Domaine de Cournon d'Auvergne
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 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?

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Korydwen
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Korydwen


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1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Empty
MessageSujet: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeDim 9 Mai - 5:18

Korydwen

La situation dans le duché était pour le moins critique, le réveil en fanfare du samedi matin avait donné le ton. Elle avait d'abord cru à une blague de son époux. Pourtant il était chez les moines et elle à Mirefleurs, non loin de Clermont, elle était endormie et n'avait pas réellement les yeux en face des trous au moment où le valet était entré tel une furie dans sa chambre, il avait hurlé que le château était tombé, elle n'avait rien trouvé de mieux à répondre sur le moment que « Althiof, d'habitude tu mets plus de douceur quand tu me réveilles. » Cependant après avoir ouvert grand les yeux, elle s'était rendue compte qu'il y avait un valet tremblant dans sa chambre une bougie à la main, elle se redressa dans son lit et l'écouta attentivement. Pour résumé la situation, le duché était de beaux draps, façon de parler, elle se leva prestement enfila des braies, des bottes, sa cape sur les épaules, elle avait hurlé à nouveau sur le pauvre valet, lui sommant de faire fuir les enfants avec Mathilde, elle n'avait pas donné plus d'explications, de toute façon, Mathilde était au courant de la marche à suivre. Elle quitta rapidement Mirefleurs pour le château de Clermont, deux gros gardes lui barrèrent le passage, il fallait donc ruser, sauf qu'ils étaient organisés, un comble pour des brigands, elle les aurait bien transpercé avec sa propre épée, cette bande de suppôt de Satanas et Diabolo.

La journée se passa relativement bien, enfin, cela aurait pu être pire, elle avait aidé Sakura le mieux possible, donné quelques consignes à droite et à gauche, fait un bref compte rendu au prévôt, avant de filer sur Montbrisson pour défendre le village avec ses petits bras musclés. La nuit fût plutôt tranquille et le matin, elle retourna chez elle pour se reposer un léger moment, repensant à toute cette histoire, plus elle y pensait, plus ses intestins se tordaient, comment réagirait Al ? Sans doute très mal... Bon, il fallait réfléchir à un plan pour faire passer la chose en douceur... Mais était-ce réellement possible ? Elle n'en savait strictement rien, sacré dimanche. Le soir, le retour de Beths, ventre qui se serre à nouveau, Beths et la loi martiale, drôle de déglutissement, se faire petit ? Et bien nan, de la Serna avait encore ouvert sa grande gueule, les leçons ne lui servaient visiblement pas, rapidement, elle retourna à Montbrisson, elle en avait assez fait. Et elle n'était plus ou pas à sa place, et puis défendre Montbrisson était nécessaire.

De retour chez elle, elle attrapa son épée et son bouclier, mais avant de filer sur les remparts, elle se laissa tomber dans un de ses fauteuils qui se voulaient très confortable, elle aurait pu dormir sur une souche que cela ne l'aurait absolument pas dérangée, bien au contraire. Au moins, la douleur physique estomperait sans doute la douleur morale, voir le duché que l'on sert quotidiennement dans cet état et surtout appréhender plus que tout le retour de son époux, d'habitude, l'on est heureux du retour de sa moitié, mais là, elle angoissait à mort la Kory. Mais pas réellement le temps d'y penser que l'on frappa à la porte. Elle se leva et alla l'ouvrir, la porte pas la bouche, quoi que, en définitive, elle devrait bien adresser la parole à l'individu se trouvant derrière la porte. Une fois la porte ouverte, elle manqua de tomber à la renverse, admettez que ce n'était pas tous les jours qu'un moine venait frapper à votre porte et le premier mot qui sortit de sa bouche fût.

Bonsoir que puis-je pour vous ?

Elle tilta ensuite, si un moine frappé à sa porte, il était arrivé quelque chose de grave à son époux...

Al...
Non Am...
...thiof ?
...bris...


Korydwen se trouva fortement dépourvu lorsque la bise fût venue, oups, le conteur se trompe d'histoire, on reprend. Korydwen se trouva fortement choquée par ce qu'elle venait d'entendre. Pourquoi un gugusse vêtu en moine venait frapper à sa porte pour lui parler d'Ambris.

Ambris ?
Oui Ambris, l'on m'a dit que vous étiez de sa famille.
C'est exact. Et donc ?
Et bien...
Plus vite ce suspens est...
Il a...
Trop bu ? Mangé ? Abimé votre moinerie ?
Non pas exactement ça !
Bein allez y accoucher par Aris...Oups scusez moi j'irai à confesse très prochainement...
Il est mort.


Décrire le visage de Kory à ce moment-là serait très difficile, il passait du rire nerveux à la colère, à la peine, à la tristesse, à la mélancolie, aux regrets. Elle fixait le moine, son poing se serrait, les bouts de ses doigts s'en trouvaient presque violet, toute circulation sanguine semblait être coupée, elle reprit contenance quelques instants plus tard.

Mort ? Mais... Mais comment ?
Ca je l'ignore...
Je lui ai envoyé une missive samedi, il ne peut être mort ? Ma missive l'a tué !


Korydwen fixait le pauvre moine qui recula d'un pas, elle avait écrit à son cousin et les derniers mots qu'il avait sans doute lu d'elle furent, ceux d'une loi martiale, demander à son propre cousin de partir était ignoble au plus au point. Elle regarda le moine qui s'excusa et lui présenta ses condoléances avant de partir en direction de la moinerie où il vivait. Korydwen referma doucement la porte derrière le moine, la colère montait, elle avait beau essayé de se contenir, s'en était trop, il était bien trop difficile de se calmer pour la de la Serna qu'elle était, elle attrapa l'encrier et le lança contre le mur, ce dernier explosa dans un grand fracas et l'encre commença à se répandre sur le mur, le sol et le fauteuil, alors que les bouts de verre se trouvaient un peu partout sur le sol. Cela la ramenait quelques années en arrière, un épisode de sa vie plutôt étranger, d'une claque reçue par son époux, alors qu'elle avait sorti une nouvelle fois une ânerie. Elle ferma les yeux doucement, cette maison était trop petite, elle étouffait, elle avait besoin d'air, besoin d'aller voir ailleurs... Besoin de nombreuses choses... Et d'une personne essentielle son époux... Seulement, il était retenu prisonnier chez les moines. Elle quitta sa maison, laissant derrière elle, bougies allumées, porte grande ouverte, prémisse d'une douce folie et d'un drôle de rire nerveux qui l'habitait.

Elle prit la direction des postes arvernes à cette heure, il devait bien y avoir encore du monde, elle poussa la porte et trouva deux personnes en train de rire et de boire une bonne bière à croire que les nouvelles n'étaient pas arrivées à Montbrisson, ou alors ces derniers préféraient noyer le problème dans l'alcool, elle aurait du prendre une bouteille de calva avant de partir.

B'jour.
Bonsouaaaaaaaaaaaaaair ma p'tiote dameeeeeeeeuh !
Qu'est-ce qu'elle veut dont la tiote dame ?


Ils avaient un drôle d'air, elle recula d'un pas, c'était pas sa journée, elle les fixa et heureusement qu'une troisième personne entra, aussitôt entrée et vu la mine déconfite de Korydwen, l'homme glissa une claque derrière la tête de chacun d'eux puis se tourna vers la dite dame.

Bonsoir, veuillez les excuser, il noie leur chagrin dans l'alcool.
Bonsoir... Oui le duché...


Elle passa sa main sur son front et regarda l'homme sobre pendant que les deux semblaient la regarder sous toutes ses coutures, c'était plutôt embarrassant, elle se tourna vers eux et plaque ses deux mains contre le bois de la table dans un grand bruit.

Ou vous arrêtez de me regarder comme si je n'étais qu'une coureuse de rempart ! Ou vous allez taper de mon poing qui malgré que je sois une femme est plutôt douloureux !

Là au moins c'était clair et les deux commencèrent à ricaner un peu bêtement, elle se tourna vers le troisième homme.

J'aurai besoin d'un coursier...
Je suis votre homme ! Ca s'rait pour aller où ?
A Murat... Enfin je crois... Porter un message oral à mon frère Rick, il est plutôt grand, il a des cheveux, c'est l'entraineur de soule ducale, il devrait se trouver en taverne, dites lui de venir à Montbrisson... Si il vous demande pourquoi... Vous lui dites...


Elle s'arrêta un moment, elle ne pouvait pas envoyer un coursier lui apprendre la mort de leur cousin tout de même...

Vous lui dites que c'est une affaire urgente avec la soule et que c'est Korydwen qui le demande...

L'homme acquiesça, elle lui laissa de nombreux écus.

Je vous remercie grandement...

Elle le salua et repartit en direction de sa maison, elle devait y récupérer une bouteille de calva, une fois fait, elle ne prit même pas la peine de refermer quoi que cela soit derrière elle. Ses pas la menèrent au bord du lac, la distance entre sa maison et le lac était ridicule, mais l'impression de longueur en était tout autre, elle s'installa tout au bord, les mains posées sur l'herbe fraîche, elle regardait le reflet de la lune dans l'eau. La bouteille non loin, son regard se troubla et commençait à se perdre dans l'étendu d'eau. Elle songea à s'y laisser glisser, doucement, dans cette fraîcheur printanière, seulement, elle risquait d'y laisser la vie, mais à quoi bon maintenant ? A quoi bon alors qu'Aristote lui avait à nouveau piqué quelqu'un qu'elle aimait bien, d'ailleurs le moins n'avait parlé que d'Ambris, mais Aellfall ? Et la petite Aya ? Et le bébé à venir ? Morts eux aussi ? Elle doutait... Cependant, un éclat de rire s'échappa de sa bouche, allez savoir comment elle était arrivée à cette pensée, elle se revoyait de nombreuses années en avant, un temps révolu maintenant, un temps d'insouciance, un temps regretté par moment, une journée d'été à la boulangerie de Scarlette, elle l'avait croisé, lui, alors qu'il essayait de lui faire une surprise, pourquoi avait-il quitté précipitamment la boulangerie, elle ne s'en souvenait plus, mais il était allé vers le lac, elle l'avait suivi, il était là, là avec sa corde autour du cou et sa pierre, à dire que l'amour ça rendait con... Ah oui, ça y est elle se souvenait, un gâteau qu'il voulait lui offrir, un cadeau que Dug avait renversé sur sa tête... Il avait été vexé, triste... Et elle l'avait retrouvé... Gilou l'avait suivi peu de temps après et avait laissé derrière un arbre, il l'avait trouvé et lui avait finalement donné... Tout était si flou et si lointain maintenant, elle était définitivement rien sans lui...

Al t'avait raison, toi comme moi, l'un sans l'autre, on réfléchit mal... On est cons... On a pourtant sous les yeux la réponse à tout nos problèmes et on va la chercher ailleurs... Ca risque de causer notre perte... Un pour toujours et à jamais... Ca va être moche demain à ton retour... Tu vas découvrir un duché dans un drôle d'état... Toi si fier de notre défense, de notre modèle... Tu sais, dans un sens ça m'angoisse que tu reviennes, ne m'en veut pas...

Elle parlait toute seule, ça sortait naturellement si quelqu'un venait à passer par là, il ne serait pas déçu.

Bien ? Je suis censée faire quoi maintenant ?

Elle leva les yeux au ciel, attendant une réponse de cette tâche d'Aristote. Mais bien sur, il s'était caché sous son bureau...

Bon... Informer la population que mon cousin est mort et ensuite ? Ma cousine également ? Puis ?

Elle se laissa tomber dans l'herbe et commença à fermer les yeux, elle n'avait pas touché à la bouteille, quelqu'un la trouverait ? Quelqu'un s'approcherait ?
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1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Empty
MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeDim 9 Mai - 5:19

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

L'enfançon avait été découvert par deux moines non loin de Montbrison, il n'avait pas bien compris pourquoi les deux hommes l'emmenaient loin de son père, de sa mère et de sa soeur, ils répétaient toujours les mêmes mots "morts" et "famille", le deuxième mot Alexandre malgré son très jeune âge l'avait entendu de nombreuses fois de la bouche de son père Ambris, et de sa mère Aellfall aussi, dans leur village de Bayonne, il était né là-bas sans doute, la naissance est bien une des choses dont on ne peut se souvenir, mais là-bas, son père et sa mère semblaient avoir construit une nouvelle vie.

Alexandre reconnut une odeur en arrivant au monastère, une odeur de farine, il était jeune, mais cette odeur, il l'avait senti plusieurs fois, il l'avait senti quand son père rentrait le soir de son moulin, cette odeur et puis une drôle de poudre blanche qui le faisait éternuer à chaque fois. Les moines l'avait emmené dans une pièce où plusieurs garçonnets traînaient, des orphelins d'après les moines, Alexandre avait déjà son petit caractère, plusieurs fois il avait tenté de quitter cette pièce et de rejoindre sa famille, mais à chaque fois, la même voix du moine qui claquait et lui envoyait un "mort". Les yeux rouges, les larmes coulant d'elle-même, même la nuit, les larmes coulaient le long de ses joues sans qu'il ne puisse rien faire, il n'osait plus parler de peur d'entendre cette grosse voix caverneuse lui dire "mort".

Alexandre voulait la voix douce de sa mère, Alexandre voulait la voix virile de son père et celle fluette de sa soeur, mais tout ce qu'il obtenait c'était cette voix, qu'il détestait. Un jour, il ne saurait dire après combien de nuit, un moine vint le chercher le mena jusqu'au bureau du frère qui s'occupait de l'intendance. Alexandre suivait du mieux qu'il pouvait les pas de cette grande personne, il marchait mais bien peu, il n'avait pas encore un an. Le moine refusait de le porter, c'était plutôt contrariant pour le petit père. D'ailleurs parfois il s'arrêtait et le moine tirait sur son bras pour le faire avancer. Alexandre ne comprenait pas pourquoi les grandes personnes l'emmenaient dans cette pièce et encore moins pourquoi il ne trouvait plus la douceur des bras de sa mère, son odeur, et tout ce qui fait que c'est une maman.

Le moine se tenait derrière le bureau, il lui lançait de drôle de regards, installé de force sur une chaise Alexandre tremblait quand à la suite des évènements. Peut-être allait-il lui dire que finalement ses parents n'étaient pas "morts". Le garçonnet regardait ses jambes laissant les deux moines discuter, l'un parlait de prévenir sa famille, mais sa famille était ici, elle dormait sa famille, Alexandre ne comprenait pas, il releva la tête, un infime espoir que la situation se débloque. L'homme envoya son frère à Montbrisson chez une certaine Korydwen de Toggenburg-Marigny, née de la Serna-Harispe, les moines avaient visiblement consulté les registres de la Hérauderie, le premier moine expliquait à l'autre que le blason avait été retrouvé et qu'un Héraut avait fini par l'identifier, cependant, la dame Korydwen n'était pas le chef de famille, le frère devait écrire à Rick de la Serna-Harispe, afin que ce dernier décide de l'avenir du très jeune Alexandre.

Le garçonnet vit le moine tremper sa plume dans l'encrier et le bruit que faisait la plume sur le vélin n'était pas sans lui rappeler les écris de son père et de sa mère, les diverses missives, elle avait été maire à Bayonne quelques jours, depuis son couffin, il avait entendu ce bruit, sans réellement savoir de quoi il s'agissait, maintenant il savait. Sur la missive pouvait être lu...


Citation :
A l'attention du chef de famille de la Serna,
Rick,

nous, moines d'un petit monastère non loin de Montbrison, avons retrouvé sur les chemins, plusieurs personnes, deux adultes et un enfant, les deux adultes ont été déclaré mort par notre croque mort quand à l'enfant, il se trouve en notre monastère.

Un blason a été retrouvé et après consultation chez les Hérauts, il s'agirait de celui de votre famille et la brisure correspondrait à votre cousin Ambris, ainsi l'enfant en question serait Alexandre de la Serna, fils d'Ambris et Aellfall, cependant d'après nos sources un deuxième enfant, une petite fille répondant au nom d'Aya serait déclarée perdue, nous ne l'avons point trouvé aux abords des corps. Elle est fille adoptive d'Ambris, mais fille légitime d'Aellfall, d'après les notes.

Ainsi je suis obligé de vous poser cette question : Que comptez vous faire du petit Alexandre de la Serna ?

Qu'Aristote vous protège,
Frère Jacques.

Le moine plia le parchemin et le cacheta avant de se lever de son siège, Alexandre le regardait, une nouvelle fois les larmes avaient coulé le long de son visage, il était silencieux, le moine l'entraîna avec lui, alors que le deuxième partait sur le champ pour Montbrisson, trouver dame Korydwen. Le deuxième donna la missive à un coursier qui partit sur le champ trouver messire Rick. Quand à Alexandre, il retourna avec les autres "orphelins", mais n'avait très envie de jouer, il s'installa dans un coin de la pièce et regardait vers la porte, les yeux rivés sur cette porte clause, sur cette porte qui ne serait jamais franchie par ses parents, son destin reposait sur Rick et Alexandre était loin de se douter de la suite de sa vie.

_______________
Fils d'Ambris et Aellfall.
J'ai pô compris pourquoi le coeur de moi il a mal.
J'ai pô compris pour les moines y disent "mort" tout le temps.
J'ai pô compris "orphelin"
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeDim 9 Mai - 5:20

Rick

Rick, Tia et les enfants étaient à Clermont, en ce vendredi soir, pour redonner à la soule, ses lettres de noblesse. Un petit voyage en famille comme cela ne leur avait pas été permis depuis longtemps. Maintenant que les deux parents étaient libres de leur fonction, au sein du duché, ils pouvaient reprendre le voyage. Dans la capitale, en cette veille de week-end, rien ne laissait présager du pire. Jiao, Benchichi et le bourgmestre s'occupaient du recrutement des futurs Mordus. De ce fait, Rick avait décidé de reprendre la route en direction de Murat.

Arrivés dans la ville des Sangliers, Tia avait décidé de partir se reposer car Esteban était un peu fiévreux. C'est donc, dans ce contexte, avec les trois plus grands que Rick arriva dans un village survolté. Le jeune homme ne comprenait pas ce qui se passait. La mairie aurait-elle été pillée ? Y aurait-il eu un meurtre ? C'est donc toutes ses questions que le jeune homme se posait, lorsqu'il entra dans la première taverne qu'il trouva, en l'occurrence celle de Durn et Clothilde. Et là, il apprit la terrible nouvelle : non seulement ce n'était pas la mairie qui avait été pillée mais le château qui était tombé. Et comme une mauvaise nouvelle n'était pas suffisante, il appris le nom du prétendu Duc...


Zefta...

A une époque, les deux hommes avaient été amis. C'était du temps où Rick était bourgmestre de Montbrisson et lui de Montpensier. Ils avaient sympathisés en chambre des maires avant que le Montbrissonnais apprenne les activités pour le moins louche du Montpensiérois. Tia étant maréchale, il avait été, dès lors, impossible pour le jeune homme de rester ami avec lui. Le temps avait passé et les tristes exploits de Zefta s'affichaient à la maréchaussée et au tribunal. Cette histoire tombait au plus mal. Il était seul avec trois des enfants et ne pouvait donc faire demi-tour pour aider la révolte contre le félon. Le week-end se passa donc, au gré des rencontres en taverne. Rick avait un peu honte de parler de soule et de continuer à organiser son tournoi, alors que certains de ses amis se battaient contre les brigands. Mais il était là, à Murat, pour cela et il devait remplir son rôle.

Le dimanche arriva et aucun changement au château. La situation était stressante mais l'équipe des Sangliers étaient presque au complet, ce qui ravissait le jeune homme. Et alors que Tia et Esteban revinrent du couvent en pleine forme, plus de peur que de mal, comme on dit dans ce cas, un homme se présenta à Rick. Le jeune entraîneur crut un instant que c'était un futur candidat pour l'équipe, mais celui-ci se présenta comme un coursier de sa sœur. Le jeune homme était étonné car il ne le connaissait pas et pourtant, il était presque sûr de connaître tous les employés de Cournon et Mirefleurs. Il avait un message de Kory. Un haussement de sourcils de la part de l’entraîneur. Il était très rare que sa sœur prenne la peine d’envoyer un émissaire avec une missive. Elle utilisait son hibou lorsqu’elle lui écrivait. Ce n’était vraiment pas dans ses habitudes. Aussi, fut-ce très prudent que le destinataire voulut prendre la missive. Si l’individu avait osé faire du mal à sa sœur, il allait avoir affaire à lui. En plus, sa tête ne lui revenait pas... Mais point de missive mais un message oral. Vraiment de plus en plus bizarre.


Je vous écoute... Quel est le message de ma sœur ?

Une affaire urgente avec la soule et c’est Kory qui vous demande...

Rick resta un long moment bouche bée... Ainsi elle avait tout découvert ! Se pourrait-il que la petite princesse de Matthis se soit montrée trop insistante et qu’elle ait obtenu de son chevalier le secret qui les liaient tous les deux ? Si Kory avait appris, cela ne pouvait être que ça... Le jeune homme remercia le messager et commença à faire les cent pas. Comment allait-il pouvoir se sortir de cette mésaventure. Sa sœur n’accepterait pas qu’il ait engagé Matthis à ce travail ? Et pourtant l’enfant était si heureux de se rendre utile... Il fallait trouver une réponse à cela. Le jeune homme continuait à tourner en rond dans la taverne, lorsqu’un moine se présenta à lui. Rick pesta intérieurement. A croire que tout le duché savait où il se trouvait à toute heure du jour ou de la nuit... Y avait-il un individu qui le suivait avec un Grand Panneau Signalant son chemin ? Si c’était ça, les brigands pourraient le trouver... Et tout le monde connaissait son identité aussi. Le religieux avait une missive pour lui. Un nouveau merci pour libérer le franciscain, mais le jeune homme ne prit pas le temps de lire ce qu’il y avait de marqué. Si c’était une affaire religieuse, cela pouvait passer après la soule. Là, il avait un gros problème à gérer. Sa sœur savait, cela ne pouvait être autrement. Et alors qu’il continuait à faire les cent pas, heureusement d’ailleurs que Tia n’était pas dans la même pièce que lui, sinon il lui aurait donné le tournis, il fut frappé par une autre idée.

Et si... Rick secoua la tête... Il ne pouvait envisager cette solution. Matthis ayant donné sa parole de chevalier qu’il ne dirait rien, il n’avait pas pu le dire à Athalia qui se serait empressée de le raconter à ses parents. Donc l’autre solution qui pouvait être urgent à Montbrisson pour la soule c’est que l’équipe des dauphins avait un soucis. Et seul une chose impossible pouvait obliger Kory à faire déplacer un coursier jusqu’à son frère. IL était revenu et voulait reprendre sa place de capitaine. Le jeune homme se mit à crier, seul dans sa taverne.


Non, non, non et non... Ce n’est même pas envisageable.

A cause de Lui, il avait perdu sa demi-sœur, à cause de lui il s’était fâché avec elle de manière indéterminée ! Il avait déjà tenté de gâcher son mariage en faisant le mariole dans les cabines des bains où sa sœur, revenue de guerre pour l’occasion, se changeait. Il n’allait pas non plus lui gâcher son bonheur de réorganiser le tournoi de soule du duché en voulait prétendre s’occuper des Dauphins. En tant qu’entraîneur ducal, il ne le laisserait pas faire. Cette pensée le mit sérieusement en colère d’ailleurs. Il n’y avait pas beaucoup de sujets qui savaient fâcher Rick aussi facilement et aussi rapidement que celui-là.
De retour à l’auberge, de mauvais poil, au grand étonnement de son épouse, le jeune homme lui annonça leur départ pour Polignac. Il lui annonça aussi qu’il était attendu par sa sœur à Montbrisson. Et sans les événements de la veille au château, il aurait sûrement laissé Tia et les enfants rejoindre leur prochaine étape, pendant que lui filerait droit jusqu’au lac. Mais, avec un duché aux mains de suppôts de la Bête Sans Nom, deux épées étaient mieux qu’une seule pour se protéger mutuellement.

Arrivés à Polignac sans encombre, le jeune homme prit le temps de rassurer son épouse sur son arrivée jusqu’à Montbrisson, puis le temps d’embrasser ses enfants et une location de cheval plus loin, aux postes auvergnates et Rick prit la route de son ancien village, alors que la nuit tombait. Il ne savait pas comment il devait réagir, soit il s’agissait de ce problème interne aux Dauphins et dans ce cas, sa colère serait sûrement sa première réaction. Soit c’était plutôt la découverte du secret et dans ce cas-là, il fallait la jouer plus finement. Plus les lieues entre lui et Montbrisson diminuaient et plus il se disait que la taverne était le sujet qui le faisait venir jusque là-bas. URGENT avait-elle fait dire, or elle savait que l’autre, n’était pas une urgence pour lui, bien au contraire. Le jeune homme se rassurait comme il pouvait.

C’est donc au petit matin que Rick pénétra à Montbrisson et se dirigea vers la maison du bord du Lac. Il attela sa monture épuisée à la barre et descendit de cheval. Trois petits coups à la porte, mais aucune réponse. Certes, il était tôt mais sa sœur avait l’habitude de le voir arriver aux aurores, puisqu’il préférait voyager la nuit. Ne trouvant pas de réponse, il alla regarder par la fenêtre pour voir s’il voyait quelqu’un et là.... Horreur malheur... Belzébuth avait dû passer par là. Ce n’était pas possible autrement. La maison semblait ravagée de l’intérieur. Ni une ni deux, Rick tenta d’ouvrir la porte et fut très surpris de la trouver ouverte. La main sur la garde de son épée, prêt à dégainer, il entra dans la maison à pas feutrés. A l’intérieur de la pièce principale, il remarqua les bouts d’encrier cassé et sur les murs des traces séchées d’encre. Kory avait donc trouvé le secret... C’était ça... Elle avait dû vouloir écrire à son frère pour lui dire ce qu’elle avait sur le coeur mais trop en colère, elle avait envoyé tout valser. Et c’est pour ça qu’elle avait choisi l’option du messager. Elle connaissait le caractère de son frère et préférait l’avoir en face pour lui régler son compte.

Rick se demandait où elle était maintenant et faisait quelques pas en direction de la fenêtre donnant sur la plage, il aperçut sa sœur. L’homme sortit donc et se dirigea à pas lents là-bas. Dire que cette plage avait été le théâtre de beaucoup d’événements de leur vie, elle serait peut-être aussi le témoin involontaire d’une dispute fraternelle. La dernière fois, il était tout aussi angoissé de s’y rendre. La dernière fois, il avait cru perdre son épouse, soit disant enlevée et l’avait retrouvée plus amoureuse... C’était il y a plus d’un an. Destin ironique, sa sœur avait été là pour leur ouvrir les yeux à tous les deux, mais là qui ferait l’intermédiaire s’il y avait dispute.

Suffisamment prêt de Kory pour se faire entendre, il se décida à l’interpeller et à entrer dans le vif du sujet.


Kory, je suis là...

Quelques secondes d’attente puis à nouveau la voix masculine qui se fit entendre

Ecoute, je sais pas comment tu l’as appris, mais il y a une explication simple. Il y a erreur sur la personne, tout simplement...
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeDim 9 Mai - 5:20

Korydwen

Lundi au petit matin, au bord du lac, non loin du 9 chemin du bord du lac.

Korydwen n'avait pas fermé l'œil de la nuit, la pleine lune y était sans doute également pour quelque chose, les yeux rougis par les larmes et la tristesse, gonflés par la fatigue, mais elle avait résisté la bouteille était toujours pleine et dans l'herbe non loin d'elle. Personne n'était venu, personne n'était passé, elle passa son bras sous ses yeux, essuyant de nouvelles larmes, le lac était bien triste et désert, il fallait se rendre à l'évidence... Plus personne n'osait sortir de chez lui avec les tristes évènements du duché, elle aurait du aller défendre, elle aurait du aller prendre son tour de garde, seulement elle n'avait pas pu, elle n'avait pas eu la force, elle pourrait toujours dire qu'elle avait gardé autour du lac.

Alors que le soleil commençait à se lever au dessus du lac, alors que ses faibles rayons se reflétaient sur la surface trouble du lac, alors que ses rayons réchauffaient Korydwen qui avait passé la nuit dehors à peine emmitouflée dans une cape, si Althiof revenait et qu'il la trouvait dans cet état, elle irait se faire appeler Arthur, il devait revenir aujourd'hui, elle se frappa le front et soupira fortement, sa réaction, elle angoissait et bien... Ils n'avaient pas été à la hauteur...

Alors qu'elle fixait l'horizon, grelotant sous la fraîcheur matinale, Korydwen entendit des craquements de brindilles et des bruits de pas, quelqu'un s'approchait d'elle, un faible murmure, un son inaudible pour quiconque.


Althiof...

Elle ferma un instant les yeux, imaginant déjà sa douceur, sa chaleur, sa voix, ses bras, il serait là, elle trouverait la force pour se relever, la force pour affronter ces enterrements, seulement... Seulement, la voix n'était pas du tout celle qu'elle attendait...

Kory, je suis là...

Elle laissa les larmes coulées, pas des larmes de tristesse cette fois, mais de bonheur, son frère, l'autre homme de sa vie... Elle allait se tourner, lorsqu'il continua à parler et là...

Écoute, je sais pas comment tu l’as appris, mais il y a une explication simple. Il y a erreur sur la personne, tout simplement...

Elle se leva d'un bond et telle une furie fonça sur son frère, ses mains empoignant sa chemise, ses yeux plongeant dans les siens.

QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?! Tu le savais et tu ne m'as rien dit !

La colère se mêlait à la tristesse, entre de nombreux sanglots, elle s'écria, voilà qu'elle allait réveiller le village de Montbrisson, enfin, encore fallait-il qu'il y ait des villageois. Korydwen était à des années lumières de se douter de l'idée qu'avait Rick derrière la tête, elle n'avait eu aucune connaissance quant aux agissements de son fils avec la taverne de la soule, elle ne savait même pas que ce dernier possédait une taverne, ses mains se crispèrent sur la chemise de son frère et sa bouche s'ouvrait d'une telle façon que l'on pourrait penser que sa mâchoire allait se décrocher.

Comment oses-tu... Savoir quelque chose sur notre famille et ne rien me dire ? Comment oses-tu garder pour toi la mort d'Ambris ?

Elle était un peu ailleurs, voir un peu beaucoup à côté de la plaque, la fin de sa phrase avec l'erreur sur la personne, elle ne l'avait pas retenu, une furie, le côté de la Serna était bel et bien sorti pour le coup, ne laissait plus aucune douceur traversée le visage de Korydwen, les traits d'Alejandro étaient ils visibles en cet instant ? Rick les reconnaitrait-il ? Elle ne savait pas.

Tu as laissé un moine venir jusqu'à Montbrisson pour m'apprendre la mort d'Ambris ? La mort de notre cousin ! Et sans doute celle d'Aellfall ? Sinon pourquoi un moine me l'aurait dit et pas elle ?

Elle finit par relâcher la chemise de son frère, ses mains étaient rouges, elle le regarda, un regard profondément déterminé, ne laissant place à aucune autre possibilité que celui d'abdiquer, un de la Serna finissait toujours par obtenir ce qu'il voulait, quelques soient les méthodes utilisées. La douceur ou la brutalité, que cela soit en laissant les personnes en vie ou en les laissant pour morte.

Alors ?... As-tu toi aussi eu la visite d'un moine ?

Respirer un bon, tourner sa langue sept fois dans sa bouche, elle aurait préféré la faire tourner sept fois dans la bouche d'Al, elle se recula, croisa les bras et se tourna pour admirer le levé du soleil et l'air paisible du lac. Elle n'en revenait pas, elle se frotta les bras avec ses mains et se tourna à nouveau vers son frère.

Excuse-moi...

Elle le fixait, et ne savait plus trop quoi lui dire devant son drôle d'air.

Tu sais... Les évènements du duché, la remise en cause de la prévôté, de l'intégrité de la duchesse et... L'absence d'Althiof... Si tu savais comme j'angoisse quand il reviendra aujourd'hui... Comment réagira-t-il ? Si mal... Si... Lui qui se targuait de la défense de notre duché... Il va en prendre un coup et le savoir malheureux et qui se sent inutile je ne peux le supporter...

Elle s'approcha de son frère, plus calme et douce, la tempête semblait être terminée et fort heureusement, jamais bien longtemps, mais toujours assez pour être surprenant.

Et toi ? Et Tia ? Et... La soule ?

Des questions anodines...

Merci d'être venu... Merci... Mais c'était pas vraiment de soule que je souhaitais te parler, c'était d'Ambris... Mais visiblement, tu l'as deviné. Après tout qu'est-ce qui pourrait faire que je te demande pour la soule ? L'équipe de Montbrisson est presque complète, Rv en est le capitaine... On a plus de kilt mais un beau maillot et des belles braies... Tout va bien... Puisque le moine semble être venu te voir avant moi. Dis moi ce qu'il t'a dit ? Je l'ai pour ainsi dire chassé de la maison... Il ne m'a pas parlé des enfants... La fille d'Aellfall, Aya qu'Ambris a adopté et...

C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'il y avait aussi quelque chose qu'elle ne lui avait pas dit, elle était autant en tord que lui pour cette histoire maintenant.

Moi aussi, il y a quelque chose que je sais et pas toi... Aellfall était enceinte bien avant son mariage avec Ambris, elle m'avait convoqué à la mairie de Montbrisson afin que je l'examine, c'était peu de temps après son dernier mandat il me semble, le verdict avait été sans appel, Ambris s'est donc dépêché de se faire baptiser en me demandant par la même occasion de devenir sa marraine, puis ils t'ont demandé une date pour le mariage... Depuis le temps, l'enfant devrait être né... Je pensais cependant qu'ils finiraient par te prévenir et nous prévenir... Mais... Peut-être que l'enfant est mort-né et qu'il était trop dur pour eux de nous écrire et que c'est pour cette raison qu'ils revenaient en Bourbonnais-Auvergne. Ils s'étaient installés dans le Sud, aux alentours de Bayonne.

Korydwen soupira et finit par tomber à genoux dans l'herbe mouillée par la rosée du matin. Elle regardait les divers brins d'herbe et continuait...

Aujourd'hui, j'ai perdu un cousin et un filleul et sans doute une cousine aussi... C'est comme si un morceau de moi était parti avec lui, je n'ai pas su veiller sur mon filleul comme je l'avais juré à Aristote... Maintenant... Il n'est plus là et je ne sais même pas où sont les corps afin que des funérailles soient organisées... Pourquoi faut-il qu'une fois retrouvé, notre famille éclate à nouveau à cause de la mort ?
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:07

Rick

Si Rick avait pu préméditer la réaction de sa sœur, pas sûr qu’il se soit dépêché pour la retrouver à Montbrisson. Elle était là, au bord du lac, perdue dans ses pensées, emmitouflée dans sa cape, une bouteille pleine à ses côtés. Le jeune homme était partagé entre le sourire de la voir encore pleine et une pointe de colère de la voir à côté de sa sœur. Et alors qu’il venait de signaler sa présence, elle se leva comme si elle avait été mue par un ressort et se jeta sur lui, comme un sanglier blessé se jette sur le chasseur. Le jeune homme avait déjà connu la charge d’un taureau en furie, quelques semaines avant son mariage, il avait aussi connu la colère d’une mère ourse, privée de son petit et dans les deux cas, avait eu de la chance qu’Aristote veille sur lui. Mais c’était pour lui, une première que de connaître un sanglier en furie. Kory avait empoigné sa chemise et le regardait droit dans les yeux. Il était partagé entre montrer son droit d’aînesse et sa force toute masculine et la peur de la perdre, car au final, il était coupable dans l’histoire.

QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?! Tu le savais et tu ne m'as rien dit !

Que voulait-elle qu’il réponde à cela ? Une phrase du genre, tu sais Kory, ton fils est bien trop petit et noble de surcroit mais il avait envie d’avoir une taverne pour parler soule et j’allais pas l’en empêcher. C’était bête comme phrase, ça, non ? Aussi lui dit-il, d’un ton rempli de tendresse

Tu sais ch’tite sœur, ce n’était pas facile pour moi de te le dire. Mais comment l’as-tu appris ? Qui a vendu la mèche ?

Le jeune homme était bien curieux de connaître cela.

Et puis, tu sais, il est venu me voir, un matin, alors que j’étais dans les vestiaires et il m’a annoncé son projet, lui demandant de l’aide. Il avait tellement l’air d’y tenir, que cela aurait été dommage que je ne l’aide pas. Je l’ai donc appuyé dans sa démarche et désormais il est heureux.

Rick avait le sourire aux lèvres, pensant à son neveu et le bonheur qui avait irradié ses yeux à ce moment-là. Il était à dix mille lieues de s’attendre à la suite.

Comment oses-tu... Savoir quelque chose sur notre famille et ne rien me dire ? Comment oses-tu garder pour toi la mort d'Ambris ?

Auparavant, le jeune homme avait une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, avec le secret qu’il partageait avec Matthis, mais là, ce ne fut pas l’épée qui le transperça de part en part, mais plutôt le choc. Il n’avait pas été aussi choqué par la rencontre avec le taureau qu’il ne l’était avec le sanglier Kory. C’était donc vrai que toutes les charges d’animaux ne se ressemblaient pas ? Autant la corne du bovin, qui lui avait transpercé une partie du ventre, lui avait fait mal sur le coup, autant la charge du cochon sauvage faisait mal avec un délai d’attente. Il restait là, bouche bée se demandant s’il avait bien entendu. Qu’avait-elle dit ? Ambris mort ?

Tu as laissé un moine venir jusqu'à Montbrisson pour m'apprendre la mort d'Ambris ? La mort de notre cousin ! Et sans doute celle d'Aellfall ? Sinon pourquoi un moine me l'aurait dit et pas elle ?

La main sur l’épaule de sa sœur, Rick essayait de se remettre de son émotion. Il y avait un truc qu’il n’arrivait pas à comprendre.

Kory... Qu’est-ce.... Qu’est-ce que tu viens de me dire ? Ambris et Aellfall sont morts ?

Il y aurait eu un siège, Rick se serait assis dedans. Son cousin n’était plus... Il avait rejoint le Très-Haut avec son épouse... Et un moine avait averti sa sœur.... En parlant de moine d’ailleurs, lui aussi en avait reçu la visite d’un, alors qu’il s’apprêtait à quitter Murat. Il n’avait pas lu la missive qui était encore dans la poche de ses braies. Il la ressortit toute fripée qu’elle était d’avoir été placé entre la selle du cheval et le postérieur du cavalier.

Alors ?... As-tu toi aussi eu la visite d'un moine ?

Oui, en effet, mais j’ai pas pris la peine de la lire...

Rick jouait avec cette missive, la tournant dans tous les sens. Etait-il vraiment nécessaire qu’il l’ouvre maintenant ? Après tout, elle devait dire la même chose que celle de sa sœur... Il devait avoir un air proche du moribond, pour que le côté Serna de sa sœur, laisse place à la douceur des Harispe. Kory venait de changer de sujet

Tu sais... Les évènements du duché, la remise en cause de la prévôté, de l'intégrité de la duchesse et... L'absence d'Althiof... Si tu savais comme j'angoisse quand il reviendra aujourd'hui... Comment réagira-t-il ? Si mal... Si... Lui qui se targuait de la défense de notre duché... Il va en prendre un coup et le savoir malheureux et qui se sent inutile je ne peux le supporter...

Le jeune homme ne put que soupirer devant la véracité de ses propos. Combien de fois avait-il entendu, dans les murs de la maréchaussée, que rare étaient les personnes présentes à pouvoir parler de la dernière fois, où le château était tombé ? Il ne savait plus mais bon nombre de fois, de la part d’Althiof. Rick était abasourdi par la nouvelle qu’il venait d’apprendre qu’il ne pouvait pas réellement réfléchir pour le moment à ce que cette chute ducale allait pouvoir engendrer. Mais vraisemblablement sa sœur s’était déjà posée les bonnes questions à ce sujet.

Et toi ? Et Tia ? Et... La soule ?

Je suis moi aussi sous le choc de cette nouvelle, tout comme Tia. Mais il est vrai que pour le moment, nous avons eu un peu peur car Esteban a attrapé un mauvais rhume la semaine dernière et du coup, ma jolie Pelouse passe son temps entre le couvent et les auberges pour bien le soigner et éviter qu’il contamine ses frère et sœurs.

Le jeune homme sourit lorsqu’elle lui demanda des nouvelles de la soule. Après ses enfants et son épouse, c’était le sujet qu’il préférait évoquer.

Les Sangliers de Murat sont à nouveau reformés sous le regard bienveillant de Durn et de Clothilde. Et j’ai bon espoir de voir renaître les Démoniaques de Polignac. Les Mordus à Clermont étaient presque au complet, le jour de mon départ. Mais il y avait du monde pour recruter là-bas. D’ailleurs, je pense que je vais avoir bientôt besoin des services de mon neveu pour l’organisation du tournoi, enfin si tu es d’accord...

Dans le genre question hypocrite, le jeune entraîneur ducal ne faisait pas mieux. N’avait-il pas montré quelques semaines auparavant, qu’en tant que chef de famille, il pouvait se passer de l’autorisation de sa sœur ? N’avait-il pas un secret de Damoclès avec Matthis et n’avait-il pas eu peur quelques heures auparavant que Kory ait tout découvert ? Mais après tout, le diacre, en y réfléchissant bien, il n’avait pas menti à sa sœur, il lui avait juste omis de lui dire un détail, un peu comme si Matthis était venu se confesser et que c’était le fruit de sa confession. Ce n’était donc pas un pêché qu’il commettait en ne lui révélant rien, à ce moment-là. Kory se remit à parler pour évoquer les raisons de sa demande de venue jusqu’à Montbrisson.

Merci d'être venu... Merci... Mais c'était pas vraiment de soule que je souhaitais te parler, c'était d'Ambris... Mais visiblement, tu l'as deviné. Après tout qu'est-ce qui pourrait faire que je te demande pour la soule ? L'équipe de Montbrisson est presque complète, Rv en est le capitaine... On a plus de kilt mais un beau maillot et des belles braies... Tout va bien... Puisque le moine semble être venu te voir avant moi. Dis moi ce qu'il t'a dit ? Je l'ai pour ainsi dire chassé de la maison... Il ne m'a pas parlé des enfants... La fille d'Aellfall, Aya qu'Ambris a adopté et...

Je suis heureux d’apprendre que le kilt est enfin passé de mode. Mais tu sais quoi, j’ai eu peur à un moment que l’autre soit revenu et veuille redevenir capitaine de l’équipe. Franchement, je me voyais mal collaborer avec lui.

Le jeune homme se mit à rire avant de reprendre son sérieux concernant la disparition tragique de son cousin.

Euh... En fait, le moine avait un courrier pour moi, mais je l’ai pas ouvert. J’étais un peu ailleurs quand j’ai eu ton coursier. D’ailleurs, je savais pas que tu avais embauché un autre personnel. C’est quoi sa fonction ?

Rick s’aperçut qu’il venait de couper la parole à sa sœur. Il s’excusa donc pour lui permettre de continuer.

Moi aussi, il y a quelque chose que je sais et pas toi... Aellfall était enceinte bien avant son mariage avec Ambris, elle m'avait convoqué à la mairie de Montbrisson afin que je l'examine, c'était peu de temps après son dernier mandat il me semble, le verdict avait été sans appel, Ambris s'est donc dépêché de se faire baptiser en me demandant par la même occasion de devenir sa marraine, puis ils t'ont demandé une date pour le mariage... Depuis le temps, l'enfant devrait être né... Je pensais cependant qu'ils finiraient par te prévenir et nous prévenir... Mais... Peut-être que l'enfant est mort-né et qu'il était trop dur pour eux de nous écrire et que c'est pour cette raison qu'ils revenaient en Bourbonnais-Auvergne. Ils s'étaient installés dans le Sud, aux alentours de Bayonne.

Rick fronça les sourcils. Il hésitait à se mettre en colère. Si aujourd’hui, ils ne pleuraient pas leurs cousins, le diacre se serait sûrement fâché tout rouge, d’avoir été un peu forcé de la main. Lui qui avait cru son cousin et sa fiancée aussi purs que lui et Tia l’avaient été pour leur union, il se mettait une poutre dans l’oeil. Mais pour l’heure, il préféra taire sa peine d’avoir été trahi sur le fond plus que sur la forme. Pourtant, il n’était pas un diacre intransigeant et acceptait que le désir soit plus fort que l’appel d’Aristote. Pour éviter d’y penser, il renvoya le sujet sur Bayonne.

Sais-tu pourquoi Bayonne ? Etait-il à la recherche d’un passé commun ? C’est là que notre mère a grandit, tu te rappelles ?

Rick ne continua pas tout haut aussi sa pensée qui venait d’apparaître dans son esprit. C’est là-bas qu’Epson était partie aussi, qu’elle avait fuit Montbrisson pour ce village au pied des Pyrénées. Et chose aussi très étrange, c’est en revenant vers le duché du B.A. qu’elle avait trouvé la mort... Deux destins croisés... Deux proches de Rick partis au même endroit et morts pour leur retour...

Aujourd'hui, j'ai perdu un cousin et un filleul et sans doute une cousine aussi... C'est comme si un morceau de moi était parti avec lui, je n'ai pas su veiller sur mon filleul comme je l'avais juré à Aristote... Maintenant... Il n'est plus là et je ne sais même pas où sont les corps afin que des funérailles soient organisées... Pourquoi faut-il qu'une fois retrouvé, notre famille éclate à nouveau à cause de la mort ?

Rick regarda sa sœur. Elle avait besoin de lui. Il l’a pris dans ses bras et lui caressant les cheveux, il lui dit

Ch’tite sœur, tu n’as pas failli au devoir que tu avais envers lui. Aristote avait tout simplement besoin d’Ambris à ses côtés et avait sûrement une mission à lui confier. Pour les corps, peut-être que la lettre nous le dit.

Le jeune homme repoussa doucement sa sœur afin d’ouvrir la missive.

Citation :
A l'attention du chef de famille de la Serna,
Rick,

nous, moines d'un petit monastère non loin de Montbrison, avons retrouvé sur les chemins, plusieurs personnes, deux adultes et un enfant, les deux adultes ont été déclaré mort par notre croque mort quand à l'enfant, il se trouve en notre monastère.

Un blason a été retrouvé et après consultation chez les Hérauts, il s'agirait de celui de votre famille et la brisure correspondrait à votre cousin Ambris, ainsi l'enfant en question serait Alexandre de la Serna, fils d'Ambris et Aellfall, cependant d'après nos sources un deuxième enfant, une petite fille répondant au nom d'Aya serait déclarée perdue, nous ne l'avons point trouvé aux abords des corps. Elle est fille adoptive d'Ambris, mais fille légitime d'Aellfall, d'après les notes.

Ainsi je suis obligé de vous poser cette question : Que comptez vous faire du petit Alexandre de la Serna ?

Qu'Aristote vous protège,
Frère Jacques.

Rick avait lu la lettre sans la montrer à sa sœur et décida de lui faire un résumé tout en lisant.

Bon alors, si j’ai bien compris, les corps sont dans le monastère du Frère Jacques, à côté de Montbrisson. Ils ont deux adultes décédés qui sont selon le blason, Ambris et Aellfall. Tu avais bien fait de faire la demande pour le blason, ch’tite sœur.

Et en plein milieu de sa lecture, le jeune homme se mit en colère.

Mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête à notre affreux cousin ? Non mais il n’allait pas bien ou quoi ?

Tout en parlant, Rick secouait la lettre devant les yeux de sa sœur.

Ah non, mais ça il en est hors de question... Il manquerait plus que cela d’ailleurs...
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:09

Korydwen

Lundi au petit matin, au bord du lac, non loin du 9 chemin du bord du lac.

L'atmosphère semblait pesante, elle aurait bien filé un coup de pied dans la bouteille afin qu'elle disparaisse, elle voyait déjà venir les remontrances, oui Kory avait un léger pêché, quand elle allait mal, elle sortait toujours accompagnée d'une bonne bouteille, mais pour une fois, la bouteille était restée pleine, il faut dire que les dernières fois, entre son fils Matthis qui aurait pu se tuer et elle-même tomber d'un rempart, il fallait éviter de compliquer la situation plus qu'elle ne l'était, surtout qu'elle avait fait une promesse à Althiof... Sauf que promesse ou pas, il n'était pas là et il fallait dire qu'elle était vraiment mal, elle n'osait imaginer si le corps en question avait été celui de son époux. Elle se concentra à nouveau sur les paroles de son frère.

Et puis, tu sais, il est venu me voir, un matin, alors que j’étais dans les vestiaires et il m’a annoncé son projet, lui demandant de l’aide. Il avait tellement l’air d’y tenir, que cela aurait été dommage que je ne l’aide pas. Je l’ai donc appuyé dans sa démarche et désormais il est heureux.

Autant pour Ambris elle comprenait, là, elle n'avait pas l'air de bien saisir, seulement, fallait pas réfléchir plus de quelques secondes pour comprendre que derrière cette description, il ne pouvait se cacher qu'une personne et quelle personne. Qui pouvait avoir un projet aussi loufoque que... Matthis.

Maaaaaaaaaaaaatthiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! Y a que lui pour avoir une idée pareil ! Et il n'y a que lui qui a les clés du vestiaires ! C'est fort simple, Eléa déteste tout ce qui n'est pas une robe dont la soule ! Quand à Timothée et bien Timothée est l'un des plus sages de la tribu alors jamais il n'aurait pu faire une chose pareille !

Bien naïve la mère de famille, son fils Timothée était très doué au niveau des mensonges, mais cela personne ne l'avait encore découvert, autant dire que sinon, Korydwen aurait légèrement hurlé à en faire trembler la terre et sortir d'un doux sommeil un des volcans endormis de l'Auvergne.

Biiiiiiiiien ! Doooooonc mon cheeeeeeeer fils a monté un projeeeeeeet ! FOR-MI-DA-BLE j'ai envie de dire ! Voilà qu'il s'intéresse à la vie du duché ! Cela ne peut lui faire que le plus grand bien ! Et surtout ! Surtout lui faire comprendre que d'être né noble est d'une facilité considérable, tandis que devenir noble ! Bien plus difficile, noble ou pas, il faut travailler !

Elle regarda son frère un grand sourire aux lèvres, le cas Matthis serait à régler plus tard, bien que pour le coup, elle ait envie de ne rien lui dire, son fils grandissait et il ne fallait pas réellement le compter dans ses initiatives. Soudain, Rick semblait avoir compris de quoi il en retournait vu qu'elle sentit la main de son frère sur son épaule, elle le prit par la taille, de peur qu'il ne s'effondre et ne se fasse mal.

Kory... Qu’est-ce.... Qu’est-ce que tu viens de me dire ? Ambris et Aellfall sont morts ?

Oui... Hélas, il n'y a aucune plaisanterie de mauvais goût derrière et aucun "poisson de mai".


Puis, il lui avouait avoir eu lui aussi la visite d'un moine, surprenant. D'ailleurs, il avait un bout de papier dans la main, sans doute une missive...

Oui, en effet, mais j’ai pas pris la peine de la lire...

Tu aurais du... Cela aurait pu être important et beaucoup plus urgent que mon appel... Un moine qui écrit à un diacre est loin d'être un acte anodin... Cependant... Tu n'as pas eu tord non plus, quelque chose me dit que tu redoutes le moment d'ouvrir cette lettre. Et puis... Crois-tu que d'autres ont reçu cette missive ?


Korydwen était alors pensive, Alethea et Carmen avait-elle reçu la missive ? D'ailleurs, il semblait avoir compris son manque cruel de retenu, elle lui avait foncé dessus tel... Tel un sanglier...

Je suis moi aussi sous le choc de cette nouvelle, tout comme Tia. Mais il est vrai que pour le moment, nous avons eu un peu peur car Esteban a attrapé un mauvais rhume la semaine dernière et du coup, ma jolie Pelouse passe son temps entre le couvent et les auberges pour bien le soigner et éviter qu’il contamine ses frère et sœurs.

Tu sais... Ces choses là, ça arrive forcément un jour... On est pas des Dieux, nous sommes humains, alors, l'on ne peut résister à tout... C'est tragique, mais c'est une épreuve du Très-Haut, je crois qu'il a vu en le peuple du duché, un manque de solidarité entre les personnes... Je pense peut-être à tord que cette épreuve à sans doute pour but de ressouder une population, mais y arriverons-nous ? Arriverons-nous à faire fi des guerres politiques ? J'en doute...

Oui prenez soin d'Esteban, c'est plus important que le duché, mais ça vous le savez de toute façon.


Il lui détailla ensuite les équipes de soule, c'était impressionnant et plutôt gratifiant que son travail soit aussi payant.

Les Sangliers de Murat sont à nouveau reformés sous le regard bienveillant de Durn et de Clothilde. Et j’ai bon espoir de voir renaître les Démoniaques de Polignac. Les Mordus à Clermont étaient presque au complet, le jour de mon départ. Mais il y avait du monde pour recruter là-bas. D’ailleurs, je pense que je vais avoir bientôt besoin des services de mon neveu pour l’organisation du tournoi, enfin si tu es d’accord...

C'est des bonnes nouvelles tout cela, quand à mon fils, je pense qu'il est assez grand pour choisir ce qu'il veut faire, après tout, il a déjà commencé...

Korydwen ne s'attendait pas du tout à la réflexion suivante de son frère, mais cela ne lui fit ni chaud ni froid au final, le temps était passé, de l'eau avait coulé sous les ponts.

Je suis heureux d’apprendre que le kilt est enfin passé de mode. Mais tu sais quoi, j’ai eu peur à un moment que l’autre soit revenu et veuille redevenir capitaine de l’équipe. Franchement, je me voyais mal collaborer avec lui.

Tu sais... Après tout, grand bien lui fasse !

Rien dire de plus, que dire de toute façon, laisser une blessure du passé fermée, et qu'Aristote ne la fasse jamais s'ouvrir à nouveau...

Voilà qu'il continuait sur quelque chose, ou plutôt qu'il avouait pour la missive, c'était intéressant.

Euh... En fait, le moine avait un courrier pour moi, mais je l’ai pas ouvert. J’étais un peu ailleurs quand j’ai eu ton coursier. D’ailleurs, je savais pas que tu avais embauché un autre personnel. C’est quoi sa fonction ?

C'est ce que tu tiens dans ta main et que j'ai pris pour une missive déjà tout à l'heure ? Et puis ce n'est pas mon coursier, c'est un coursier. Pis sa fonction tu viens de le dire COUR-SIER ! Et c'est pas mon personnel... C'est le personnel des postes Arvernes.

Elle avait craché l'morceau et Rick semblait pas franchement content de cette nouvelle. Mais il camoufla ça super bien et enchaîna sur Bayonne et son jambon et cette tirade que l'on pouvait entendre à tous les coin de rue, jambon de Bayonne, bâillonne moi ! Cela faisait plutôt très cliché au niveau de la promotion de cette viande pour les nantis...

Sais-tu pourquoi Bayonne ? Etait-il à la recherche d’un passé commun ? C’est là que notre mère a grandit, tu te rappelles ?

Euuuuuuuuuuuuuh ! Parce que c'est... Hum beau ? Plaisant ? Ensoleillé ? Ca un passé commun j'en sais fichtrement rien. Oui j'me rappelle !

Elle lui aurait bien proposé de lire dans les entrailles d'un poulet mort, mais cette coutume se faisait plutôt dans un village d'irrésistibles... Elle porta son attention sur la missive, voilà qu'il lui disait qu'Aristote avait besoin d'Ambris, de combien de personne aurait-il encore besoin cet Aristote de malheur ? Elle n'en savait rien, mais si elle le rencontrait, elle lui dirait sa façon de penser pour le coup.

Bon alors, si j’ai bien compris, les corps sont dans le monastère du Frère Jacques, à côté de Montbrisson. Ils ont deux adultes décédés qui sont selon le blason, Ambris et Aellfall. Tu avais bien fait de faire la demande pour le blason, ch’tite sœur.

Euh ouais... Super... On a localisé les corps... Y a plus qu'à creuser un trou et avertir la population...

Mais voilà que la missive commençait à bouger très vite devant ses yeux alors que Rick s'énervait de plus belle, hurlant et pestant à souhait. Il allait finir par lui donner le mal de lac.

Mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête à notre affreux cousin ? Non mais il n’allait pas bien ou quoi ?
Ah non, mais ça il en est hors de question... Il manquerait plus que cela d’ailleurs...


Korydwen lui arracha la missive des mains et la parcouru rapidement. Le fond du problème fut dévoiler, que faire, il fallait avant tout que Rick reprenne ses esprits, diplomatie ? Elle avait besoin de ça, elle leva les yeux au ciel, quelle idée, il avait eu.

Notre cousin n'est pas affreux pour commencer. Après je sais ce que ce prénom représente pour toi, du moins sa version espagnole, ne juge pas la version française trop rapidement.

Elle savait que leur père Alejandro avait fait souffrir Rick plus jeune que les séquelles étaient encore bien trop présentes, cependant, il était question d'un enfant, d'un bébé. Comment pouvait-il être si monstrueux.

Ecoute Rick, je sais que tu as souffert, beaucoup trop souffert et que cela réveille des souvenirs affreux et douloureux. Notre cousin et son épouse n'ont pas été très diplomate pour le coup. Mais à vrai dire, je ne sais plus si un jour le mal que notre père t'a fait a été dévoilé à Ambris... Bref...

Reprends ton souffle et réfléchis un petit moment, qu'il soit hors de question pour toi ne veut pas dire pour moi. Si tu refuses de faire quelque chose, alors j'irai contre ta volonté, parce que je ne le supporte pas. Mon coeur de mère ne le supporterait pas...

Il s'agit d'un enfant... Un bébé à peine plus jeune que ton dernier né Esteban... Ecoute Rick, je conçois que tu ne puisses élever cet enfant, cependant je te demande juste une chose. Laisse moi le faire, laisse moi sortir cet enfant de cet enfer qu'il n'a pas demandé ! Crois-tu qu'il ait choisi son prénom ? En quoi devrait-il assumer les choix de ses parents ?

Elle avait un dernier argument, elle n'osait pas le sortir, mais c'était inévitable, il fallait que Rick lui accorde cela, en tant que chef de famille, si lui ne répondait pas aux moines, alors personne ne pourrait récupérer le petit Alexandre...

Rick... Imagine, l'espace d'un instant... Qu'une tragédie t'arrive et que tu te retrouves sur le Soleil avec Tia, Georges, Aliénor et Patience et que seul Esteban reste sur Terre.... Et qu'il soit recueilli par des moines, seulement... Un membre de ta propre famille refuse de l'accueillir chez lui, prétextant que ce prénom lui rappelle de mauvais, très mauvais souvenirs... Accepterais-tu depuis ton Soleil de voir ton fils malheureux ? De voir ton fils orphelin, abandonné par sa famille ?

Kory avait tapé fort, mais c'était un moyen de faire comprendre, les gens avant de critiquer ou refuser devraient plus souvent penser à mettre les chaussures des autres histoire de.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:10

Rick

Biiiiiiiiien ! Doooooonc mon cheeeeeeeer fils a monté un projeeeeeeet ! FOR-MI-DA-BLE j'ai envie de dire ! Voilà qu'il s'intéresse à la vie du duché ! Cela ne peut lui faire que le plus grand bien ! Et surtout ! Surtout lui faire comprendre que d'être né noble est d'une facilité considérable, tandis que devenir noble ! Bien plus difficile, noble ou pas, il faut travailler !

En y réfléchissant, le jeune homme s’était bien monté le bourrichon pour rien. Kory semblait heureuse de savoir son fils, à l’origine de leur projet commun. C’était donc plus facile que prévu. La discussion avait continué sur l’état de santé d’Esteban.

Tu sais... Ces choses là, ça arrive forcément un jour... On est pas des Dieux, nous sommes humains, alors, l'on ne peut résister à tout... C'est tragique, mais c'est une épreuve du Très-Haut, je crois qu'il a vu en le peuple du duché, un manque de solidarité entre les personnes... Je pense peut-être à tord que cette épreuve à sans doute pour but de ressouder une population, mais y arriverons-nous ? Arriverons-nous à faire fi des guerres politiques ? J'en doute...

Oui prenez soin d'Esteban, c'est plus important que le duché, mais ça vous le savez de toute façon.

Rick avait acquiescé. Il était loin le temps où le jeune fiancé de Tia avait laissé passer leurs fiançailles pour leurs différentes fonctions. Ils avaient donné, oubliant de passer des moments ensemble mais heureusement que leur amour avait été plus fort que tout. Aujourd’hui, leur mariage était à l’origine de quatre magnifiques enfants. Et lorsque le jeune homme s’était mis en colère contre son cousin, Kory s’était emparé de la missive.

Notre cousin n'est pas affreux pour commencer. Après je sais ce que ce prénom représente pour toi, du moins sa version espagnole, ne juge pas la version française trop rapidement

Le jeune homme bougonna dans sa moustache. C’était facile à dire, mais c’était pas juste le prénom qui le gênait, c’était cette sensation qu’avait le jeune homme que l’esprit de son père avait intégrer le corps de cet enfant. En plus, qu’avait dit Kory ? Que l’enfant était né à Bayonne ? C’était un poil trop proche de l’endroit où était mort leur père... Et vu la mort violente, il ne devait pas avoir eu le droit d’atteindre le Soleil, donc son esprit avait pu intégrer le corps d’un enfant de sexe masculin né de la Serna.

Ecoute Rick, je sais que tu as souffert, beaucoup trop souffert et que cela réveille des souvenirs affreux et douloureux. Notre cousin et son épouse n'ont pas été très diplomate pour le coup. Mais à vrai dire, je ne sais plus si un jour le mal que notre père t'a fait a été dévoilé à Ambris... Bref...

Quand bien même, on ne leur aurait pas dit, ils auraient pu demander. Il me viendrait pas à l’idée d’appeler un de mes enfants comme un des frères ou sœurs de notre paternel car on a vu le mal qu’ils ont su faire à leurs enfants. Cette branche était pourrie et il fallait la couper et non pas lui mettre un tuteur pour qu’elle reparte de plus belle.

Rick voulait faire comprendre à sa sœur, ce qu’il ressentait. C’était psychologique, il le savait mais il ne pouvait pas aller contre sa conviction, contre sa certitude qu’il avait que l’esprit de leur père était dans le corps de cet enfant.

Reprends ton souffle et réfléchis un petit moment, qu'il soit hors de question pour toi ne veut pas dire pour moi. Si tu refuses de faire quelque chose, alors j'irai contre ta volonté, parce que je ne le supporte pas. Mon coeur de mère ne le supporterait pas...

Le jeune homme fronça les sourcils. Il n’était pas sûr d’avoir compris ce que sa sœur venait de dire.

Comment ça tu iras contre ma volonté ? As-tu bien lu la lettre ? Elle est adressée au chef de famille et or jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui suis le destinataire de cette lettre... Ton coeur de mère ne le supporterait pas, mais après tout, tu ne le connais pas ce gosse. Tu ne peux pas élever tous les malheureux enfants que le Très-Haut a choisi de faire orphelin. Ton coeur de mère ne serait pas assez grand pour cela de toute manière.

Rick lui sourit d’une manière ironique. Il avait marqué un point c’était sûr. Il attendait avec impatience la réaction de sa sœur, face à cet argument.

Il s'agit d'un enfant... Un bébé à peine plus jeune que ton dernier né Esteban... Ecoute Rick, je conçois que tu ne puisses élever cet enfant, cependant je te demande juste une chose. Laisse moi le faire, laisse moi sortir cet enfant de cet enfer qu'il n'a pas demandé ! Crois-tu qu'il ait choisi son prénom ? En quoi devrait-il assumer les choix de ses parents ?

Rick haussa les épaules. Certes, il était à peine plus grand qu’Esteban, mais il n’y pouvait rien après tout.

Et comment crois-tu qu’Al va réagir ? Et je ne parle même pas de tes enfants ? Tu crois que Timothée serait content de voir arriver un nouveau garçon dans le coeur de sa mère ?

Le jeune homme avait remarqué que son neveu était légèrement jaloux sur les bords. Kory ne pouvait pas mettre de côté ses propres enfants, même pour un garçon issu du même arbre qu’eux.

C’est vrai qu’il n’a pas choisi son prénom et qu’il commence mal dans sa vie. Mais pourquoi serais-je à moi de faire cet effort là et d’assumer cet enfant ? Tia a été fragilisée par la naissance d’Esteban. Nos enfants sont trop rapprochés les uns des autres et mes trois mandats de bourgmestre ne l’ont pas aidés à élever nos enfants. Je me dois maintenant de la seconder. Et je me vois mal lui imposer un autre enfant à élever.

Rick se souvenait de la réaction de son épouse lorsqu’elle avait appris qu’elle allait mettre au monde un enfant dont elle n’avait pas senti la présence. Alors lui proposer d’accueillir Alexandre n’était pas envisageable. Le jeune père de famille aidait son épouse et acceptait de prendre avec lui le plus souvent possible ses enfants, tout en laissant à Tia le soin de rester avec les autres. Il essayait aussi de passer le maximum, tous les six ensemble et ce voyage avec l’organisation du tournoi était une aubaine pour eux.

Rick... Imagine, l'espace d'un instant... Qu'une tragédie t'arrive et que tu te retrouves sur le Soleil avec Tia, Georges, Aliénor et Patience et que seul Esteban reste sur Terre.... Et qu'il soit recueilli par des moines, seulement... Un membre de ta propre famille refuse de l'accueillir chez lui, prétextant que ce prénom lui rappelle de mauvais, très mauvais souvenirs... Accepterais-tu depuis ton Soleil de voir ton fils malheureux ? De voir ton fils orphelin, abandonné par sa famille ?

Le regard de Rick s’assombrit lorsqu’il regarda sa sœur. Kory avait joué son dernier joker et quelle carte. Il bougonna encore plus.

Tu n’as pas le droit Kory... Non... Non... Non... Et non.... Esteban n’est pas comme lui... Esteban n’est pas.... Alexandre...

Cet argument était vraiment bête et la volonté de Rick était en train de flancher. L’atout de sa sœur était vraiment maître dans le jeu. Il ne voulait pas s’imaginer seul Esteban, seul survivant d’un drame qui tuerait tous les autres membres de sa famille. Aussi tourna-t-il le dos à sa sœur et se dirigea vers le lac, tapant d’énervement dans les galets de la plage. Pourquoi avait-elle mis en avant cet argument ? Etait-ce une nouvelle épreuve d’Aristote ? Que voulait le Très-Haut de la part de son serviteur ? Il fallait donner une réponse à sa sœur, il le savait. Aussi se tourna-t-il vers elle et lui dit

Bon ok, Kory... Je vais trancher et m’occuper d’Alexandre. Il grandira avec les moines et je veillerais à ce qu’il ne manque de rien. J’irais lui rendre visite aussi souvent que possible. Il aura ainsi une bonne éducation religieuse et dans quelques années, je lui trouverais une charge de curé. Ca te convient ?
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:13

Korydwen

Lundi au petit matin, au bord du lac, non loin du 9 chemin du bord du lac.

Korydwen regardait ce monstre, ce frère, qu'elle ne comprenait pas, qu'elle ne comprenait plus. Comment pouvait-il autant refuser d'élever un enfant, qui plus est fils de son cousin, Korydwen avait souvent imaginé le pire, la guerre de Bretagne, il ne l'avait vécu, elle aurait préféré mille fois que ses enfants trouvent refuge chez de la famille, plutôt que dans un couvent, mis à part à penser à sa petite vie tranquille, le malheur d'un enfant ne lui faisait rien... Où était passé son cœur de diacre ?

Quand bien même, on ne leur aurait pas dit, ils auraient pu demander. Il me viendrait pas à l’idée d’appeler un de mes enfants comme un des frères ou sœurs de notre paternel car on a vu le mal qu’ils ont su faire à leurs enfants. Cette branche était pourrie et il fallait la couper et non pas lui mettre un tuteur pour qu’elle reparte de plus belle.


Korydwen regarda son frère, le fixant, elle n'avait qu'une envie que tout ceci cesse...

Tu crois... Pfffff vas y laisser tomber ! Je crois que t'es complètement fermé à toute discussion concernant cet enfant !

D'ailleurs, il continuait, un homme restait un homme, aussi brut que bête et méchant parfois, où était le diacre ? Où était l'homme d'Église ?

Comment ça tu iras contre ma volonté ? As-tu bien lu la lettre ? Elle est adressée au chef de famille et or jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui suis le destinataire de cette lettre... Ton cœur de mère ne le supporterait pas, mais après tout, tu ne le connais pas ce gosse. Tu ne peux pas élever tous les malheureux enfants que le Très-Haut a choisi de faire orphelin. Ton cœur de mère ne serait pas assez grand pour cela de toute manière.

J'irai contre ta volonté ! Chef de famille ! Dois-je te rappeler que tu n'es plus mon chef de famille et que mon chef de famille actuelle n'est autre que mon époux à qui je dois obéissance et d'autres trucs encore... Alors de ce point de vue là... Quand à ce que la lettre te soit adressée ou pas, je m'en contrefiche...

Riiiiiiiiick FERME LA !!

C'était la parole de trop, elle n'en pouvait plus, elle se recula de quelques pas pour aller s'asseoir sur une souche d'arbre, la main sur le front, elle faisait le bilan. Il fallait qu'elle trouve un moyen d'arrêter cet enfer, qu'il comprenne un peu qu'il cesse d'être si monstrueux. Elle reprit calmement en se tenant le menton.

Sérieusement... Je crois que tu ne peux pas parler de mon cœur de mère...
Alors arrête ! Arrêtes ! Je te parle du fils de mon filleul ! Je te parle du fils de notre cousin ! Je ne te parle pas du premier souillon traînant dans la rue ! Est-ce là, la solidarité que tu pensais retrouver en recollant les morceaux de ta famille ? Tu cherches quoi ? A comparer ton petit cousin avec le premier pouilleux qui passerait dans la rue ! N'oublie jamais que je suis têtue et lorsque j'ai une idée en tête, je l'ai jusqu'à ce qu'elle aboutisse ! Alors ce gosse que je ne connais peut-être pas, est et restera un membre entier de la famille ! Rejète le et tu pourras me déshériter avec ! Voilà et grand bien te fasse !


Mais il continuait d'en rajouter des couches et des couches. Korydwen se demandait quelle mouche l'avait piqué et comment, il pouvait être ainsi, un chef de famille qui refusait d'aider les autres, n'était selon elle, pas un bon chef de famille, les arguments continuaient, et cela commençait à bien faire.

Et comment crois-tu qu’Al va réagir ? Et je ne parle même pas de tes enfants ? Tu crois que Timothée serait content de voir arriver un nouveau garçon dans le cœur de sa mère ?

Comment Al va réagir ? Pour lui la famille a un sens ! Lui qui croit dur comme fer que sa sœur est encore en vie ! Lui qui souffre de savoir son autre sœur absente ! Lui me comprendrait ! Lui comprendrait que je ne veuille abandonner cet enfant... Il est comme moi... Il est moi, je suis lui ! Un pour toujours et à jamais ! Il ne souhaite pas d'autre enfant ! Il me l'a dit ! Mais si je lui explique la situation alors... Alors il acceptera ! Mes enfants ? Et si je m'étais retrouvée enceinte ! Tiens d'ailleurs je l'étais pendant mon mandat de prévôt, mais j'ai perdu l'gamin ! Si je ne l'avais pas perdu à l'heure qu'il est je serai enceinte et qu'ils le veuillent ou non, ils auraient eu un frère ou une sœur ! Oui j'ai fait une fausse couche et alors ? T'as pas b'soin d'être triste ! Ne parle pas de choses que tu ne maîtrises pas ! Timothée est ce qu'il est ! Mais il est loin d'être idiot ! Et bien au contraire ! Si tu l'avais entendu l'autre jour dans la taverne avec Aurore, il négociait la petite sœur ! Là pas d'chance c'est un garçon, mais il s'y fera !

Korydwen se frottait les yeux, elle avait du mal à le comprendre, elle avait beau se dire qu'il avait souffert que la vie n'avait pas été rose pour lui et là il s'enfonçait à faire souffrir un garçonnet à son tour, elle se garda de le dire, mais là, il ne faisait pas forcément mieux que le père, elle souffla un bon moment, essayant de rester le plus calme possible. Elle pensait à ses cousins, à quoi pensaient-ils ? La situation devait les déchirer quand à l'avenir de leurs enfants, déjà la tête de Kory tournait vers un plan pour récupérer l'enfant... Et ça, Rick n'était en aucun cas maître des actions de sa sœur...

C’est vrai qu’il n’a pas choisi son prénom et qu’il commence mal dans sa vie. Mais pourquoi serais-je à moi de faire cet effort là et d’assumer cet enfant ? Tia a été fragilisée par la naissance d’Esteban. Nos enfants sont trop rapprochés les uns des autres et mes trois mandats de bourgmestre ne l’ont pas aidés à élever nos enfants. Je me dois maintenant de la seconder. Et je me vois mal lui imposer un autre enfant à élever.

Je t'ai proposé de le recueillir ! Je sais très bien que Tia est malade que vos enfants son jeunes ! Carmen est trop jeune pour avoir un enfant à charge et Alethea ses fonctions au sein de son ordre, je ne veux pas qu'Alexandre soit un fardeau pour vous, mais en aucun cas je n'ai envie de voir le fils de mon filleul dans un monastère ! Je n'ai pas pu accompagner Ambris aussi longtemps que je l'aurai souhaité, je pense qu'en tant que sa marraine, j'ai le devoir de veiller sur son fils ! Est-ce que je t'ai obligé à l'accueillir chez toi ?

Elle soupira fortement, il était si désespérant, si lourdingue, si pénible, elle se demandait si elle réussirait vraiment à le faire changer d'avis... Il était si... Si... Elle n'avait de mot pour le décrire, elle pensait à cet enfant, à cette peine immense qu'était la perte des parents, cette absence de tendresse que les moines ne lui donnerait pas...

Tu n’as pas le droit Kory... Non... Non... Non... Et non.... Esteban n’est pas comme lui... Esteban n’est pas.... Alexandre...

Elle se releva et s'approche de lui, l'index de la main droite levé, elle le fixait.

Comment oses-tu juger un enfant sans le connaître ! Mais où est le diacre ? Où est-il ? Où est cette personne qui devrait ouvrir sa porte à son prochain au lieu de la lui claquer dans la gueule ? Où est-il ? Tu te caches derrière tes sermons et au final tu n'en tiens toi-même pas rigueur ! Tu ne vaux pas mieux que les autres !

Elle se recula et tourna la tête alors qu'il se tournait, elle se recula et jeta un caillou dans le lac en soupirant très fortement.

Bon ok, Kory... Je vais trancher et m’occuper d’Alexandre. Il grandira avec les moines et je veillerais à ce qu’il ne manque de rien. J’irais lui rendre visite aussi souvent que possible. Il aura ainsi une bonne éducation religieuse et dans quelques années, je lui trouverais une charge de curé. Ca te convient ?

Elle s'approcha de lui et lui répondit sans aucun appel possible.

Tu as fait ton choix... Il ne grandira pas avec les moines ! J'irai le chercher ! Vas y déshérite moi ! Je n'en ai cure ! Reste dans ton coin ! Reste avec tes principes de diacre que tu appliques que lorsque cela t'arrange ! Vas y contourne le mur au lieu de l'escalader et d'affronter en face la tête haute ! Laisse cet enfant souffrir dans un monastère sans aucun amour avec pour seul compagnon la tristesse de la mort de ses parents !

Elle se recula et lui tourna le dos, elle n'avait plus rien à lui dire aujourd'hui, elle était si mal, elle se rattrapa sur le tronc d'un arbre sa main s'y accrochant, l'autre sur son cœur qui battait si vite. Elle ne comprenait pas ce qui clochait, ce désir de famille unie volait en éclat en quelques secondes, pourquoi était-il comme cela ? Elle avait beau l'aidé à se débarrasser de ses démons du passé c'était impossible, elle finit par s'effondrer dans l'herbe, rapprochant ses genoux de sa poitrine, les enlaçant avec ses bras, tout en pleurant à chaudes larmes. Dès qu'Althiof reviendrait, elle lui expliquerait, lui comprendrait son choix et l'accepterait, quand à ses enfants, ils étaient loin d'être idiots, ils étaient grands maintenant, même si cela serait difficile au début, cela ne pouvait être insurmontable, il s'agissait de leur cousin, du fils d'Ambris... Elle finit cependant par se relever et regardait en direction de son frère. Elle lui lança un.

Tu peux encore changer d'avis ! Cependant quand Alexandre sera grand ! Si tu restes sur ta position, je te laisserai lui expliquer ton choix ! Je te laisserai lui dire pourquoi tu as refusé que je m'occupe de lui, alors que son père était mon cousin et mon filleul ! Je décline absolument toutes responsabilités ! Tu as fait ton choix en chef de famille! Alors je te souhaite bien du plaisir d'ici une quinzaine d'année ! Et n'oublie pas de lui expliquer également que tu es diacre ! Tu as quelque chose à rajouter ? Sinon ! Je vais rentrer chez moi ! Vu que je n'ai rien d'autre à faire ! Ah oui d'ailleurs ! Tu comptes le convier à l'enterrement de ses propres parents ? Juste comme ça... A tout hasard !

Korydwen le fixait de loin, elle n'avait pas dormi, elle se demandait ce que serait sa réaction maintenant, devait-elle encore chercher un argument ou bien était-ce fini ? Ou était passé Rick, où était-il, qu'il revienne vite l'homme au grand cœur...
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:16

Rick

J'irai contre ta volonté ! Chef de famille ! Dois-je te rappeler que tu n'es plus mon chef de famille et que mon chef de famille actuelle n'est autre que mon époux à qui je dois obéissance et d'autres trucs encore... Alors de ce point de vue là... Quand à ce que la lettre te soit adressée ou pas, je m'en contrefiche...

Riiiiiiiiick FERME LA !!


Rick fronça encore plus les sourcils et regarda sa sœur. Elle allait vraiment trop loin maintenant. Depuis quand se permettait-elle de lui donner des ordres.

Oserais-je te rappeler que même si tu es sous la coupe de ton époux, toute noble que tu es, tu ne pourras pas aller contre ma décision. Et si je demande à ces franciscains de garder cet enfant dans le couvent, pour lui inculquer une éducation religieuse, tu n’y pourrais rien.

Les phrases avaient fusées de part en part jusqu’au clash. La jeune femme lui tournait le dos, s’effondrer sur l’herbe et pleurer à chaudes larmes. Qu’est ce qui toucha le plus Rick ? Le fait d’apprendre que sa sœur venait de perdre un enfant, alors qu’elle était prévôt ? Le fait qu’elle pleure devant lui ? Ou alors pire encore le fait qu’elle lui ait lancé en pleine tête ses quatre vérités ? Il ne savait pas, il était prêt peut-être à baisser les armes lorsqu’elle rajouta en se tournant vers lui

Tu peux encore changer d'avis ! Cependant quand Alexandre sera grand ! Si tu restes sur ta position, je te laisserai lui expliquer ton choix ! Je te laisserai lui dire pourquoi tu as refusé que je m'occupe de lui, alors que son père était mon cousin et mon filleul ! Je décline absolument toutes responsabilités ! Tu as fait ton choix en chef de famille! Alors je te souhaite bien du plaisir d'ici une quinzaine d'année ! Et n'oublie pas de lui expliquer également que tu es diacre ! Tu as quelque chose à rajouter ? Sinon ! Je vais rentrer chez moi ! Vu que je n'ai rien d'autre à faire ! Ah oui d'ailleurs ! Tu comptes le convier à l'enterrement de ses propres parents ? Juste comme ça... A tout hasard !

Rick se braqua à nouveau. Elle ne voulait pas comprendre et rester bornée à l’accuser de tous les maux concernant cet enfant. Son côté de la Serna ressurgit alors dévorant sur le passage le côté Harispe qui le caractérisait le plus souvent.

Je vois que tu as le même caractère que le paternel ! Pour toi, tout est blanc ou tout est noir ! Il n’y a pas de juste milieu ! Tu crois que c’est facile pour moi de prendre une décision comme celle-ci et de voir grandir cet enfant qui est peut-être possédé ? Tu crois que c’est facile de combattre mes démons ? Je ne me cache pas derrière mes sermons que j’applique selon mon bon vouloir ! Et franchement, tu crois qu’un enfant d’un an à sa place lors d’un enterrement ?

Rick avait les poings serrés par la colère, colère d’être incompris par la deuxième personne qui comptait le plus pour lui.

Non, je n’ai rien à rajouter et en effet, je reste campé sur mes positions. Cet enfant doit recevoir une éducation religieuse, un point c’est tout ! Je serais à l’auberge si tu veux venir t’excuser !

Et sans un mot supplémentaire, le jeune homme partit en colère en direction de l’auberge. Tia avait laissé un mot sur la petite table pour dire qu’elle était partie se promener avec les enfants. Sûr qu’elle irait montrer à Georges, les endroits où ils s’étaient connus et la maison dans laquelle le petit garçon était né. En visitant le village, le jeune homme avait vu que les deux cabanes étaient désormais habitées. Il était donc seul dans la chambre, ce qui l’arrangeait assez pour pouvoir faire le point sur les mots qu’il avait échangé avec sa sœur. La digue du calme légendaire de Rick avait fini par rompre, laissant apparaître le côté obscur de la force de la Serna. Il avait tellement souffert de ce côté-là, pendant sa jeunesse qu’au final, il avait tenté, plutôt habilement, de cacher ce trait de caractère pour laisser uniquement le côté fleur bleue des Harispe prendre le dessus. Mais là, Kory avait été loin dans ses propos. Il rageait tout seul dans cette pièce exigüe, tentant de se rappeler ce qu’elle avait dit.

Arrêtes ! Je te parle du fils de notre cousin ! Je ne te parle pas du premier souillon traînant dans la rue ! Tu cherches quoi ? A comparer ton petit cousin avec le premier pouilleux qui passerait dans la rue ! Rejette le et tu pourras me déshériter avec ! Voilà et grand bien te fasse !

Assis sur le lit, Rick revoyait très bien la colère de sa sœur ! D’abord c’était même pas vrai qu’il comparait l’enfant avec un pouilleux ! Et puis, pourquoi avait-elle parlé d’héritage... Tout le monde savait qu’il restait rien de la puissance des De la Serna... Sa sœur avait juste cherché des excuses inutiles, au final...

Pour lui la famille a un sens ! Lui me comprendrait !

Là, le jeune homme avait été touché au plus profond de son être ! Lui qui donnerait tout pour sa famille... Lui qui avait été privé de ce droit le plus élémentaire, plus jeune, jusqu’à récemment... C’était trop facile de dire que la famille ne comptait pas pour lui... Il était très malheureux que les jumeaux terribles se soient éloignés, mais il faisait avec, bon gré, mal gré comme on dit après tout... Il avait été tellement heureux d’apprendre tous ses cousins et cousines qui étaient revenus... Il était heureux de pouvoir compter sur Carmen et même Alethea... Et Ambris dans tout cela ? Ils n’avaient pas eu le temps assez de discuter. Après la découverte de leur lien, le couple était parti loin du B.A. C’est peut-être pour cela que le jeune homme ne se sentait pas forcément proche de cet orphelin. Et la mort de son cousin l’avait blessé mais c’était plus peut-être cette impossibilité de pouvoir tisser des liens familiaux et de connaître vraiment ce cousin... C’était vraiment injuste de dire que la famille n’avait pas de sens... Et puis...

Et puis, il y avait eu pire, en y réfléchissant bien... Qu’avait-elle ajouté dans sa colère, dans son désespoir ?


Comment oses-tu juger un enfant sans le connaître ! Mais où est le diacre ? Où est-il ? Où est cette personne qui devrait ouvrir sa porte à son prochain au lieu de la lui claquer dans la gueule ? Où est-il ? Tu te caches derrière tes sermons et au final tu n'en tiens toi-même pas rigueur ! Tu ne vaux pas mieux que les autres !

Rick se frotta à nouveau le visage. Et si au final elle avait raison ? Si au final, il ne faisait plus son travail de diacre correctement ? N’était-ce pas là une nouvelle épreuve du Très-Haut ? N’en avait-il pas marre au final de toujours les soumettre à des épreuves pour tester leur foi ? Cette fois-ci, ce n’était pas le couple qui était visé, mais uniquement lui... Et si c’était un signe de là-haut, d’avoir amené Ambris et sa famille au soleil, laissant uniquement le petit Alexandre, juste pour que Rick cesse d’être hanté par son père ? D’un bond, il se leva, mû par la colère et pointant le doigt vers le ciel (ou plutôt le plafond de la chambre), il cria

Non... Non... Et non... Tu n’as pas le droit de m’imposer cela... Je veux bien prendre un enfant qui n’est pas de moi, sous mon aile, mais pas lui... Je ne veux pas le croiser tous les jours...

Rick n’arrivait pas à se sortir de la tête, cette idée qu’Alexandre était la réincarnation d’Alejandro... Il n’arrivait pas à se dire que cet enfant, il pourrait le voir tous les jours, quand il croiserait sa sœur. Et pourtant... Pourtant il savait qu’il faisait quelque chose de mal... Il savait qu’il allait au-delà de ses convictions religieuses. S’il avait été à la Ste Boulasse et qu’un villageois de Cournon était venu pour se confesser, n’aurait-il pas réagit comme sa sœur, au final ? Certes, il aurait usé de plus de diplomatie. Mais à la fin, n’aurait-il pas fait comprendre à ce villageois que le bien d’un enfant était plus important que tout le reste ? Le jeune homme commença à arpenter la pièce en se demandant ce qu’il devait faire. Il était totalement perdu dans ce qu’il devait choisir.

Tu as fait ton choix... Il ne grandira pas avec les moines ! J'irai le chercher ! Vas y déshérite moi ! Je n'en ai cure ! Reste dans ton coin ! Reste avec tes principes de diacre que tu appliques que lorsque cela t'arrange ! Vas y contourne le mur au lieu de l'escalader et d'affronter en face la tête haute ! Laisse cet enfant souffrir dans un monastère sans aucun amour avec pour seul compagnon la tristesse de la mort de ses parents !

Contournait-il vraiment le problème ? Avait-il vraiment peur de ce que pouvait représenter cet enfant ? Rick se rassit sur le lit et se perdit dans ses souvenirs. Il se rappela quatre ans plus tôt, dans ce même village, à quelques rues de là... Il était rentré de l’atelier, pour retrouver son épouse et il avait trouvé la « surprise » qu’elle lui avait préparé. Un petit ours assis à table, avec une assiette et des petits chaussons. La manière de Tia de lui annoncer qu’ils attendaient un heureux événement. Et là, ils avaient failli frôler le drame. Son épouse avait presque sauté de la falaise car elle n’avait pu admettre que lui, l’homme qu’elle venait d’épouser, n’était pas enchanté à l’idée de devenir père.
Ce jour-là, il avait trouvé soutien auprès de son parrain, Foulke. C’était fou ce qu’il lui manquait le Padre, avec ses bons conseils. Qu’aurait-il dit s’il avait été encore de ce monde ? Que Rick avait tort forcément. Qu’ils étaient tous enfants du Très-Haut et qu’il se devait de les aimer. N’était-ce pas là sa fonction de diacre aussi ? Il avait failli perdre son épouse et là c’était sa sœur qui menaçait de rompre avec lui. Et puis cet enfant, si on y réfléchissait bien, il n’avait pas le droit de grandir sans l’amour d’une famille. Qui était-il ce Rick pour se permettre de priver Alexandre de la joie qu’il n’avait pas assez connu ? Mais d’un autre côté, c’était Lui... Il n’y avait qu’une solution pour prendre une décision, c’était de se rendre au monastère et de voir sur place si l’enfant était bien traité ou pas. Si c’était le cas, il pourrait le laisser sans aucun remords. Dans le cas contraire, il serait toujours temps d’aviser....

Lorsque Tia revint de promenade, juste avant le déjeuner, le jeune homme lui expliqua la situation. Il se devait d’aller au couvent, pour voir un enfant. Il ne lui précisa pas quel était son lien de famille avec lui, pour ne pas avoir à subir à nouveau des foudres maternelles. Et afin de soulager Tia, il emmènerait avec lui Aliénor et Esteban.

C’est donc juste après le repas, que Rick prit la carriole et installa les enfants dedans. Il se rendit jusqu’au monastères des Frères franciscains et tapa à la lourde porte en chêne. Le heurtoir en fer forgé retomba lourdement pour faire appeler le frère qui s’occupait des visiteurs. Lorsqu’il ouvrit la petite fenêtre de la porte, permettant de répondre, le diacre, une main dans celle de ses deux enfants, prit la parole


Bonjour, mon frère ! Je cherche à m’entretenir avec Frère Jacques ! Je me nomme Rick de la Serna Harispe !
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:17

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

{Monastère, non loin de Montbrisson, lundi dans la journée}

Les yeux bleus de l'enfançon ne quittait pas la porte qui de temps à autres s'ouvrait sur un moine, le petit coeur d'Alexandre se soulevait à chaque fois, mais aussitôt les larmes recommençaient à couler alors qu'il s'agissait d'un moine qui venait chercher un orphelin pour lui apprendre la religion. Alexandre ne jouait pas, pourtant un garçon de quelques mois son aîné, lui lançait une petite balle, mais jamais Alexandre ne la lui renvoyait.

Alors qu'Alexandre attendait toujours dans la salle des orphelins, son cousin arrivait au monastère, un moine l'accueillit.


Bonjour, mon frère ! Je cherche à m’entretenir avec Frère Jacques ! Je me nomme Rick de la Serna Harispe !
- "Bonjour. Entrez je vous pris, je vais vous conduire à Frère Jacques."


Le moine attendit que l'homme le suive avec les deux jeunes enfants, il les mena jusqu'au bureau de Frère Jacques. Il frappa deux coups secs et attendit une réponse de l'homme.

- "Entrez"

Le moine ouvrit la porte et s'avança jusqu'à Frère Jacques qu'il salua respectueusement.

- "Mon Frère, voic Rick de la Serna-Harispe, le chef de famille d'Alexandre. Dois-je aller chercher l'enfant ?"
- "Oui, mon Frère, va chercher l'enfant."


Frère Jacques se leva et invita l'homme et les deux enfants à s'installer en face de lui, pendant ce temps, l'autre frère alla chercher l'enfant.

- "Bonjour et bienvenu en notre humble monastère, je vois que notre Frère vous a trouvé et vous a porté la missive. Nous avons trouvé cet enfant sur le bord d'un chemin, non loin d'une charrette. Alors que les deux adultes ont été retrouve mort, Alexandre, sous les nombreuses couvertures était encore en vie. Concernant la petite fille, hélas, nous n'avons aucune information à vous transmettre."

Alors que Frère Jacques discutait avec Rick, Frère Augustin alla chercher Alexandre, la porte s'ouvrit et Alexandre une nouvelle fois fondit en larme. L'homme le releva et le prit par le bras et l'emmena à nouveau dans les longs couloirs avant de voir à nouveau la lourde porte de chêne, Alexandre reniflait, son nez semblait commençait à couler. Frère Augustin pénétra dans la pièce et se plaça devant Frère Jacques.

- "Voici l'enfant."
- "Je te remercie mon Frère."


Alexandre ne bougeait pas, les bras le long du corps, le visage fermé, pas un sourire, il fixait les jeunes enfants et les enviaient, ils semblaient accompagner leur père. Cependant, il préférait regarder en direction de la porte plissant à nouveau le nez. Le frère le présenta à sa famille.

- "Messire, voici Alexandre de La Serna, le fils de votre cousin. Avez-vous pris la décision le concernant ? Depuis son arrivée, il n'a pas décroché un mot."

Alexandre ne décrochait pas un mot, l'homme était son cousin, ils étaient sa famille, allaient-ils le sortir de ce trou à rat ? Le petit garçon se laissa tomber sur les fesses et recula jusque dans un petit coin de la pièce, laissant les frères deviser avec son cousin.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:18

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Lundi au petit matin, au bord du lac, non loin du 9 chemin du bord du lac.

Son frère ne comprenait rien à rien, pas mêmes les pires paroles pouvaient le faire changer d'avis, faire vivre un enfant dans la douleur alors que lui-même l'a vécu, il n'était pas logique, ou alors était-ce elle qui avait une nouvelle fois, une logique différente de la plupart des personnes présentes sur cette Terre.

Oserais-je te rappeler que même si tu es sous la coupe de ton époux, toute noble que tu es, tu ne pourras pas aller contre ma décision. Et si je demande à ces franciscains de garder cet enfant dans le couvent, pour lui inculquer une éducation religieuse, tu n’y pourrais rien.


Ca c'est ce que tu crois ! C'est bien beau de rêver ! J'irai contre ta décision et tu le sais très bien, avec toutes les conséquences qui l'accompagneront, à toi de voir ce que tu souhaites en tant que chef de famille que tu détruis à petit feu par tes actes de pur égoïstes, gargarise toi de tes préceptes. Amuses-toi bien dans ta nouvelle vie !

Elle le regardait croisant les bras, si cela l'amusait lui, elle pas du tout, quand enfin comprendrait-il ?

Je vois que tu as le même caractère que le paternel ! Pour toi, tout est blanc ou tout est noir ! Il n’y a pas de juste milieu ! Tu crois que c’est facile pour moi de prendre une décision comme celle-ci et de voir grandir cet enfant qui est peut-être possédé ? Tu crois que c’est facile de combattre mes démons ? Je ne me cache pas derrière mes sermons que j’applique selon mon bon vouloir ! Et franchement, tu crois qu’un enfant d’un an à sa place lors d’un enterrement ?


J'te retourne le compliment ! Toi c'est dans les actes que tu lui ressembles ! A bon entendeur ! Les chiens n'font pas des chats ! Qu'est-ce que t'en sais de son état ! Vas-y juge ! Juge le ! L'habit ne fait pas le moine et le prénom non plus ! Je t'ai toujours proposé mon aide et mon épaule tu l'as toujours trouvé en cas de doute ! Tu crois réellement que notre père se serait plié en quatre pour sauver ton mariage ? Là j'crois que tu rêves ! Si c'était à refaire je ne le referai pas ! Débrouille-toi ! C'est facile de sortir tout ce que tu viens de dire ! Oui ! Oui je crois ! Vas-y fais moi ta morale à 3 écus ! Amuse-toi bien ! Pour la simple et bonne raison que plus tard lorsqu'il demandera où sont ses parents, nous puissions lui répondre ils sont là ! Même si tu n'étais pas bien grand, tu étais présent avec cette grande famille aristotélicienne et tu leurs as dit au revoir !

Elle le fixait, elle avait les yeux rouges, elle était si fatiguée de se battre, comme elle comprenait sa soeur en cet instant, elle s'était elle-même retrouvée face à un mur d'incompréhension, face à mur qui n'avait aucune ouverture d'esprit et elle comprenait également, pourquoi sa soeur avait tout rompu...

Non, je n’ai rien à rajouter et en effet, je reste campé sur mes positions. Cet enfant doit recevoir une éducation religieuse, un point c’est tout ! Je serais à l’auberge si tu veux venir t’excuser !

Tu pourrais crever la bouche ouverte que je ne viendrai pas m'excuser ! Tu sais, tu ne peux pas empêcher le monde de tourner Rick ! Tu aurais forcément croisé un Alexandre durant ta vie ! Quand à notre père aussi pourrit soit-il, il me semble que notre grand-père Alejandro était quelqu'un de gentil et d'aimable, songes-y !

Elle le laissa partir, elle n'avait plus rien à lui dire, elle lui tourna le dos et partit en direction de sa maison, tout n'était pas blanc ou noir pour elle, il y avait quelques nuances, qu'avait-il donc raconté une nouvelle fois. Elle secoua la tête, mais le mal était fait, la colère grondait et l'habitait au fil des pas qui la séparaient de sa maison. Comment pouvait-on être si égoïste, elle n'en revenait pas, finalement, l'Eglise était aussi pourrie que la politique, n'était-ce pas là deux mondes qu'il fallait définitivement quitter ?

De rage, elle donna un coup de pied dans la porte qui alla se briser contre le mur provoquant un premier bing. Elle n'en revenait pas, elle entra dans la pièce et sortit son épée de son fourreau, une bien belle collection de pot en tout genre sur la cheminée, elle prit son épée et d'un coup vif envoya tout promené à travers la pièce.


J'te déteste ! Je te hais ! Je te hais ! Et je te hais encore !!


Un nouveau coup d'épée et cette fois c'était ses livres qui en prenait un coup la jolie pile sur la table s'écrasa par terre, plusieurs pages furent cornées, elle n'en avait pas fini encore, il fallait que cette colère sorte, et c'était la pauvre maison qui en prenait plein la tronche, comment réagirait son époux en retrouvant la demeure en pareil était. Elle assena un coup d'épée dans la porte qui donnait dans le jardin, cette dernière se fissura après de nombreux coups un grand trou la décorait en son milieu, nouveau coup de pied et morceau de bois qui vole à travers la pièce, la porte était ouverte et là, elle commença à donner des coups d'épée dans tous les sens, suant à grosse goutte, hurlant des ignominies.

Elle finit par s'effondrer au milieu de son jardin, laissant son épée à côté d'elle, sa chemise à moitié déchirée, le souffle court, elle allait prendre froid, mais elle n'en avait cure, il fallait réfléchir à un plan d'action, à une méthode pour entrer dans ce monastère.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:19

Esteban

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Esteba11

Depuis quelques jours, c’était vraiment trop bien ce qui se passait dans la famille. Ils avaient quitté leur maison et se promenaient dans la charrette dans tout le duché. Parfois, ils se promenaient tous les six, parfois juste avec Maman quand leur Papa partait faire son travail. Le petit garçon, tout juste âgé d’un an, ne comprenait pas tout ce que son père faisait, mais c’était marrant car il était toujours en train de jouer avec un ballon. En ce moment, il avait de la chance car sa maman s’occupait souvent de lui, quand, comme en ce moment, il avait le nez qui coulait. C’était pas marrant car fallait souffler dans un bout de tissu et puis ça démangeait aussi dans le fond de la gorge. Mais encore une fois, Maman était trop forte car elle avait plein de potions et d’onguents pour le soigner. Le seul problème c’est que pour le soigner, elle l’amenait loin de Georges et des jumelles et ça c’était moins drôle. Mais le gros avantage, c’est qu’il avait quatre fois plus de câlins ! Vous savez ces câlins tous tendres que seule une maman sait donner. Et en plus, il avait de la chance de dormir avec elle et ça c’était un plaisir immense.

Et puis ce jour-là, ils étaient arrivés dans un nouveau village. Et après le petit déjeuner du matin, Maman les avait amenés se promener dans les rues. Elle expliquait plein de choses, sur avant. Et même elle leur avait montré une maison comme celle qu’ils habitaient à Montpensier, dans les arbres. Elle avait dit que c’était là que Georges était né. Et puis après la promenade, ils avaient retrouvé Papa et son câlin qui pique. L’après-midi, lui et Aliénor eurent le droit à une autre promenade avec la charrette. Ils étaient arrivés devant une grosse église et là-bas, y avait que des hommes comme son papa quand il mettait son truc tout moche marron et qu’il parlait tout seul devant tout le monde à l’Eglise.


[Monastère des Franciscains proche de Montbrisson]

Bref, ils étaient entrés et main dans la main avec son papa, Esteban et sa sœur étaient entrés dans un bureau où l’attendait un autre monsieur. Puis après plusieurs minutes de discussion, la porte s’ouvrit à nouveau et le premier homme arriva avec un garçon comme lui. Esteban en avait marre de rester assis. D’abord la charrette maintenant la chaise, c’était long. Il regardait le petit garçon qui serait plus tard son cousin et fut étonné de le voir triste et pas bouger. Et puis soudain, il s’assit et recula jusqu’au mur. Le fils de Rick avait dans sa main, le jouet de Georges, la vache Marguerite. Son grand frère lui avait donné, il n’y a pas longtemps. C’était une vache en bois, fabriquée par leur papa, à la naissance du plus grand.
Il en avait marre de rester sur sa chaise, aussi se tourna-t-il sur sa chaise et les fesses dans le vide, il se laissa descendre. Puis il se dirigea vers Alexandre.


Vu ? C’est Mahite ? Ten.

Et le petit garçon avec la façon commune à tous les enfants et leur facilité de faire contact, espérait bien un sourire de la part d’Alexandre. Il montra alors sa grande sœur et son papa.

Vu Inor et Paa ! Tu iens ?
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeJeu 13 Mai - 5:21

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

{Monastère, non loin de Montbrisson, lundi dans la journée}

L'enfaçon ne pipa mot, d'ailleurs que pouvait-il bien dire ? Les adultes ne comprendraient pas son langage de très jeune enfant, mais peut-être que le petit garçon lui comprendrait. La façon dont l'adulte le dévisageait ne lui disait rien de bon et cela eut pour effet de le faire reculer encore plus vers le mur, comme si il allait s'incruster dedans, ses genoux se rapprochaient de sa petite poitrine et il tentait de se faire le plus petit possible. Cet adulte, ce Rick faisait peur comment le petit garçon et la petite fille pouvait rester à côté de lui.

En fixant la petite fille, les yeux d'Alexandre devinrent gris, gris de tristesse, les larmes montaient et finirent par couler sur ses joues, elle lui faisait penser à sa grande soeur Aya. Aya prenait soin de lui, lui faisait des câlins, un peu brusque parfois, mais Maman la surveillait toujours. Elle veillait à ce que tout aille bien à chaque fois. Il aurait mille fois préféré que les moines viennent le chercher pour voir sa maman.

Le petit garçon bougea et descendit de sa chaise pour venir le voir, il lui tendait un truc en bois qui ressemblait à une vache, mais qui était tout mordillé.


Vu ? C’est Mahite ? Ten.

Le petit garçon parlait, lui, Alexandre tendit sa main et attrapa le jouet et le regarda sous toutes les coutures, cela lui rappelait bien quelques souvenirs. Il la redonna cependant à Esteban ne voulant pas monopoliser son jouet, un faible sourire fut visible sur le visage d'Alexandre. La vache avait un nom, mais il fut bien incapable de le dire. Puis tout en se relevant et en posant sa main sur son petit coeur, il fixa Esteban.

- "Oi é Aésan."

Mais le petit garçon n'avait pas fini visiblement, il voulait qu'il aille vers l'homme.

Vu Inor et Paa ! Tu iens ?

Alexandre recula d'un pas, ses membres se collant contre le mur, son front suant à grosse goutte, fallait-il vraiment aller le voir ? Alexandre pensait à son papa et finalement en fixant l'homme, il fallait avouer qu'il y avait une légère ressemblance, un léger air de famille. Il finit par se désincruster du mur et s'approcha d'Esteban qui souhaitait l'amener vers son père. Alexandre le suivit à petit pas, mais reste à une distance raisonnable tout de même... Que lui arriverait-il par la suite...
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:46

Rick

Le moine conduisit la petite famille dans les méandres du monastère, un vrai labyrinthe pour un non-adepte. Le silence régnait en maître absolu, aussi Rick demanda à ses enfants d’être le plus silencieux possible, comme quand ils allaient à l’église. Ils furent conduits dans un bureau où les attendait un autre moine qui autorisa son frère à aller chercher l’enfant.

"Bonjour et bienvenu en notre humble monastère, je vois que notre Frère vous a trouvez et vous a portez la missive. Nous avons trouvé cet enfant sur le bord d'un chemin, non loin d'une charrette. Alors que les deux adultes ont été retrouve mort, Alexandre, sous les nombreuses couvertures était encore en vie. Concernant la petite fille, hélas, nous n'avons aucune information à vous transmettre."

Bonjour mon frère ! Il m’a en effet trouvé et j’aimerais en savoir plus sur la mort dont ont été victimes mon cousin et son épouse. Pas de corps ni de traces de la fille ? C’est ennuyeux cela !

La porte s’ouvrit à nouveau et le premier moine fit son apparition en compagnie d’un enfant en larmes. Rick soupira en se grattant la tête. Franchement, il commençait mal dans la vie s’il passait son temps à pleurer. Ce n’était pas rendre service à Kory que de lui donner un pleurnichard dans ses jupons.

Messire, voici Alexandre de La Serna, le fils de votre cousin. Avez-vous pris la décision le concernant ? Depuis son arrivée, il n'a pas décroché un mot."

Il n’a pas décroché mot ? Est-il apte à parler au moins ?

Rick se mit à observer l’enfant. Il essayait de voir des traits de ressemblance avec les De la Serna. Mais chose assez étrange de la part du garçonnet, c’est qu’il se mit à reculer, et à s’acculer jusqu’au mur, comme s’il avait... Peur de son oncle. Le jeune homme fronça à nouveau les sourcils.

Pour l’enfant, je dois bien avouer que personnellement, il n’est pas question pour moi de l’élever. J’ai déjà quatre enfants en bas âge et mon épouse n’est pas au meilleur de sa forme. Et puis une éducation religieuse ne lui ferait pas de mal, je pense. Combien d’enfants vivent ici ?

Et alors qu’il discutait avec le frère Jacques, Rick eut la surprise de voir son fils descendre de sa chaise. Il regarda son fils, avec plein de tendresse dans les yeux. Esteban se dirigea vers son cousin et lui tendit sa vache en bois. Alexandre récupéra un instant le jouet avant de le rendre à son propriétaire. Ce dernier lui montra son papa et continuait à parler dans le langage que seuls les enfants comprennent. Mais la réaction de l’orphelin fut très étrange. Une réaction qui replongea Rick dans son passé. Il se revit dans le passé, tremblant à chaque fois qu’il voyait son père. Certes, il était plus vieux qu’Alexandre, puisqu’il était devenu orphelin de mère à l’âge de 7 ans. Mais il se revoyait craintif à chaque instant, de peur que le fouet ou la ceinture ne s’abatte sur son dos. Pourquoi le jeune enfant avait-il peur de lui ? Il n’avait eu aucun signe contre lui ? Certes, il n’avait pas l’intention de le ramener avec lui, à Montbrisson, mais cela ne le rendait pas redoutable. Il chassa les souvenirs qui revenaient à lui, pour ne pas plier. Il n’était pas là pour s’embarrasser d’un enfant ni d’ailleurs pour faire plaisir à sa sœur, qui lui avait dit ses quatre vérités en face, le choquant. Cet enfant resterait ici et grandirait ici. Le peu qu’il avait vu du monastère ne semblait pas trop mal. Il se retourna à nouveau vers Frère Jacques.

Dites moi, mon Frère, est-il possible de faire une petite visite de l’endroit où mon cousin va vivre ?
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:47

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

{Monastère, non loin de Montbrisson, lundi dans la journée}

Alors que l'enfançon jouait avec le petit garçon à peine plus vieux que lui, les moines discutaient avec le père de ce dernier.

Bonjour mon frère ! Il m’a en effet trouvé et j’aimerais en savoir plus sur la mort dont ont été victimes mon cousin et son épouse. Pas de corps ni de traces de la fille ? C’est ennuyeux cela !
- "Hélas comme vous dites c'est ennuyeux... Mais peut-être qu'une âme charitable l'a reccueilli... Prions Aristote que cela soit le cas... Concernant la mort de vos cousins, hélas, j'ai bien peur que nous ne soyons arrivés plusieurs heures après que cela ait eu lieu... Une attaque de brigands sans doute, vous savez les heures terribles que connait notre duché..."


Frère Jacques fixait l'enfant qui réagissait d'une drôle de manière en regardant l'adulte, cependant les moines eux, ne connaissaient rien à l'éducation des enfants.

Il n’a pas décroché mot ? Est-il apte à parler au moins ?
- "Je ne suis pas médecin messire et ici l'on ne choisit pas un animal, il s'agit d'un enfant que diable !"


C'est à cet instant que le jeune Alexandre prononça son prénom ou du moins quelque chose qui y ressemblait.


- "Voyez, il parle, le choc de la perte de ses parents est sans doute trop forte."

Alexandre releva la tête à ce moment-là d'ailleurs, lorsque le moine parla de ses parents, mais il n'y avait pas de parents à l'horizon, Alexandre renifla et son petit nez se retroussa et dans une légère grimace il regarda à nouveau son nouveau camarade de jeu, voir ce qu'il comptait lui montrer maintenant.

Pour l’enfant, je dois bien avouer que personnellement, il n’est pas question pour moi de l’élever. J’ai déjà quatre enfants en bas âge et mon épouse n’est pas au meilleur de sa forme. Et puis une éducation religieuse ne lui ferait pas de mal, je pense. Combien d’enfants vivent ici ?

Le moine reprit.

- "Quelqu'un dans votre famille ? A l'origine, aucun, cependant lorsque nous trouvons des orphelins, nous nous devons de les sortir de la rue, il reste ici le temps que nous retrouvions leur famille, soit en ayant un nom de famille ou un blason, les autres reçoivent une éducation religieuse ou rejoignent un véritable orphelinat."


Alexandre entendait les propos du moine, mais ne comprenait rien à la situation, il avait l'impression de passer d'adulte en adulte, sans qu'aucun ne fasse réellement attention à lui et ne lui offre ne serait-ce qu'une bise ou un câlin. La vie était rude pour un enfant et cet homme qui se disait de sa famille, ne semblait en aucun cas vouloir de lui... D'ailleurs, il avait parfaitement raison, le petit garçon.

Dites moi, mon Frère, est-il possible de faire une petite visite de l’endroit où mon cousin va vivre ?

- "Bien entendu."


Le moine se leva et invita Rick à le suivre dans les couloirs du monastère. Il attendit que l'homme se lève et prenne ses enfants par la main avant de saisir Alexandre par le bras et de le trainer à côté de lui. Alexandre avait mal au bras sous la pression de la main du moine sur son bras, cela eut pour effet de le faire pleurer silencieusement à nouveau. Alexandre essayait de le suivre tant bien que mal, mais avec de si petites jambes c'était bien difficile. Le moine ouvrit une première porte, porte qui donnait sur une salle obscure avec une odeur plus désagréable de bois pourris.

- "Voici le réfectoire, nous manquons d'écus pour changer les quelques meubles en bois."

Le moine le laissa observer la salle avant de refermer la porte et de l'emmener dans la salle des orphelins, Alexandre ralentit le pas et s'arrêtait par moment, mais le moine n'en avait cure et tirait sur son bras pour le ramener à sa hauteur. Il ouvrit la porte, quelques enfants étaient là, vêtus de vieux vêtements troués en de nombreux endroits, avec pour seuls jouets quelques morceaux de bois et des balles. Des lits étaient casés ça et là dans la pièce.

- "Voici la salle des orphelins. Voulez-vous voir autre chose ensuite ? Je vous avoue que nous n'avons aucune salle d'étude et que nous faisons cela dans une petite salle derrière la chapelle."


Alexandre regardait le petit Esteban, peut-être qu'il pourrait l'aider à s'échapper et à trouver quelqu'un qui veuille réellement de lui.

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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:47

Esteban

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Esteba11

[Monastère proche de Montbrisson avec mon nouveau compagnon de jeu]

Esteban était tout heureux. Le petit garçon semblait très gentil, surtout qu’il lui avait rendu sa vache Marguerite. Sa Maman et son papa lui avaient appris à partager mais Marguerite c’était sacré comme jouet ! Même que c’était Georges qui lui avait donné après lui avoir raconté une histoire. Même que Georges, il était trop fort pour raconter comme Papa ! Alors prêter sa vache, il voulait bien mais qu’il la lui rende ça c’était vraiment super comme copain. Esteban aimait bien son frère et ses sœurs mais c’était pas pareil ! Les jumelles, elles étaient toujours ensemble et puis Georges, il courait trop vite, pas facile de le rattraper surtout qu’après, il était toujours obligé de faire la sieste et ça c’était moins drôle.

"Oi é Aésan."

Aésan c’était facile à prononcer en plus, plus facile que ‘ence ou comme son nom à lui.

Paa Eban ?

Le petit garçon avait renouvelé son invitation à Alexandre, le voyant hésiter. Il ne comprenait pas pourquoi, il ne voulait pas avancer. Esteban s’était précipité vers Rick pour réclamer un bisou et qu’il le prenne dans ses bras. Une fois dans les bras paternels, il se lova contre le cou masculin.

Paa vu Aésan ?

Il était bien le petit garçon là, avec sa sœur à côté, Marguerite, à proximité de ses dents pour éviter d’avoir trop mal et les bras de son papa. Manquait plus que le parfum agréable de Maman pour pouvoir faire un gros dodo. Mais d’un coup, Papa se leva, le gardant dans ses bras, tout en prenant la main d’Aliénor. Son nouveau copain, lui fut pris par la main de l’homme en robe. Mais il avait l’air d’être méchant car il obligé son copain à courir. Ca c’était vraiment pas gentil. En plus, Alexandre pleurait maintenant. On lui avait pas dit au méchant monsieur qu’on doit pas faire pleurer les enfants ? Esteban devait consoler son nouveau copain de jeu. Mais dans les bras paternels c’était pas facile. Aussi, réclama-t-il de descendre en se tortillant ! Et hop, il réussit à obtenir ce qu’il voulait ! Il se dirigea vers Alexandre pour lui prendre la main. Et puis, le méchant monsieur ouvrit une nouvelle porte avec plein d’enfants et quelques jouets. Esteban, un brin espiègle entra et prit une balle. Toute façon, ils jouaient pas avec alors autant montrer à Alexandre, le travail de son papa avec le ballon.

Aésan ? ‘oue ec Eban ?

Et le petit garçon fit rouler le ballon pour lui montrer comment il fallait faire ! Et Esteban se mit à rire en courant derrière. Alexandre allait-il le suivre ?
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:48

Rick

En pleine discussion avec le Frère Jacques, il sentit son fils lui réclamer le rempart de son corps. Rick se baissa et prit Esteban dans ses bras qui vint lui faire un câlin dans le cou.

Paa vu Aésan ?

Le jeune Papa sourit à son fils, évitant le regard de son cousin et lui répondit

Oui, je l’ai vu, Esteban !

Le moment de la visite arriva enfin et son fils dans les bras, sa fille dans l’autre main, il s’apprêta à suivre le moine. Ce dernier s’empara d’Alexandre et commença à le forcer à le suivre. Un peu en retrait, Rick commença à se poser des questions. Il se revoyait enfin, quand sa mère était encore en vie et qu’on le forçait à aller se battre à l’épée plutôt que d’écouter les histoires maternelles et les poèmes qu’elle écrivait. Lui aussi se faisait traîner par son précepteur et lui aussi pleurait à chaudes larmes. Mais contrairement à Alexandre, après les obligations, il avait le droit au câlin de sa maman. Et là, Esteban, qui était un peu fatigué par le voyage, était venu réclamer un bisou qui lui avait donné avec plaisir, alors qu’Alexandre restait en retrait. Il ne voyait pas les larmes de l’enfant mais il entendait ses reniflements. Il ne pouvait pas comprendre les sentiments maternels de sa sœur, mais il pouvait écouter son coeur de père, non ? Que lui avait dit Kory déjà, un peu plus tôt dans la matinée ? Et si c’était Esteban qui était à la place d’Alexandre ? Et si c’était lui et Tia qui étaient montés au Soleil ? Le moine ne semblait pas pédagogue pour un sou ni d’ailleurs patient avec l’enfant. Avait-il le droit de le laisser là ?

Ils étaient arrivés dans une première pièce où l’odeur ne donnait pas envie vraiment de manger. D’ailleurs les enfants mangeaient-ils à leurs faims ? Pas sûr d’ailleurs. Ses quatre enfants avaient la chance, grâce à son travail de boulanger, de pouvoir manger décemment tous les jours et grâce à leur ancienne échoppe de tisserands, ils avaient aussi de quoi se vêtir proprement tous les jours. Et ça ce n’était pas non plus le cas des orphelins d’ici, qui avaient que des vieux vêtements troués sur eux. Georges et ses frère et sœurs n’avaient peut-être pas un lit chacun, mais ils avaient la chance de pouvoir dormir dans un lit en bon état et dans une maison chauffée, avec une maman et papa qui les adoraient. Rick traînait de plus en plus les pieds. Déçu par ce qu’il voyait ? Certainement. Il avait peur de voir la prochaine porte s’ouvrir. Mais aussi au fond de son coeur, une évidence était en train de voir le jour et le jeune homme avait peur de la dire à haute voix. Malgré lui, son choix semblait être arrêté. D’autant plus qu’il fut sorti de ses rêveries par Esteban qui riait. Rick fixa son fils qui jouait avec une balle, sortie de je-ne-sais-où et qui voulait montrer à son cousin comment faire.


Voici la salle des orphelins. Voulez-vous voir autre chose ensuite ? Je vous avoue que nous n'avons aucune salle d'étude et que nous faisons cela dans une petite salle derrière la chapelle."

Pardon ?

Rick reporta son attention sur le moine et s’intéressa à la question posée.

Merci, mon Frère mais cela ira pour aujourd’hui ! Retournons dans votre bureau si vous voulez bien !

Rick rappela son fils et lui demanda de poser le ballon puis accroupit vers lui, il lui dit

Tu veux bien donner la main à Alexandre pour retourner dans le bureau ?

Le jeune homme sourit à son fils qui semblait avoir comprit la demande paternelle. Rick ne pouvait laisser son cousin, au nom honni, refaire le chemin inverse à la vitesse du moine. Il passa la main sur la tête d’Esteban puis après une seconde de réflexion en fit autant à Alexandre. Il ne savait pas ce que le sort lui réserverait, ni d’ailleurs comment grandirait son cousin, mais une chose était sûre, c’est que s’il rentrait à l’auberge et expliquait à Tia ce qu’il venait de se passer, il la perdrait pour toujours. Et là, il n’y aurait pas Kory pour recoller les morceaux. Il aimait sa femme, il aimait sa sœur et ne pouvait se permettre de perdre l’une comme l’autre. Et puis, combien de fois s’était-il posé la question, concernant son père, que serait-il devenu s’il avait connu de l’amour dans sa vie ? Pas seulement l’amour d’une femme car son épouse l’aimait mais l’amour paternel, l’amour fraternel, l’amour de tous les jours, l’amour de la vie... Rick n’avait pas pu passer à côté du regard éteint du petit garçon et n’avait pas pu s’empêcher d’avoir le coeur serré en le voyant. Il faisait peut-être une bêtise mais après tout, qui pouvait dire ce qu’avait réservé Aristote pour son fidèle serviteur ?
Marchant au rythme lent des deux garçons, la petite troupe mit plus de temps qu’à l’aller, mais ce n’était pas plus mal après tout. Arrivé devant le bureau, Rick fit entrer les trois enfants devant lui et retourna s’asseoir devant Frère Jacques.


Mon Frère, comme je vous l’ai dit un peu plus tôt, je n’ai pas de place chez moi pour le garder. Mais ma sœur, Dame Korydwen de Marigny Toggenburg, baronne de Cournon et Dame de Mirefleurs et Neschers se fera une joie de lui inculquer les valeurs de notre société. Quant à son éducation religieuse, tout diacre que je suis, je lui la donnerais, dans le respect du Livre des Vertus. J’aimerais donc que vous me fassiez préparer ses affaires et tout ce que vous avez pu trouver auprès des deux corps. Moi de mon côté, je vais préparer la cérémonie et nous viendrons récupérer les dépouilles de mon cousin et de son épouse.

Rick se retourna alors vers Alexandre et le regarda encore pendant quelques secondes, puis un sourire éclaira son visage et il demanda à l’enfant

Alexandre, tu veux bien venir avec nous ? Nous allons voir une dame très gentille ?

Le jeune homme jeta ensuite un coup d’oeil à Esteban pour lui faire comprendre que si l’enfant hésitait, il faudrait peut-être qu’il lui explique à sa manière.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:50

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

{Monastère, non loin de Montbrisson, lundi dans la journée}

Le petit garçon s'appelait donc Eban, c'était joli, Alexandre le fixait, pendant que les grandes personnes discutaient lui avait trouvé une balle, c'était la même qu'un des enfants lui avait donné un peu plus tôt dans la journée.

Aésan ? ‘oue ec Eban ?

Alexandre resta un moment en retrait à regarder le petit garçon qui faisait rouler la balle devant lui tout en riant. Alexandre se déridait peu à peu, les coins de sa bouche commençaient à se relever en un sourire un peu plus franc et un premier éclat de rire jaillit de sa bouche, il posa ses mains dessus et continua à pouffer, c'était la première fois depuis son arrivée qu'il riait.

Mais pas vraiment le temps de jouer avec la bal que le messire demanda au moine de retourner dans les bureau. Alexandre releva la tête, le petit garçon allait-il partir le laissant ici avec les affreux moines.


Tu veux bien donner la main à Alexandre pour retourner dans le bureau ?

Alexandre leva la tête en direction de l'homme qui ne semblait plus méchant, il attendit qu'Esteban le rejoigne et glissa sa petite main dans la sienne et commença à marcher à une petit allure qui lui convenait parfaitement, il n'avait plus besoin de voler derrière le moine pour avancer.

Ils entrèrent à nouveau dans ce bureau sombre qu'il n'aimait pas. Rick prit la parole, Alexandre essayait de capter plusieurs mots dans la discussion.


Mon Frère, comme je vous l’ai dit un peu plus tôt, je n’ai pas de place chez moi pour le garder. Mais ma sœur, Dame Korydwen de Marigny Toggenburg, baronne de Cournon et Dame de Mirefleurs et Neschers se fera une joie de lui inculquer les valeurs de notre société. Quant à son éducation religieuse, tout diacre que je suis, je lui la donnerais, dans le respect du Livre des Vertus. J’aimerais donc que vous me fassiez préparer ses affaires et tout ce que vous avez pu trouver auprès des deux corps. Moi de mon côté, je vais préparer la cérémonie et nous viendrons récupérer les dépouilles de mon cousin et de son épouse.

L'homme avait beaucoup parlé, mais Alexandre n'avait retenu qu'un nom "Korydwen", il le répéta doucement à voix basse.

- "Kowen... "

Ce prénom, il l'avait entendu de la bouche de son père, cette personne était la marraine de son père et son père l'estimait beaucoup tout comme sa mère, alors si visiblement, il fallait aller chez cette personne, Alexandre était d'accord. Le moine s'empressa alors de répondre à Rick.

- "Très bien, il ira donc chez Dame Korydwen de Toggenburg-Marigny, d'ailleurs elle a, elle aussi du rencontrer un moine hier, comme elle vit à Montbrisson, dans le cas où vous n'auriez pu venir. Bien pour les affaires Augustin va aller vous les préparer, les deux corps restent donc ici jusqu'à ce que vous passiez les chercher."

Augustin partit en courant chercher la besace de l'enfant, une petit épée en bois, son blason des de La Serna et quelques vêtements le composaient, en attendant le retour d'Augustin, Rick posa une question à Alexandre.

Alexandre, tu veux bien venir avec nous ? Nous allons voir une dame très gentille ?

Alexandre inclina la tête de bas en haut pour signifier son accord et murmura à nouveau.

- "Kowen..."


Augustin remit les affaires d'Alexandre à Rick, Alexandre attendit donc le départ, joyeux à l'idée de quitter cet enfer.


_______________
Fils d'Ambris et Aellfall.
J'ai pô compris pourquoi le coeur de moi il a mal.
J'ai pô compris pour les moines y disent "mort" tout le temps.
J'ai pô compris "orphelin"
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:51

Rick

Le Frère Jacques ne posa aucun problème à ce que Rick conduise Alexandre jusqu’à sa sœur. Un autre se précipita pour récupérer les affaires du petit garçon et les lui tendit. En plus des quelques vêtements, l’enfant possédait le blason de son père et une épée en bois. Pour sûr que Matthis serait heureux de voir qu’il trouverait en la personne de son cousin, un futur écuyer. Entre Georges, Esteban, Timothée et maintenant Alexandre, le plus grand des enfant de Cournon allait pouvoir envisager de monter une école d’écuyer. Cette idée fit sourire Rick. Le plus dur n’était pas passé, bien au contraire. A l’encontre de son idée première, le jeune homme avait laissé parler son coeur, plutôt que sa colère et désormais, il se retrouvait avec un pincement dans la poitrine. Il se demandait toujours s’il n’avait pas fait une erreur... Et maintenant, comment allait-il faire pour se réconcilier avec sa sœur. Ils s’étaient dis des choses assez désagréables sur lesquels il ne serait pas facile de revenir. D’un autre côté, le jeune homme se demandait s’il devait laisser parler son côté de la Serna et se montrer le plus obstiné des deux ou alors ployer et laisser parler son côté Harispe. S’il choisissait la première solution, il serait obligé de déposer Alexandre sur le pas de sa porte, avec les risques que cela pouvait engendrer. Il n’avait pas sorti son cousin de l’enfer pour tenter la bête sans nom et lui faire vivre pire que le monastère.

Le jeune garçon répéta doucement le prénom de Korydwen, à sa manière et le jeune homme lui adressa un sourire. Il avait entendu rire Alexandre lorsqu’il avait joué avec Esteban et quelque chose lui disait que les deux petits garçons pourraient bien s’entendre. Le Padre lui aurait sûrement dit d’arrêter de repenser à ses démons et de les enterrer. N’est-ce pas là aussi le conseil que sa sœur lui avait donné à la naissance de Georges ? Et alors qu’il avait donné une chance à son fils de voir le jour, le regrettait-il vraiment ? Non certainement pas. Il en était même des plus fiers aujourd’hui. Rick se tourna alors vers le Frère Jacques et le remercia franchement pour ce qu’il avait pu faire avec Alexandre. Puis, à nouveau, il demanda aux deux petits garçons de se prendre la main et les affaires de son cousin sur l’épaule, la main dans celle de ses deux enfants, ils prirent la direction de la sortie. Arrivés devant la charrette, le jeune homme fit monter les enfants un par un : d’abord sa fille, si silencieuse sans sa jumelle, à qui il fit un gros bisou sur la joue. Puis, ce fut au tour d’Esteban d’avoir son bisou en montant dans la charrette. Et enfin, il prit Alexandre dans ses bras, lui fit aussi un baiser sur la joue, suivi d’un sourire et le déposa à côté de ses cousins, après lui avoir caressé la tête. La petite famille prit ensuite la route en direction de Montbrisson.

Après une halte à l’auberge, où le jeune homme dû expliquer longuement l’histoire à son épouse avec ses doutes, ses peurs et ses résolutions. Pendant cette longue explication, il avait laissé Alexandre discuter et faire connaissance avec les deux autres enfants. Puis alors que l’après-midi était sérieusement avancée, Rick se tourna vers Alexandre


Alexandre, il est temps d’aller voir Korydwen. Tu fais un bisou à Tia et à tes cousins ?

Le jeune homme prit le petit garçon dans ses bras pour l’aider à descendre les escaliers et l’installa sur son cheval, à l’avant. Le plus dur était maintenant à faire et cela engendra un soupir de la part de Rick. Arrivés devant la maison de sa sœur, le jeune homme fronça les sourcils. La porte d’entrée était totalement dévastée. Que s’était-il encore passé ? Le sanglier de La Serna était-il passé par là ? Le jeune homme hésitait encore plus en voyant cela. Il ne voulait pas trop montré cela à Alexandre qui risquait d’avoir peur devant le spectacle. Aussi non loin de la propriété de sa sœur, après avoir attaché le cheval à une barrière, Rick se tourna vers son cousin et lui dit, le doigt sur les lèvres.

Tu m’attends là, d’accord ? Je vais chercher Kory...

Laissant le petit garçon, juste devant l’entrée, Rick prit soin de frapper à la porte et héla sa sœur.

Kory ? Kory... Tu es là ?

Quelle serait la réaction de sa sœur ? Il s’attendait à tout maintenant....
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:51

Korydwen

Lundi en fin de journée, au bord du lac, non loin du 9 chemin du bord du lac.

Kory compte pas pour des prunes... Enfin, elle l'espère.

Combien de temps était elle restée allongée au milieu de son jardin ? Sans doute un long moment, mais pas assez long pour le retour de son époux, elle avait beau chercher et se retourner et se retourner la tête, elle ne trouvait absolument rien à faire. Si seulement son époux avait été là, il lui aurait soufflé une idée quelconque. Elle se redressa et regarda autour d'elle, le jardin était encore beau. Elle ramassa son épée et se releva pour se diriger vers la porte de derrière complètement défoncée.

Bon, je demanderai à Wilhelm, il me faudra lui écrire un peu plus tard... Enfin on verra si j'ai envie de le faire.

Elle se parlait toute seule, elle se baissa et tourna sa tête pour admirer sa maison, c'était le chaos le plus totale, il fallait faire quelque chose, elle posa son épée sur la cheminée et attrapa un balai qui trainait non loin, elle rassemblait les débris de verre et de poterie dans un coin, elle les amènerait plus tard quelque part, elle ne savait pas encore où. Elle ramassa ses livres et les rangea dans la bibliothèque. Elle se frotta les mains, voilà qui était mieux. Alors qu'elle comptait se changer et se rafraichir un peu elle entendit une voix, son coeur se mit à battre très fortement.


Kory ? Kory... Tu es là ?

Al ?


Puis tendant un peu plus l'oreille, déçue, elle soupira.

Ah pfffffff c'est Rick... Arrête d'avoir des hallucinations, on dirait que les moines ne le relâcheront jamais...

Korydwen se mit à hurler en retour.

Ouiiiiiiiiiii ? C'est à quel propos ? Je suis occupée ! Je fais des travaux d'aménagement dans ma maison ! Je change les portes pour en mettre des plus jolies !


Korydwen dans toute sa splendeur, avait elle oublié qu'elle s'était déchirée avec son frère le matin même ? Douce folie qui semblait la ronger, elle se gratta la tête avant de monter les escaliers et aller dans sa chambre pour passer quelque chose de plus propre. Elle mit un petit moment, c'est que sa sueur faisait coller ses vêtements contre elle? Nouveau chemisier, nouvelles braies, elle descend et se pointe devant sa belle porte d'entrée complètement défoncée sur le mur.


Ne faites pas attention à la décoration, je fais une surprise à Al.

Elle s'approcha de son frère et son regard mit un peu de temps à capter Alexandre qui se trouvait juste devant l'entrée, il avait la mine triste et le visage éteint, ses yeux d'enfants ne brillaient pas. Korydwen leva son regard et s'adressa à son frère.

Alors comme ça... Tu as changé d'avis ?... Tu... Euh... Comment ?

Korydwen fixait son frère, qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que lui change d'avis ? C'était pas dans les habitudes d'un Serna de plier genoux face à un autre.


Euh...

Pour le coup, elle ne savait que penser, elle avait tellement d'idées qui lui passait par la tête, elle finit par se jeter dans les bras de son frère complètement cinglée, pauvre fille...

Merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci.


Cela suffisait peut-être, elle lâcha son frère et se baissa pour être à la hauteur du garçonnet, elle lui tendit la main.

Bonjour Alexandre... Je suis Korydwen...

Elle attendait une réaction de l'enfant, le petit garçon ressemblait beaucoup à son père, elle pouvait moins facilement reconnaître les traits d'Aellfall, elle la connaissait beaucoup moins bien.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:52

Rick

Rick s’était avancé un peu plus et dû avouer que l’ouragan Colle et Rick avait dû passer par là. Des débris un peu partout, des bouquins juchés ça et là et une sœur qui hurle en retour. S’il n’était pas à Montbrisson et s’il n’avait pas reconnu la douce voix de sa sœur, il aurait pu croire que Beths était dans le coin. Le jeune homme jeta un coup d’oeil derrière lui pour vérifier qu’Alexandre n’ait pas pris peur.

Ouiiiiiiiiiii ? C'est à quel propos ? Je suis occupée ! Je fais des travaux d'aménagement dans ma maison ! Je change les portes pour en mettre des plus jolies !

Le jeune homme regarda autour de lui et fit apparaître un sourire sur son visage.
Tu as bien raison Tac, de faire des travaux et de changer les portes. Celles-ci sont... Comment dire... Usées, je crois. Mais tu sais entre nous, tu devrais demander à Carmen de t’en faire de nouvelles, elle est charpentier maintenant. Et si elle se fournit auprès de Patxi, tes nouvelles portes seront prêtes à résister au temps ou à défaut à une armée.

Puis, Kory disparut et partie à l’étage. Pendant ce temps, le jeune homme prit soin de regarder l’étendue des dégâts. Etait-il la cause de cette tornade ? Lui comme elle montaient vite en pression mais redescendaient tout aussi vite. Rick ramassa un livre par terre et l’essuya pour faire tomber la poussière.

Ne faites pas attention à la décoration, je fais une surprise à Al.

Le jeune homme se retourna pour voir que sa sœur s’était changée. Puis il se mit à rire.

Tu as raison, Al sera très surpris. Par contre, fais moi penser à ne jamais penser à toi pour la décoration de ma taverne ou de la cabane. Je continuerais à demander à Tia, les clients adorent comment elle a agencé l’Antre des Bûcherons.

Et alors qu’il discutait avec sa sœur, il remarqua que celle-ci ne l’écoutait plus mais regardait en direction de l’entrée. Alexandre s’était suffisamment avancé pour qu’elle puisse le voir. Son regard semblait plus triste que tout à l’heure en compagnie d’Esteban. Les cris auraient-ils fait peur à l’enfant ?

Alors comme ça... Tu as changé d'avis ?... Tu... Euh... Comment ?

Elle semblait hésiter. Il faut dire qu’il ne lui avait pas laissé beaucoup d’espoir quant à ce qui allait se passer. Il lui avait dit qu’il ne le laisserait pas venir et qu’il se ferait élever par les moines. C’était là, sa décision de chef de famille.

Oui j’ai changé d’avis... J’ai beaucoup réfléchit à ce que tu m’as dit, à ce qui s’est passé dans le passé. Et puis....

Le jeune homme hésita... Devait-il lui dire ce qu’il avait vu...

Je ne pouvais pas laisser cet enfant là-bas, où il aurait été maltraité. Il n’a pas le droit d’avoir la même enfance que j’ai eu...

Rick regarda Alexandre et lui sourit.

Si tu avais vu comme lui et Esteban se sont comportés là-bas. Notre cousin a même réussi à rire.

Et puis, faisant fi de ce qui s’était passé le matin, Kory se jeta dans les bras de son frère en le remerciant sur tous les tons possibles et imaginables. Une fois les effusions terminées, elle se dirigea vers le petit garçon et se présenta à lui. Rick les regarda d’un air mi-figue, mi-raisin. Il se demandait toujours s’il avait fait le bon choix. Mais quoi qu’il en soit, il ne pouvait pas faire ce qu’il avait reçu à cet enfant. S’il avait fait ainsi, il aurait vraiment plus la peine de combattre ses démons puisque son démon serait en lui. Combien de fois Kory et Tia lui avaient dit qu’il n’était pas son père ? Ne l’avait-il pas déjà montré en aidant au mieux son épouse à élever leurs quatre enfants ? Il s’approcha de l’enfant et lui dit

Tu es toujours d’accord Alex, pour rester avec Korydwen et rencontrer ses enfants ?

Le jeune homme pour éviter de penser à ce prénom trop proche de son paternel, avait choisi de l’écourter. Une manière comme une autre d’accepter l’enfant et de ne plus le voir comme la réaction de la bête sans nom.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:53

Alexandre_de_la_serna

1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Alex10

{Montbrisson, 9 chemin du bord du lac}

Enfin l'enfançon quittait ce lieu si horrible que même son pire ennemi jamais il ne l'enverrait là-bas. Alexandre donna la main à Eban, son nouvel ami qui s'avérait être également son cousin, sa famille semblait être assez complexe tout de même. Il avait joué avec son nouveau compagnon de jeu Esteban, ils avaient rit tous les deux, Esteban avait un grand frère et deux grande-soeurs, Alexandre l'enviait quelque part, mais avec le jeu le petit garçon avait bien vite oublié sa tristesse, la vie d'un enfant est pleine de magie, ils ont cette capacité de passer du rire aux larmes en l'espace d'un très court instant. Cependant, la journée avançait et Rick souhaitait le déposer chez Korydwen.

Alexandre, il est temps d’aller voir Korydwen. Tu fais un bisou à Tia et à tes cousins ?

-" 'voi"


Alexandre s'approcha de cette famille dont il avait un peu entendu parler et leur fit quelques bisous, enfin, il posa simplement ses lèvres contre leurs joues, laissant une trace de bave parfois. L'homme le prit dans ses bras pour descendre les escaliers, puis il se retrouva devant sur le cheval, il laissa glisser ses mains dans la crinière de l'animal et apprécia le vent qui lui fouettait les joues lorsque le cheval avançait. Une fois devant la maison, un triste spectacle se dressa devant le visage du petit garçon qui se retrouva à terre, les larmes lui montèrent aux yeux, ses lèvres tremblaient, les monstres étaient aussi passés chez Korydwen ?


-"Kowen..."

Tu m’attends là, d’accord ? Je vais chercher Kory...


Son cousin le regarda un doigt sur les lèvres, ce que reproduit Alexandre, il ne comprenait pas qui était cette Kory ? Il ne connaissait que Korydwen.

-"Kowen ?"

Voilà qu'il criait maintenant, Alexandre mit ses mains sur ses oreilles et fronça ses petits yeux, laissant le déluge passer. Une autre voix, plus féminine cette fois. Alexandre s'approcha doucement pour se placer dans l'encadrement de la porte. La dame sortit et le regarda, Alexandre la laissa discuter avec son frère, puis lorsque cette dernière se baissa pour se mettre à sa hauteur un sourire se dessina sur le visage de l'enfant. Elle lui tendit la main. Alexandre retira ses mains de ses oreilles et s'approcha de la dame.


Bonjour Alexandre... Je suis Korydwen...


-"Kowen..."


L'homme prit la parole, Alexandre détourna le regard de Korydwen un court instant et fixa son cousin Rick.

Tu es toujours d’accord Alex, pour rester avec Korydwen et rencontrer ses enfants ?

Alexandre opina du chef et se tourna à nouveau vers Korydwen.


-" Kowen é Athof"


Deux noms qu'Alexandre connaissait, ses parents les avaient répété quelque fois, tout comme celui de Rick et de Tiadriel, ils étaient sa famille à partir de maintenant. Alexandre s'approcha de Korydwen et la serra entre ses petits bras, posant sa tête du côté de son coeur, un doux battement... Le début d'une nouvelle vie, cette dame, elle sentait bon, cette dame était la marraine de son père, cette dame semblait si gentille...
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeLun 14 Juin - 8:53

Korydwen

Lundi en fin de journée, 9 chemin du bord du lac.

Korydwen avait cru l'espace d'un instant qu'elle avait glissé dans un autre espace-temps, la colère de la nuit, la colère du matin s'étaient dissipées, elle ne comprenait plus rien, sa tête devenait lourde, sa tête s'agitait, comme si un des volcans du duché était entré en éruption, la famille de la Serna était d'une complexité sans nom avec un chef de famille qui ne savait pas toujours trouver les bons mots.

Oui j’ai changé d’avis... J’ai beaucoup réfléchit à ce que tu m’as dit, à ce qui s’est passé dans le passé. Et puis....

Korydwen se fendit en révérence son bras partant en avant, elle manqua de lâcher un "je te l'avais dit" mais la situation était plutôt tournée à son avantage point trop n'en fallait, elle se redressa.

Et puis ?

Je ne pouvais pas laisser cet enfant là-bas, où il aurait été maltraité. Il n’a pas le droit d’avoir la même enfance que j’ai eu...


Une nouvelle révérence ? Non ! Elle savait que son frère avait souffert, c'était bien pour cette raison qu'elle n'avait pas compris la raison première qui avait poussée son frère à rejeter l'enfant, à croire qu'inconsciemment l'on reproduisait le même schéma que nos propres parents, guidés par l'on ne sait quelle volonté ni même pourquoi certains mots et paroles durs sortent alors qu'ils ne devraient pas, tel est la complexité du genre humain et Rick avait du mal à se détacher de son père, malgré tous les essais de sa sœur et de son épouse... Elle en haussa les épaules.

Je te l'avais dit...

Si tu avais vu comme lui et Esteban se sont comportés là-bas. Notre cousin a même réussi à rire.

Il a rit ? Je crois que les enfants ont quelque chose que les adultes perdent avec le temps, du moins certains, cette lueur dans leur regard qui d'un instant à l'autre les font passer du rire aux larmes... Rick... Ce que tu viens de faire... Je suis fière de toi, tu as réussi à dépasser tes démons, tu verras un jour tu y arriveras.

Elle lui frotta le bras avant de se mettre à la hauteur de l'enfant et de lui sourire. Rick lui demanda si il était sur et contre toute attente, elle se retrouva avec son cousin dans les bras et il avait réussit à prononcer d'une façon forte amusante ses cousins.

-" Kowen é Athof"

Elle le serra dans ses bras et se redressa arrachant l'enfant au sol, elle se tourna vers son frère.

Viens je vais avertir nos cousins...

Korydwen entra dans sa maison, elle déposa Alexandre dans un fauteuil et lui donna un jouet en bois qui trainait par terre, en même temps il n'y avait que cela par terre des jouets appartenant aux enfants. Elle se tourna vers son frère et le convia à prendre place sur un des autres fauteuils, elle alla chercher lait et jus de pomme et de quoi grignoter un peu, alors qu'elle prenait place au bureau et qu'elle commençait à rédiger.

Citation :
A ma très chère cousine Carmen,

J'espère qu'en ces temps troublés tu te portes bien et que tu ne manques de rien, les volontaires vont être réquisitionnés pour une durée indéterminée, alors si tu venais à manquer de quoi que cela soit n'hésite pas à m'écrire, je verrais avec mes vassaux sur place à Montpensier, afin qu'il t'aide.

C'est un bien triste jour aujourd'hui, je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers jours et je dois t'avouer que l'absence d'Althiof est pesante, quoi qu'il en soit, si je t'écris c'est pour une triste raison, nos cousins Aellfall et Ambris de la Serna ne sont plus... Sans doute quelques brigands ont profité de la pagaille ambiante pour leurs arracher la vie, les laissant sur un coin de la route...

Mais un espoir, une trace d'eux est encore parmi nous, il s'agit de leur fils Alexandre dont nous ignorions jusqu'à présent l'existence...

Bien à toi,
Kory.
1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Gueule12

Elle roula la missive avant de t'attraper une bougie, de la cire rouge et son sceau, elle cacheta la missive et la posa dans un coin, elle attrapa un deuxième velin et commença à le gratter.

Citation :
Chère Alethea, chère cousine,

voilà bien longtemps que je n'ai pris de vos nouvelles, j'espère que votre installation dans le Maine s'est bien passée et que vous prenez beaucoup de plaisir dans les diverses missions de votre ordre. Si je vous écris ce jour, c'est pour vous faire d'une nouvelle bien triste.

Le malheur semble s'être abattu sur notre famille, Ambris et Aellfall nos cousins ne sont plus, ils ont été attaqué en chemin, en même temps que notre duché est tombé aux mains des pillards... Ils ont laissé derrière eux un garçonnet d'à peine un an, Alexandre, notre petit cousin, il se trouve actuellement chez moi, des moines l'ont recueilli.

Je ne sais quand auront lieu les obsèques... Nous vous préviendrons, il en va de soi.

Toute mon amitié et mon soutien en ces temps troubles.
Bien à vous,
Korydwen
1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Gueule12

La missive fut cacheter, Korydwen se leva et s'approcha de la fenêtre, elle siffla son vieil hibou et lui attacha les missives, qu'il vole vers Alethea et Carmen. Elle retourna auprès de Rick et instinctivement prit Alexandre dans ses bras, elle posa le jeune garçon sur ses genoux.

Je suppose que l'on doit se référer à toi pour tout ce qui concerne son éducation, en tant que chef de famille ? Donc ? Tu comptes en faire un curé ? J'ai pensé, comme nous n'avions absolument aucune consigne et que cet enfant n'est sans doute pas baptisé que Carmen et Alethéa pourraient être des marraines pour lui, à condition qu'elles acceptent... Quand au parrain, je dois avouer que l'on ne peut t'imposer cela vu ta réaction... Que penses-tu d'Althiof ? Cela resterait dans la famille et ainsi nous éviterions les faux amis... La vie d'Alexandre sera assez troublée nous n'avons pas besoin de rajouter cela...

Korydwen regardait son frère attendait une réaction de sa part maintenant.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeSam 26 Juin - 1:01

Rick

Le jeune homme était en train de livrer à sa sœur ses émois et ses pensées les plus profondes. Il avait, en moins d’une journée beaucoup travaillé sur lui et sur ses attentes. Et alors qu’il était en train de parler, il vit sa sœur faire une révérence, un peu dans le style de « Tu vois je te l’avais dit ». Rick fronça de manière imperceptible les sourcils. Mais Kory avait dû sentir sa réticence car elle ne pipa mot et continua à l’écouter. Et après un haussement d’épaules, elle ne put retenir plus longtemps son « je te l’avais dit ». Le jeune homme hésita encore à froncer les sourcils. Un peu rancunier le Rick ? Certainement, ce n’est pas une pauvre quiche qui dirait le contraire. Elle qui l’évitait comme la peste. Même après son cours, elle n’était pas venue le saluer. Par peur ? Qui sait ? Rick avait fait une croix sur celle dans lequel coulait le sang maternel. Mais jamais, il ne pourrait en faire une sur celle qui portait le même nom que lui et qui était toujours à ses côtés, dans les bons comme dans les mauvais. C’est sûrement pour cela que le jeune homme ne pipa mot à sa phrase qui sonnait comme un avertissement. En plus, elle atténua ses propos par un compliment.

Il a rit ? Je crois que les enfants ont quelque chose que les adultes perdent avec le temps, du moins certains, cette lueur dans leur regard qui d'un instant à l'autre les font passer du rire aux larmes... Rick... Ce que tu viens de faire... Je suis fière de toi, tu as réussi à dépasser tes démons, tu verras un jour tu y arriveras.

Une main apaisante sur son bras et le jeune homme retrouva le sourire. Après tout, Kory avait raison sur une chose c’est que les enfants avaient cette grande faculté. Mais là où elle se trompait c’est que ce n’était peut-être pas que les enfants. D’ailleurs il voulut vérifier son hypothèse, en la lui soumettant.

Tu sais, ch’tite sœur, je crois que je suis resté un grand enfant malgré tout. Quelqu’un qui ne veut pas grandir car le monde des adultes n’est pas beau à voir. La preuve, c’est que ce matin, je t’aurais volontiers étripée et enfermée dans un couvent, tellement tu m’exaspérais mais la minute d’après, je t’aurais serré dans mes bras pour te remercier, une nouvelle fois de m’ouvrir les yeux. D’ailleurs, je crois que tu es la seule personne à me faire cet effet-là. Tu as le don parfois de m’énerver mais en même temps de me faire rire. Fichu sang qui coule dans nos veines et qui est beaucoup trop bouillonnant pour ce coin du Royaume.

Le jeune homme éclata de rire, alors que sa sœur voulait à tout prix écrire à leurs cousins pour leur annoncer que désormais Alexandre serait le protégé de Kory et d’Al. Tout le monde entra dans la maison et pendant que le petit garçon hérita d’un jouet en bois, Rick obtint de quoi se sustenter, pendant que sa sœur commençait à rédiger missive sur missive. Une fois les hiboux partis, elle reprit le fils d’Ambris sur ses genoux et lui posa une étrange question.

Je suppose que l'on doit se référer à toi pour tout ce qui concerne son éducation, en tant que chef de famille ? Donc ? Tu comptes en faire un curé ? J'ai pensé, comme nous n'avions absolument aucune consigne et que cet enfant n'est sans doute pas baptisé que Carmen et Alethéa pourraient être des marraines pour lui, à condition qu'elles acceptent... Quand au parrain, je dois avouer que l'on ne peut t'imposer cela vu ta réaction... Que penses-tu d'Althiof ? Cela resterait dans la famille et ainsi nous éviterions les faux amis... La vie d'Alexandre sera assez troublée nous n'avons pas besoin de rajouter cela...

Rick la regarda de manière assez perplexe.

Kory, ne me tentes pas s’il te plaît. Même si je suis diacre et même si j’enseigne le pardon à mes brebis égarées, je ne reste pas moins un homme avec son passé, ses pensées et ses convictions. Il y a des choses qui ne se pardonne pas, tout homme d’Eglise que je suis. Alors ne me tends pas la perche en me demandant comment tu dois élever cet enfant. Tu sais mon avis et si je te l’ai ramené c’est pour qu’il n’ait pas le même passé que moi. Il a le droit d’être heureux dans la vie, mais il a aussi le devoir de servir Aristote. Nous allons donc passer un pacte pour le bien être de cet enfant. Je m’occupe de son éducation religieuse et toi de tout le reste. Tu auras la charge de l’élever comme si c’était ton fils.

Le jeune homme leva un doigt pour interrompre une éventuelle joie qui pourrait naître dans le regard de sa sœur pour l’avertir.

Mais, je tiens à t’avertir, que je me garde le droit de changer d’avis, si je vois que nous sommes sur la mauvaise voie et qu’il est vraiment habité par le mauvais esprit du paternel. Je serais très vigilant sur cet aspect d’ailleurs.

Rick sourit. Au fond de lui, il savait pertinemment que sa sœur avait raison, mais lui avouer ce serait baisser sa garde et il s’était déjà assez dévoilé pour ce jour. Point trop s’en faut non plus !Il savait aussi que le jeune cousin serait mieux élevé ici qu’au couvent d’où il venait de le tirer mais là encore ça serait montrer à nouveau sa faiblesse que de l’avouer. Après tout, il était homme et chef de famille et il ne fallait pas montrer ses faiblesses. N’était-ce pas comme ça qu’on l’avait élevé ?

Pour ce qui est des marraines et parrain, je pense que ton choix est judicieux et pas la peine de chercher d’éventuels amis de ses parents. Vu que je vais m’occuper de son éducation religieuse, je dois pouvoir avoir une totale confiance en son parrain ou sa marraine. D’ailleurs, en parlant de baptême, il me semble que Carmen n’a pas encore reçu l’eau du baptême. Il va falloir remédier à cela avant de la prévoir comme marraine. Et avant de baptiser cet enfant, il faudrait aussi songer à enterrer ses parents et à lui donner une sépulture décente.
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MessageSujet: Re: 1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?   1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ? Icon_minitimeSam 26 Juin - 1:02

Korydwen

Korydwen écoutait son frère qui semblait se dévoiler sans trop se dévoiler, de quoi avait il peur ? Depuis que la famille avait été retrouvé parfois il se comportait de façon différente. Korydwen avait l'impression de faire face à un mur de pierre, pourquoi était il si dur et si froid pourquoi se forçait il à être sévère ? Et à finalement finir par faire mal aux autres.

Tu sais, ch’tite sœur, je crois que je suis resté un grand enfant malgré tout. Quelqu’un qui ne veut pas grandir car le monde des adultes n’est pas beau à voir. La preuve, c’est que ce matin, je t’aurais volontiers étripée et enfermée dans un couvent, tellement tu m’exaspérais mais la minute d’après, je t’aurais serré dans mes bras pour te remercier, une nouvelle fois de m’ouvrir les yeux. D’ailleurs, je crois que tu es la seule personne à me faire cet effet-là. Tu as le don parfois de m’énerver mais en même temps de me faire rire. Fichu sang qui coule dans nos veines et qui est beaucoup trop bouillonnant pour ce coin du Royaume.
Et du tac au tac, elle répondit, comment pouvait il affirmer tant de choses ? Elle haussa les épaules.

Le monde des adultes n'est pas forcément moche à voir, le monde dans lequel nous vivons, nous en sommes tous en partis responsable, nous ne sommes pas capables de vivre en s'entendant et d'avancer pour le bien de notre duché... Vouloir rester enfant serait fuir le monde que l'on se fait et fuir n'est pas la solution... Régler les problèmes nous rend plus fort... Et ça tu le sais mais tu ne veux pas le voir. Le problème n'est pas ce sang... Le problème c'est regarder derrière... Quand tu comprendras qu'il faut regarder devant et avancer et non pas vivre sur un tas de souvenir plus que bancal...

Korydwen était assise dans son fauteuil, elle se frottait le front, parfois, elle ne comprenait pas son frère, elle avait du mal à le suivre, au lieu de faire une croix définitivement sur Alejandro il le ramenait à table... Elle ne savait plus comment lui faire comprendre, cette vieille histoire de plus de 20 ans maintenant... Qui se souvenait ? D'ailleurs étaient-ils encore en vie ? Après tout l'espérance de vie dépassait bien rarement les 40 ou 50 ans... Après tout, les détracteurs n'étaient ils pas très vieux...

Korydwen parlait et la réponse que vit son frère manqua de lui décrocher la mâchoire, elle ne le suivait pas bien là. D'un côté il disait qu'il était le chef de famille et de l'autre finalement il ne voulait pas se charger et la laissait maîtresse du devenir d'Alexandre.


Kory, ne me tentes pas s’il te plaît. Même si je suis diacre et même si j’enseigne le pardon à mes brebis égarées, je ne reste pas moins un homme avec son passé, ses pensées et ses convictions. Il y a des choses qui ne se pardonne pas, tout homme d’Eglise que je suis. Alors ne me tends pas la perche en me demandant comment tu dois élever cet enfant. Tu sais mon avis et si je te l’ai ramené c’est pour qu’il n’ait pas le même passé que moi. Il a le droit d’être heureux dans la vie, mais il a aussi le devoir de servir Aristote. Nous allons donc passer un pacte pour le bien être de cet enfant. Je m’occupe de son éducation religieuse et toi de tout le reste. Tu auras la charge de l’élever comme si c’était ton fils.

Ton passé ! Ton passé ! Quand arrêteras-tu de regarder derrière et de te plaindre de ton passé ?

C'était sorti du coeur, tout seul, elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus. Pourquoi autant retourner le couteau dans sa propre plaie alors qu'il avait une vie passée et future qui rayonnait de bonheur, une épouse, quatre enfants, des cousines, des cousins... Elle agita la tête.

Le devoir de servir Aristote ? Et si il ne veut pas ? Si il veut faire comme son père, comme sa mère, entrer à la COBA l'en empêcheras-tu ?

Elle agita la tête et croisa les bras, de toute façon, elle avait déjà son idée sur la question, elle ne manquait pas d'écus, une fuite serait rapidement et facilement organisé... Mais ça, Rick ne le saurait jamais, pas du genre à se laisser faire, ni à subir ce que les autres voulaient lui imposer... Ou imposer à des personnes qui avaient souffert...

Mais, je tiens à t’avertir, que je me garde le droit de changer d’avis, si je vois que nous sommes sur la mauvaise voie et qu’il est vraiment habité par le mauvais esprit du paternel. Je serais très vigilant sur cet aspect d’ailleurs.

Etait-ce la phrase de trop ? Korydwen en avait marre, à force d'imaginer des choses l'on venait à en croire des choses qui n'étaient pas vraies, il cherchait à se convaincre de quoi ? Sa main droite se relevait dangereusement, elle finit par serrer le poing et tentait de se contenir en soufflant de nombreuse fois et sur le ton le plus calme possible.

Rick... Quand comprendras-tu que tu fais fausse route ? Quand comprendras-tu qu'Alexandre n'est pas Alejandro ? Tu deviens fou !! Cherche à changer d'avis et je changerai moi aussi d'avis sur une chose. Parce que je te rappelle que tu n'es plus mon chef de famille... C'est mon époux, Althiof...

Elle était froide, il avait réussi à la pousser dans un retranchement d'où elle ne souhaitait pas sortir, si la journée pouvait se terminer rapidement, si elle pouvait ne plus le voir, elle ferma les yeux et respira profondément... Cette journée n'était qu'une plaie, une succession de plaie... Pourquoi était-il comme ça ? Elle ne comprenait plus du tout. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, les mains dans le dos, contemplant son petit jardin et plus loin sur le lac.

Je suis fatiguée... Je ne te comprends pas Rick, ne peux-tu pas mettre une fois pour toute Alejandro au placard ? Ne vois-tu pas que tu te fais du mal en en parlant ? Ne vois-tu pas que tu tournes et enfonces toi-même le couteau dans tes plaies ? Tu te complais dans ton passé, regarde ce que tu as, regarde le parcours que tu as fait. Vois un peu le bien et arrête de voir tout noir...

Korydwen finit par se tourner et regarde son frère lorsque celui-ci reprit sur les parrains et marraines, il semblait accepter le choix qu'elle avait fait.

Pour ce qui est des marraines et parrain, je pense que ton choix est judicieux et pas la peine de chercher d’éventuels amis de ses parents. Vu que je vais m’occuper de son éducation religieuse, je dois pouvoir avoir une totale confiance en son parrain ou sa marraine. D’ailleurs, en parlant de baptême, il me semble que Carmen n’a pas encore reçu l’eau du baptême. Il va falloir remédier à cela avant de la prévoir comme marraine. Et avant de baptiser cet enfant, il faudrait aussi songer à enterrer ses parents et à lui donner une sépulture décente.

Les réponses étaient sèches, depuis le début elle avait l'impression de discuter avec une pierre.

Bien.

Pas un mot de plus, elle n'avait qu'une envie se mettre au lit et retrouver les bras chaleureux de son époux et tout lui expliquer, il comprendrait et serait plus tendre que Rick, parfois, elle se demandait pourquoi elle essayait encore de lui ouvrir les yeux...
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