2.5 [Début Mai] Les maisons du bord du lac

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Korydwen

2.5 [Début Mai] Les maisons du bord du lac Lac

9 chemin du bord du lac.

Le chemin du bord du lac, comment ne pas sourire en retrouvant ce brave chemin, en 1454, c'était sans doute l'une des zones les plus demandées du village, le sourire ne quittait pas Korydwen quand elle repensait à ce passé bien lointain maintenant, mais la vie était ainsi fait, l'on ne pouvait garder que les bons souvenirs. Après des semaines passées à Clermont puis Murat et ensuite des retraites, la famille, enfin, Althiof et Korydwen étaient revenus à Montbrisson, chacun leur tour, une famille éparpillée au quatre coins du duché, qu'il fallait maintenant rassembler chez eux à Montbrisson.

Korydwen savait qu'en cette fin de semaine, son époux ne serait pas à la maison, il lui avait confié la douane et les gardes, il lui manquerait beaucoup, mais les retrouvailles n'en seraient que meilleures après tout. Elle avait quelques missives à envoyer et surtout il lui fallait réfléchir à plusieurs points, Pérignat sur Allier, le baptême de ses fils, mais également Ewilan, une amie bien trop vite disparue, et puis pour finir quelques missives, donner des nouvelles, voilà bien longtemps que cela ne lui était pas arrivée.

Elle poussa matinalement la porte de sa maison et l'aéra très longuement, cela sentait un peu le renfermé, forcément depuis toutes ces semaines. Elle prit place devant le bureau, une plume à la main, un encrier et de quoi sceller les missives, elle commença par sa soeur.

Citation :: Ma très chère soeur, Milo,

voilà plusieurs semaines que je ne t'ai pas écris, j'en suis navrée. J'ai été contrainte de me rendre durant trois longues semaines dans un couvent. J'ai péché et me suis confessée, autant te dire que depuis mon baptême de 1454, j'en avais des choses à raconter et puis... A peine revenue, nous avons appris Althiof et moi le décès de notre vassal, Ptitoliv, je ne sais pas si tu te souviens de lui... Nous l'avons enterré et maintenant nous devons nous occuper des affaires de sa seigneurie... Moi qui pensais revenir tranquillement, la preuve que non... Enfin, ainsi va la vie des Hommes. Nous ne sommes pas éternels.

Althiof et moi, ainsi que les enfants, du moins nos fils Matthis et Timothée, ainsi que notre fils adoptif Alexandre sommes à Montbrisson, Eléa ne devrait pas tarder à nous rejoindre, elle est partie en Berry avec quelques serviteurs récupérer des vêtements et des légumes de son champ. Elle est débrouillarde pour son âge et chaque jour nous louons Aristote pour cela. Il faut que je te parle de notre fils adoptif Alexandre...

Il était le fils de mes cousins, du côté de mon père, Ambris et Aellfall de La Serna, peut-être que ces noms te disent quelque chose. Ils ont été lâchement assassiné l'année dernière après que le château de Clermont ait été pillé le premier mai. Seul l'enfant a été retrouvé par des moines d'un couvent non loin. C'est donc naturellement qu'il est venu vivre chez nous. Je ne sais si tu as croisé Rick depuis le temps... Mais je ne pouvais lui laisser notre cousin, depuis qu'il est veuf, il a déjà assez à faire avec ses propres enfants. Il est maintenant âgé de 3 ans. J'ai grande hâte de te présenter ton nouveau "neveu". J'espère que tes enfants se portent aussi bien, ils sont nés entre Eléa et Matthis, ils doivent donc avoir vers les... 8 ans je dirai, cela pousse bien vite... Et nous, nous vieillissons de ce fait bien vite !!

Si un jour tu voulais passer à la maison, nous serons heureux de t'y accueillir, Althiof est ravi de ton retour. Que te dire de plus, il y aurait tellement à raconter après ses longues années... Mais rien ne vaut une discussion de vive voix, des rires, un bon moment en famille.

Je t'embrasse toi et les tiens.
Le bon jour à vous.
A très bientôt,
Korydwen.

Elle plia la missive et la posa sur le côté, elle les enverrait toutes plus tard, nouveau parchemin, pour Eléa maintenant.

Citation :: Ma très chère Eléa,

j'espère que ton voyage en Berry se passe bien, que tu as trouvé tous les vêtements que tu voulais, sinon tu sais que ton père et moi sommes là en cas de besoin, surtout si tu venais à manquer de quelques écus.
Nous sommes rentrés à Montbrisson, ton père est cependant parti se reposer quelques jours et tes frères devraient arriver prochainement.
As-tu perdu encore des dents ? Parce que si c’était le cas, il faudrait que je prévienne la petite souris.
Comment se sont passées ces dernières semaines ? Tu n’as pas eu de problèmes ? Et ta visite à la princesse rose ? Tu t’es fait de nouveaux amis ?

Je t’embrasse très fort et ton père aussi.
Ta maman.

PS : pour ta petite sœur, je crois qu’il faut que tu pries très fort le Très Haut et qui sait…

Une dernière petite touche à la missive, elle savait que sa fille voulait une petite soeur et les derniers évènements... La perte de son vassal lui avait donné des envies... Des envies de donner la vie, envies que son époux avaient accepté, à certaines conditions... Conditions qu'elle comptait bien respectées. Elle commença une troisième lettre, lettre à la destination de ses vassaux.

Citation :: Chers amis,

Comment allez-vous depuis tout ce temps ? La vie en Orléans se déroule-t-elle bien ? Voilà nombreuses semaines et moi que je souhaite vous écrire, mais j'avais toujours un petit quelque chose à faire, entre l'ordre du mérite, la prévôté et les enfants... Les gardes à Clermont et Murat…

Les dernières nouvelles ne sont pas charmantes... J'ai perdu mon petit frère Kenrui, il y a de cela quelques mois... Il était depuis bien longtemps dans son couvent. Je vous laisse imaginer combien de "faux-cul" ont pu nous présenter leurs condoléances... Ou encore ceux qui se sont auto-proclamés amis de mon frère... Aristote nous a également pris Ptitoliv, notre vassal, ami et futur parrain de notre fils, Matthis. Voilà qui nous a beaucoup attristé Althiof et moi. Pérignat est donc actuellement sans Seigneur à sa tête. Nous devons discuter de l'avenir de cette seigneurie Althiof et moi, ne soyez pas surpris donc.

La petite famille se porte bien sinon, Eléa devient de plus en plus indépendante, nous avons fêté ses neuf ans récemment, elle a malheureusement acheté un champ en Berry... Elle y est donc retournée sous bonne escorte pour récupérer sa propre production de légumes. Bien que noble et pouvant vivre de nos économies, elle préfère se débrouiller seule, je vous laisse imaginer la fierté qui peut nous habiter avec Althiof. Notre Matthis... Que dire de lui, notre futur chevalier se prépare à devenir officiellement écuyer, nous attendons son huitième anniversaire pour cela, autant vous dire qu'il attend cela avec impatience. Rassurez Athalia, il devrait lui écrire prochainement, le temps lui à manquer à lui aussi et nos absences avec son père n'ont aidé en rien. Timothée, notre casse-coup, mais néanmoins futur filleul de Nic, semble se calmer, serait-ce là, l'influence de son parrain ? Je ne le sais, mais c'est agréable.

J'ai également le plaisir de vous annoncer qu'Alexandre est devenu, juste après son baptême, notre fils adoptif, nous vous rattrapons, faites attention. Il passe du temps avec sa marraine, Carmen-Esmée ma cousine, jeune orpheline également. Ils s'amusent beaucoup tous deux et cela me permet de souffler. Carmen-Esmée est comme ma fille, ce qui amène le nombre d'enfant à cinq à la maison... Autant vous dire que le calme n'est pas de ce qu'il y a de plus présent. Et si Aristote le veut et le souhaite, il n'est pas improbable qu'un petit ou une petite sixième fasse son apparition dans la famille...

Althiof est fidèle à lui-même, père, époux formidable, il travaille tant, mais nous avons réussi à monter quelques stratagèmes, ma foi, le temps parait moins long.

Au niveau du duché... Le Duc Fabien a démissionné, je ne connais pas les dessous de l'affaire, n'étant pas là durant trois bonnes semaines de son mandat. Quand à ses fidèles colistiers, ils n'ont pas compris ce qui lui était reproché en début de mandat... A savoir l'exclusion de Tixlu des négociations... Enfin, l'ambiance n'est donc pas à la joie, sans compter la lever de ban pour laquelle j'ai été excusé par le Duc lui-même, à cause de ma retraite et puis Althiof ne pouvant quitter le royaume de France, nous avons donc défendu le duché, la loi martiale a été instauré, tout en même temps... D'un côté l'on nous demandait de partir et de l'autre de rester. Je suis cependant très heureuse de ne pas avoir envoyé mes vassaux à Genève, tous aristotéliciens que nous soyons... Il y règne une ambiance dans la noblesse auvergnate... L'on ne peut plus rien dire ou écrire sans que l'un d'eux vous crachent dessus... Des fois, je me demande ce que je fiche là-dedans et si c'est vraiment la façon dont doit se comporter la noblesse... Surtout quand des nobles se permettent d'être épouvantable avec Auvergne...

En résumé, vous ne ratez rien du tout…

Je vous embrasse tous,
Korydwen de Toggenburg.

Dernière lettre écrite, il ne restait plus qu’à envoyer les trois, aux personnes concernées, ses fils ne devraient plus tarder à arriver.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Mat_Tim_Alex

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9 Chemin du bord du lac.

Voilà ! Ils y étaient, sur le chemin du retour, leur mère les faisait revenir à Montbrisson, Eléa reviendrait et Papa aussi, elle avait envie de les voir après ses longues semaines sans eux. Matthis était un petit peu agité, mais la palme revenait presque sans aucun doute à Timothée qui ne tenait pas en place et faisait le pitre surtout dans le coche. Trois garçons dans un coches avec la pauvre Mathilde dans le lot ! De quoi la rendre folle, elle devait déjà l'être, rester au service des Toggenburg-Marigny, il fallait avoir un grain connaissant les enfants.

- On zoue à quoi ?
- Tu veux jouer Alexandre ?
- Bah vi, c'est trop du long... Je m'ennuie moi.
- J'ai une idée !
- C'est quoi ?
- Celui qui reste le plus longtemps debout sur la banquette pendant que le coche avance dans les chemins chaotiques !!
- C'est du rigolo !
- Tu vas te faire gronder par Maaaaaaaaaathilde !
- Non elle dort !
- Nan elle dort qu'avec un oeil ! L'autre oeil surveille Timothée !
- Moi ze crouve que Timothée il a z'eu une bonne z'idée.
- Maman va te trouver changer Alexandre.
- Vi ze crois ! Mais Papa et Maman vont être contents ! Papa aime pas quand j'ai de la cristesse.
- Vi !

Matthis et Timothée avaient bien réussi à transformer le petit Alexandre, un petit garçon qui était arrivé tout triste à Montbrisson, voilà un plus grand garçon moi triste, il avait vu des choses terribles et horribles, mais maintenant... Le plus beau restait à venir et avec des parents tels que les leurs, ils ne pouvaient qu'être heureux. Seulement, Matthis était loin de se douter du pourquoi sa mère l'avait fait revenir à Montbrisson, il le découvrirait bien assez tôt. La vie était loin d'être belle, elle était parfois cruelle... A force de papoter tous les trois, voilà que le coche arriva dans la rue du bord du lac.

- Alexandre ! On va aller pêcher avec Papa !
- Tu crois qu'il va vouloir ?
- Oui ! Je vais lui demander... Pis ça lui fera plaisir après tout ce temps loin de la simplicité du village.
- C'est quoi simplicité ?
- C'est quand c'est tranquille, sans la noblesse.
- Ah oui...
- Bon ! Voilà la maison ! Le numéro 9 !

Les trois gamins descendirent et se jetèrent sur la porte et voilà que bataille éclata entre les trois, à savoir qui ouvriraient la porte, finalement, ce fut Matthis qui réussit à dépasser les deux plus jeunes au niveau de la force.

- Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !
- On est revenuuuuuuuuuuuuuuuu !
- Mamaaaaaaaaaaaaaaaan !

Les trois se jetèrent sur la pauvre Korydwen...

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La bande à Korydwen & Althiof

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Korydwen

9 chemin du bord du lac.

Korydwen avait envoyé ses trois missives, elle n'avait plus qu'à attendre l'arrivée de ses fils. Elle devait parler à son fils aîné, à Matthis, lui annoncer une chose... Chose qu'il serait difficile d'annoncer... Comme toute mauvaise nouvelle, elle ne s'était pas préparée, préférant avisée le moment venu. Les derniers évènements du duché et la demande d'Albine, Albine souhaitait venir séjourner chez eux le temps que leurs parents reviennent, puissent-ils revenir. Bien des choses l'avaient fait grincer des dents. Mais Albine et ses frères n'étaient que des enfants, il fallait que leurs parents leurs reviennent... Elle pensa à son dernier fils, son petit Alexandre, leur fils adoptif qui avait vécu un pareil drame. Alors qu'elle songeait... Un bruit de roue se fit entendre, des hennissements de chevaux et des bruits contre une porte qui aussi solide fut elle ne résista pas à la charge des trois démons. Et puis des cris.

Korydwen se retrouva rapidement ensevelit sous des paires de bras, elle essaya d'atteindre chacun de ses trois petits hommes, à défaut d'avoir son époux, elle avait de quoi patienter.

Bonjour, vous trois ! Laissez moi voir comme vous avez grandi ! J'espère que nous n'avons pas été trop long votre père et moi.

Elle embrassa son fils aîné sur le front et voyant la mine que celui-ci prenait, elle comprit bien vite que bientôt il ne se laisserait plus faire. Elle le serra contre elle un long moment.

Il faut que je te parle mon chéri. Mais sans tes frères.

Elle posa ses mains sur les épaules de son fils, masquant son trouble, un faible sourire sur le visage. Sa main caressa la joue de Matthis avant que Timothée se glisse dans ses bras, aussi discrètement que possible, son petit vaurien.

Pas trop de bêtises j'espère ! Pas de casse cette fois ? Tu deviens sage un petit peu quand même ?

Elle lui ébouriffa les cheveux, sachant pertinemment qu'il avait encore plein d'idées à la noix dans la tête. Il se recula bien vite laissant la place à Alexandre. Le plus jeune de ses fils se blottit contre elle et chercha un câlin beaucoup plus long que les deux autres.

Qu'est-ce que tu as grandi !!

Une fois l'étreinte terminée, Korydwen se releva et regarda les trois, était-elle confortée dans ce qu'elle avait demandé à son époux durant la cérémonie d'enterrement de Ptit, ou était elle angoissée à l'idée d'avoir demander pareille chose.

Timothée, Alexandre, allez jouer dans votre chambre s'il vous plait. J'aimerai discuter avec Matthis tranquillement.

Elle laissa les deux plus jeunes quittés la pièce principale et ferma la porte en bois derrière eux. Elle attendit un petit moment, puis entendant des chuchotements derrière la porte, elle l'ouvrit et tomba sur un Timothée qui avait l'oreille collée vraisemblablement sur la porte et un Alexandre assit sur les marches de l'escalier.

Je vous ai demandé de monter, alors vous montez ! Je compte jusqu'à 3...
1... 2...

Les deux garnements finirent par monter en courant, sachant pertinemment que si leur mère atteignait le trois ils auraient de gros ennuis.

Et ne redescendez pas avant que je vous le demande ! Sinon vous mangerez dans votre chambre une simple soupe !!

Cela valait aussi bien pour Timothée que pour Alexandre. Elle s'avança vers Matthis, attrapa sa main et l'entraina sur le large fauteuil, sa main autour de ses épaules, elle le regarde, cherchant les mots.

Je voudrai te parler de ton futur parrain... Tu sais notre vassal Ptitoliv. As-tu entendu des choses à ce sujet déjà ?

Elle attendait de voir la réaction de son fils avant de poursuivre, peut-être qu'il en avait entendu parler après tout.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Matthis

2.5 [Début Mai] Les maisons du bord du lac Matthi10

9 Chemin du bord du lac.

Matthis avait un peu grimacé lorsque sa mère avait voulu l'embrasser, il grandissait et estimait qu'à son âge les bisous de maman n'étaient plus aussi indispensable qu'avant, elle souhaitait lui parler, Matthis était bien intrigué pour le coup. Il ne savait absolument pas ce qu'elle attendait de lui. Il espérait simplement qu'elle ne lui demanderait pas si il souhaitait se rendre au collège de France, sa soeur l'ayant demandé.. Mais lui il n'avait pas très envie de rester assit derrière un pupitre à écouter des adultes lui apprendre des choses. Il avait déjà du mal avec son précepteur et la seule chose qui l'intéressait était le grec, grec qu'il voulait parler aussi bien que son père, mais il avait encore beaucoup à apprendre.

Finalement les deux plus jeunes furent envoyer dans leur chambre, sauf que ces derniers n'écoutèrent pas de suite et sa mère due hausser la voix, mais finalement, ils s'exécutèrent. Matthis sentit le bras de sa mère au-dessus de ses épaules et il se laissa guider par cette dernière jusqu'au fauteuil. Il écouta ensuite sa question avec attention.

Mon futur parrain ? Je sais simplement qu'il s'était retiré au monastère depuis de nombreux mois. Mais à voir ton regard maman, je dirai que ce n'est pas ce que tu souhaitais me dire...

Matthis voyait bien la peine dans le visage de sa mère, sa tristesse se lisait dans ses yeux et son manque d'humour quant au fait que ses frères aient écouté derrière la porte. Généralement, le 1,2, 3 ne sortait qu'en cas d'extrême urgence et non pas pour une simple affaire de porte.

Maman ? Lui est-il arrivé la même chose qu'à Tonton Kenrui ? Lui aussi ? Dans le même monastère ?

Matthis s'était mis sur les genoux, il fixait sa mère, il attendait une réponse, et il espérait de tout coeur qu'il ne lui était pas arrivé la même chose qu'à Kenrui, trop de malheur touchait sa famille depuis de nombreux mois, les Marigny qui succombaient les uns après les autres, Elra, Gandelin, Elégie et puis son oncle Kenrui...
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Fils de Korydwen & Althiof
Frère d'Eléa, Timothée & Alexandre

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Korydwen

9 chemin du bord du lac.

La jeune femme regardait son fils, elle le détaillait, il ressemblait vraiment à son père, sa façon de poser des questions et de finalement trouver l'issu de la discussion, un futur prévôt ? Elle l'avait vu baigner plus jeune dans la prévôté, accompagnant son père, bureau du brigandage et autre. Elle l'écouta, il semblait intrigué et effrayé à la fois, un petit garçon qui se voulait plus grand qu'il ne l'était, mais il avait vu, il l'avait vu dans son regard et sa façon d'être qu'une chose clochait...

Aussi continua-t-il, sous le regard ému et attendrit de sa mère. Sa main glissa sur son visage et elle le serra un peu plus contre elle et dans un soupire elle finit par lui répondre.

Oui... Il lui est arrivé la même chose qu'à Kenrui et dans le même monastère...

Le regard brumeux, une douleur qui se réveillait, elle serra son fils contre elle.

Il a été retrouvé par ton oncle Rick. Rick a été appelé par le couvent, maintenant qu'il est curé, pour attester d'une mort... Et c'était Ptitoliv, ton futur parrain, notre ami, notre vassal...

Elle le tira jusque sur ses genoux et le serra contre son coeur, comme lorsqu'il était plus petit, sa main ne cessait de caresser la joue de son fils, ce gaillard de presque huit ans comme il le disait lui-même, restait encore un petit garçon pour sa mère, même si il était l'aîné de ses fils.

Le 5 mai et le 7 mai il a été enterré, le jour de mon retour de chez les soeurs. Une semaine après ton père. Ton père a eu l'immense honneur de porter notre ami dans sa dernière demeure... Et toi... Nous ne t'avons pas convié, pardonne-nous... Pardonne à ton père, pardonne lui de n'avoir rien dit à ses enfants...

Elle regarda son fils, essuya une larme qui perlait au coin de son oeil.

Il était seul et de garde, il en a même oublié de répondre à une de mes missives. C'est ton père, ton père qui se noie dans le travail quand je ne suis pas là.

Un pâle sourire et un fin rire vinrent terminer la phrase, elle se demandait comment son fils allait réagir, serait-il aussi sanguin qu'elle ou au contraire se montrera-t-il plus calme ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Milosa

14, chemin du bord du lac.

Milo, quelques jours après avoir discuté avec son frère à l’université, était dans sa petite bicoque avec Manon, Nat étant parti aux champs avec Laurent. Elle essayait tant bien que mal d’apprendre à sa fille à coudre.

Mais non, enfin ! Pas comme cela ma chérie. Tu vois bien que tu t’es trompée ici. Enlève ce fil et recommence comme je vais te montrer.

Milo prit le travail de sa fille et lui expliqua comment procéder. Broder n’était pas évident lorsqu’on débutait et sa fille, bien qu’assagie depuis quelques années, avait du mal à se concentrer aussi longuement sur un ouvrage. Pour la motiver, Milo essaya de la convaincre de l’importance de ce travail.

Je sais que ca te paraît compliqué et sûrement un peu long, mais regarde la magnifique robe que tu auras après ! Tu te souviens que nous faisons cela pour toi ma chérie ?

Sa fille lui sourit. Elle avait tiré son sourire de sa mère et d’une manière générale elle avait ses traits. Par contre son petit nez retroussé ressemblait plus à celui de feu son père… Malgré les mauvais souvenirs que ce dernier lui rappela, Milo était très fière de sa progéniture. Et puis, pour ses enfants, leur père était Laurent. Bien sûr, dès qu’ils furent en âge de le comprendre, Milo leur avait bien précisé que Laurent n’était pas leur père « biologique », mais qu’il pouvait l’appeler Papa si, dans leur cœur, il le voyait comme leur père. Et les enfants prirent très vite cette habitude, car pour eux c’était finalement instinctif depuis que Benji ! n’était plus auprès d’eux, autant dire lorsqu’ils avaient eu 2 ou 3 ans.

Oui maman, je sais ! J’ai envie de cette jolie robe mais c’est difficile et je n’arrête pas de me piquer les doigts !
Milo caressa doucement la chevelure bouclée de sa fille.

Manon, ne t’inquiète pas, tu te piqueras de moins en moins en exerçant. Si tu veux on peut en rester là pour aujourd’hui. De toute façon nous devons préparer à diner. Tu peux aller jouer un peu, je t’appellerai quand j’aurais besoin de ton aide.

Merci Maman ! La petite fille déposa un bisou sur la joue de sa mère et partit en direction du petit salon pour prendre possession des lieux.

Milo la regarda partir, elle avait une tendresse infinie pour ses enfants, ils étaient la prunelle de ses yeux. En souriant, elle se mit à la quête de quelques pommes de terre pour commencer la préparation du repas. C’est alors qu’un oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre, une missive à la patte.

Tiens, tiens, une lettre !

Citation :: Ma très chère soeur, Milo,

Voilà plusieurs semaines que je ne t'ai pas écris, j'en suis navrée. J'ai été contrainte de me rendre durant trois longues semaines dans un couvent. J'ai péché et me suis confessée, autant te dire que depuis mon baptême de 1454, j'en avais des choses à raconter et puis... A peine revenue, nous avons appris Althiof et moi le décès de notre vassal, Ptitoliv, je ne sais pas si tu te souviens de lui... Nous l'avons enterré et maintenant nous devons nous occuper des affaires de sa seigneurie... Moi qui pensais revenir tranquillement, la preuve que non... Enfin, ainsi va la vie des Hommes. Nous ne sommes pas éternels.

Althiof et moi, ainsi que les enfants, du moins nos fils Matthis et Timothée, ainsi que notre fils adoptif Alexandre sommes à Montbrisson, Eléa ne devrait pas tarder à nous rejoindre, elle est partie en Berry avec quelques serviteurs récupérer des vêtements et des légumes de son champ. Elle est débrouillarde pour son âge et chaque jour nous louons Aristote pour cela. Il faut que je te parle de notre fils adoptif Alexandre...

Il était le fils de mes cousins, du côté de mon père, Ambris et Aellfall de La Serna, peut-être que ces noms te disent quelque chose. Ils ont été lâchement assassiné l'année dernière après que le château de Clermont ait été pillé le premier mai. Seul l'enfant a été retrouvé par des moines d'un couvent non loin. C'est donc naturellement qu'il est venu vivre chez nous. Je ne sais si tu as croisé Rick depuis le temps... Mais je ne pouvais lui laisser notre cousin, depuis qu'il est veuf, il a déjà assez à faire avec ses propres enfants. Il est maintenant âgé de 3 ans. J'ai grande hâte de te présenter ton nouveau "neveu". J'espère que tes enfants se portent aussi bien, ils sont nés entre Eléa et Matthis, ils doivent donc avoir vers les... 8 ans je dirai, cela pousse bien vite... Et nous, nous vieillissons de ce fait bien vite !!

Si un jour tu voulais passer à la maison, nous serons heureux de t'y accueillir, Althiof est ravi de ton retour. Que te dire de plus, il y aurait tellement à raconter après ses longues années... Mais rien ne vaut une discussion de vive voix, des rires, un bon moment en famille.

Je t'embrasse toi et les tiens.
Le bon jour à vous.
A très bientôt,
Korydwen.

Milo lut attentivement la missive. Elle voulait répondre tout de suite à sa sœur, trop contente d’avoir des nouvelles d’elle, et voulant lui en donner également après tout ce temps.

Citation :: Un bonjour à ma chère sœur Kory !

Cela me fait tant plaisir d’avoir de tes nouvelles. J’avoue que je ne t’en donne pas souvent ces derniers temps mais l’important c’est que nous pensons toujours l’une à l’autre !

J’espère en tout cas que ta retraite s’est bien passée et que tes pêchés t’ont été pardonnés, mais je n’en doute pas, Aristote comprend nos erreurs et est clément avec ceux qui savent les reconnaître.

J’avais entendu parler du décès de ton vassal, Ptitoliv, et bien que mes souvenirs soient un peu vagues, je me rappelle de quelqu’un de sympathique et charmant. Toutes mes condoléances chère sœur pour cette perte qui doit pleinement te toucher… Mais comme tu le dis si bien, ainsi va la vie des Hommes malheureusement…

Après cette mauvaise nouvelle, je suis contente d’apprendre que tes enfants grandissent bien et qu’Eléa devient une fille débrouillarde.
Et quelle histoire concernant ce petit Alexandre ! J’avais en effet entendu parler d’Ambris et Aefall mais pas de ce tragique dénouement à leurs sujets… Un de plus donc dans votre petite famille, j’ai hâte également de rencontrer mon nouveau petit neveu.

Pour Rick, comme tu le sais, nous avons repris contact récemment. J’ai été lui rendre visite lors d’un cours qu’il dispensait à l’université. Cela a été un peu drôle pour tout t’avouer depuis toutes ces années… Mais il m’a mis au courant de sa situation si terrible… Heureusement il a su conserver la foi en Aristote malgré toutes ces épreuves et je ne peux que l’admirer pour cela. Nous avons bien discuté et je pense qu’avec le temps cela ira de mieux en mieux. J’ai également vu mon neveu et ma nièce, Esteban et Patience, ils sont si mignons et ont l’air bien sage mais je ne les connais pas encore assez pour en savoir plus à leur sujet. J’ai tellement envie d’en apprendre davantage sur eux !

Pour mes enfants, ils ont un peu plus de 8 ans maintenant et effectivement je me sens vraiment vieillir ! Enfin l’important c’est qu’ils soient heureux et en bonne santé, et comme c’est le cas, je remercie Aristote, surtout qu’ils sont devenus beaucoup plus calmes ces dernières années.

En tout cas, et comme je le disais à Rick, il ferait bon de nous retrouver tous ensemble pour passer un agréable moment, j’ai tellement hâte !

Nous vous faisons à tous des bisous et j’espère que nous pourrons nous voir très vite !
A très bientôt !
Ta petite sœur Milo

Milo signa son parchemin et le renvoya à sa sœur. Elle sourit en regardant partir l’oiseau et retourna à sa recette, mélancolique et heureuse de pouvoir repasser d’agréables moments avec sa famille, comme jadis…

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Matthis

2.5 [Début Mai] Les maisons du bord du lac Matthi10

9 Chemin du bord du lac.

Matthis à genoux sur le large fauteuil, plongea ses yeux tristes dans ceux de sa mère avant de lui attraper les mains, il la sentait trembler, ses mots avaient du mal à sortir. Sa petite maman semblait bien faible en cet instant. Il sentit l'étreinte de sa mère alors que ses mots résonnaient dans sa tête... Ainsi son futur parrain l'avait lui aussi abandonné...

Je le déteste... Je le hais Maman !

Matthis se détourna de sa mère, s'installant au fond du fauteuil, les mains croisées sur ses genoux. Il écoutait, sans vraiment saisir tous les mots de sa mère.

Je ne déteste pas Papa et je lui pardonne... On a bien remarqué avec Timothée et Alexandre qu'il était différent sans toi. Eléa aussi, mais elle n'est pas là... Papa n'y est pour rien, il n'y est pour rien si mon futur parrain m'a abandonné...

Le marmot se leva et commença sa longue marche à travers le salon, le coeur en feu et en sang, les mains derrière le dos. Il soupirait, retenant ses larmes, un homme ne pleure pas, un homme reste digne même dans les situation les plus extrêmes et c'en était une.

Je sais pas que Papa travaille beaucoup. Mais nous sommes tous fiers de lui et de son travail.

Le fiston regardait sa mère avec un faible sourire.

Que va-t-il advenir de Pérignat ?
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