5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse...

Carmen_esmee.

Deux cavalières pénétrèrent dans le village de Montpensier où elles ne furent que de passage, elles se rendirent au château de Cournon. La résidence de Korydwen, la cousine de Carmen la fugueuse... Cette dernière descendit de sa jument et s'adressa à son amie.

Nous sommes arrivées, Je te souhaite la Bienvenue à Cournon, Caelina.

Carmen s'approcha des grilles de la propriété, ce qui alerta un garde.

Damoiselle Carmen ! Madame va être si contente de vous savoir rentrée ! Mais qui est cette jeune personne ? Le garde observait la belle Caelina.

C'est une amie, elle séjournera quelques jours avec moi à Cournon.

Le garde ouvrit les grilles, Carmen confia sa jument au garde et courut presque jusqu'aux portes qu'elle ouvrit avec force, le bruit surprit les serviteurs et l'intendant. Carmen ne s'arrêta pas pour les rassurer elle fila dans l'aile gauche du château. Elle entra dans la chambre de son cousin Matthis qu'elle étreignit de toutes ses forces.

Oh Matthis ! Quel joie de te retrouver ! Tu m'as tellement manqué !

Elle se détacha de lui pour le regarder, C'est fou comme tu as grandi ! Elle ébouriffa ses cheveux comme elle aimait le faire avant qu'elle ne prenne la décision de partir du château pour s'éloigner de son cousin Rick.

Rick et Carmen avaient de nombreux différents, sur la manière dont Carmen faisait usage de son nom, comment elle désirait mener sa vie, ses secrets sur ses occupations nocturnes, ses projets pour retrouver sa famille, Rick l'encourageait parfois et à d'autre moment il anéantissait ses derniers espoirs.
La jeune fille n'en pouvait plus, il avait décidé, pour calmer le fort caractère de la jeune insolence, de la marier à un homme d'âge mur... plutôt un vieillard selon Carmen et Korydwen. Malgré le soutien de cette dernière, Rick resta sur ses positions et Carmen prit quant à elle la décision de quitter l'Auvergne.
Cette décision fut difficile a prendre et encore plus a assumer, il est difficile de vivre à quinze ans sans le soutient moral et financier de sa famille.

Heureusement pour la jeune fille, elle fit la connaissance d'un jeune Tarbais d'origine italienne qui la prit sous son aile. Un jeune adonis arrogant ! Mais il sut la protéger, la faire rire, et la faire rêver... Il est sans doute inutile d'ajouter que la jeune Carmen en était éprise... Et pourtant lui aussi elle dut le quitter... à regret bien sur.
Le jeune homme fit une mauvaise chute en aidant Carmen à s’échapper du couvent de Tarbes, il resta plusieurs semaine alité... Elle veilla et prit soin de lui comme il l'avait fait pour elle, mais en vain, William ne s’éveilla pas et une lettre d'Auvergne lui parvint... Le pli lui annonçait que deux des enfants de Rick étaient portés disparus et que leur mère ne donnait plus de nouvelles d'elle... Ils n'étaient pas en âge de fuir, ce qui inquiéta Carmen.
Elle abandonna donc son jeune adonis et prit la route avec la soeur de ce dernier, Caelina.

Matthis, Qu'est il arrivé à nos cousins, le pli était si flou et si inquiétant à la fois, que je n'ai pas pris la peine de répondre, j'ai pris la route sur le champs, Mais s'il te plait, éclaire moi...

Le sourire de la jeune fille s'était effacé, elle affichait un regard inquiet.

Kory est au château ? Et Rick où est il ?

Rick

[Montpensier - Dans la cabane de Rick & Tia]

Le repas venait juste d'être terminé et Rick avait envoyé Esteban et Patience faire la sieste. Depuis la disparition des deux aînés et la mort de Tia, le jeune homme n'avait pas la force de les empêcher de dormir ensemble, alors qu'ils avaient du coup, chacun leur chambre. Au début, dans la cabane, il y avait une chambre pour les filles et une chambre pour les garçons et maintenant, l'une d'entre elle était inoccupée. Il faut dire que les enfants avaient beaucoup de mal à se remettre de ce changement dans leur vie. Leur mère leur manquait beaucoup et le fait que Georges et Aliénor soient absents, ne les aidaient pas à comprendre.

Assis sur la terrasse, Rick s'était installé sur le banc où il aimait s'asseoir en compagnie de Tia. Les genoux remontés jusque sous le menton, les bras les entourant, il se mit à repenser à tout cela. Il avait du mal à comprendre pourquoi, lui, un représentant d'Aristote connaissait cela. Pourquoi le Très-Haut infligeait-il cela à un de ses représentants les plus fidèles ? Il devait bien avoir quelque chose dans l'attitude du diacre qui avait froissé Dieu pour qu'il le punisse de la sorte. Il se mit à regarder au ciel pour tenter de trouver la réponse. Et comme une prière à sa défunte épouse, il se mit à lui parler

Pourquoi ? Pourquoi Tia ? Toi qui est maintenant à ses côtés, dis-moi ce que j'ai fait de mal ? Dis-moi pourquoi aujourd'hui, IL t'a enlevée à notre amour et pourquoi il a laissé réussir ce suppôt de la Bête sans Nom ? Tu sais Patience et Esteban te cherchent encore. Ils n'arrivent pas à comprendre. Et sans une explication à leur donner, comment puis-je leur apprendre à aimer Aristote ? Oh je sais ils sont encore petits pour leur faire leur pastorale, mais comment ferais-je quand ils auront atteint l'âge de le faire ? Comment pourrais-je leur faire comprendre que c'était moi qui était visé et non pas et qu'ils ne sont que des victimes collatérales ?
Tia, tu me manques, si tu savais... Toi tu aurais pu trouver une réponse à cela. Tu m'aurais aidé à comprendre. Tes talents de maréchale nous auraient été très utiles pour mettre la main sur le malfrat. Et aujourd'hui, nous serions tous les six, au coin du feu, pour raconter une histoire. Mais aujourd'hui, je me sens désemparé devant la tâche qui me reste à faire.

Rick avait les larmes aux yeux. Il s'octroyait cette faiblesse que lorsqu'il était seul. Il attendait que les enfants soient au lit ou occupés ailleurs pour verser des larmes. Même devant sa soeur, il ne se permettait pas de montrer sa tristesse et sa détresse. Dans quelques jours, il allait marier sa cousine Thea et la famille ne serait pas au complet. Carmen ne serait sûrement pas là. Il ne savait pas où elle se trouvait. Elle avait fui du couvent où il avait réussi à la faire retenir. Et maintenant, il n'avait plus de nouvelles. Matthis et Timothée savaient peut-être. Mais la seule fois où il avait cherché à les interroger, il les avait braqués. Il n'avait jamais rééssayé, même s'il aurait voulu des nouvelles. Il avait tout raté avec elle. Il l'aurait volontiers serré dans ses bras mais aujourd'hui, il ne savait pas où elle était. Il n'avait même pas pu la prévenir pour Tia.

Le jeune homme s'arrêta dans le fil de ses pensées. Il y avait quelque chose qui le turlupinait dans l’évocation de Carmen mais il n’arrivait pas à savoir quoi. Excédé de ne pas trouver, il se leva et commença à faire les cent pas, certain que la solution était toute proche. Il se remit à penser alors à l’arrivée de Carmen dans leur vie. Elle était arrivée un beau matin à Cournon et avait accepté de venir vivre à Montpensier, à sa demande. Il voulait alors avoir un oeil sur elle, en tant que chef de famille. Mais il l’avait peut-être un peu étouffée, allant jusqu’à lui dire qu’il allait se mettre en quête d’un époux pour elle, pour calmer son insolence. A l’évocation de ce souvenir, Rick se gratta la barbe naissante. Il la laisser pousser pour le moment, tellement désemparé qu’il se négligeait totalement. Sans la présence d’Esteban et de Patience, il aurait sûrement succombé à l’acédie.

D’ailleurs, pourquoi Rick avait agit comme ça ? Lui qui pensait que l’amour était la pierre fondamentale d’un mariage. Lui qui avait épousé Tiadriel car il ne se voyait pas faire sa vie, sans la femme qu’il aimait... Il ne savait pas pourquoi il avait agi ainsi. Il avait fait fuir sa cousine, braqué ses deux neveux, presque fâché avec Kory. Et tout ça pourquoi ? Pour un geste non aristotélicien. C’est donc pour cela qu’il était puni ? C’est à cause de son attitude grotesque et totalement idiote qu’il avait causé la mort de son épouse. Il aurait voulu crier sur la terrasse de sa cabane dans les arbres... Il aurait voulu revenir en arrière pour empêcher cela d’arriver. Mais aucun mot ne sortait de sa bouche et revenir dans le passé n’était pas possible. Il se mit à genoux, les poings sur le sol de la terrasse qu’il martela.

Tia pardonnes-moi... Pardonnes moi pour tout... J’ai été un mauvais mari qui n’a pas su veiller sur toi... Je suis un mauvais père qui a rendu ses enfants orphelins... Je suis bien mari maintenant devant cette catastrophe....

Mais alors son entêtement à vouloir le meilleur pour les autres et à décider pour les autres, était aussi la cause de la disparition de Georges et Aliénor. Il s’était montré odieux avec Alexandre, en le rejetant et là, Aristote avait sévi en faisant disparaître deux raisons de sa vie. Pensant à cela, il se dit qu’il ne pouvait peut-être plus rien faire pour Carmen qui était caché quelque part dans le royaume mais au moins, il pourrait faire un geste envers Alexandre. Il se devait d’aller se faire pardonner. Il se montra impatient en attendant le réveil de ses enfants. Lorsque ceux-ci eurent fini leur sieste, il les prépara pour aller à Cournon, où il pensait trouver Kory et Alexandre. Patience et Esteban ne savaient pas pourquoi ils se rendaient là bas, mais ils sautèrent de joie. Rapidement, le château de la baronnie fut en vue, pour le plus grand bonheur de tout le monde.

Alexandre_de_la_serna

5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... Alexan10

Baronnie de Cournon.

L'enfançon s'habituait de plus en plus à sa nouvelle vie, à cette vie qui semblait beaucoup moins simple que celle de feus ses parents dans la ville de Bayonne avec le moulin à farine. Elle était surtout moins simple pour les trois enfants légitimes du couple, ils avaient des choses à apprendre comme tous les petits nobles, mais Alexandre était bien content parce qu'ils n'étaient pas partis au collège Saint-Louis et pourtant avec un père Grand Prévôt de France ils auraient peut-être pu.

Alexandre jouait beaucoup avec Timothée qui lui apprenait plein de choses, dernièrement il avait appris à jouer à un jeu de carte, c'était le pouilleux, mais c'était encore difficile pour lui d'associer deux à deux les cartes. Il avait entendu Matthis et Timothée parler de tripot, lui ne savait pas ce que c'était. Ils avaient quitté Cournon d'Auvergne à la fin du mois d'octobre pour laisser le couple fester leur anniversaire de mariage, ils étaient allés faire un tour du côté de Mirefleurs. C'était encore en pleine agitation là-bas, ils surveillaient le vin et les gueux. Après ils étaient revenus à Cournon.

Alexandre trainait dans la chambre des garçons, il regardait par la fenêtre, fenêtre qui donnait sur la cours, quelques gueux trainaient, tout avait été récolté, il faisait froid... Puis une silhouette attira son regard, deux cavalières, avec des beaux chevaux, le nez collé sur la vitre, il ne lâchait pas les deux personnes... Puis un peu longtemps après il reconnut la personne et un frisson le parcourut, c'était le monstre !! C'était l'homme qui l'avait presque dévisagé chez les frères, c'était l'homme qui l'avait ignoré, c'était l'homme qui était responsable de lui, le chef de famille. Apeuré, Alexandre partit en courant en direction de la chambre de son cousin Matthis, les mains sur la tête, les larmes aux yeux.

- "O secou' ! O secou ! Cé le monste !"

Alexandre alla se glisser derrière son cousin Matthis, il y avait deux dames.

- "Bozou'"

Il tenta de glisser sa tête sous la chemise de son cousin, puis n'y arrivant pas, il le regarda.

- "J'a ve pa voi ! J'a ve pa y epende moi !"

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5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... Banale10

5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... Banale10

Carmen_esmee.

Carmen regardait son cousin Matthis, il ne semblait pas trouver ses mots, était il si surpris de la revoir ?
La jeune fille était a genoux devant lui quand un bambin entra et se jeta derrière Matthis.

Ce n'est pas le petit Alexandre ! Si ?

"O secou' ! O secou ! Cé le monste !"

Carmen écarquilla les yeux, était ce elle le monstre ? Elle était couverte de poussière des chemins et elle sentait bon le cheval... il est vrai qu'elle n'était pas à son avantage mais tout de même.
La jeune fille se leva doucement et s'approcha du petit garçon,

Bonjour jeune homme,

"Bozou'"

Mon nom est Carmen, ça fait quelques mois maintenant que je suis partie, tu ne te souviens peut-être pas de moi...

"J'a ve pa voi ! J'a ve pa y epende moi !"

Plait il ? Qui va le reprendre ?

Le jeune garçon dirigeait son regard vers la fenêtre, Carmen leva un sourcil, le monstre serait donc dehors... Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre,

Il n'y a pas de quoi avoir...

Son regard se posa sur Rick qui s’apprêtait à passer les grilles du Château.
Elle était surprise, elle pensait aller lui rendre visite quand elle serait prête, quand elle aurait trouvé quoi lui dire au sujet de ses enfants et de sa femme dont elle ne savait pas grand chose au final...
Son coeur s'emballait, que faire... L'accueillir ? Fuir ?

Carmen essaya de trouver la réponse dans le regard de ses cousins, quand elle prit la décision qu'elle devait arrêter de le fuir, il souffrait, elle se devait être là pour lui...

La jeune fille caressa la joue du petit Alexandre avant de sortir de la chambre.

Je m'en occupe.

Elle épousseta ses vêtements et se rendit dans le hall d'entrée, lorsqu'elle l'aperçut à la porte, elle ne put s'empêcher de courir vers lui, elle l'étreignit aussi fort qu'elle le put.

Je suis désolée... Tellement désolée... Pardon...

Carmen fondit en larmes, le visage enfoui dans la chemise de son cousin, elle n'osait le regarder dans les yeux.

Matthis

5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... 18401810

[Chambre de Matthis]

Cela faisait quelques jours qu'ils étaient à Cournon maintenant, il avait accompli la volonté de son père, tout avait été décoré, il restait d'ailleurs quelques lampions sur les remparts. Matthis était dans sa chambre, il étudiait un petit peu, bien heureux de ne pas s'être rendu au collège de France, sa cousine Albine y était, mais lui n'avait pas envie d'être contraint et puis il préférait rester un peu à l'écart des autres enfants nobles, pas très envie que l'on pense qu'il ait des avantages parce que son père était Grand Prévôt de France, pis c'était des coincés aussi. Bref, il était comme son père, plus il pouvait se tenir loin des mondanité et plus cela lui plaisait. Là il travaillait sur le grec, heureux d'avoir pour père un thessalien et voulant sans doute pouvoir communiquer avec lui dans cette langue plus tard et ça faisait parti de lui en quelque sorte. Althiof serait heureux de voir que son fils mettait tant de coeur dans cette apprentissage.

Alors qu'il écrivait pour la centième fois son prénom et nom de famille avec l'alphabet grec, une tornade entra dans sa chambre, Matthis fit une grosse rature sur son parchemin et renversa l'encrier. Encrier qu'il ne ramassa pas et dont il laissa l'encre s'échapper sur le plancher.

Oh Matthis ! Quel joie de te retrouver ! Tu m'as tellement manqué !

Matthis resta sans voix, il se frotta les yeux et fixa sa cousine, voilà de nombreux mois qu'elle était partie, même si ils avaient correspondu ce n'était pas pareil ! Elle était là ! Enfin ! Sa confidente ! Il n'aurait peut-être plus besoin d'éviter Rick pour la soule, cela faisait quelques semaines qu'il ne s'y était pas rendu, depuis cette sombre histoire de placard à balai, enfin il y était allé mais sans en informer son oncle. Sa mère n'était pas revenue à Cournon, il était donc difficile de la localiser, surtout depuis qu'elle avait des appartements à Clermont, plus facile pour son travail.

Matthis haussa les épaules, il n'en savait pas plus que Carmen pour le coup.

Tiadriel est morte et Georges et Aliénore sont perdus dans la nature.
Maman n'est pas là, depuis qu'elle est intendante de l'ordre du mérite on ne la voit pas très souvent, et des fois elle aide Papa dans ses dossiers, il a tellement de travail qu'il a besoin de son aide à Maman.
Rick...

A vrai dire Matthis ne savait pas, sans doute à Montpensier. Puis soudain une mini tornade arriva jusqu'à lui en pleurant presque. Alexandre semblait avoir peur, il avait du voir quelque chose, un monstre ? Matthis fronça les sourcils et comprit rapidement, c'était Rick le monstre, monstre parce que la première rencontre avec quelqu'un est sans doute marquante et Rick n'avait pas été très tendre avec le garçonnet. Maman avait d'ailleurs râlé et avait donc décidé de le garder avec eux. Et puis Papa aussi voulait qu'il reste. Alexandre essayait de se cacher sous la chemise de Matthis et puis Carmen voulait le rassurer, Matthis la regarda en souriant.

Oui c'est Alexandre. Il a peur que R...

Mais pas le temps de finir sa phrase que Carmen se jeta sur la fenêtre pour apercevoir Rick dans l'enceinte du domaine, elle caressa la joue d'Alexandre avant de quitter la pièce. Matthis attrapa sa main et se tourna vers lui.

T'inquiètes pas, il ne te reprendra pas ! Maman ne voudra jamais et Papa c'est le plus fort. Mais on doit aller le voir, puisque Maman n'est pas là et que tout le monde semble vouloir la voir...

Matthis prit la main d'Alexandre et descendit dans le hall, ils restèrent dans l'escalier et regardèrent Carmen dans les bras de Rick, pour le coup Matthis ne comprenait plus rien à rien, Carmen détestait Rick et là elle était dans ses bras ? Matthis regarda Alexandre et serra un peu plus fort sa main, son autre main tenant la rambarde de l'escalier.

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5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... Banmat12

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Rick

[Sur le perron de la baronnie]

Alors que Rick franchissait les grilles de la baronnie, il était loin de se douter du drame qui se passait dans le château. S’il avait pu se douter qu’un enfant hurlait rien que de le voir arriver, il aurait sûrement fait demi-tour, le coeur brisé. La charrette du Montpensiérois s’arrêta devant le perron et le jeune homme, une fois le pied à terre, fit descendre ses deux enfants. Il eut tout juste le temps de descendre et de se retourner qu’il se retrouva assailli par une jeune fille, sentant fort le cheval, couverte de poussière et qui le serra très fort dans ses bras.

Je suis désolée... Tellement désolée... Pardon...

Et elle se mit à fondre en larmes, en se cachant dans sa chemise. Rick fut tellement étonné que pendant plusieurs secondes, il resta là, les bras ballants. Que faisait donc Carmen ici ? Et pourquoi venait-elle sangloter contre son torse ? Aristote avait-il décidé de lui donner sa chance et de lui permettre de se faire pardonner ? Certes, cela ne permettrait pas d’effacer la punition et de faire revenir Tia, dans le monde des vivants, mais il serait apaisé. L’ancien Rick, celui qui avait voulu faire épouser sa cousine à un homme d’âge mûr pour calmer l’insolente adolescente, aurait sûrement repoussé sa cousine et l’aurait sûrement questionné pour savoir ce qu’elle faisait là. Il l’aurait sûrement conduit dans une des pièces du château, pour éviter que ses enfants et ses deux neveux, qu’il apercevait dans les escaliers, assistent à la scène. Mais l’ancien Rick n’était plus qu’un brumeux souvenir. L’ancien Rick était dans un coton, anesthésié par le malheur qui le frappait. Le Très Haut avait décidé pour lui, encore une fois. Quelques heures auparavant, le diacre lui avait demandé de l’aider et là, il accédait à sa prière. Il était donc temps pour lui de s’expliquer.

Quelques petites secondes où tant de choses avaient fourmillé dans sa tête... Quelques secondes qui auraient pu être très longues pour sa cousine qui attendait un geste de sa part et qui s’était fait attendre. Le jeune homme la prit alors dans ses bras, une main caressant son dos, une autre sur ses cheveux, il lui chuchota la voix tremblante par ce cadeau du ciel

Vas-y pleure, pleure ma cousine... Déversons ensemble notre chagrin... Le temps des explications et des excuses est venu. Alors pleure donc...

Après plusieurs minutes de câlins, Rick la repoussa gentiment et lui adressa un sourire triste.

Bonjour Carmen ! Je suis heureux de te revoir aujourd’hui et de te savoir en vie ! Si tu savais ce que tu as pu me faire peur !

Et Rick la resserra dans ses bras brièvement mais avec force.

Allez viens ma cousine, je crois que nous avons à parler ! Tu es rentrée seule ?

Le jeune homme monta ensuite les quelques marches de perron pour se retrouver devant Matthis et Alexandre. Puis il s’accroupit devant les deux garçons et embrassa le plus grand d’abord sur le front. Il aurait voulu en faire autant envers le plus jeune mais il le sentait apeuré. Pourquoi ne le serait-il pas après tout ? Il fallait l’apprivoiser alors.

Bonjour Alexandre ! Tu veux bien me faire un bisou ? Tu veux bien qu’on fasse la paix tous les deux et qu’on joue ensemble ? Esteban a peut-être amené sa soule avec lui ? Dis tu veux bien quand j’aurais fini de parler avec Carmen ?

Carmen_esmee.

Rick resta dans un premier temps stoïque, le pauvre devait être surpris de voir la jeune fille de retour et de plus dans ses bras.
Puis finalement il caressa le dos de la jeune fille qui continuaut de pleurer à chaudes larmes.

Vas-y pleure, pleure ma cousine... Déversons ensemble notre chagrin... Le temps des explications et des excuses est venu. Alors pleure donc...

Carmen restait muette, elle ne savait pas par quoi commencer... Expliquer son départ ou bien son retour... Rick lui fit un petit sourire, Carmen avait grand mal à le regarder dans les yeux, mais elle le fit un cours instant, elle lu dans son regard une grande tristesse, elle ne savait si elle pouvait lui demander plus de détails sur la disparition de sa femme et de ses enfants, étaient ils en vie ? Avait il des pistes pour partir à leur recherche ?

Bonjour Carmen ! Je suis heureux de te revoir aujourd’hui et de te savoir en vie ! Si tu savais ce que tu as pu me faire peur !

J'ai eu si peur... de... ne jamais...

Carmen sanglotait encore et chercher ses mots...

...Vous revoir...

Allez viens ma cousine, je crois que nous avons à parler ! Tu es rentrée seule ?

Carmen se calma peu à peu,

Non, j'ai voyagé avec une amie, elle séjournera quelques temps avec moi ici si Kory accepte, mais Matthis m'a dit qu'elle n'était pas là, en ce moment, je lui écrirai donc pour la prévenir de mon arrivée.

Pendant que Rick allait saluer ses neveux, Carmen séchait ses larmes et se rendait dans le petit salon.
Les deux cousins avait de nombreux points à éclaircir.

Lorsque Rick la rejoignit elle ne lui laissa pas le temps de prendre place dans l'un des fauteuil, qu'elle entama aussi sec la conversation.

Commençons par le motif de mon retour, j'ai reçu une lettre m'expliquant peu de chose sur la situation, mais elle fut assez troublante pour que je prenne la décision d'abandonner un ami alité dont je prenais soin pour être près de vous.
J'aimerai en savoir plus afin de vous aider de mon mieux, Que se passe t-il ?

Alexandre_de_la_serna

5.0 [Fin Novembre] Le Retour de la Fugueuse... Alexan10

Baronnie de Cournon.

Il s'était tenu aux côtés de Matthis alors que Carmen le regardait, un faible sourire sur le visage de l'enfançon, il ne se souvenait pas de son visage, mais il semblait si doux, elle semblait si gentille, et si... Si cousine, une Serna comme lui. Mais voilà qu'à peine Matthis l'avait présenté que la jeune damoiselle partit en courant rejoindre le monstre. Alexandre ne souhaitait pas spécialement y aller. Mais Matthis le rassura, si il disait qu'il le défendrait, il n'y avait plus de peur à avoir.

Alexandre sa main dans celle de son cousin Matthis, il descendit et s'arrêta dans les escaliers pour observer la scène, quelque peu surpris, de ce qu'avait raconté Matthis, Carmen fuyait Rick et là elle était dans les bras du monstre, très surpris et un peu apeuré, il se glissa dans le dos de Matthis et attendait que la tempête passe. Mais il avait également vu Esteban et Patience, elle n'avait plus sa couronne de fleurs. Alexandre ne comprenait pas pourquoi ils restaient avec le monstre et ils avaient l'air de l'aimer ce monstre.

Mais voilà que le monstre s'approcha de lui, Alexandre se recula accroché à son cousin.

Bonjour Alexandre ! Tu veux bien me faire un bisou ? Tu veux bien qu’on fasse la paix tous les deux et qu’on joue ensemble ? Esteban a peut-être amené sa soule avec lui ? Dis tu veux bien quand j’aurais fini de parler avec Carmen ?

' "'Zou..."

Alexandre le fixait. Un bisou, il regarda Matthis qui semblait l'encourager, il posa sa main sur sa bouche et envoya un bisou à Rick, si il voulait un bisou autant lui donner, mais sans le toucher, comme ça peut-être qu'il partirait. Il parlait de la paix... Qu'est-ce que c'était donc que ça ? Il regarda son cousin, un regard implorant, il avait besoin de l'aide. Puis il voulait jouer, ça Alexandre savait faire.

- "Vi ze zoue dé foi... Mé zème 'ien la soule... Ze zoue yavec Tiothée... Apé Camen ? Ze attende yavec Matthis."

Alexandre pactisait avec l'ennemi, grâce aux encouragements de Matthis.
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Rick

Rick avait senti l’appréhension de son petit cousin à son approche. Il se remémorait la sienne face à certains amis de son paternel. Il s’en voulait encore de voir que le fils de son cousin Ambris ait peur de lui. Il fallait vraiment remédier à cela. A sa demande d’avoir un bisou, il lui en envoya un, avec sa petite main. Le jeune homme sourit. Ce n’était pas encore la fin de la guerre entre eux, mais il semblait avoir marqué un point.

"Vi ze zoue dé foi... Mé zème 'ien la soule... Ze zoue yavec Tiothée... Apé Camen ? Ze attende yavec Matthis."

Donc quand j’aurais fini avec Carmen, on jouera tous ensemble ! Merci Alexandre !

Rick caressa alors les cheveux de Matthis puis ceux d’Alexandre. Il entendait déjà ses deux enfants venir rejoindre leurs cousins. Il poussa alors la porte du petit salon et rejoignit Carmen qui ne lui laissa pas le temps de s’asseoir.

Commençons par le motif de mon retour, j'ai reçu une lettre m'expliquant peu de chose sur la situation, mais elle fut assez troublante pour que je prenne la décision d'abandonner un ami alité dont je prenais soin pour être près de vous.
J'aimerai en savoir plus afin de vous aider de mon mieux, Que se passe t-il ?

Le jeune homme se mit à tourner en rond dans le salon et à faire les cent pas. Il était partagé entre sa colère dûe à la peur qu’il avait eu pour sa cousine, son désir de faire la paix avec elle, comme le lui avait suggéré Sakura et sa peine pour les événements récents. Il fallait qu’il raye cette colère, sinon la paix ne pourrait se faire. Il prit donc sur lui et décida de confier cela à sa cousine. Il la rejoignit et lui prenant la main, s’assit avec elle, sur le divan. Et c’est la voix un peu tremblotante qu’il s’adressa à elle

Carmen... Comment te dire...

Rick regarda vers le plafond, essayant de trouver ses mots...

Tia...

Le regard du jeune homme s’embruma. Il avait encore du mal à en parler.

Elle... Elle est morte... Elle a rejoint le Très-Haut...

Nouveau regard de Rick là-haut comme pour voir le sourire de son épouse. Puis les yeux humides, il regarda sa jeune cousine, sachant qu’il ne devait pas montrer sa détresse mais pour l’heure, c’était le cadet de ses soucis. Il avait parfois l'impression d'avoir affaire à sa mère Eldarwenn, sa cousine et non pas à une adolescente d'une quinzaine d'années.

Et le pire dans l’histoire, c’est que là où l’affreux qui avait tenté de kidnapper Georges, le jour où Esteban est né, il a réussi. Mon fils et ma fille Aliénor ont disparus. Je suis persuadé que c’est lui qui les a enlevé. Mais le problème c’est que je ne sais pas où il se cache. Sont-ils encore dans le duché ? Sont-ils encore en vie ? Sont-ils à l’étranger ou dans le royaume ?

Rick regarda à nouveau sa cousine et lui dit

Je crois que j’ai tout gâché Carmen...

Long moment de silence avant de reprendre...

Je n’ai pas été capable de veiller sur mon épouse, je n’ai pas été capable de surveiller mes enfants... Suis-je capable d’élever les deux autres dans l’amour du Très-Haut ? Et puis, je crois que j’ai tout gâché avec Thea aussi. Sais-tu qu’à cause de moi, elle va être obligée de se marier le 3 décembre prochain ? Seras-tu présente...

Nouveau moment de silence

Et avec toi, aussi, j’ai tout gâché...

Matthis

[Corridor - Escalier, oui Maman elle dort ^^]

Matthis se tenait aux côtés de son cousin Alexandre, il observait la scène de loin, il n'entendait rien de ce que pouvait se dire les deux adultes, mais il savait que lui ne voulait pas y être, mais il devait faire le maître de maison, de un sa grande-soeur chérie qui portait le nom d'un cheval royal était hors du domaine avec sa mère. Elles étaient parties chez un tisserand faire un stock de robes pour l'hiver, Papa serait surpris en retrouvant quelques bourses vides.

Après un petit moment son oncle s'approcha et lui fit un bisou sur le front une fois à genoux devant eux, Matthis le regarda, surpris du bisou, c'était pour les bébés les bisous pas pour les grand garçon comme lui. Il sourit faiblement, l'on voyait bien qu'il était triste, il avait perdu sa moitié et deux de ses enfants, peut-être devrait-il en parler à son papa, il connaissait du monde, cela serait facile de localiser, enfin plus facile. Mais alors que Matthis allait lui proposer voilà qu'il causait à Alexandre qui semblait toujours autant craintif. Une caresse dans les cheveux, encore un truc de bébé ! Mais Matthis était un grand, il regarda son oncle s'éloigner, il avait pas eu le temps de lui dire, tant pis, il s'occuperait lui-même de l'affaire, il se tourna vers Alexandre. Il s'installa dans les escaliers, ses fesses bien calée sur la marche.

Bon on attend alors Alexandre ! On fait quoi ?

Carmen_esmee.

Carmen attendait beaucoup de réponses, elle se tenait debout près de son cousin qui lui ne pouvait vraisemblablement pas rester en place.
Était-ce si grave ? Pourquoi semblait il cherchait les mots adéquat ? Elle n'était que Carmen, sa cousine, elle pouvait tout entendre ou presque.
La jeune fille devinait que cela était grave pour que tout le monde soit si silencieux autour d'elle. les silences ne présagent jamais rien de bon... Les secrets s'étaient une tradition chez les de La Serna... Ils n'avaient pas fini d'en subir les conséquences... Savait il que la jeune fille savait pour Tia ?

Rick lançait quelques regards à sa cousine lorsqu'il daignait s'arrêter de faire les cents pas dans le petits salon. Ses yeux exprimaient des sentiments très différents, tantôt le soulagement de la revoir, tantôt une infinie tristesse et pour finir des yeux qui auraient pu la foudroyer sur place !
Mais à quoi pouvait il bien penser ? A son terrible secret, à sa femme ou à ses enfants, à la futur punition de la jeune fugueuse... Carmen se tenait droite, elle semblait calme. Mais ses mains la trahissaient, elle entrelaçait ses doigts, croisait et décroisait ses bras, jouait avec le lacet de son chemisier...

Soudain Rick saisit la main de sa cousine pour la mener jusqu'à un divan, où il s’assirent. Les yeux du jeune homme n'exprimaient alors que tristesse et douleur, ils articula quelques mots avec difficulté sa voix était roque et tremblante.

Carmen... Comment te dire... Tia...

Puis de nouveau ce silence... cela commençait à bien faire, elle avait envie de prendre son cousin par les épaules et lui crier dessus "Mais parles bon sang !"
Mais Rick avait le regard humide, les larmes déjà au bord des yeux, qu'allait il lui apprendre de si grave à la fin ?
Matthis lui avait apprit le décès de Tia un peu plus tôt dans sa chambre, mais elle n'avait pas vraiment eu le temps d'enregistrer ses mots étant donné que le petit Alexandre était entré en furie dans la chambre...

Elle... Elle est morte... Elle a rejoint le Très-Haut...

La nouvelle venant de Rick, prenait plus de sens... Carmen ne réalisait pas encore totalement... Elle restait silencieuse tandis que Rick continuait...

Et le pire dans l’histoire, c’est que là où l’affreux qui avait tenté de kidnapper Georges, le jour où Esteban est né, il a réussi. Mon fils et ma fille Aliénor ont disparus. Je suis persuadé que c’est lui qui les a enlevé. Mais le problème c’est que je ne sais pas où il se cache. Sont-ils encore dans le duché ? Sont-ils encore en vie ? Sont-ils à l’étranger ou dans le royaume ?

Je crois que j’ai tout gâché Carmen...

Carmen laissait couler quelques larmes, mais ne pouvait prononcer aucun mot encore... Elle réalisait l'horrible situation à laquelle était confrontée la famille.

Je n’ai pas été capable de veiller sur mon épouse, je n’ai pas été capable de surveiller mes enfants... Suis-je capable d’élever les deux autres dans l’amour du Très-Haut ? Et puis, je crois que j’ai tout gâché avec Thea aussi. Sais-tu qu’à cause de moi, elle va être obligée de se marier le 3 décembre prochain ? Seras-tu présente...

Carmen hocha la tête, elle avait récemment reçu un faire part... elle ne trouvait pas les mots adéquat...

Et avec toi, aussi, j’ai tout gâché...

Cette dernière phrase, l'a fit réagir.

Certes nous ne nous entendons pas à merveille mais je ne te déteste pas pour autant, je te méprise souvent et ne te comprends pas toujours c'est vrai, mais je t'aime, tu es mon cousin, tu es la seul famille qu'il me reste avec Kory et Théa.

Sur ses dernières paroles, la jeune fille l'enlaça une fois de plus, elle lui chuchota quelques mots.

Je te présente mes sincères condoléances... pour Tia, je ne sais comment te remonter le moral, Tu ne méritais pas ça...

Elle s'écarta de lui,

Pour George et Alienor, tu as des pistes, quand partons nous à leur recherche ?

La jeune fille était maintenant debout, Après les obsèques nous devrions tous partir à leur recherche. Quand ont-elles lieu ?

Carmen Esmée essuyait ses larmes, l'important aujourd'hui était de retrouver les enfants... Non pas qu'elle n'était pas triste pour sa cousine Tia, mais pour elle s'était terminé alors que les enfants il y avait encore une chance, ils ne pouvait faire leur deuil avec deux membres de la famille dans la nature je ne sais où avec le doute qu'ils puissent être mort eux aussi...

Rick

Rick avait vu l'émotion gagner sa cousine. Il avait vu les larmes couler sur le visage de l'adolescente et n'avait pas su trouver les mots pour la réconforter ni la force de la prendre dans ses bras. Piètre chef de famille selon certains. Ce fut elle qui fit le premier pas et le prit dans ses bras

Certes nous ne nous entendons pas à merveille mais je ne te déteste pas pour autant, je te méprise souvent et ne te comprends pas toujours c'est vrai, mais je t'aime, tu es mon cousin, tu es la seul famille qu'il me reste avec Kory et Théa.

Rick lui sourit tristement mais franchement. Cela lui faisait du bien de l'entendre.

Je te présente mes sincères condoléances... pour Tia, je ne sais comment te remonter le moral, Tu ne méritais pas ça...

Non, je ne méritais peut-être pas ça ni Patience et Esteban et encore moins Georges et Aliénor. Mais une personne méritait cela, c'est Tia. Car désormais, je le sais, elle est aux côtés du Très Haut. Elle a obtenu sa place au Soleil et tout bon aristotélicien doit vouloir cela pour ses proches. Alors certes, je suis triste, je suis désemparé et inconsolable, mais je sais qu'au fond de moi, ce qui arrive à Tia, c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux. Une bien piètre victoire me diras-tu dans cette tristesse, mais un bonheur quand même.

Rick se tut un instant avant de rajouter

Tu sais, je sais qu'un jour, je la retrouverais et cette fois ce sera pour l'éternité, mais cela risque d'être long d'attendre cela.

Pour George et Alienor, tu as des pistes, quand partons nous à leur recherche ?

Carmen venait de se lever et était prête à partir de suite à la recherche de ses cousins s'il lui disait ok on y va maintenant, fais ton sac. Rick était admiratif de cet engagement de la part de sa cousine et de son envie de l'aider. Mais il ne voulait pas trop la pousser dans ce sens pour ne pas trop lui donner le goût des voyages. Quoi qu'il avait une petite voix dans le coeur qui lui disait qu'elle aimait déjà cela.

Je n'ai pas encore de piste sur la direction qu'a pu prendre ce scélérat mais je peux te promettre que je saurais le trouver et lui faire oublier jusqu'à son nom et lui faire recracher les dernières dents qu'il a.

Rick ferma les poings violemment en se rappelant le visage édenté de l'affreux qui avait tenté une fois de kidnapper Georges, le jour de la naissance d'Esteban. Il respira de longues minutes pour se calmer et regarda sa cousine.

Je sais que le moment n'est pas le mieux choisi mais j'aimerais que tu me parles du voyage que tu as entrepris et des raisons qui ont fait que tu as fuit Montpensier.

Etrangement, le jeune chef de famille ne s'était pas emporté et avait su parler à l'adolescente d'une voix calme alors que quelques semaines auparavant, il l'aurait enfermé au couvent pour moins que ça. Le drame qu'il subissait actuellement, lui montrer les choses d'une autre manière.

Carmen_esmee.

Rick parvint à trouver du bonheur dans le drame qu'il vivait depuis quelques jours... Carmen savait qu'elle ne pourrait se résoudre comme lui le faisait... Elle tournerai surement le dos au Très Haut si il lui enlevait quelqu'un de cher à son coeur... Elle n'avait certainement pas la même foi que son cousin...
Même pour ses enfants disparus, il n'entamait pas de recherches... Carmen se retenait, elle ne voulait pas gâcher ses retrouvailles avec son cousin.

"Je sais que le moment n'est pas le mieux choisi mais j'aimerais que tu me parles du voyage que tu as entrepris et des raisons qui ont fait que tu as fuit Montpensier. "

Carmen s'éloigna de lui en baissant la tête, ne voulant pas le regarder, elle se posta devant la fenêtre. Elle serrait les dents et les poings...

Dis moi que je rêve ?! Tu me demande pourquoi je suis partie ? Tu ne le sais donc pas, depuis tout ce temps !?

Elle le regarda dans les yeux, son regard traduisait de la tristesse mais aussi beaucoup de colère... Cet échange silencieux dura un petit moment avant que Carmen ne lâche violemment ce qu'elle avait sur le coeur.

Tu m'étouffe ici ! Je ne peux rien faire car tout ce que je fais est inconvenant ! Je veux retrouver mes parents ? C'est mal, je risque de divulguer mon nom et mettre en péril notre famille ! Mais quelle famille ?

Carmen pointa du doigt son cousin avant de se pointer elle même du doigt.

Regarde nous, nous sommes dispersé qu'on le veuille ou non, ma place n'est pas ici et je le sais et toi aussi tu le sais !
Quand tu as su que j'étais à Tarbes tu as voulu m'enfermer dans leur couvent ! Te rends tu compte ? Je suis persécuté par mon propre cousin et tu oses me demander pourquoi je suis partie ?

C'est la meilleure !

Je dois m'y résoudre, nous n'avons rien en commun hormis le sang qui coule dans nos veines !

Regarde toi, tu restes là passif à attendre alors que tes enfants sont certainement en danger ?! Il faut te battre Rick ! Tu dois les retrouver, ils ne rentreront pas seul à la maison !
Et là tu vas me dire, Oui mais j'ai deux autres enfants qui ont besoin de moi, ils viennent de perdre leur mère, certes c'est vrai, mais n'y a t-il pas des âmes charitables autour de toi qui pourrait s'occuper d'eux pendant que tu pars à la recherche de leur frère et de leur soeur !?

Non Bien sur ! Car tu n'as confiance en personne ! Pas même en toi !

Carmen reprit son souffle, elle n'avait pas laissé Rick en placer une, débitant son discours d'un trait, gesticulant...

C'est un fardeau de naître dans le corps d'une femme à notre époque...Encore plus lorsqu'on s'appelle de La Serna...

Rick

Rick n'aurait peut-être pas dû lui demander cela. Il avait fait comme à son habitude, mouche. Si ses manières de parler étaient des flèches, elles iraient au coeur de la cible à chaque fois. Rick ou les pieds dans le plat, voilà comment on devrait le nommer. Déjà du temps de Tia, il avait plusieurs fois mis les pieds là où il ne fallait pas, non pas qu'il n'était pas amoureux, mais parfois le poète qu'il était, s'exprimait mal. D'ailleurs, cela contrastait assez avec le personnage. D'un côté, il utilisait sa plume pour déclamer de belles choses et de l'autre, il pouvait être tellement maladroit avec les mots qu'il pouvait en exaspérer plus d'un. Et dire que certains ne prenaient pas la parole comme une arme. Pour lui, les mots pouvaient causer plus de maux dans le coeur d'un humain que n'importe quelle arme sur le corps. Les blessures corporelles finissent tôt ou tard par cicatriser mais celles du coeur ne se referment jamais. N'est-ce pas aussi pour cela, que le jeune diacre avait décidé de se consacrer déjà à Aristote et à ses préceptes ? Justement parce qu'il avait une blessure au fond du coeur !

Carmen s'était éloignée de lui, la tête baissée, se dirigeant vers la fenêtre et soudain, elle cracha sa colère, le regardant droit dans les yeux. Un volte face rapide et fulgurant

Dis moi que je rêve ?! Tu me demande pourquoi je suis partie ? Tu ne le sais donc pas, depuis tout ce temps !?

Et la vérité éclata enfin dans la bouche de l'adolescente

Tu m'étouffe ici ! Je ne peux rien faire car tout ce que je fais est inconvenant ! Je veux retrouver mes parents ? C'est mal, je risque de divulguer mon nom et mettre en péril notre famille ! Mais quelle famille ?

Le jeune homme voulut parler mais déjà elle repris la parole à toute vitesse. Rick resta assis, la regardant, l'air ébahi, ne comprenant pas tout à fait ce qu'elle disait ou semblait vouloir montrer du doigt. Il venait de se laisser aller, de lui dévoiler ses sentiments et elle, qu'est-ce qu'elle faisait, elle parlait d'étouffer.

Regarde nous, nous sommes dispersé qu'on le veuille ou non, ma place n'est pas ici et je le sais et toi aussi tu le sais !
Quand tu as su que j'étais à Tarbes tu as voulu m'enfermer dans leur couvent ! Te rends tu compte ? Je suis persécuté par mon propre cousin et tu oses me demander pourquoi je suis partie ?

C'est la meilleure !

Je dois m'y résoudre, nous n'avons rien en commun hormis le sang qui coule dans nos veines !

Regarde toi, tu restes là passif à attendre alors que tes enfants sont certainement en danger ?! Il faut te battre Rick ! Tu dois les retrouver, ils ne rentreront pas seul à la maison !
Et là tu vas me dire, Oui mais j'ai deux autres enfants qui ont besoin de moi, ils viennent de perdre leur mère, certes c'est vrai, mais n'y a t-il pas des âmes charitables autour de toi qui pourrait s'occuper d'eux pendant que tu pars à la recherche de leur frère et de leur soeur !?

Non Bien sur ! Car tu n'as confiance en personne ! Pas même en toi !

Carmen avait enfin fini par s'arrêter de parler. Il put enfin parler.

Rick se leva alors et se dirigea vers elle. D'une voix calme et posée, celle qu'il utilisait pour les sermons, il s'adressa à elle

Tu parles d'étouffement, ma cousine, mais que sais-tu de l'étouffement ? Que sais-tu de la sensation que l'on ressent lorsqu'on perd tout ce que l'on a aimé et qu'il ne vous reste que la foi pour guider nos pas ? Sais-tu ce que cela fait que d'étouffer à force de taire sa peine ? Sais-tu ce que cela fait de ne pouvoir laisser évacuer sa colère comme toi tu te le permets aujourd'hui, de peur d'être jugé comme démon du Sans Nom ? Sais-tu ce que c'est que d'être traqué et de savoir que quelque part, quelqu'un vous en veut ? Alors oui, ma cousine, je suis peut-être trop protecteur et tu as peut-être l'impression d'étouffer. Mais vois-tu, je viens de perdre mon épouse et deux de mes enfants ont disparus, alors je ne veux pas mettre sur le tapis de la peine, aussi, la mort de ma jeune cousine.

Rick commença à faire les cent pas

Dois-je te rappeler mon passé ? Ma fuite d'Espagne ? Je comprends que tu veux retrouver tes parents et je ne peux que te féliciter d'avoir cette volonté, mais ma cousine, tu t'y prends mal. A ton âge aussi, si j'avais su que ma mère était vivante dans ce duché, j'aurais quitté mon Espagne natale et j'aurais couru jusqu'à elle. Mais je n'ai jamais appris cette nouvelle. Je ne veux pas t'empêcher de les retrouver mais comprends bien que je ne peux pas t'encourager dans ta manière de faire.

Le jeune chef de famille la regarda droit dans les yeux

Mets toi un instant à ma place ! Je te rappelle que j'ai été élevé comme l'enfant unique sur qui mon père avait basé tant d'espoirs pour devenir roy de la couronne hispannique. Je ne l'ai donc jamais vu confronté aux problèmes qu'une jeune fille peut connaître. J'ai eu du mal à accepter ma première paternité et mes enfants sont bien trop jeunes pour que je puisse concevoir une telle envie de liberté. Tu ressembles à tes parents puisqu'autant que je le sache ta mère était semblable à toi, éprise de liberté mais Elda avait une chose que tu n'as pas encore compris : la mâturité. Acceptes de te mettre à ma place un instant et vois comment tu réagirais à ma place ! C'est ainsi qu'on devient mâture !

Rick se rassit sur le divan et rajouta

Imagines qu'Aristote décide de te punir et que du jour au lendemain, mes ennemis nous trouvent tous et se débarrasse de nous tous : de moi, de Kory et de sa famille et qu'il te laisse seule avec mes enfants à élever. Imagines que le fait que tu te sois montrée inconsciente fasse ce scénario horrible. Comment ferais-tu face à une Patience ou un Esteban en pleine crise d'adolescence ?

Le jeune homme sourit.

Tu parles du fait que nous ne sommes pas une vraie famille. Et que seul notre sang est identique ! Mais dois-je te rappeler que ce même sang est aussi celui qui influence ton caractère. Moi aussi, au fond de mon coeur, j'ai ce même sentiment que toi qui me brûle de l'intérieur. Moi aussi, j'aimerais crier ma colère, j'aimerais pleurer ma défunte épouse, j'aimerais partir à la recherche d'Aliénor et Georges. Il fut un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître et où j'étais beaucoup plus fou. Kory pourrait te raconter comment j'étais quand je suis arrivé en B.A. Sur un coup de tête, j'ai suivi ma fiancée de l'époque, à travers un long voyage, dans le sud du royaume, laissant tout tomber et n'étant même pas assez mûr pour m'offrir une échoppe. Plus de six mois, loin de ce village.
A cette même époque, je me lançais dans de grandes palabres pour défendre mes idées, à la mairie de Montbrisson. Voilà un autre exemple.

Rick se releva et retourna jusqu'à la jeune fille

Alors vois-tu Carmen, moi aussi, j'ai le même sang que le tien, j'ai le même caractère que toi et je ne te parle même pas de celui de Kory. C'est le caractère des De la Serna. Sauf que ma soeur et moi-même avons beaucoup mûri, surtout ces derniers mois. Et puis j'ai fait deux magnifiques rencontres : d'abord Tia puis Aristote.

Le diacre lui sourit

Peut-être ne le sais-tu pas Carmen, mais ma foi est très récente. C'est ta cousine Tia qui m'a ouvert à elle, me parlant avec ses mots, d'Aristote. Elle m'a fait comprendre, que moi qui ait vécu pendant plusieurs mois, avec Epson, dans la luxure, que je ne pouvais pas continuer ainsi. Surtout, si j'envisageais un avenir avec elle. Et maintenant, ma foi et ma paternité ont fait que je suis un homme différent, en apparence seulement.

Rick serra ses poings fermement et la regarda avec l'oeil vif où une colère contenue pouvait briller pour l'oeil averti du spectateur

Tu dis que je dois me battre pour retrouver Georges et Aliénor et qu'ils ne rentreront pas seuls ! Tu crois peut-être que je n'ai rien fait depuis qu'ils m'ont été enlevés ! Tu crois peut-être que je suis resté les bras ballants pour m'occuper que des deux autres ? Sache qu'il ne se passe pas un instant sans que je ne pense pas à eux, que toutes mes prières ont une phrase pour eux et que je prie Aristote d'éclairer mon chemin. Saches aussi que dès le début, j'ai contacté Al, qui en tant que Grand Prévôt de France a pu contacter tous les prévôts. A ma demande, une affiche de recherche se trouve dans tous les bureaux de prévôté de ce royaume. Mais vois-tu, je n'affiche pas partout l'état de mes recherches pour ne pas éveiller les soupçons de cet affreux suppôt de la bête sans nom. Peut-être se trouve-t-il encore dans le duché, terré dans une caverne ou dans une cabane. Alors si je m'amusais à courir dans tous les sens, sans piste sérieuse, je perdrais tout espoir de les revoir vivants, car il partirait encore plus loin. Là peut-être que comme toi, il croit que j'ai baissé les bras et que je n'ai plus envie de me battre.

Rick la regarda droit dans les yeux et lui dit

Carmen, tu me déçois tout de suite ! Je suis déçu parce que tu oses envisager le fait que je ne me batte pas pour mes enfants ! Saches qu'ils sont l'héritage de Tia et que JAMAIS tu m'entends JAMAIS je ne baisserais les bras ! Et quitte à mourir pour cette cause, je me battrais jusqu'au bout, même si c'est la dernière chose que je dois faire sur cette Terre !

Le jeune homme haussa involontairement le ton, emporté par la colère qui pointait le bout de son nez. Carmen avait touché juste et ça faisait mal

PERSONNE, dans ce royaume ! Je ne laisserais PERSONNE dire que je suis un mauvais père et que je ne veux pas me battre pour retrouver Georges et Aliénor !

Rick se remit à faire les cent pas

C'est ton droit de croire que je suis un mauvais tuteur pour toi et un mauvais chef de famille ! C'est ton droit de ne pas voir les efforts que je fais pour garder la tête froide face aux fonctions d'héritier des De la Serna ! C'est même ton droit de penser qu'il est plus dur de vivre parce que tu portes ce nom, mais saches que si je devais refaire certaines choses, je les refairais. Et si je t'ai fait enfermé dans ce couvent, c'est pour ton bien !

Il pointa alors son doigt vers elle, proche à lui toucher le front

Je ne sais pas qui est cet homme qui t'a tourné la tête ni même ce qu'il t'a promis, mais tant que tu ne seras pas en âge d'avoir atteint la mâturité, je serais sur ton chemin pour te mettre du plomb dans la cervelle, quitte à ce que tu finisses par me haïr ! Tu ne vois pas encore que je travaille pour ton bien mais un jour tu me remercieras

Rick était passé des aveux sur son passé, aux confidences sur ses recherches, sans oublier le sermon et la menace d'être sur son chemin. Carmen en savait presqu'autant que lui sur certains points et elle osait encore dire qu'il ne faisait confiance à personne. Quand donc ouvrirait-elle les yeux ?

Carmen_esmee.

Rick s'approcha d'elle et à son tour il prit la parole, rien ne pouvait l'arrêter... Il devait lui aussi dire ce qu'il avait sur le coeur, la relation qu'entretenait Rick et Carmen était des plus saines au fond, il n'y avait aucun faux semblant, ils laissaient tout deux parler leur coeur, ils avaient tous deux des secrets, mais se protégeaient l'un l'autre.. avec leurs nombreux secrets partagés...

Rick lui parla de son passé, lui avoua ses peurs concernant ses enfants disparus et lui confia sa peine... Il fit comprendre à la jeune fille qu'il la comprenait mais ne pouvait tolérer qu'elle mette sa vie et celle de sa famille en danger, en se montrant si imprudente... Il haussa donc le ton, criant presque sur la jeune fille, elle le décevait au plus au point, Elle l'avait traité indirectement de père indigne face à la disparition de ses enfants... La jeune fille ne put qu'accepter les mots de son cousin qui la traversèrent douloureusement... Ils resteront à jamais gravé en elle... Elle ne refera jamais cette erreur.

Puis Rick fini par parler d'un homme qui aurait soit disant fait tourné la tête de Carmen, ce n'était pas complètement faux, elle était éprise de William, mais comment le savait il ? Parlait il de lui ou émettait il seulement une hypothèse... ?

Elle s'approcha de lui, et comme il y a encore peu de temps elle mit ses bras autour de son buste, posa sa tête sur ce dernier et pleura à nouveau, elle était perdu, elle était en colère contre lui car il lui empoisonnait littéralement la vie et il comptait continuer ainsi encore longtemps... Mais elle était aussi désolée d'apprendre tout ce que Rick avait, a et va encore devoir traversé comme lourdes épreuves... Carmen se serrait très fort contre lui, elle ne pouvait arrêter de pleurer.

A cet instant elle pensait à la peine qu'elle avait causé, mais aussi aux inquiétudes qu'elle avait provoqué... Elle eut une pensée pour sa mère, où qu'elle soit, elle pouvait être sure que sa fille était bien entouré et en sécurité...

La jeune fille parvint seulement à articuler ces mots : Je... Je suis... là...

Je ne vous laisserez plus vous inquiétez pour moi... ajouta t-elle en le regardant dans les yeux.

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