Montpensier...55 rue des Lavandières

Aurore

Et hop ! Toute la famille était de retour dans la petite maison de Montpensier.
Ca lui plaisait bien à Aurore tous ces déplacements en coche.
Et puis, ici, c'était pas comme au Domaine. Ils verraient du monde ; peut-être même d'autres enfants...du moins, elle l'espérait.
Et bientôt, ce serait différent : ça c'était les parents qui l'avaient dit.
Ils voyageraient non plus sur les routes, mais sur l'eau.

Aurore appréhendait un peu ce nouveau mode de vie.
Mais cela semblait tellement tenir aux coeurs de leurs parents.
Elle les aimait tellement, même s'ils étaient partis sans elle, et que c'était Nathan, seul, qui avait récupéré tous les câlins. Sur le moment, Aurore en avait été jalouse, mais depuis...de l'eau avait coulée sous les ponts.

Là, elle comptait bien se rattraper et monopoliser son Papa, un peu.

Et en attendant le grand départ, et du haut de ses 3 ans, la petite fille préparait ses affaires, et surtout ses jouets.
Il ne fallait rien oublier, car Maman lui avait dit que la maison serait vendue.

Et ce fût Aurore qui découvrit la première de drôles de rongeurs dans la demeure.
Elle alerta, avec sa grâce naturelle, toute la maisonnée.

Vindez viteeeeeeeeeeeee ! zé touvé dé tites sou'hi ! y son patout, patout, patout !

Un branle-bas de combat fût constitué, Anselme en tête pour déloger cette famille "clandestine".
La vie avait repris son cours, paisiblement et Aurore passait la majeure partie de ses journées soit, fourrée dans les pattes de son Père, soit dans celles de son grand frère Thomas.

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Fille de Nictail & Aiguemarine
Petite sœur d’Athalia et Thomas
Grande sœur de Nathan

Nictail

[Quelques jours plus tard.]

Les retrouvailles avaient été particulièrement bonnes.
Et surtout, elles avaient duré et tout le monde en avait profité.
Thomas ne savait par où commencer avec son parrain, mais l'idée du repas à venir le réjouissait. Il pourrait montrer comment il était devenu grand.

Toute la petite famille s'affairait donc dans la maison de Montpensier.
Athalia continuait à suivre ses différents cours avec application.
Thomas, aidé d'Aurore, s'occupait de son parrain et l'emmenait dans diverses aventures fantastiques.
Nathan ... Ben, comme un bon bébé, il profitait de la vie.

Enfin, Aigue, Nic et *Ma* avaient fait les emplettes nécessaires pour le repas.
Pendant que les deux femmes s'affairaient en cuisine, Nic décida de dresser la table.
Etendre leur plus belle nappe, disposer les assiettes, les verres, les couverts. Décorer et agrémenter tout ça de fleurs, de bougies et de petits objets.
Et le plus important, aller à la cave.
Remonter une bonne bouteille de vin à bulles pour commencer et ensuite des bouteilles d'un délicieux vin Bourguignon. Parait que ça irait très bien avec le plat.

Et, tout sourire, surveillant les chena ... les petits anges du coin de l'oeil, il regagna la cuisine et embrasse son épouse dans la nuque.
Hum, ça sent sacrément bon ! Tu es toujours aussi bonne cuisinière.
J'ai fini de dresser la table et de préparer le vin.
Tu as besoin de mon aide mon coeur ?!
Et il la regardait faire, la contemplant par la même occasion.
Il veillait sur elle comme sur la prunelle de ses yeux. Surtout qu'elle avait vraiment encore plus besoin de lui après les récentes révélations. En tout cas, le fait d'être rentré auprès de sa famille semblait atténuer un peu son trouble.
Même si cela ne sera effacé que quand elle saura, tout !

Sindbad

Sindbad logeait, pour le temps du séjour à Montpensier, chez Aiguemarine et Nictail.

Ils avaient insisté pour lui offrir le gite et le couvert, en dépit de ses protestations. Lui se serait volontiers contenté d'une modeste chambre d'hôte dans une taverne de la ville. Il l'avait fait tant et tant de nuits.

En outre, la chambre mise à sa disposition se révélait infiniment plus confortable que l'austère cellule monacale dans laquelle il avait dormi ces six derniers mois.

Et, côté ambiance, pas de souci...Les petits l'avaient pris en charge. Les petits...C'était un grand mot, car ils avaient tous grandi pendant son absence. Notamment Athalia. En la voyant, Sindbad avait eu un choc. Il revoyait encore son père lui présenter cette petite lombarde butée, l'air mi-austère, mi-malicieux, qui refusait de prendre les armes.

En tout cas, avec Thomas et Aurore, les choses étaient bien différentes. Les petits avaient entamé une geste épique, dont Thomas était le valeureux chevalier, tandis qu'Aurore incarnait la princesse prisonnière du seigneur local. Seule le vieux brigand repenti, qu'il incarnait, pouvait forcer la serrure de la cellule qui la maintenait prisonnière.

En tout cas, les enfants avaient été, à son égard, d'une discrétion exemplaire. Aucun d'eux n'avaient posé de question sur sa longue absence. Les effets des recommandations parentales, sans nul doute...

En fait, seule une personne manquait au constantinopolitain : son inséparable Aparajita. Il savait que celle ci vagabondait en toute liberté sur les terres de Sarliève, où elle ne risquait pas d'être en butte à l'hostilité de la population montpensiéroise. Mais le constantinopolitain souhaitait la revoir, ne serait-ce que parce que son diagnostic, même formulé de manière ésotérique pour les médecins françois, avait permis sa guérison.

Aiguemarine

[ Dans la cuisine ]

Hum, ça sent sacrément bon ! Tu es toujours aussi bonne cuisinière.
J'ai fini de dresser la table et de préparer le vin.
Tu as besoin de mon aide mon coeur ?!

Et toi, toujours aussi...gourmand mon ange ! Léger sourire malicieux, elle se tourne face à son époux et lui tape doucement sur les doigts avec sa cuillère en bois.

Aiguemarine se mord la lèvre et fait signe à *Ma* de les laisser seuls quelques minutes.

Ca mijote doucement...
Il n'y a plus qu'à patienter.
Et si...hésite un instant, puis se lance...Et si tu me faisais danser un peu en attendant ?!
Oui je sais...y'a pas de troubadours pour nous jouer un petit air mais on s'en fiche, non ?!
Juste 1 et après, l'on rejoint notre invité.

Elle pose sa cuillère en bois, tend sa main à son époux en le dévorant des yeux.
Envie de ne penser à rien.
Aiguemarine est préoccupée par ce déménagement et la multitude de choses qu'ils ont entassés. D'ici qu'ils soient obligés de faire plusieurs voyages, y'a pas des lieues à faire.
Mais bon "qui vivra, verra..." et là, elle a juste envie de profiter de cette soirée et d'oublier les petits tracas liés à ce prochain départ.

Nictail

Et toi, toujours aussi...gourmand mon ange !

Nic baissa les yeux. Et soudain, le voilà puni comme un petit garçon, tapé sur les doigts par la cuillère en bois.
Il se laisse faire, conscient d'être un gros gourmand, se mordant la lèvre.

Ca mijote doucement...
Il n'y a plus qu'à patienter.
Et si...Et si tu me faisais danser un peu en attendant ?!
Oui je sais...y'a pas de troubadours pour nous jouer un petit air mais on s'en fiche, non ?!
Juste 1 et après, l'on rejoint notre invité.

Nic fut surpris de cette proposition sur le coup.
Mais, ça ne lui déplaisait pas, loin de là.
Il prend la main de son épouse et l'entraine doucement dans une danse.

Tu as raison, et ça fait si longtemps.
Peu importe le petit air de musique, l'essentiel, ce sont les danseurs.
Et quand on est à deux, tout est parfait !

Il lui sourit doucement et ils dansent, les yeux dans les yeux.
Un long et doux moment où ils se perdent, où ils oublient tout.
Un moment de pur bonheur, de partage total. Un moment de tendresse et d'intimité. C'était si parfait, et un langoureux baiser pour conclure cet instant magique.
Merci pour cette danse, c'est merveilleux !
Mais allons-y, notre invité et le vin à bulles doivent nous attendre.

Un doux sourire et main dans la main, les deux amoureux regagnent le salon. L'évocation du vin à bulles avait fait pétiller encore un peu plus les yeux d'Aigue.
Sindbad, je ne sais pas si vous connaissez le vin à bulles de Champagne, mais vous allez voir, c'est délicieux.
Et sans attendre, il servit 3 coupes. oui, on lui avait dit que c'était les verres les mieux adaptés à ce vin.
Et il servit du délicieux jus de pomme pour les enfants.
Allez, trinquons ! A nos retrouvailles ! A l'avenir, à nous !
Et les voilà qui trinquent, joyeusement ! Une belle soirée s'annonce.

Sindbad

Tout en regardant les enfants jouer entre eux, Sindbad réfléchissait.

Il repensait à son périple, et à son issue à Lourdes, qui avait failli lui être fatal. Mais qu'était-il arrivé aux autres ? Katalin avait-il rejoint l'Ordre de la Pierre-Dieu, ou était-il tombé sous les coups du nettoyeur italien ? Et Graziella, était-elle repartie vers Venise, ou sévissait-elle encore au Royaume de France ?

Au milieu de cette galerie de portrait apparut le visage d'Atirenna. A cette heure, elle devait être en Artois. Vivante ? Trépassée ? Il lui devait la vie...

C'est à cet instant que ses hôtes émergèrent de la cuisine. Nictail tenait en main trois coupes d'un breuvage pétillant qui venaient des récoltes champenoises. Sindbad prit la coupe que Nictail tendait à son intention et la huma. Cela sentait le vin, en effet. Mais ces bulles...Un breuvage de prime abord étonnant. Nictail trinqua à l'avenir qui se dessinait à tous. Et le constantinopolitain rajouta :

A l'avenir, et au passé retrouvé...

Il ne pensait alors qu'à sa situation personnelle, et au soulagement qu'il éprouvait d'être enfin lui même. La situation d'Aiguemarine, lui revint alors à l'esprit : tandis que lui se réjouissait de son passé retrouvé, elle devait subir les doutes et incertitudes d'un passé dont elle croyait tout connaître...Il piqua du nez danss on verre, afin d'éviter son regard. Il regrettait déjà sa réflexion égoïste, et espérait qu'elle ne relèverait pas.

Aiguemarine

Une danse trop courte ; finalement, elle aurait dûe en demander plusieurs, tiens...
Mais bon, son époux avait encore une fois raison.
Sindbad devait sûrement s'impatienter, et puis, seul avec les enfants, seul Aristote sait ce qu'il pouvait lui arriver.

Le couple quitta donc la cuisine ; au passage, Aiguemarine fit signe à *Ma* d'aller surveiller le "mijotage" du boeuf bourguignon.
Une spécialité que lui avait confiée sa mère, enfin, tout du moins celle qu'Aiguemarine avait toujours pris pour sa mère.
Léger soupir en y repensant...
Son passé qui n'était pas réellement "son" passé. Combien de personnes lui avaient menti ?! et surtout, dans quel but ?!

Allez, trinquons ! A nos retrouvailles ! A l'avenir, à nous !

A l'avenir, et au passé retrouvé...

Un qui trinque à l'avenir, et un autre au passé retrouvé.
Quel avenir a t'elle, ne connaissant plus son passé ?!
Que pourra t'elle transmettre à ses enfants, à part son mauvais caractère et sa franchise ?!
Au fond d'elle, Aiguemarine ne leur en veut pas.
Elle est juste un peu, beaucoup perdue suite à toutes ces révélations. Il lui faut seulement un peu de temps pour digérer tout ça.

Posant son verre sur la table, elle invite tout le monde à prendre place et s'y installer, prenant avec elle Nathan sur ses genoux.
Esquissant un faible sourire... essayant de masquer son trouble.

"Allez, à table ! ..."

Elle fût "sauvée" par l'arrivée de *Ma* qui déposa une marmite de boeuf bourguignon en son centre, et commença à remplir les assiettes de chacun.

"Merci *Ma*, et bon appétit tout le monde !"

Quelques minutes plus tard, l'on n'entendait plus que le bruit des fourchettes se heurtant contre les assiettes.
Mais Aiguemarine savait que ce n'était que provisoire, et que, forcément, les enfants risquaient de prendre la parole d'ici quelques minutes...

Thomas

Les parents étaient revenus avec une surprise pour lui. Et pas des moindres.
Ils lui ramenaient son parrain. Thomas avait été tout fou lorsqu'ils étaient arrivés. Il avait fait un gros câlin à ses parents, un bisou à son petit frère et il s'était jeté dans les bras de son parrain.
Quel plaisir de le revoir après si longtemps ! Il voulait lui poser plein de questions, mais ses parents lui avaient déconseillé de trop parler de son dernier voyage.
En même temps, Thomas était un petit triste pour Athalia, il comprenait ce qu'elle ressentait de ne pas avoir de nouvelles de sa marraine. Mais, elle essaierait d'en savoir plus pendant le repas.

Ce fameux repas, justement, approchait à grands pas.
Thomas voulait monter à son parrain qu'il était devenu un vrai petit homme. Pendant que Papa et Maman s'affairaient, Thomas s'était chargé d'occuper Sindbad avec Aurore.
Et pis, Papa était revenu avec du vin à bulles ... et surtout du jus de pomme, chouette.
Mais, Maman semblait perturbé, Thomas l'avait vite senti. Il n'aimait pas ça et ile ne savait pas comment l'aider, à part lui faire plein de câlins.
Faudrait peut-être qu'il demande à Papa ...

Quoiqu'il en soit, il était l'heure de manger. Waouh, ça avait l'air bon.
Et c'était Maman qui avait cuisiné, ça faisait ... pfiou, une éternité ! Thomas était ravi et il fit de gros efforts pour manger comme on le lui avait appris. Il voulait faire plaisir à tout le monde et réussissait dans son entreprise, tout fier. Finalement, les "cours" de bonnes manières, ça servait à quelque chose.
Il attendit que tout le monde ait fini et se tourna vers son Parrain.

Dis Parrain, j'ai besoin de ton aide.
Tu voyages beaucoup beaucoup, et ben ... j'aimerais deviendre une sorte de chevalier. Enfin, quelqu'un de fort qui se promène pour aider les gens.
Comme dans les jolis histoires ...
Et j'me disais que ... ben ...
Se gratte le menton comme quand Papa cherche comment dire quelque chose. Du même coup, ils jettent un regard en coin à ses parents.
Ben, t'aurais pas des trucs ... enfin, des espèces de secrets de voyageur.
Pour voyager aussi bien que toi ...

Thomas espérait pas avoir fait de bêtises. Mais, ça le travaillait tellement tout ça !

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Thomas, fils de Nictail et Aiguemarine
Frère d'Athalia, d'Aurore et de Nathan.

Athalia

Montpensier...55 rue des Lavandières - Page 11 Athali10

Toujours un peu distante, dans son coin, Athalia surveillait ses frères et Aurore.
Certes, elle était contente pour Thomas de revoir Sindbad, mais, elle trouvait ça un peu injuste tout de même.
Pourquoi les parents n'avaient pas ramenés sa Marraine à elle ?
Trop occupée à Montauban ?
Ou bien, peut-être que Kindjal ne souhaitait plus la voir ?
Et puis, sa mère avait changée depuis leur retour. Pourquoi ?
Non, vraiment il fallait qu'elle sache là ! ce n'était plus possible.

Athalia tournait et retournait sa fourchette dans son assiette, attendant le meilleur moment pour "attaquer".
Thomas posait mille et une questions à Sindbad.
Elle regarda tour à tour son père et sa mère.
Pas que la conversation sur "moi, quand j'serai plus grand, j'serai chevalier errant" ne l'intéressait pas, loin de là.

Se tournant vers son père qui semblait être le plus réceptif, elle le fixa dans les yeux, croisant ses bras, l'air déterminé.

Hummm, et Marraine Kindjal comment elle va ?
Elle vient bientôt m'voir ?

Puis, beaucoup plus bas, à l'attention uniquement de son père...

Dis, elle est malade maman ? Qu'est ce qui s'passe ?
J'suis grande moi maintenant, et je peux (presque) tout entendre, tu sais !

Athalia lui fit un de ses sourires, celui "allez-papa-dis-moi-tout", espérant que, cette fois, son père finirait par craquer et apporterait toutes les réponses à ses questions.

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Fille de Nictail et Aiguemarine
Doux mélange à manier avec précaution
Le regard de son père et le fichu caractère de sa mère
Grande sœur de Thomas, Aurore et Nathan

Sindbad

Sindbad se régalait. Décidément, Aiguemarine était une très fine cuisinière, et ce qu'il avait dans son assiette était tout à fait délectable. L'ambiance autour de la table était calme, mais avec les enfants qui retrouvaient leurs parents, le calme n'était que temporaire.

Et Thomas ouvrit le feu en s'ouvrant à lui de son projet de devenir chevalier errant, et lui demanda les précautions à prendre pour voyager en toute sécurité. Sindbad but d'abord une gorgée de vin, puis s'essuya la bouche avant de répondre à son filleul :

Tu sais, un voyage comporte toujours une part de risque. D'ailleurs, les chevaliers qui circulent sur les routes de France, comme ceux de l'Ordre de la Licorne ou les Dames Blanches, sont toujours à plusieurs. Voilà pourquoi la première précaution à prendre est de toujours voyager à plusieurs. Pour ma part, j'ai effectué tout le voyage avec Theobald et Aparajita. Mais j'ai également croisé, en Anjou, une marchande ambulante et son fiancé, avec lesquels j'ai voyagé de l'Anjou vers le Poitou.

Et en arrivant dans chaque ville, il peut être utile de consulter les plaintes déposées par les voyageurs. Cela permet de connaître les brigands en activité. Cela m'a sauvé la mise lors d'un voyage en Lyonnais-Dauphiné.

C'est alors qu'Athalia demanda à son père des nouvelles de sa marraine. Sindbad fit alors silence. Aiguemarine lui avait expliqué le lien qui unissait sa fille à sa marraine. Celle ci devait souffrir de voir Thomas retrouver son parrain, tandis que sa marraine lui manquait toujours.

Comment Nictail allait-il gérer la situation ?

Nictail

Thomas posait une question étonnante à son Parrain.
Des "secrets" de voyageur. Après tout, pourquoi pas, il avait raison.
En revanche, sa grande soeur avait des questions bien plus ... compliquées.

Hummm, et Marraine Kindjal comment elle va ?
Elle vient bientôt m'voir ?

Et puis, rien qu'à son attention, bien plus bas.

Dis, elle est malade maman ? Qu'est ce qui s'passe ?
J'suis grande moi maintenant, et je peux (presque) tout entendre, tu sais !

Arf, ça n'allait pas être de la tarte ça, pas du tout même.
Il regarda son épouse, un peu perdue, il devait se débrouiller seul.
Et pis, elle avait assez de soucis comme ça de son côté.
Il sourit donc un peu à sa fille et l'invita à venir sur ses genoux.
Comment pouvait-il lui refuser une explication. La détermination de sa mère se lisait dans ses yeux. Il n'arrivait pas à lui résister, comme à sa mère d'ailleurs.

Marraine Kindjal ... Se gratte la tête Eh bien, nous ne savons pas où elle est.
Tu te souviens du petit Léo quand on l'a amené ici ?!
Nous avons peur que ... Voix qui s'étrangle. ... qu'elle soit aussi tombée malade ... Elle a disparu sans laisser de traces ...
Nic câlina doucement sa petite fille. Il savait qu'elle comprenait ce que cela impliquait ... mais comment le lui dire autrement ?! Il n'avait pas su trouver les bons mots peut-être ?! Il espérait que ça irait, il devait veiller de près sur elle aussi ...

Puis, plus bas, à son oreille.
Mais où qu'elle soit, elle t'aime très très fort, j'en suis sûr.
Et pour Maman ... En fait, elle vient d'apprendre qu'elle avait oublié une partie de son passé. Du coup, elle se sent perdue, elle ne sait plus qui elle est ... Un peu comme Sindbad avant, tu te souviens ?!
Elle va avoir besoin de nous tous pour la soutenir dans cette épreuve, tu comprends ?!

Nic ne savait pas si Athalia avait réussi à tout saisir. mais, c'était une petite fille intelligente et vive d'esprit.
Il continua de la câliner, doucement, longuement.
Il aimait sa famille par dessus tout, mais des fois, tout semblait tellement lui échapper. Il lui arrivait d'avoir peur ... Mais il devait être fort !

Il leva la tête, gardant sa fille contre lui.
Et si on passait à la suite mon ange ?!
C'est pas que je suis gourmand hein ... Léger clin d'oeil à son Aimée. Mais autant qu'on profite bien de ton merveilleux repas Bourguignon, garda-t-il pour lui.
Nic avait failli dérapé, mais ouf, il avait réfléchi pour une fois.
Garder pour lui ce mot de trop, ne pas amplifier la douleur de son épouse.

Veilleur sur sa famille, telle était sa "mission".
Leur offrir le bonheur, tel était son objectif.

Athalia

Droite, déterminée, Athalia écoute les réponses de son père, fronçant les sourcils de temps à autre.
Euhhhhh, l'a dit quoi là au sujet de Marraine ?
Hop, on rembobine et on re-écoute.
Bah, ils savent pas où elle est ! Pitètre partie voir son amoureux, nan ?
Oh, que oui, elle ne se souvient que trop bien du jour où Léo est venue à Sarliève. C'était en pleine nuit, et c'était pas Kindjal qui l'accompagnait, d'ailleurs.
C'était aussi la veille de l'arrivée de Nathan ça !
Et que lui et Maman ils étaient tous tristes de ne pas avoir pu le sauver à Léo.
Mais pourquoi que maintenant Papa il dit qu'elle est peut-être malade, comme Léo ?
Nan, Marraine, elle est médecin aussi ; elle sait se soigner, et ne peut pas mourir !

Athalia secoue la tête, le regard empli de larmes.

Nannnn, nannnn, nannnn, j'te crois pas !
Elle peut pas me laisser, elle a promis... Ses mots se meurent dans sa gorge, étouffés par le chagrin.

La suite, concernant sa mère, Athalia ne l'écoutera qu'à demi-mot, car tel un ressort, elle s'extirpera des bras de son père, tout en criant à qui veut l'entendre, même si elle ne le pense pas une fraction de seconde :

J'vous détesteeeeeeeeeee ! tous !

Athalia releva ses jupons et sortit en quatrième vitesse du salon, grimpa les escaliers en direction de sa chambre, pour aller pleurer et évacuer son chagrin.
Comme sa mère, elle aura besoin de temps pour accepter la réalité.
Celle où plus jamais elle n'aura la possibilité de se serrer contre sa Marraine et de lui dire à quel point elle l'aime.

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Fille de Nictail et Aiguemarine
Doux mélange à manier avec précaution
Le regard de son père et le fichu caractère de sa mère
Grande sœur de Thomas, Aurore et Nathan

Aiguemarine

Le repas se déroulait bien, jusqu'au moment où les enfants commencèrent à poser quelques questions.
Quoi de plus normal, me direz vous. Seulement, le couple avait repoussé l'échéance concernant celles d'Athalia, tout à fait légitimes.
Mais c'était dans le but de ne pas la faire souffrir.
Et puis, comment expliquer à une enfant ce que soi-même l'on se refuse à croire.
Car dans l'esprit d'Aiguemarine, Kindjal n'est pas morte.
Pas de corps retrouvé, juste des rumeurs comme quoi elle a disparue à la fin de son mandat de Bourgmestre de Montauban. Rien d'autre ! et même Emi, sa grande filleule, Lieutenant de police, qui vit là-bas, ne sait même pas ce qui s'est passé !
Et sans corps, comment arriver à faire son deuil ?!

Aussi, laisse t'elle échapper un léger soupir, et répondre son époux.
Aiguemarine sait qu'il peut y arriver en laissant parler son coeur.
Elle-même est bien incapable en ce moment de tenter quoi que ce soit comme explication.

Et la réaction d'Athalia, sans appel, est comme une nouvelle épreuve.
Mais quelque part, Aiguemarine s'y attendait.
Elle en aurait fait tout autant.
Car oui, la vie est parfois injuste.
Sans ciller, Aiguemarine regarde sa fille quitter la pièce, et pose une main sur celle de Nic.

"ça ira, j'irai lui parler...tout à l'heure.
Là, elle a besoin d'être seule et de se laisser aller à son chagrin".

Aiguemarine est simplement génée, embêtée que Sindbad aie assisté à tout ça.
Il va sûrement se faire de drôles d'idées concernant la vie de famille.
Cela risque de renforcer son choix de vivre seul, indépendant.

Elle esquisse un maigre sourire, tandis que *Ma* débarrasse les assiettes et amène une grosse coupe de fruits en guise de dessert.
Et tandis qu'Aiguemarine réfléchit à un sujet à aborder, voilà que son messager z'ailé/zélé fait son apparition sur le rebord de la fenètre.
Espérons qu'il soit porteur de bonnes nouvelles celui-là, sinon...

Déroulant le vélin, son regard se porte vers la signature. Matthis !
Une invitation aux vendanges de Mirefleurs.
Une occasion de revoir les Suzerains avant le grand départ.

"Une invitation de Matthis mon Ange aux vendanges de Mirefleurs ! ainsi que pour vous, Sindbad !

--Matthis. a écrit:

Citation :: Pour Aiguemarine et Nictail,
de Matthis de Toggenburg-Marigny.

Salut !

Je ne sais pas si vous avez vu l'affiche que j'ai installé en chambre des nobles pour les vendanges. Vous êtes naturellement invité. Et Sindbad aussi puisque j'ai cru comprendre qu'il était avec vous, du moins les douaniers disent que vous êtes arrivés ensemble. Et oui, j'ai mes sources ! Faut bien profiter d'avoir un Papa maréchal, adjoint et Grand Prévôt de France.

Donc voilà, je vous envoie 3 affiches, une pour vous deux, une pour Sindbad, vous lui passerez le bonjour et une pour Athalia, vous lui passerez aussi le bonjour. J'espère pouvoir lui dire au revoir avant que vous ne partiez en Orléans. Et aussi le bonjour aux trois autres, Thomas, Aurore et Nathan.

Bien à vous,
Matthis de Toggenburg-Marigny

Citation :: Oyez oyez !

A l’occasion de leur retour en BA & des vendanges à Mirefleurs !
Korydwen & Althiof ont la joie de vous convier en leur seigneurie de Mirefleurs.
Un bon moment entre amis autour des vignes, d’un buffet, de troubadours !!
Ils vous y attendent à partir du 16 septembre 1458 !
Pour Korydwen & Althiof.
Eléa, Matthis & Timothée.

le RP aura lieu en gargote auvergnate ;)

Y l'droit de poster en halle ! :wink:

Aiguemarine se rassoit, tendant à Nic et à Sindbad les invitations, et guettant leurs réactions.
Ce serait bien qu'ils y aillent. Cela pourrait peut-être lui changer les idées et éviter de trop ruminer contre ce passé qui n'est plus...

Sindbad

Tout avait commencé par des questions embarassantes posées par une enfant sur une marraine disparue, et des réponses aussi flou que l'état de la situation provoquant une sortie énergique de la presqu'adolescente. A cet âge là, les nerfs sont à fleur de peau...

Mais la réaction d'Athalia faisait écho au malaise qui tenait Aiguemarine depuis qu'elle savait qu'une partie de son passé lui échappait. Les événements fâcheux, c'est bien connu,voyagent toujours en bande.

Devant la mine piteuse de Nictail, Aiguemarine tenta de dédramatiser la situation. Mais elle se sentait elle même mal à l'aise.

Sindbad se rappela alors du soir où, seul dans sa cellule monacale, il avait réalisé que son père était décédé. son amnésie et les péripéties de son voyage ne lui avaient pas permis d'extérioriser des émotions qu'il avait dû refouler. Mais cette nuit là avait été, pour lui, la plus longue. Celle où tous les souvenirs de son père adoptif lui étaient revenu comme autant de coups d'épées. Il émis un soupir à l'évocation de ce souvenir. Il devait penser à autre chose.

C'est le moment que choisit un pigeon pour se poser sur l'appui de la fenêtre familiale. L'homme de Constantinople espéra que les nouvelles seraient bonnes, tout le monde en avait bien besoin. L'Unique avait manifestement entendu ses prières : la missive était une invitation du jeune Mathis à venir leur rendre visite en leur seigneurie de Mirefleurs. Sindbad s'essuya la bouche :

Je me rendrais sur place avec plaisir en votre compagnie, pour revoir vos suzerains. Je pense qu'Eléa et Mathis ont dû bien grandir...Et puis, un bon repas ne nous fera pas de mal.

Nictail

Nic regarda, impuissant, Athalia s'enfuir dans sa chambre.
Ses mots lui fendirent le coeur en deux.
Il y a des fois où tout vous échappe, où vous avez l'impression de n'être ni un bon père, ni un bon époux. Eh bien, Nic en était là ... Même si au fond de lui, il se disait que ce n'était pas le cas, cette impression ne le quittait pas.
Et les mots de réconfort de son épouse ne suffisaient pas à l'apaiser, pas pour le moment.

Il savait ce que ressentait sa petite fille.
Perdre des êtres chers à cet âge, il connaissait, mieux que bien des gens.
Cette tristesse qui vous mine associée à une colère contre le monde entier.
Cela mettait du temps, beaucoup de temps à passer. Et avec beaucoup d'amour, ça aiderait surement un peu. Mais ça, il ne pouvait que supposer.

Puis Aigue leur fit passer une missive.
Nic leva à peine les yeux et la confia à Sindbad pour qu'il en prenne connaissance.

Une invitation de Matthis mon Ange aux vendanges de Mirefleurs ! ainsi que pour vous, Sindbad !

Oh, c'est ... gentil de sa part.
Ce serait une occasion de voir nos amis avant de partir !
Je crois que cela nous ferait du bien à tous, une petite détente.
Et ... voir Matthis aiderait peut-être Athalia ...

Nic ne savait pas, ne savait plus.
Sa fille le détesterait-elle vraiment pour n'avoir été que le messager ?!
Quand rien ne va, on a tendance à croire aux pires absurdités ...
Nic serra la main de son aimée dans le sienne et chipa quelques fruits.
Il tâcha de reprendre contenance, même s'il souffrait atrocement de l'intérieur. La tristesse de ses proches, et lui qui ne parvient pas à les aider pour le moment ... Est-il un bon chef de famille ?! Est-il digne d'eux ?!
Remise en question parfois nécessaire. C'est peut-être le bon moment pour repartir sur le droit chemin à l'aube d'une nouvelle page de leur vie.

Aiguemarine

Je me rendrais sur place avec plaisir en votre compagnie, pour revoir vos suzerains. Je pense qu'Eléa et Mathis ont dû bien grandir...Et puis, un bon repas ne nous fera pas de mal.

Oh, c'est ... gentil de sa part.
Ce serait une occasion de voir nos amis avant de partir !
Je crois que cela nous ferait du bien à tous, une petite détente.
Et ... voir Matthis aiderait peut-être Athalia ...

Hochement de tête vers Sindbad puis son époux qui a du mal à cacher son trouble envers ce qui s'est passé avec Athalia.
Et Aiguemarine, de rajouter, à l'attention de leur ami :

Pourquoi n'emmèneriez vous pas Aparajita avec nous ?!
Cela fait si longtemps que nous ne l'avons vue, même si, à priori, elle est régulièrement aperçue au Domaine et que tout semble aller.

Regard sincère. Elle sait que leur ami trépigne d'impatience, même s'il se fait discrêt, de la revoir, après tant d'années.
Et puis, c'est grâce à Aparajita si Sindbad est encore de ce monde aujourd'hui.
La fin du repas se termina dans le calme où Aiguemarine tenta d'aborder, plus enjouée, des sujets plus réjouissants, tels leur futur déménagement, le bâteau...
La jeune femme avait sa fierté, et refusait que quinconque s'apitoie sur son sort.
Elle se relèverait de cette nouvelle épreuve, tôt ou tard.
Mais pour l'heure, il lui fallait prendre soin de ceux à qui elle tenait le plus, et parmi eux, Athalia.
Aiguemarine confia Nathan aux bons soins de *Ma* et entraîna son époux avec elle dans la chambre de leur grande fille, récupérant au passage l'invitation du jeune Matthis.
Une longue discussion sur la disparition inexpliquée de Kindjal s'en suivit entre eux 3.
Ne plus rien lui cacher ; lui parler comme ils l'auraient fait à une adulte.
Un moment difficile certes, mais nécessaire pour ressouder leur famille...

[ Quelques jours plus tard... Quand ça veut pas, ça veut pas ! ]

Les préparatifs du départ avançaient bien.
Les tisserands de Sarliève tentaient de rattraper leur retard afin de finir la confection des tapisseries qui orneraient les murs de leur futur hôtel.
Mais une "mauvaise" nouvelle* risquait encore à les retarder.
En effet, le bon Roy Levan avait décidé, pour veiller à l'entretien des routes du Royaume, qui, semble t'il, lui coûtait une petite fortune, que les convois trop encombrants n'avaient plus lieu d'être.
Résultat : les charrettes devraient être aux normes "Levan".
Sinon, assignation à résidence.
La poisse !
Et Aiguemarine refusait de se séparer des toilettes & magnifiques parures que Nic avait pu lui offrir depuis leur première rencontre.

Nic, aidé d'Anselme se lança donc dans des calculs savants, à savoir : combien de voyages allers-retours devraient'ils faire pour tout transporter, sans rien jeter. Et les premières estimations s'annonçaient...mouarf...trop nombreuses, au goût de la Dame de Sarliève qui commençait à piaffer d'impatience.
Il y avait aussi la solution de prendre "l'Ardent" pour remonter jusqu'à Gien en une seule fois.
Mais le bâteau appartenait au Dûché ; les tractations s'annonçaient longues, difficiles , mais surtout coûteuse pour la famille.

Aussi, bon gré, mal gré, le couple dût se résigner à se lancer dans la construction de charrettes homologuées.
Ils firent donc appel aux paysans, bûcherons & charpentiers de Sarliève afin qu'ils se mettent rapidement au travail.
Ils en profiteraient aussi pour offrir à leur harpie-CAC ducale une belle charrette rose en guise de cadeau d'aurevoir.

En attendant, il était temps pour eux de se rendre à l'invitation des vendanges de Mirefleurs.
Un moment de détente, du moins l'espéraient'ils, dans ce monde de brutes.

* Tentative désespérément maladroite d'expliquer l'encombrement. Pardon aux lecteurs...

Aiguemarine

[ Quelques semaines plus tard...14 Octobre 1458 ]

Enfin, ils y étaient.
Après de longues semaines à se casser la tête pour ce fichu déménagement, ils allaient enfin prendre la route.
Tout le monde aida à boucler les bagages.
Il ne leur restait plus qu'à attendre l'escorte...en la personne de leurs Suzerains.

Et c'est avec une grande joie qu'ils les accueillirent au soir du 14 Octobre 1458.
Après avoir répartis tous leurs biens dans les différentes charrettes, ils étaient fin prêts.

D'ici quelques jours, une nouvelle vie, une nouvelle aventure les attendait à Gien.
Un dernier tour de clé avant de la redéposer au cadastre, un dernier regard, puis Aiguemarine enfourcha son fidèle destrier, Altaïr, son fils Nathan bien calé contre elle...

Un claquement de langue signifia le moment du départ, et le convoi se mit en route vers le Nord du Dûché.
Pas un adieu, mais plutôt un Aurevoir

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» 1.9 [24 Juin] Aux portes de Montpensier