on va s'en occuper avec Timothée.

Bon séjour,
je pense bien fort à toi,
Mille baisers,
Matthis.

Rick

Pour le pardon on accepte. Jamais Papa ne nous a crié dessus comme ça. Jamais il n'aurait osé nous faire peur, enfin surtout faire peur à Timothée. Il n'a que trois ans et demi.

Pour qui connaissait Rick, il savait que la colère du jeune homme pouvait être aussi soudaine que passagère. C’était à chaque fois, une visite de Leviathan qui essayait de prendre le dessus sur l’homme d’Eglise, mais à chaque fois, pour le moment, Rick avait réussi à le faire sortir de son corps et de son esprit. Un combat parfois difficile mais le passé du jeune homme lui faisait retrouver ses esprits rapidement. En plus, voir son neveu en pleurs dans son bureau lui fendait le coeur. Lui qui croyait avoir réussi à se débarrasser totalement de l’image paternelle, il en était loin. Il fut sorti de ses pensées par la surprenante enquête de son neveu. Une fois encore, Matthis montrait qu’il tenait bien de son père et de sa mère pour les enquêtes.

C'est pourtant fort simple, personne n'a abîmé la serrure, on peut donc en conclure qu'il est entré de façon légale.
J'ai invité mon frère à venir aux vestiaires, tout simplement parce que j'avais besoin de son aide sur quelque chose. Je lui ai prêté ma clé pour qu'il entre, de toute façon il n'y avait personne dans les vestiaires, les adultes vous êtes trop occupés avec vos affaires pour vous soucier de nous.

Ecoute Matthis, en ce moment, c’est vrai que nous sommes très occupés mais nous voulons que le B.A. Soit fier de nous si on ramène la coupe de soule. Ensuite pour ce qui est d’avoir prêté ta clé, je suis déçu de cela. Même occupé, j’ai toujours du temps pour mes neveux et nièces. Tu sais que tu peux venir me parler quand tu veux. Et là, j’aurais voulu que tu me demandes l’autorisation pour ton frère. J’aurais accepté ça c’est certain et je ne me serais peut-être pas mis en colère.

Rick avait les sourcils froncés mais il ne voulait plus s’énerver. Ce n’était pas la meilleure solution pour obtenir ce qu’il voulait. Il avait souffert d'un père violent qui s'énervait pour un oui ou pour un non et au final, il avait fini par le détester.

Nous n'étions pas enfermés, la porte était ouverte, un coup de vent a du la fermer. Tu n'as pas vu le panneau sur la porte ? C'est mon bureau, je suis le propriétaire de la taverne, il me faut donc un bureau. Sauf qu'il n'y a plus de sous dans le duché, du coup pas de sous pour mon bureau. Tu crois vraiment qu'un espion peut entrer ici ? Depuis la prise du château en mai, il y a plus de défense dans le château, plein de gardes. Sauf si tu penses que Timothée irait raconter ce qui se passe ici. Nous sommes nobles et nous ne devons pas faire de mal à notre duché, nous devons le servir et prendre nos parents pour des modèles.

Rick se mit à réfléchir.

Je vois ce que tu veux dire. Tu as raison, l’assistant de l’entraîneur se doit d’avoir un bureau digne de ce nom pour parler de vos projets concernant la soule. Alors, ce que je te propose c’est de prendre possession de la salle qui sert normalement à l’infirmerie. Si on a des graves blessés, on pourra toujours les soigner dans les vestiaires ou ici. Tu en penses quoi ?

Rick s’était ensuite intéressé plus à son autre neveu qui semblait le prendre pour un monstre affreux. Celui-ci s’était mis debout sur sa chaise et prit la parole pour protéger Carmen

Tonton... Ce que tu as entendu pour Carmen c'est du faux. J'ai dit ça pour faire rigoler Matthis parce que... En fait je sais pas trop pourquoi j'ai dit ça, mais Carmen n'a pas d'amoureux et elle est avec Maman et Papa à Tarbes et jamais elle ne se marierait dans le dos de quelqu'un. C'est pas Carmen ! Carmen c'est un modèle ! Avec Matthis on aime bien se raconter des histoires ou imaginer des histoires aussi !

Ecoute Timothée ! N’oublies jamais que tout ce que tu me dis, Aristote les entends. Et le Très-Haut n’aime pas quand tu mens ! Tu sais où finissent les menteurs ? Tu ne voudrais pas que ton frère, ta sœur et tes cousins aillent plus tard sur le soleil et que toi tu finisses tout seul sur la Lune, quand même !

Rick avait décidé de taper un coup fort pour faire comprendre à son neveu que ce n’était pas bien de mentir. Il savait que le petit garçon passait son temps à mentir et son rôle de diacre était de le remettre sur la bonne voie. Il ouvrit un tiroir de son bureau et répondit à la phrase que Tim avait dit avant de se rassoir.

Pourquoi t'es un vilain monstre avec la gentille Carmen ? Elle est triste quelques fois Carmen parce qu'elle a plus de Papa et plus de Maman, comme Alexandre...

Tu sais, Tim, je ne suis pas méchant avec Carmen. Je ne veux que son bien ! Je comprends ce qu’elle ressent car moi aussi j’ai grandit en ressentant l’absence de ma mère. Moi aussi, j’ai été triste et j’aurais pu faire des bêtises si un vieux monsieur ne m’avait pas pris sous son aile pour m’aider. C’est pour ça que je veux confier Carmen à un vieux monsieur aussi.

Rick lui tendit une clé avant de lui dire

Mais tu sais, si tu veux que je l’aide, il faut que je sache tout ce que tu sais au sujet de l’amoureux de Carmen ! Comme ça, je pourrais l’aider au mieux, tu ne crois pas ?

Le jeune homme lui tendit alors la clé qui mène aux vestiaires et rajouta

Tu vois, j’ai confiance en toi et je te donne la clé des vestiaires pour que tu n’ais plus besoin de demander celle de Matthis pour entrer. Et toi me feras-tu confiance pour Carmen ?

Timothée

La tournure de la discussion ne lui plaisait absolument pas au Timothée, son oncle juste parce qu'il était diacre essayait d'apprendre de nouvelles choses et de faire son fouineur concernant la vie de Carmen, il avait bien fait de laisser Alexandre à la maison, de toute façon tonton n'avait pas demandé de nouvelle d'Alexandre, il ne l'aimait pas ! Il avait complètement zappé la question, et ça Timothée en croisa les bras et sentait un petit peu de colère monter en lui alors qu'il était debout sur la chaise face à son oncle. Son frère venait de prendre un drôle de savon et Timothée se demandait encore si il aurait envie de s'investir pour la soule et d'aller jusqu'au bout de l'idée qu'ils avaient eu. Son oncle se tourna vers lui.

Ecoute Timothée ! N’oublies jamais que tout ce que tu me dis, Aristote les entends. Et le Très-Haut n’aime pas quand tu mens ! Tu sais où finissent les menteurs ? Tu ne voudrais pas que ton frère, ta sœur et tes cousins aillent plus tard sur le soleil et que toi tu finisses tout seul sur la Lune, quand même !

J'm'a fiche de ça ! Je serai tranquille sur la Lune comme ça !

Timothée commençait peu à peu à se fermer, les bras toujours croisés, ne mesurant sans doute pas la portée de ses paroles, il continua en fixant son très cher oncle, il comprenait mieux pourquoi Carmen le boudait très souvent.

Et Aristote il voit ce que tu fais ! Alors on est à l'égalité ! Pis tu peux pas dire si c'est des mensonges !

Timothée ou le révolté, un peu sanguin lui aussi, ressemble un peu trop à sa mère, il devrait prendre un peu plus de diplomatie de son père, enfin son père pouvait s'énerver quand cela concernait la prévôté. Son oncle continuait et Timothée comptait défendre sa cousine comme il le fallait.

Tu sais, Tim, je ne suis pas méchant avec Carmen. Je ne veux que son bien ! Je comprends ce qu’elle ressent car moi aussi j’ai grandit en ressentant l’absence de ma mère. Moi aussi, j’ai été triste et j’aurais pu faire des bêtises si un vieux monsieur ne m’avait pas pris sous son aile pour m’aider. C’est pour ça que je veux confier Carmen à un vieux monsieur aussi.

Mais c'est pas du pareil ! Toi on t'as pas demandé de l'épouser le vieux monsieur ! Alors que tu vas demander à Carmen de le faire. Et t'as épousé une dame que tu aimes ! Mais si tu veux que Carmen te déteste jusqu'à la toute fin de ta vie, tu peux faire ça, mais moi je ne t'aiderai pas !

Timothée prit la clé et la rangea dans sa poche avant de descendre de sa chaise et de se tourner vers la porte.

Mais tu sais, si tu veux que je l’aide, il faut que je sache tout ce que tu sais au sujet de l’amoureux de Carmen ! Comme ça, je pourrais l’aider au mieux, tu ne crois pas ?

Je sais pas des choses sur le faux amoureux de Carmen... Je crois que tu fais une bêtise... Je devrai demander à Papa avant de dire ce que je peux savoir...

Timothée haussa les épaules en fixant son oncle, il commençait à se calmer et à se trahir avant de se mettre à réfléchir, imaginant son papa tenter de marier Eléa avec un vieux, il secoua ensuite vivement la tête, son papa ne ferait pas ça et si.

Tu marierais Patience ou Alienor avec un vieux messire ?

Puis il continua et Timothée regrimpa sur sa chaise parce que c'était plus confortable.

Tu vois, j’ai confiance en toi et je te donne la clé des vestiaires pour que tu n’ais plus besoin de demander celle de Matthis pour entrer. Et toi me feras-tu confiance pour Carmen ?

Tu n'aurais jamais du écouter à la porte ma discussion avec Matthis, on faisait de mal à personne... Les grands vous êtes tous pareils, même si on est sage mais qu'on se raconte des histoires qui ne vous plaisent pas vous faites la morale au lieu de nous laisser jouer comme des enfants... Je vais parler avec Papa pour faire de la confiance, après je reviendrai...

Timothée se releva et regarda son frère et son oncle.

Je peux partir maintenant ? Je dois aller veiller sur Alexandre.

Rick

Savez-vous ce qui sort d’un mélange entre une tête de mule au sang espagnol et un âne au sang grec ? Et bien cela donne un agréable enfant prénommé Timothée, quoi que cela peut aussi donner un garçon nommé Matthis. Deux garçons qui n’avaient pas leur langue dans la poche et qui en plus avaient décidé de ne jamais se taire. A croire qu’ils ne voyaient pas qu’ils étaient en train de franchir la ligne respect.

Rick était pourtant quelqu’un de patient, enfin avec les enfants mais pas avec les événements. Il n’aimait pas les surprises mais savait garder son calme devant les enfants, un juste souvenir de ses années diplomatiques dans le Périgord. Il avait donc écouté ce que ses neveux avaient à dire sans sourciller devant les piques qu’ils lui envoyaient depuis plusieurs minutes. Le plus jeune des enfants s’était refermé et commençait à bouder en disant qu’il serait mieux sur la Lune. En tant que diacre, le jeune homme prierait pour que cette information n’ait pas été entendu par le Très-Haut. Et puis, il lui disait sa désapprobation concernant son attitude envers Carmen. Une fois encore, l’esprit familial faisait front et le petit garçon essayait de défendre sa cousine.

Ecoute Timothée ! Ce qui se passe avec Carmen, cela ne te regarde pas ! Contente toi d’être un petit garçon et laisse les grands régler les problèmes de la famille ! Carmen est sous ma responsabilité !

Rick avait dû cela d’un ton sec qui n’appelait aucun commentaire, mais on ne ressentait aucune colère dans le son de sa voix.

Sache aussi que c’est très fréquent que les gens se marient avant de connaître l’amour ! Que l’on me prouve que son amoureux est une personne bien et dans ce cas, je changerais peut-être d’avis. Mais comme tu me dis que ce n’était pas un mensonge et que c’était pour de faux, j’en conclue donc qu’elle n’en a pas et donc il faut que je l’aide à trouver une bonne situation dans la vie ! Ce n’est pas quand elle sera vieille et qu’elle ne sera plus belle qu’il faudra que je m’en soucie ! En plus, tu ne sais même pas à qui je la destine mais sache que c’est un gentil monsieur ! Je ne vais pas la donner en épousailles à n’importe qui !

Le jeune homme avait entendu l’argument de son neveu sur ses cousines jumelles, Aliénor et Patience

Et jeune homme, sache pour ta gouverne que les épousailles sans amour, sont l’adage des jeunes filles de bonne famille. Carmen est une noble demoiselle alors que ses cousines, mes filles ne le sont pas ! Elles n’ont donc pas pour vocation de faire un bon mariage. C’est le mauvais côté des filles nobles ! Et dis-toi bien que peut-être que ton père fera de même plus tard avec Eléa...

Il avait envoyé le doute dans l’esprit du petit garçon. Qu’aurait-il à répondre à cela ? Le petit garçon avait demandé à prendre congé et Rick s’apprêtait à lui donner l’autorisation lorsque le plus grand des deux donna sa réponse à son projet d’infirmerie détournée en bureau de l’assistant entraineur. Et quel toupet dans sa voix ! De quel droit prenait-il ce temps avec lui ? Cela en était trop

Bein soit déçu. Qu'est-ce que tu veux que je dise ? J'ai appris à me débrouiller tout seul et j'ai pas toujours besoin d'embêter les adultes pour obtenir quelque chose. J'ai appris à faire sans que Papa soit derrière mes fesses pour me dire ce que je dois faire. C'est pas à cause de Timothée que t'es en colère ! C'est à cause de Carmen, c'est parce qu'elle t'échappe ! Elle t'a déjà échappé en allant à Tarbes. Et là parce que tu as entendu la discussion que c'était pas une vraie tu as peur qu'elle t'échappe encore une fois, alors tu es en colère ! Contre toi !

Les garçons, je crois que vous n’avez pas totalement compris où vous étiez et à qui vous parliez ! Ici, il n’y a pas d’oncle, de frères, de nobles, de paysans ou d’étudiants. Ici, il n’y a que des joueurs qui ont qu’un seul but : faire rayonner les couleurs du duché à travers tout le royaume en jouant à la soule ! Ici, il n’y a qu’un seul entraîneur qui est ici pour faire respecter le règlement et s’occuper de la cohésion du groupe ! Lorsque vous êtes ici, vous devez obéir à mes consignes même si elles ne vous plaisent pas ! Et si vous n’êtes pas d’accord avec cela, vous pouvez toujours me rendre votre clé et quitter les vestiaires en perdant une chance de devenir un jour, joueur de l’équipe.

Rick avait une nouvelle fois utilisé une voix sans appel pour faire réagir ses neveux. Il n’aimait pas à avoir à parler ainsi mais il en était obligé pour faire comprendre que malgré le fait qu’ils soient nés nobles et que lui n’était qu’un étudiant, il n’y avait pas de hiérarchie dans l’équipe, tant qu’on respectait l’entraîneur.

Ai-je été assez clair à ce sujet ?