1.8 [Début Mai] Un de la Serna blessé, une charge de sanglier ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Rick

Rick avait préféré ne pas regarder sa sœur, pendant qu’il parlait. Il ne voulait pas voir sa réaction mais il l’entendit quand même.

Le monde des adultes n'est pas forcément moche à voir, le monde dans lequel nous vivons, nous en sommes tous en partis responsable, nous ne sommes pas capables de vivre en s'entendant et d'avancer pour le bien de notre duché... Vouloir rester enfant serait fuir le monde que l'on se fait et fuir n'est pas la solution... Régler les problèmes nous rend plus fort... Et ça tu le sais mais tu ne veux pas le voir. Le problème n'est pas ce sang... Le problème c'est regarder derrière... Quand tu comprendras qu'il faut regarder devant et avancer et non pas vivre sur un tas de souvenir plus que bancal...

Regarder derrière lui... Combien de faut lui avait-elle fait le reproche déjà ? Il le savait pourtant. La première fois c’est quand il avait été contraint de quitter la mairie de Montbrisson parce que certains énergumènes se pensaient mieux que lui et pensaient pouvoir gérer la municipalité mieux sans lui. Il avait beaucoup souffert, il avait été amer et maintenant ça lui était passé. Alors pourquoi cela ne passerait-il pas pour cela ?

Je suis fatiguée... Je ne te comprends pas Rick, ne peux-tu pas mettre une fois pour toute Alejandro au placard ? Ne vois-tu pas que tu te fais du mal en en parlant ? Ne vois-tu pas que tu tournes et enfonces toi-même le couteau dans tes plaies ? Tu te complais dans ton passé, regarde ce que tu as, regarde le parcours que tu as fait. Vois un peu le bien et arrête de voir tout noir...

Rick regarda sa sœur sans vraiment la comprendre. Il était là hagard, hébété presque amorphe, sans réactions. Mais à l’intérieur, c’était tout différent. Et si une fois encore, elle avait raison ? Ce serait trop beau ou triste selon le cas, si c’était vrai. Il n’avait pas réagit quand Kory lui avait demandé ce qu’il ferait si Alexandre voulait suivre la trace de ses parents et rentrer à la COBA. Il n’avait rien répondu quand elle lui avait rappelé qu’elle était femme mariée et qu’à ce titre, elle n’avait pas d’ordres à recevoir de lui. Et c’est sans un mot pour sa sœur ni pour son cousin que le jeune homme quitta la pièce.

Il ne voulait pas retourner à l’auberge pour ne pas avoir à s’expliquer avec Tia. Il ne voulait pas non plus que son épouse à nouveau lui ouvre les yeux sur ce qu’il pensait. Une révélation par jour c’était suffisant. Que lui aurait-elle dit d’ailleurs ? Que Kory avait raison et qu’il n’était pas son père. Les pas du jeune homme le guidèrent vers la falaise dominant le lac. Cette falaise qui avait été le témoin de tant de choses. C’est là que l’ancien maire Gilou avait trouvé la mort, c’était là aussi que Tia s’était refugiée lorsque Rick avait, dans un premier temps, rejeté l’enfant premier à naître. C’est donc là, appuyé sur un arbre que le jeune homme chercha à comprendre ce qui se passait. Combien aurait-il donné à ce moment précis pour voir apparaître le Padre et ses sages conseils ? Ou alors Ama et Epson pour leur amitié et même encore Despé pour qu’il le conduise en taverne s’enivrer pour ne penser plus à rien.

Le jeune homme se remémora une nouvelle fois les propos de Kory, comme si elle était à côté de lui.

Tu te fais du mal... Tu enfonces toi-même le couteau dans la plaie... Regarde le parcours que tu as fais... Regarde qui tu es devenu....

Rick écouta donc ses sages conseils. Qu’était-il à présent ? Tout d’abord, il était marié et père de quatre merveilleux enfants. Ça c’était une merveilleuse réussite, il ne pouvait la nier. Il avait réussi là où Alejandro avait échoué car Georges, en tant qu’aîné ne grandirait pas sans l’amitié d’un frère ou d’une sœur. Il les avait pour s’amuser et pour rire ainsi que ses cousins et cousines. Leur famille était unie et solide et ça c’était une victoire merveilleuse. Côté popularité, il était apprécié à Montpensier par ses mandats de maire, par sa place dans l’équipe de soule qu’elle soit municipale, ducale ou royale. On lui reconnaissait ses talents d’amuseur de la galerie, lui le boute-en-train. Il était aussi connu en dehors des remparts de son village pour diverses actions. Il avait réussi aussi à faire de la politique sans se faire corrompre par le système. Il n’était pas devenu envieux des autres et n’avait pas voulu plus de pouvoir qu’il ne pouvait en assumer. Il n’avait jamais voulu s’affiler à un parti politique pour ne pas avoir cette tentation. Et tout en réfléchissant à tout cela, le jeune homme sentit partir hors de lui, ce fantôme qui le narguait depuis tellement de temps. Il devenait plus fou et plus petit. Le cœur du Montpensiérois semblait à nouveau battre comme s’il avait été obèse et qu’on lui avait enlevé le surplus de graisse autour de cet organe. Certes, c’est une chose qui à son époque ne pouvait se faire ni même se connaissait mais c’est ainsi qu’il le ressentait.

C’est donc d’un bond qu’il se remit sur ses jambes et hurla, alors que la nuit était déjà tombée depuis un bon moment déjà...

Je ne suis pas comme toi ! Je suis Rick de la Serna Harispe ! Je suis heureux dans la vie ! J’ai une femme, des enfants et une famille que j’aime et qui m’aime. Et quoi que tu fasses Alexandro de la Serna, tu ne me feras plus souffrir. Je suis Riiiiiiiiiiicccccccckkkkkkkkk !

Et pendant de longues minutes, il laissa éclater sa joie sur le haut de cette falaise, laissant l’écho ramener ou pas ses propos le plus loin possible. Puis, c’est le coeur en fête que le jeune homme redescendit de cet endroit dangereux. Son épouse devait commencer à s’inquiéter et il fallait aller la rassurer. Désormais, le jeune homme venait de comprendre une chose essentielle à sa nouvelle vie.... : l’amour des siens plus importants que le reste, plus important que son passé.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Korydwen

Alexandre devait suivre la scène en se demandant ce qu'il se passait, ou bien il jouait, Korydwen lui jeta un regard bienveillant, il jouait avec une des épées en bois de Matthis, Matthis serait heureux de compter une personne de plus dans son armée. Korydwen vit son frère une fois de plus fuir, partir sans rien dire, elle savait qu'elle avait touché là où cela faisait mal et elle le ferait jusqu'à ce qu'il comprenne et que tous puissent vivre en paix, même si la lourdeur de leur passé les rendait bizarre et étrange par moment, même si ils seraient sans doute toujours poursuivis, mais Korydwen essayait de regarder devant et de ne pas y penser.

Elle se précipita vers la porte et la claqua, elle resta un moment dans l'entrée les mains sur son visage, respirant profondément, levant les yeux au plafond, pourquoi Il s'évertuait sans cesse à leur mettre des bâtons dans les roues, à chaque fois qu'il avaient un projet voilà que cela là tombait à l'eau pour de nombreuses raisons.

Korydwen retourna dans le salon, Alexandre commença à marcher dans sa direction, la journée avait sans doute était longue et difficile pour lui, il y avait encore les corps à récupérer et la cérémonie à organiser. La chute du duché et l'absence de son époux avaient eu raison d'elle, elle attrapa Alexandre, sa petite besace, un parchemin et une plume. Elle griffonna quelques mots et alla le placarder sur la porte de sa maison.

Citation :: Partie à Mirefleurs.
K.

Elle se dirigea vers les écuries, se hissa sur Thessalie, Alexandre blotti contre elle, elle partit à Mirefleurs, retrouver ses enfants et voir comment la suite évoluerait... Et surtout discuter de tout cela avec son époux, des changements qu'elle allait lui imposer, elle doutait, tellement en cet instant, elle savait combien son époux ne voulait pas d'autres enfants, sans doute un peu pour ça qu'elle n'avait pas gardé le quatrième et que cette grossesse s'était finalement terminée en fausse couche, elle ne s'en était même pas rendue compte d'ailleurs, depuis combien de temps était elle enceinte avant de le perdre, enfin vu son désintérêt total, elle ne l'avait découvert que le jour même en se réveillant dans ce bain de sang. Elle verrait bien ce qu'en penserait son époux quand il serait de retour... Pour l'heure, cette journée était belle et bien terminée... La suite des évènements se décideraient plus tard...

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