2.4 [juillet] Chroniques guyennaises d'un couple d'Auvergnats - Partie 2

Korydwen

Le petit, mais alors très petit et discret côté jaloux de son époux qui se caractérisait par des baffes était ressorti, elle avait souri avec malice en le voyant rougir, cette petit pointe de rouge qu'elle s'amusait parfois à faire surgir, mais à ce petit jeu son époux était bien plus doué qu'elle. Enfin, c'était sans doute ses activités privées qui le faisaient un peu plus rougir... Mais ils n'étaient pas là pour parler des activités privées, extrêmement nombreuses. Heureusement qu'aucun curé ou homme d'Eglise n'avait entendu la petite discussion des deux amants, époux.

Seulement, elle n'était pas au bout de ses peines, voilà qu'il recommençait à la taquiner, elle avait longuement hésité sur l'attitude à adopter et finalement, elle avait préféré tourner sa langue sept fois dans la bouche de son époux, ce qui n'était là non plus, pas pour lui déplaire. N'avait-il pas saisi le côté uniforme ? Ce côté qui attirait les regards des dames sur les hommes et il fallait avouer que cela faisait ressortir ses muscles et là... Korydwen ne pouvait plus répondre de rien... Enfin si, elle répondait de certaines choses, mais elle savait et trouvait son époux forcément attirant et surtout séduisant, de quoi voir les yeux d'une dame pétiller plus qu'à l'accoutumé. Mais elle savait aussi qu'il emportait toujours une tenue de maréchal, comme si il en avait besoin en voyage... Il avait beau dire, jamais il ne se détachait complètement de la prévôté, mais, elle était bien contente de la présence de cette uniforme dans sa minuscule malle. Et si lui ne pouvait pas vivre sans la prévôté, elle c'était les robes, lui avouerait-elle, qu'elle en avait encore commandé ? Une rougeur au moment où elle y pensa.

Incorrigible, mais aujourd'hui je dois dire que cela m'arrange.

Un sourire et une tape sur les fesses, il était comme ça, elle ne voulait pas l'échanger et puis le voir tirer la tronche ce n'était pas ce qu'elle préférait, il perdait sa joie de vivre sans ça. C'était pas la peine. Il se prépara rapidement et bien entendu, il ne manqua pas de la taquiner pour le coup.

Et puis toi sans tenue de maréchal, c'est comme moi sans robe c'est impensable... Enfin sauf dans notre intimité bien entendu.

Et bim, une baronne qui rougit une fois de plus, heureusement qu'elle ne les comptait pas, une fois sur la plage et allongée à regarder les étoiles, elle se prit à rêver et à songer, comment aborder la chose ? Et puis il n'avait pas l'air bien pressé, le faire languir peut-être ? Elle se tourna vers lui et le regarda avec malice alors qu'il parlait de ce qu'il connaissait de l'astronomie.

C'était un moyen pour ces peuples des mers de se repérer sur l'océan et trouver leur route. Moi, je n'en connais que quelques unes, et vu mon avancement dans le livre d'Astronomie et mes souvenirs en la matière je serais incapable de les reconnaître.

Je connais de nom Πήγασος évidemment. Pégase, le cheval ailé blanc immaculé. Et Ἀνδρομέδα, Andromède.

C'est bien pour cette raison, qu'avant d'être capitaine de bateau, il faut connaitre l'astronomie. Savoir se repérer avec les étoiles, et comme c'est ce que je veux être... Il faut bien que j'y travaille. Et pour les reconnaître, c'est pas très facile, ça n'a pas réellement la forme d'un cheval ailé par exemple, disons qu'ils ont embelli, les formes après avoir relier les différentes étoiles... Mais j'suis certaine qu'en avançant dans ton livre tu réveilleras quelques souvenirs. Et puis je peux te donner quelques cours particuliers...

Sourire malicieux avant de se redresser et de fouiller dans sa petite besace, il lui fallait retrouver ce qu'elle avait mis un peu plus tôt dedans, mais avec pour seule lumière la lune c'était difficile, elle l'ouvrit en grand et rentra presque sa tête à l'intérieur. Elle finit par sortir quelque chose et le garda dans ses mains qu'elle glissa dans son dos.


Alors...

Se met à genoux et le regarde avec malice.

Est-ce que tu veux m'épouser une nouvelle fois ?

Elle le regardait avec malice, triturant la rose rouge qu'elle avait prit soin de faire sécher, elle finit par la lui tendre en souriant. C'était un cadeau sans doute original pour le moment de remariage.

Althiof

Cette fois, il faisait nuit, mais la lune, pleine, apportait suffisamment de clarté pour rendre ce moment encore plus magique. Kory avait fouillé ou plutôt retourné sa besace à la recherche de quelque chose de visiblement important. Il la trouvait bien mystérieuse.

Lorsqu'elle eut fini, et il commençait à pensait qu'elle faisait un peu exprès pour l'embêter, elle se mit à genoux.

Est-ce que tu veux m'épouser une nouvelle fois ?

Il en fit autant et ne la quittait pas des yeux. Dieu qu'elle était belle, comme au premier jour, si ce n'est plus. Ce moment n'appartenait qu'à eux, sans témoins ni festivités mondaines qu'ils n'appréciaient guère, préférant les rires et le naturel des fêtes villageoises et autres bals masqués.

Lorsqu'elle lui montra la rose il sourit et posa ses mains sur les siennes pour l'envelopper.

J'ai un jour juré devant Papa Foulke, dict le Padré, de t'aimer et de te protéger jusqu'à la fin de notre vie, et ce fut le plus beau jour de ma vie. Ta beauté illumine ma vie un peu plus ma vie chaque jour que Dieu fait. Et que les deux soeurs, Hêra et Hestía, déesses protectrices du mariage et du foyer, m'en soient témoins en cette magnifique nuit, je continuerai d'honorer cette promesse jusqu'à ce qu'il me soit donné de le faire.

Qu'ajouter à cela si c'est n'est un "je t'aime" murmuré en même temps qu'un doux baiser déposé sur ses lèvres.

Korydwen

Les mains sous les siennes, ses yeux plongés dans les siens, elle attendait une réponse, mais pas n'importe quelle réponse, la sienne, elle savait pourtant approximativement ce qu'il allait répondre, il y aurait un oui dedans, mais la façon de tourner était encore inconnue et rendait la situation plutôt intéressante. Et puis il finit par lui donner sa réponse, tant attendue, la patience et Korydwen ne faisait pas bon ménage, Althiof puisse en témoigner.

J'ai un jour juré devant Papa Foulke, dict le Padré, de t'aimer et de te protéger jusqu'à la fin de notre vie, et ce fut le plus beau jour de ma vie. Ta beauté illumine ma vie un peu plus ma vie chaque jour que Dieu fait. Et que les deux soeurs, Hêra et Hestía, déesses protectrices du mariage et du foyer, m'en soient témoins en cette magnifique nuit, je continuerai d'honorer cette promesse jusqu'à ce qu'il me soit donné de le faire.

Un frisson la parcourut et la Thessalie et les histoires grecques étaient à nouveau là. Korydwen souriait, c'était lui, son cher et tendre époux, son Althiof rien qu'à elle. Il fallait sans doute qu'elle réponde à son tour, seulement elle ne savait pas vraiment quoi dire et puis elle entendit son "je t'aime" et reçu son doux baiser qui la figea sur place, elle le regardait, le fixait, tentait d'ouvrir sa bouche, mais rien... Pas un son, un simple bond du coeur et elle se jeta dans ses bras, lui murmurant tant et tant de choses malicieuses, de mots d'amour au creux de l'oreille. De quoi faire rougir les deux déesses. Elle se redressa et lui glissa au creux de l'oreille quelque chose... Et vu ce que provoqua ce quelque chose, le lecteur peut tout à fait imaginer de quel cadeau de mariage il s'agissait... Et il fut beau, une nuit de douceurs, de tendresses et de beaucoup d'autres choses qui restèrent secrètes pour les personnes autres que nos deux amants.

Après une nuit folle à la belle étoile, des cheveux plein de sable et dans tous les sens, les deux jeunes mariés regagnèrent leur auberge pour y prendre un bon bain et se reposer un peu, sauf si la passion de l'amour les avait encore gagné. Leur séjour touchait presque à sa fin, il y avait encore quelques jours pour profiter, et ils profitèrent de la plage et de l'océan, se racontant de nombreuses choses, de nombreuses histoires qui les transportaient...

Et puis vint le dernier jour, ils profitèrent encore plus que les autres jours, malheureusement son époux n'avait pas trouvé le vin qu'il espérait acheter, mais un jour ils finiraient par en trouver tous deux et puis, il y avait encore une partie du voyage qui promettait d'être intéressante. Mais cela était une autre histoire...

A cheval... Ils repartient ensemble vers d'autres aventures. Le seul changement depuis leur arrivée... Sans doute qu'ils étaient encore plus proches et complices qu'ils ne l'étaient déjà...