2.2 [Mars] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

La.garde

2.2 [Mars] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie. Garde11

La garde avait écouté ce que l'Intendante avait dit, le chef de la garde avait récupéré le parchemin, il était responsable de la bonne livraison du parchemin et des deux gueux.
Pas l'habitude de se rendre à Mirefleurs, c'est pourquoi la garde avait pris une carte du duché.
Pas évident de se repérer dans un espace inconnu, c'est qu'ils connaissaient surtout très bien le château de Clermont, les moindres recoins, des ailes, des salles, les passages secrets, les jardins, la cour du jardin et ce afin de protéger au mieux le Duc, le conseil ducal et puis tous les autres.

Les deux gueux étaient attachés solidement et les gardes veillaient à ce qu'ils soient livrés à bon port, la suite ne les regardait pas, mais une chose était sûre, ils étaient bien contents de ne pas être à la place des gueux.

Parce que croiser le regard de l'Intendante, aussi noir et profond que la couleur de ses cheveux... Cela vous faisait frémir. Ils récolteraient quelques écus supplémentaires pour la livraison, pas plus mal en ces temps difficile, long chemin devait encore être fait pour remonter et briller.

Après une longue marche, plus ou moins silencieuses, les gardes arrivèrent au domaine de Mirefleurs, pour le moment l'arrivée était plutôt discrète, ils expliquèrent la situation aux gardes le plus discrètement possible, pas besoin d'une effusion et de voir moults gueux surgir de n'importe où...

Bonjour... Nous devons remettre un pli et ces deux gueux à Grind, pourriez-vous nous mener à lui, s'il vous plait. Nous venons de Clermont, sur ordre de dame Korydwen. Nous devons nous montrer discrets...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Le_gueux

2.2 [Mars] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie. Gueux10

Le gueux avait tenté de se débattre comme il pouvait mais il était sacrément bien ligoté. Dans la charrette qui l'amenait vers son funeste destin, il se mit à repenser à tout. D'abord à sa vie d'avant quand il était un serf docile et respectueux. Il se levait pour bosser pour le seigneur du coin, donner tout ce qu'il avait en dîme et autres impôts locaux. Il essayait tant bien que mal de temps en temps de braconner pour donner un peu de sens à sa vie, mais maintenant c'était plus dur avec le nouveau régisseur.

Il avait donc essayé de monter ses voisins contre l’autorité. Il y avait presque réussi au moment des vendanges mais le mouvement était tombé comme un soufflé. Il avait donc pris la décision, sans en parler à sa gueuse de venir jusqu’à Clermont pour se débarrasser du problème à la racine comme on dit. Quand une mauvaise herbe abîme la pelouse, on l’arrache dans un jardin. Alors pourquoi pas pareil chez les nobles. En plus dans ce duché, ils pullulaient à la vitesse grand V. Même pas le temps d’en voir mourir un, qu’il y en avait deux nouveaux qui étaient reconnus comme méritants. Ils avaient fait quoi ? S’étaient-ils levés tous les jours au chant du coq pour ramasser les légumes, descendre à la mine, bêcher les terres de leurs seigneuries ? S’étaient-ils courbés en deux pour récolter les produits des champs et cela qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente ? Avaient-ils moissonné des heures durant sous le soleil du mois d’août ? Que nenni...

Et quand une personne contre lui avait l’intelligence ou pas de crier haut et fort ce que les autres pensaient tout bas, on l’assommait, le mettait aux fers. Et puis on le jugerait... Enfin si on pouvait appeler ça un jugement. Il n’avait pas besoin d’être savant et lettré pour connaître le verdict avant même de savoir la date du jugement. Il serait condamné à mort, il en avait la certitude. La seule chose qu’il ne savait pas c’était la manière dont ça se passerait. Serait-il mis au pilori et lapidés par les autres gueux. A l’image de ce scélérat qui avait fait les yeux doux au géant militaire et à la Dame de Mirefleurs. Serait-il pendu haut et court au premier chêne qu’on voyait le matin en ouvrant les volets de sa bicoque tordue par le vent ? Serait-il enterré vivant dans un trou avec la tête qui sortait pour qu’il se voit bien mourir de fin et de soif, à la merci du premier animal sauvage qui voudrait lui uriner dessus ou pire encore ? A cette idée, l’homme frissonna. Elle n’était peut-être pas si sauvage que ça quand même... Et puis, elle avait un frère religieux, il ne la laissera pas faire... Enfin il l’espérait... Mais était-il au courant ? Peut-être devrait-il écrire ou se la faire écrire cette lettre...

Quand il pensait à sa gueuse qui connaîtrait le même sort que lui, il en aurait pleurait de rage... Et ses enfants qu’allaient-ils devenir ? Certains diraient qu’ils n’avaient qu’à y penser avant... Mais quand on est prêt à tout et qu’on a rien à perdre, pense-t-on aux autres ? Il aurait voulu serrer dans ses bras sa gueuse, mais cela l’étonnerait qu’on lui donne ce privilège... Il fallait qu’il appelle un garde... Et celui-là avait intérêt à lui ouvrir, sinon il se mettrait à chanter... Perdu pour perdu...

GARDEEEEEEE ! GAAAAAAARRRRRRRRRRDEEEEE !

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

La.garde

2.2 [Mars] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie. Garde11

Misère, le gueux était si pénible et si bruyant, beuglant, réclamant des tonnes de choses, la vie dans les cachots de Mirefleurs était terribles, elle était lourde et triste, les cris déchirant d'un homme qui n'était pas bien né. Triste vie médiévale, et pourtant quelque chose d'incroyable risquait à se passer. Les gardes, ou plutôt Grind lui avait permis des visites conjugales et puis les enfants aussi... Mais...

Quelque chose se passa...

En effet, après l'annonce du BAR en tête et sentant le vent tourner, la dame avait pris quelques précautions, elle l'avait bien dit au BAR qu'ils pouvaient le faire à l'envers... Et c'est ce qu'il se passa, aussi... En envoyant le discours de Tixlu aux villageois de Clermont, la dame avait écrit un mot que Grind avait reçu, il descendit donc accompagner des gardes pour aller voir le gueux.

Messire gueux ! Permets moi de te faire la lecture.

La voix de Grind résonnait dans les cachots.

Citation :: Au gueux des cachots de Mirefleurs,
Salut !

J'entends tes revendications concernant la gestion de mes Terres.
J'entends que le peuple est trop bafoué.
J'entends ton envie de révolte.
J'entends ton envie de voir des têtes tombés.

Si en ce jour important pour le duché, je prends la plume, c'est que j'ai tout compris...

Un duché ne peut aller sans nobles et sans gueux, les uns ont besoin des autres, les autres de la sécurité des premiers.

J'ai failli dans ma mission de suzeraine, j'ai échoué. Le bonheur de mon peuple n'a pas été ma priorité... Tout comme notre Duc aujourd'hui, le bonheur de son peuple...

J'ai décidé en accord avec moi-même de te libérer et d'annuler toutes poursuites contre toi. A plusieurs conditions.

La première, je te nomme chef des états généraux de Mirefleurs qui se tiendront le mois prochain. Rassemble dans un livre avec l'aide d'un page les doléances de mon peuple !!

La seconde, jure de ne plus jamais en vouloir à ma famille tant que j'avancerai dans le sens à améliorer la vie de mon peuple.

Les acceptez-vous ?

Korydwen de T-M

Grind roula le parchemin et regarde le gueux.

Acceptez-vous les conditions ? Si tel est le cas, les gardes vous libèreront. Notre château est un château fort, sachez que les évènements du duché sont incertains, sachez que l'on ne sait de quoi sera fait demain. Nos seigneurs sont des Marigny, il n'est pas impossible que certains mélangent et arrivent à Mirefleurs... Prenez garde à vous messire gueux... La basse cour du château sera accessible aux serfs et gueux de Mirefleur... Pour qu'ils se protègent.

Grind attendit patiemment la suite des évènements, avec les gardes à ses côtés.

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» 2.3 [Avril] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie.
» 3.6 [16 septembre] Mirefleurs ou la vie d'une Seigneurie
» Les hameaux de Mirefleurs.