3.4 [le 25 Octobre 1456] Cours sur les accouchements à l'Institut de médecine du BA

Korydwen

Jour "J", un cours à donner, pas la première fois qu'elle donnait un cours loin de là, mais une certaine angoisse cette fois, un cours de médecine, c'était bien la première fois, qu'elle faisait ça. Mais elle s'était bien documentée, elle avait épluché de nombreux livres que ce soit à la bibliothèque de l'Institut qu'à celle de l'université du Duché. Elle avait quelques illustrations, gravures, peintures afin d'illustrer ses propos.

Elle entra dans la salle de l'Institut déjà, calme et vide certainement, elle aurait tout le loisir de terminer la préparation de sa salle. Une pile de livre sur le coin d'un bureau, une pile de ses illustrations, quelques objets pour faire des imitations... Mimer certaines choses, pour leur faire comprendre, le tout était de faire passer ses nombreuses connaissances de façon ludique, afin de ne pas endormir son auditoire. Les faire participer aussi avec des questions, essayer de comprendre ensemble... Une véritable interaction élèves-professeur, elle y avait réfléchi une grande partie de la semaine. Elle était fin prête, un brin angoisser.

Elle laissa la porte ouverte et attendit les premiers élèves.

Bonjour ! Bienvenue en salle de cours pour les accouchements ! Âmes sensibles s'abstenir ! Elle rit, ça commençait fort.

Installez vous où vous le souhaiter, si vous avez des questions avant que je commence... Allez y.

Lafeeviviane

Viviane prenait un maximum de notes, en espérant pouvoir un jour mettre à profit les connaissances qu'elle allait acquérir ici.

**Parturiente....Matrone...Sages-femmes...Etudes médicales...**

A la question du professeur, Viviane hésitait à répondre.

**Contractions...perte des eaux...?**

Elle ne voulait pas débuter le cours en donnant de mauvaises réponses.

Korydwen

Korydwen adressa un grand sourire à Viviane qui venait de bien répondre.

C'est exact Viviane, je rajouterai aussi les cris de la parturiente et les grimaces que l'on peut voir dans certains cas.

Korydwen approcha ses deux petites maquettes, fêtes de copeaux de bois et de résine pour l'une, ce qui lui donnait un aspect dur, tandis que l'autre était fait de laine ce qui lui donnait un aspect moue. Les deux étaient de forme assez arrondies pour mimer le ventre maternelle, avec un bout de tissu dessus.

Viviane nous a parlé de contractions, il faut donc savoir les reconnaître le moment venu.

Elle déposa sur la table des dames ses petites maquettes et commença son explication.

Je vous ai fabriqué avec mes petites mains, deux maquettes de ventre, enfin ça y ressemble un peu, la première, faites de laine, est plutôt molle. Voyez par vous même.

Elle laissa aux dames le loisir de toucher la maquette et de tester la mollesse de cette dernière.

Elle représente un ventre avec absence de contraction, le ventre de la mère ne travaille pas, donc ses muscles ne se contractent pas et ainsi le ventre reste moue. Tandis que le deuxième a un aspect plus dure.

Elle leur tendit l'autre maquette.

Voyez par vous même, lorsque vous touchez, vous ne pouvez pas enfoncer vos doigts comme dans l'autre. Le ventre de la mère est dur... Peut-être pas autant que cette maquette hein ! Cette fois-ci il y a présence de contraction, les muscles du ventre de la mère travaille pour aider à expulser l'enfant et le ventre se durcit.

Les contractions deviennent de plus en plus nombreuses et régulières dans le meilleur des cas. Pour analyser la situation, la matrone doit donc garder ses mains posées sur le ventre de la parturiente. Ainsi elle sentira le ventre se durcir et redevenir moue, elle pourra compter le nombre de contractions, estimer la longueur de ces dernières et ainsi indiquer à la dame si il faut pousser au non... Ce que nous reverrons plus tard.

Korydwen leur laissa les maquettes et reprit légèrement sa respiration pour reprendre son cours.

Lorsque l'heureux évènement se déclenche, chaque personne à donc son rôle, nous avons parlé précédemment de la matrone et la parturiente. Mais d'autres dames sont aussi présentes, des voisines, souvent curieuses ou ayant envie d'aider, les femmes de la famille. Les hommes ne sont pas acceptés dans la chambre de la future mère... L'accouchement étant affaire de femmes.

Les femmes laissant la matrone se charger de l'accouchement du début à la fin, elles étaient la plupart du temps à son service. Elles soutenaient aussi la parturiente qui en avait bien besoin. Elle avait aussi un rôle de conteuse de l'accouchement, dans le cas où ce dernier serait fatal pour l'enfant ou la mère. Et dans ce cas là, si il s'avérait qu'il s'agisse d'une erreur de la matrone, elle risquait de graves ennuis avec l'époux et la famille.

Les hommes restaient donc en dehors de la maison ou dans une pièce éloignée. Sauf le futur qui reste à proximité.

Korydwen s'arrêta et alla chercher une première peinture. Elle la leurs tendit.



Voilà une scène d'accouchement, bon sauf que c'est la fin et que nous n'en sommes qu'au début, mais vous voyez bien que les dames sont auprès de la femme et que les hommes sont dehors, c'est l'essentiel.

Elle leurs laissa le temps de regarder l'image tout en essayant de se souvenir de là où elle s'était arrêtée.

Donc je vous disais que l'époux devait rester à proximité. En effet, dans certains cas l'accouchement se déroulait mal et l'on faisait mander l'époux pour qu'il choisisse entre la vie de la mère et la vie de l'enfant. Un choix particulièrement difficile à faire...

Elle regarda les dames et décida de poser une nouvelle question.

A votre avis, quelles sont les raisons pour qu'un accouchement se déroule mal ? Tout ce qui passe par la tête, il y a énormément de raisons, nous en verrons seulement quelques unes.

Lafeeviviane

Viviane continua sa prise de note avec attention.

**Cris...grimaces...**

Puis tour à tour, elle toucha les deux maquettes préparées par la professeur. C'était donc ainsi qu'on faisait la différence entre ce qui étaient des contractions, et ce qui ne l'était pas.

**Dureté/Molesse du ventre...**

Elle était déjà au courant de la partie concernant les femmes dedans les hommes dehors. Elle avait eu l'occasion de s'en rendre compte lors de l'accouchement de la duchesse Oya. Elles n'avaient été que des femmes dans la chambre.

Lorsque Korydwen posa une autre question, Viviane laissa Gals répondre ce coup-ci. ^^

Korydwen

Korydwen attendait les réponses de ses élèves tout en cherchant la gravure suivante à présenter comme illustration. Ce fut au tour de Galswinthe de répondre. Korydwen l'écouta avec grande attention, cette femme médecin avait été à ses côtés durant son accouchement, nul doute qu'elle saurait répondre à cette question.

Tout à fait Gals !

Je commencerai par l'enfant mal positionné. Cette naissance est qualifié dans la plupart des cas de "non naturelle", pourquoi me diriez vous ? Parce que pour être considérer naturelle, il faut que l'enfant se présente la tête la première. Une naissance non naturelle, peut-être dangereuse. Vous avez certainement déjà du voir un nouveau né, ou un enfant très jeune, âgé d'à peine à mois. Imaginons que cela ne soit pas le cas. Les pieds et jambes d'un enfant à naître sont très fins, contrairement à la tête qui est plutôt volumineuse. Le problème est donc le suivant.

L'enfant décide de sortir par les pieds, généralement il faut un peu aider l'enfant à se dégager, sauf que vous n'allez pas lui tirer sur les jambes, vous pourriez lui arracher la tête qui resterait coincer dans le ventre de sa mère... C'est une image un peu grosse, mais c'est pour que vous compreniez la délicatesse... Il faut donc réussir à dégager l'enfant, sans trop l'abîmer et sans trop tarder non plus...

Korydwen faisait quelques mimiques en même temps qu'elle donnait des explications, ce n'était pas chose évidente à raconter, elle faisait de son mieux.

Passons à la deuxième proposition de Gals ! Le cordon enroulé autour du cou de l'enfant. Tout aussi délicat que le précédent.

Elle attrapa sur la table une ficelle d'une longueur assez proche de celle d'un cordon, bien qu'elle ne sache si dans tous les cas, ils étaient de la même longueur. Elle attacha une extrémité du cordon à une grosse boule de tissu et enroula l'autre extrémité autour un morceau de bois.

Bon, très très schématique. Le bout de bois sera l'enfant avec le cordon enroulé autour du cou et de l'autre côté, cet amas de tissus aura le rôle de la Secondine... Nouveau terme... il s'agit de la poche nourricière de l'enfant, durant son développement.

L'enfant se présente donc dans le sens naturel, tête la première, sauf qu'il a ce cordon autour du cou.

Korydwen plaça sa nouvelle jolie maquette faite avec les moyens du bords.

L'enfant sort donc normalement ou presque, mais la secondine ne se détache pas toujours rapidement, elle peut donc rester accrochée à l'intérieur du ventre de la mère. Or si vous dégagez normalement l'enfant. Nous reviendrons plus tard sur comment dégager l'enfant. Vous tirez doucement sur lui, mais le cordon n'étant pas étirable finira par se tendre au maximum...

Korydwen accrocha l'amas de tissus sur un des côté de la table et tira sur le bout de bois, pour tendre au maximum la ficelle.

Soit vous étranglez l'enfant... Soit vous arrachez la secondine et vous déchirez la mère de l'intérieur, si vous ne prenez pas vos précautions... Il vous faudra dérouler le cordon si possible pendant l'accouchement ou bien le couper... D'où la présence de couteau... Une fois l'enfant sorti, vous retirez complètement le cordon autour de son cou et vous tapotez doucement sur son dos, si il n'a pas encore poussé de cris et qu'il est de couleur normal... Si ses lèvres sont bleutées, qu'il a une couleur "bizarre" généralement il est trop tard...

Korydwen leurs laissa la petite maquette, pour qu'elles puissent essayer par elle-même et voir ce qu'elle avançait, elle passa donc au troisième et dernier exemple qu'elle expliquerait, ces cas étant souvent les plus courants et ceux qui faisaient que la mère ou l'enfant, parfois les deux décédaient.

Je vais passer au dernier exemple... Lorsque la mère est beaucoup trop faible pour expulser son enfant ou lorsque les contractions ne sont pas assez forte, dans ces cas-là il faut aller chercher l'enfant à l'intérieur de la mère, soit en glissant ses mains à l'intérieur et en essayant de le rapprocher, lorsque la mère est jugée apte à pousser de façon assez soutenue, malgré son état de faiblesse... Soit en lui ouvrant le ventre... Dans le cas où la mère était déjà morte parce que trop faible ou en train de quitter ce monde pour rejoindre le Très Haut... Dans ce cas là il fallait rapidement faire sortir l'enfant, afin d'éviter la perte de ce dernier.

Quand aux grossesses gémélaires, très difficile de garder les deux enfants en vie, il fallait faire très vite et dans la plupart des cas, après avoir expulser un des enfants, la mère était à bout de force et l'un des deux de l'enfant ou de la mère était généralement condamné... Je m'attarderai plus tard sur les grossesses gémélaires.

Korydwen savait que ce n'était pas très gaie ce qu'elle racontait, mais il était nécessaire de le savoir. Il était temps d'aborder une nouvelle questions, en fait plusieurs en même temps. Elle allait ensemble.

Nous nous baserons sur le cas d'un accouchement dit naturel et sans complications. Connaissez vous les différentes positions pour accoucher une dame ? Et savez vous comment dégager l'enfant ?

Noeline

Noeline avait assisté au cours sans dire un mot, sans poser une seule question.
Non pas qu'elle ne se sentait concernée, en temps que soigneuse à l'hospice il pouvait toujours y avoir une urgence, non c'est juste que tout était limpide.
Kory avait parfaitement mené son cours.

Noeline se leva et alla la remercier pour son travail.

Merci Kory, très interessant, vraiment, j'ai beaucoup appris.

Annelore

Annelore avait assisté au cours de korydwen. Et elle avait encore appris de nouvelles choses. Le sujet était passionnant car c'est une situation qui se présente souvent.

Annelore avait bien entendu pris des notes sur son parchemin et maintenant il va falloir relire tout ceci et l'appliquer à la prochaine occasion.

- Merci beaucoup Korydwen ! c'était très intéressant et instructif !
Je vais relire tout ça à tête reposée.

Annelore sourit à l'assemblée et repartit.