Les chaumières du bord du lac.

Korydwen

9 Chemin du bord du lac, folle journée dans une petite salle d'eau.

Aujourd'hui était un jour spécial, un jour comme il n'y en a qu'un par an, un anniversaire, son anniversaire, enfin l'anniversaire de son cher et tendre. La veille, ils avaient passé une agréable soirée à se retrouver avec une longue séparation, mais cette fois, la Baronne était restée sage, assez surprenant d'ailleurs. Sage et Korydwen ne faisant pas bon ménage, mais vu la dernière dispute, elle avait tout intérêt à rester tranquille.

Elle avait décidé de faire plaisir à son époux, elle savait qu'il affectionnait particulièrement certaines tenues, elle avait donc prit une bonne pile de toilette et avait prit la direction de la salle d'eau. Il n'avait pas bronché pour une fois, il la savait têtue sa femme et pour rien au monde, elle n'aurait cédé. Quand elle avait une idée en tête, elle la gardait et encore plus lorsqu'il s'agissait de faire plaisir à son époux.

Elle étala ses toilettes un peu partout, rouge, bleu, vert, violet, tout un panel de couleur. Malheureusement sa belle robe violette de bal avait quelque peu souffert lors de l'arrivée des jumelles de Tiadriel, elle ne lui avait encore pas dit... Cela viendrait au cours d'une discussion de toute façon. Elle élimina la bleu et la verte, non pas envie ce jour-là. Rouge, elle en mettait bien souvent, non quelque chose qui fasse plaisir à son époux. Violette, mais une qu'elle ne mettait pas souvent, l'avait-elle déjà mise un jour ?! Elle ne savait pas.

Avant d'enfiler sa robe, elle ne lésina pas sur les moyens de faire ressortir ses formes généreuses, rajoutant quelques petits trucs au passage, passant un temps fou à les dissimuler sous sa vaste robe. Une discussion la veille, sur un coin d'oreiller, "d'accord, mais tu prends ce qu'il faut", discretion assurée, c'était sous sa robe... A lui de le découvrir... Toujours surprenante, entreprenante, et tant d'autres choses pour éviter de tomber dans la routine et puis le surprendre, elle s'y donnait à coeur joie.

Elle décida d'attacher ses cheveux... Mais finalement, non, elle l'avait déjà fait suffisamment attendre comme ça le pauvre. Elle passa juste une brosse dans ses cheveux et le tour était joué, enfin presque, il ne restait plus qu'à mettre le collier, ce fameux premier collier offert sur le chemin du bord du lac, un soir. Certainement avant d'aller à une feste au pain doré, elle ne s'en souvenait plus trop. Il allait très bien avec son alliance, peu de bijou, mais les plus précieux à ses yeux. Elle ramassa et regroupa ses toilettes avant de sortir de la pièce. Elle se dirigea vers l'armoire, sur la plus haute des étagères trônait un flacon de parfum, un cadeau d'anniversaire de rencontre, de mariage... Là aussi sa mémoire lui faisait défaut.

Quelques gouttes à certains endroits et hop la voilà prête, il ne manquait plus que la grande boite en bois qui contenait plusieurs chocolats, le reste viendrait petit à petit... Elle descendit les escaliers et le trouva au salon, il regardait par la fenêtre. A pas feutrés, elle se glissa dans la pièce et l'enlaça tendrement avant de lui susurrer quelques mots au creux de l'oreille.

Bonsoir mon tendre amour... Joyeux anniversaire... Tiens pour toi.

Elle lui tendit la grosse boîte en bois.

La suite viendra plus tard... Si tu veux bien que l'on s'eclipse durant la feste... Cela nous rappelera quelques souvenirs... Cela ne serait pas la première fois...

Doux souvenir d'une botte de foin juste après la cérémonie du mariage d'Aigue et Nic, un baquet dans des bains après une feste à Polignac et certainement bien d'autres qu'elle avait oublié... Mais parfois, il était bon de se retrouver juste à deux, des moments d'inconsciences et de plaisir...

Althiof

9, Chemin du bord du lac

Des bruits dans le pas dans les escaliers, des marches qui craquaient, la maison subissait le poids des ans et des hivers rigoureux même si celui ci avait été clément comparé à la terrible tempête de janvier 56. Une année qui resterait surement gravé comme un des pires hivers sur les bords du lac de Montbrison.

Et puis des bras qui vinrent doucement l'enlacer, un baiser au creux du cou et une essence, un parfum, son parfum, celui qu'il lui avait acheté pour Noel et qu'il avait trouvé là bas en Champagne dans les marchés de Provins. Une essence de rose en provenance d'Espagne...

Des bras autour de son cou et des mots sussurés à l'oreille :

Bonsoir mon tendre amour... Joyeux anniversaire... Tiens pour toi.

Elle lui tendit alors une grosse boîte en bois qu'il ouvit pour y découvrir des chocolats. Il vérifia malicieusement qu'il n'y ait pas de trous ni de chocolats mordus en lui faisant des petites mimiques moqueuses puis il se leva posa les mains sur sa taille et l'embrassa.

Merci ma belle Kory ! Je t'aime de tout mon coeur. Un peu plus chaque jour depuis ce 14 juillet 54.

Et c'est vrai qu'elle était belle, splendide même dans une robe violette qu'elle avait du s'acheter elle même car il n'avait pas souvenir lui en en avoir une comme celle ci avec des bretelles larges qui tenaient bas sur ses bras laissant apparaitre un décolleté plongeant qu'elle cachait avec ses cheveux détachés et légèrement en bataille qui lui donnait un air sauvageonne et mystérieuse qu'il aimait beaucoup.

Et puis un collier, le collier de sa mère, sans grande valeur commerciale mais d'une valeur sentimentale infinie, le seule qu'elle ait jamais pu s'offrir de sa vie après que la vie se soit acharnée à la séparer des deux seuls êtres qu'elle ait aimés passionnément. Et cette pierre d'ambre qui venait se loger parfaitement juste au sommet de sa poitrine entre ses seins. Il attrapa une fleur qu'il était allé cueillir au bord du lac. Les beaux jours revenaient. Une perce neige blanche qu'il coinca dans ses magnifiques cheveux blancs avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres.

La suite viendra plus tard... Si tu veux bien que l'on s'eclipse durant la feste... Cela nous rappelera quelques souvenirs... Cela ne serait pas la première fois...

D'accord mon amour ! Tu es prête ? On peut y aller j'ai hâte ?

Des eclipses et des souvenirs oh ça oui il en avait en tête. Il avait hâte de participer à la fête et de savoir ce qu'elle lui avait préparé.

Korydwen

9, Chemin du bord du lac

Par coeur, elle le connaissait par coeur, les mimiques et grimaces lorsqu'il vérifiait sa boite de chocolat, il la connaissait par coeur, il connaissait son large penchant pour les sucreries, mais cette fois, elle n'en avait touché à aucune, bien trop occupée à se préparer pour ce grand jour. En échange juste une petite moue, il en avait l'habitude également.

Merci ma belle Kory ! Je t'aime de tout mon coeur. Un peu plus chaque jour depuis ce 14 juillet 54.

Moi aussi je t'aime plus que tout.

Juillet 1454, le 14 en particulier, le début d'une histoire, leur histoire, un regard malicieux avant de rire doucement en lui répondant.

Un peu plus chaque jour depuis que je suis tombée du ciel pendant un match de soule.

Des matchs comme il n'y en avait plus depuis longtemps, les gens étaient devenus sages, il fallait dire, ce jour-là, cela avait été n'importe quoi. Tant de montbrissonnais, aujourd'hui absents, la belle époque... Des mains posées sur taille et un tendre baiser, léger phare rouge sur les joues, un peu comme si elle avait trop bu... Là aussi il y aurait des choses à compter les choppes d'or et les chausses d'Al... Une fleur glissée dans ses cheveux, un nouveau baiser en remerciement, elle n'en avait jamais assez... Dieux qu'elle l'aimait.

D'accord mon amour ! Tu es prête ? On peut y aller j'ai hâte ?

Oui oui enfin prête. On peut y aller.

Elle éclata de rire, elle s'attendait bien à le voir trépigner, elle l'avait fait attendre, elle savait qu'il avait hâte, combien de fois il lui avait parlé de cette fête, lui demandant si elle voulait y aller... Elle n'avait pas pu refuser, elle avait des idées derrières la tête et la première serait pour le trajet entre la maison du bord du lac et le lieu de la feste.

Elle le prit par la main et l'entraîna dehors, glissant une cape sur ses épaules et lui tendant la sienne. Une nouvelle cape violette assortie à sa robe, elle savait bien qu'il finirait par lui dire qu'elle n'avait plus de place, mais c'était sans compter sur la prochaine garde robe qui allait arriver... Enfin fallait encore l'accepter...

Fermant la porte derrière eux, elle glissa à nouveau sa main dans la sienne et le regarda tout en avançant. Elle avait décidé de lui raconter son histoire, jamais elle ne l'avait fait et il avait été surpris en apprenant que sa mère s'appelait Alienor, sauf que les derniers évènements avaient bouleversé ce lourd secret et autant qu'il comprenne maintenant. Les enfants n'étaient pas là, certains passages étant assez délicats...

Je vais te raconter quelque chose... Tu te souviens quand Rick et Tia sont venus te demander d'être le parrain de leur premier enfant ? Tu avais été surpris d'apprendre que ma mère s'appelait Aliénor... Et bien, je crois que tu as encore beaucoup de chose à apprendre.

Elle le regarda en souriant légèrement, se sentant un peu "lourde", elle était contente de partager ça avec lui, son autre, bien souvent, il lui avait dit qu'elle ne se confiait pas assez.

Ma mère était basque, elle s'appelait Alienor Harispe, elle a épousé fort jeune un militaire espagnol Alejandro de la Serna. Son accent espagnol était pitoyable à côté de celui de son frère, mais elle n'avait pas grandi là-bas comme lui. Et les années ont passé, il est devenu mauvais, Rick est alors né, il avait son héritier, mais il le battait, la politique l'avait bien changé... Tu comprends mieux pourquoi mon frère s'éloigne de la politique et n'a qu'une peur être un mauvais père... Ensuite, un deuxième enfant, un mort né, mon frère soupçonne que son décès soit fortement lié à la folie de notre père... Et ensuite moi, enfin après que ma mère ait fuit l'Espagne et m'ait laissé à un couple de voyageur... Ensuite, elle a retrouvé un époux et...

La suite, elle la connaissait, c'était l'histoire de Milosa, sa demi-soeur, en fait, mais c'était sa soeur, même si elle la voyait moins, c'était un peu triste. Elle reprit sa respiration pour continuer.

Il y a eu Milosa...

Il y a quelques jours Eldarwenn. Tu te souviens d'Elda de Bayeux ?! Elle a donné naissance à une petite fille peu de temps après Tiadriel, une petite Carmen Esmée... Elle m'a envoyé un faire part, je te le montrerai si tu veux. Elle a signé "de La Serna"... Comme le nom de mon père, il se peut que... J'ai été demandé à Rick, mais notre famille a explosé pour une raison... Certainement glauque due à la politique, seul ce dont il se souvient, c'est d'un tableau, sa grand-mère, enfin c'est ma grand-mère aussi, entourée d'enfant, sauf qu'il ne se souvient pas de combien de frères et soeurs notre père avaient... J'ai invité Eldarwenn à Cournon, elle m'a dit qu'elle viendrait...

Elle avait bien monopolisé la parole sur ce coup-là, mais elle avait décidé de tout lui dire, de ne plus rien lui caché, elle l'avait tellement fait souffert.

Je ne sais pas à quoi m'attendre... Mais je ne serai pas déçue, c'est déjà une très grande amie, cela ne changera rien.

Elle le regardait en souriant, elle n'avait pas vu le trajet se faire, elle venait de lui raconté, un petit bout d'elle-même et finalement, elle le découvrait que quelques jours avant lui... C'était un vrai puzzle cette histoire... Sans compter la fuite de son frère, qu'elle avait omis, mais ce n'était pas volontaire sur le coup, elle n'y avait pas pensé... Bientôt ils seraient à la feste...

Althiof

9, Chemin du bord du lac

Quand était-elle partie déjà ? Mercredi dernier mais il ne l'avait pas vu depuis le mardi. Il avait pensé que ces quelques jours passeraient vite tant il était d'ordinaire occupé entre la chancellerie, la prévôté, la grande prévôté, l'animation et diverses solicitations.

Mais en ce moment tout étiat calme surtout depuis la fin du cours à l'école de la prévôté, la venue de Beths et Marty à Cournon et son départ en retraite elle aussi, et l'enterrement d'Aplonie. En comparaison de tous ces évenements tout pouvait paraître monotone mais là ça avait dépassé la normale et même s'il passait beaucoup de temps avec ses enfants, il s'ennuyait beaucoup d'autant qu'eux aussi voulait revoir leur mère.

Il y avait bien eu une petite affaire à Montbrison mais pas de quoi l'occuper bien longtemps, il n'avait pas trainer à monter dossier et envoyer missive à l'Inquisition dans la foulée. Le reste du temps il s'était contenté de quelques ballades et avait pris un bouquin d'anatomie et de maçonnerie. C'est dire s'il cherchait de quoi s'occuper s'il ouvrait les recueils de l'université. Il avait cependant souris en ouvrant le bouquin d'anatomie. Il la connaissait parfaitement l'anatomie surtout celle de Kory.

Losqu'enfin il entendit la voix de son épouse en ce mardi soir, il était assit dans le fauteuil les bras ballants, juste de retour de sa garde. Les enfants étaient du coup à Cournon en attendant le retour de leur mère. Mathilde était venue les chercher.

- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaal ! C'est moiiiiiiiiiiiiii ! Je suis revenuuuuuuuuue !!
- Boui ? Suis là, répondit-il machinalement. Dans le salon.

Sa voix n'avait rien à voir avec celle énergique de son épouse elle était très monocorde est dénuée d'intonation.

Korydwen

9 Chemin du bord du lac

Alors qu'elle s'attendait, comme à chaque fois à le voir bondir, cette fois non, rien de tout cela, une réponse assez effrayante tant elle manquait d'énergie.

Boui ? Suis là. Dans le salon.

Elle était déconfite la Kory, et même complètement. Se pourrait il qu'il ait mal vécu cette retraite ?! Elle entra doucement dans le salon et le trouva dans le fauteuil.

Tu... Tu... Ca...

Les bras ballant, devant lui, elle ne savait que dire. Il devait être si mal, pour répondre d'une façon si banal. Elle se glissa à côté de lui et l'enlaça tendrement, tout en l'embrassant tendrement.

J'ai été si longue que ça ?! Je... Je ne voulais pas te rendre triste mon ange... Ca va un peu quand même ? Rien de grave ?!

Elle avait l'air un peu bête avec ses questions, mais tant qu'il aurait rien dit. Elle ne pouvait pas savoir ce qu'il avait, même si elle s'en doutait un peu. C'était si fort et si fusionnel tous les deux... Elle supportait mal son absence, il supportait mal la sienne, mais ne faisait pas de bêtises, ou alors ça ne se voyait pas. Elle se laissa aller, se blottissant tout contre lui.

Pardonne moi mon ange d'être partie si longtemps...

Elle n'aimait pas le voir comme ça, lui si plein d'entrain d'habitude, toujours à la taquiner. Qu'avait il fait de son époux durant ces quelques jours. Laissant machinalement sa main caresser ses cheveux, elle attendait une réaction, échafaudant mille stratagèmes dans sa tête pour lui redonner le sourire et le voir à nouveau en pleine forme...

Korydwen

9, Chemin du bord du lac

A genoux à ses pieds, sa tête sur ses genoux à lui, elle maugréait contre elle-même. Elle s'en voulait, elle savait qu'il ne lui en voulait pas, cette fois. C'était pas une bêtise très grave, mais elle comprenait aisément le pincement au coeur qu'il avait pu avoir. Comme là fois, où elle l'avait attendu toute une soirée et qu'il n'était jamais venu, sauf qu'il avait fait mieux qu'elle, il avait laissé un petit mot... Elle rien, elle avait la tête ailleurs. La tête à quoi ?! Pourtant elle avait pensé à lui, elle ne l'avait pas vu, elle n'avait pas senti sa présence.

Faire mal aux gens qu'elle aimait était devenu, visiblement une habitude... Une mauvaise habitude, qu'il faudrait qu'elle perde rapidement et une habitude qu'elle n'aurait jamais du avoir. C'était tellement fort, si fort tous les deux, qu'elle avait bien senti qu'il y avait comme un léger ennui en arrivant. Relevant la tête, le fixant, souriant faiblement en essuyant ses larmes.

- Hum... d'accord ! Mais faut te changer ma chérie. C'est à durée indéterminée ?

Ses mots accompagnés d'une rougeur du visage, comme elle s'amusait à faire naître quand il s'agissait de se faire pardonner. Il existe des mots que seule une épouse peut utiliser pour faire retrouver le sourire à un époux qui s'ennuyait. Un léger rire, elle lui répondit.

- Bien évidemment... Il faut au moins ça, pour me faire pardonner. Au moins autant de jours où tu m'as vu et pas moi, autant de jours où l'on t'a dit que j'étais passée et autant de jours qu'a durée mon absence... Ca t'amène certainement jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Elle se releva doucement et l'embrassa langoureusement, ce baiser qu'il méritait tant. Prenant doucement sa main dans la sienne.

- Quand à la question de la tenue, j'en connais une qui ne te laissera pas indifférent...

Et le regard pétillant d'amour, rien qu'à l'idée de passer une nuit tout les deux...

Korydwen

9, Chemin du bord du lac

Elle attendait des réactions, ils semblaient surpris de la voir seule sur le pas de la porte. Et oui pas d'enfants, c'était calme, surtout pour ceux qui connaissaient les trois terreurs qu'étaient les enfants des Toggenburg-Marigny.

Bonjour Kory ! Moi aussi, ça me fait plaisir de te voir.
Tu vas bien ?

Fallait il dire qu'ils venaient de la sortir de son lit, un des rares jours où elle pouvait dormir ?! Ou fallait il la jouer plutôt diplomate. Réflexion intense de la Baronne...

Ca allait jusqu'à ce que vous arriviez pour me sortir de mon sommeil réparateur... On a pas idée de venir si tôt chez les gens. J'suis pas boulangère moi !!

Pas forcément de bonne humeur au réveil la Baronne, elle s'était peut-être levée du pied moche, ou alors elle avait simplement envie de les embêter. Avec la petite boutade sur la fin. Sourire aux lèvres, elle les laissa entrer.

Tu es toute seule ? Les enfants ne sont pas là ?

Non mes enfants sont là, baillonnés et accrochés par les pieds au plafond...

Grands éclats de rire de sa part en les regardant.

Ils sont à Cournon, à cause des nombreuses alertes et du fait qu'Al ait été seul ces derniers temps et avec les gardes. Ils sont mieux là-bas et cela nous permet de nous retrouver avec Al... Qui est parti travailler à l'heure qu'il est.

Korydwen les laissa entrer et les fit se diriger vers le salon, rangé, elle referma la porte et se laissa tomber le dos contre la porte, passant son bras sur son front, la journée risquait d'être longue, elle avait cruellement besoin de repos et non elle n'était pas enceinte... C'était affaire régler avec une histoire de plante...

Installez vous ! Je vais chercher de quoi manger et boire !!

Direction la cuisine, le plateau fut poser sur la table, elle y installa un peu de pain, de la confiture, des fruits de saison, un peu de charcuterie et de fromage, des restes de son enfance dans le Nord, les tasses et autres furent installer... Elle entra dans le salon et posa le plateau sur la grande table, l'eau chauffait, le lait chauffait pour son frère le grand enfant...

Lait, tisane... ?! Eau, jus de fruit ? Pas d'jus de pomme, plus du tout, un certain Rick a fini mes stocks...

Elle éclata de rire, en les regardant et les invita à s'asseoir à table.

Rick

[9 chemin du bord du lac - Chez Kory & Al]

Main dans la main de son fils, ils avaient fait doucement le chemin les séparant de la charrette à la maisonnette. Il faut dire que Georges n'avait qu'une envie maintenant, c'était de montrer qu'il était un grand parmi les grands. Rick avait frappé fortement, mais il ne semblait y avoir personne. Certes, il était peut-être un peu tôt pour venir ici. Mais bon, ils avaient quitté Thiers très tôt dans le matin, pour éviter que les jumelles ne réclament à manger et surtout pour éviter le début des chaleurs printanières, néfastes aux enfants en bas-âge. Certes, ils auraient pu attendre un peu dans une taverne, mais le jeune homme avait du mal à supporter l’ambiance des tavernes montbrisonnaises. Un coup sur la porte, comme si quelqu’un s’était cogné dessus, puis après un temps qui aurait pu paraître long en hiver, Kory vint ouvrir la porte. Il était assez rare que cela soit elle qui s’occupe de cette tâche. En général, soit un serviteur qui la suivait ici, le faisait, soit les enfants.

Quelle bonne surprise ! Entrez vite ! Je suis ravie de vous voir tous !

Rick en galant homme qu’il était, laissa passer son épouse et ses filles d’abord. Puis, une fois le seuil franchit et la porte fermée, il lâcha la main de son garçon. Il pourrait ainsi partir à la découverte de la maison. Salutations des uns et des autres et Tia s’enquiert aussitôt de la raison d’un tel calme dans la maison. Il était en effet rare de ne pas voir débouler les trois têtes plus ou moins blondes de sa sœur. La réponse de Kory fit d’ailleurs sourire son frère.

Ca allait jusqu'à ce que vous arriviez pour me sortir de mon sommeil réparateur... On a pas idée de venir si tôt chez les gens. J'suis pas boulangère moi !!

Non, il est vrai qu’on a pas idée d’être matinal. Mais les contraintes professionnelles et les heures de tétée rythment un peu notre vie désormais. Il me semble que tu as oublié cette période. Peut-être devrais-tu t’y replonger dedans pour t’en souvenir.

Rick avait délibérément envoyé cette boutade à sa sœur, alors qu’il savait très bien que pour l’instant, il n’était pas question de vouloir un nouvel enfant. Il faut dire que le chiffre trois n’était pas mal du tout. Kory expliqua que ses trois loustics étaient tranquillement à Cournon pour se reposer et surtout pour reposer le baron et la baronne. Se retrouver en amoureux était un programme des plus tentants d’ailleurs. Il ne put s’empêcher de jeter un regard amoureux à son épouse, alors que sa sœur quittait la pièce pour chercher de quoi déjeuner.
Sur le plateau, on pouvait y voir du pain et de la confiture, des fruits et chose assez étonnante de la charcuterie et du fromage.

Lait, tisane... ?! Eau, jus de fruit ? Pas d'jus de pomme, plus du tout, un certain Rick a fini mes stocks...

Quoi ? Plus de jus de pommes ? Arf, moi qui comptait ramener une caisse ou deux pour mes clients, quel dommage !

Rick sourit à sa sœur et tenta de l’amadouer ainsi. Il savait la cause perdue mais au cas où, il tenta sa chance.

Eh bien, pour moi et Georges ce sera du lait !

Rick regarda son fils et lui demanda

Ca te va p’tit bonhomme !

Puis le jeune homme prit un bout de pain pour en faire une tartine.

On dirait que j’arrive à temps, ch’tite sœur ! J’ai plein de pains pour toi dans notre charrette et j’ai aussi des carcasses si tu veux bien m’en faire quelques morceaux de viande.

L’une des rares choses qu’il aimait à Montbrison, c’était retrouver sa sœur pour faire des échanges de bons procédés. Grâce à elle, entre autres, ses clients trouvaient toujours des menus dans leur taverne, à des prix défiants toute concurrence.

Korydwen

9, Chemin du bord du lac

Le pied moche !! Et oui le pied moche, vous dis-je, elle s'était définitivement levée du pied moche, y avait pas à broncher plus longtemps. Humeur mauvaise et maussade qui faisait qu'elle supportait moins bien les réflexions que son frère pouvait lui envoyer. L'était pas chier lui, franchement.

Non, il est vrai qu’on a pas idée d’être matinal. Mais les contraintes professionnelles et les heures de tétée rythment un peu notre vie désormais. Il me semble que tu as oublié cette période. Peut-être devrais-tu t’y replonger dedans pour t’en souvenir.

Et la politesse t'en fait quoi ?! Tu t'assied dessus ?

Voilà c'était lancé ça, ils subissaient, mais ils n'étaient pas obligés de faire subir aux autres ce qu'ils subissaient simplement par politesse et la main qui se cogne contre le front, mon dieu, y a des jours où l'on devrait rester couché.

Non je n'ai pas oublié... Grumblblb. Timothée ne fait pas ses nuits... Matthis cauchermars presque toutes les nuits. Vois-tu... Ca ne s'oublie pas les calvaires des nuits courtes...

Pour qui se prenait-il ?! Pénible ! Pied moche va ! C'est dommage pour vous.

Oui, oui c'est ça, que j'tombe enceinte à nouveau ?! Qu'Al me fasse une crise en l'apprenant et que je me retrouve veuve.

Elle voyait très bien la scène, et tout en se marrant lança à ses invités incrusteurs.

"- Bonsoir mon chéri ! Et bein tu sais quoi ?!
- Nan dis moi mon ange ?!
- Tu vas ENCORE être Papa ! T'es content hein ?!
- Quoiiiiiii ! Mais mais tes plantes tu m'avais promis de toute faire pour que !
- Bein ouais mais c'est Rick, il veut que je me souvienne des affreuses nuits !"

Et ensuite et bien... Mort...

Voilà ce que cela donnerait certainement, enfin, elle risquait aussi de le retrouver allonger inanimé sur le sol. Pauvre époux, pauvre Althiof, elle ne pouvait pas lui faire ça.

Elle avait enchainé sur le jus de pomme et là, ça n'avait pas manqué une fois de plus...

Quoi ? Plus de jus de pommes ? Arf, moi qui comptait ramener une caisse ou deux pour mes clients, quel dommage !

J'm'en tape de tes clients, tu vides ma réserve personnelle que j'en ai plus pour mes enfants ! Alors n'essaye pas de m'amadouer ! Ou alors à tes risques et périls ! J'suis pas tendre quand on m'sort du lit, mais bon, t'avais du l'remarquer un peu !!

Et du lait, elle avait vu juste et vas y que j'retourne dans la cuisine, mais dans quoi buvait Georges, la poisse, Rick n'avait rien dit. Tant pis, elle se baserait sur ce que Timothée faisait. Elle attrapa un verre en bois et y versa le lait chaud en coupant avec du plus frais. Dans l'autre tasse en porcelaine, cadeau de mariage, elle versa du lait chaud et prépara une tisane à Tiadriel, elle se doutait que ça belle-soeur prendrait celle-là. Elle se servit à elle-même un verre de jus de fruit. Elle porta le tout.

Voilà ! Dame et Sieurs êtes servis !! Du lait chaud enfin tiède pour Georges ! Du lait très chaud pour Rick et une tisane pour Tia ! Sans oublier moi-même, un verre de jus de fruits !

Et alors qu'il se servait une tartine, il lança encore un truc.

On dirait que j’arrive à temps, ch’tite sœur ! J’ai plein de pains pour toi dans notre charrette et j’ai aussi des carcasses si tu veux bien m’en faire quelques morceaux de viande.

Mais t'as pas fini de m'enquiquiner ! C'est pas comme si j'avais sorti un vieux crouton de pain ! Je sais que j'en ai presque plus ! Mais rhooooooo ! J'devrai vous mettre au pain sec et à l'eau tiens ! Franchement !

Elle éclata de rire, la mauvaise humeur s'en allait au fur et à mesure qu'elle se réveillait. Elle l'avait remarqué, ausi décida-t-elle de s'excuser.

Veuillez m'excuser pour ma mauvaise humeur... J'ai la facheuse habitude à être de mauvaise humeur quand on me réveille, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur...

Elle s'installa à table.

Des carcasses pour faire de la viande, bien, je le ferai. Quand je trouverai le temps !!

Elle bu doucement son verre. L'alliance parfaite d'échange pour que personne ne soit lésé. Et puis, il fallait avouer qu'aider les autres de cette façon, elle appréciait plutôt bien, se sentant à l'aise à Montpensier.

La trentaine de légume et les sacs de blé attendent que vous les preniez également. Il faudra revenir une autre fois quand les enfants seront là. Georges pourra ainsi jouer avec ses cousins...

Tout en parlant, elle se leva et s'approcha d'une boite en métal qu'elle prit dans ses mains, et s'approcha de Georges.

Alors Georges qui a eu un an !! Voici une boite à gâteau, tu peux en prendre un. C'est la réserve de ton cousin Timothée.

Elle laissa le petit garçon plonger sa main dans la boite et choisir le cadeau qui lui plaisait le plus. Avant de la reposer sur la table et de retourner s'asseoir.

Rick je voulais te remercier pour toutes les cérémonies que tu donnes à Cournon ! Grace à toi, elles peuvent se dérouler dans l'intimité la plus totale !

Rick

9, Chemin du bord du lac - Chez Kory & Al

Rick n'avait jamais remarqué à quel point, Kory pouvait être de mauvaise humeur le matin. Il faut dire que bien qu'étant frère et sœur, il ne l'avait jamais ou très rarement côtoyé de si bonne heure. Il essuya donc ses remarques de mauvaise humeur d'un revers de la main et d'un grand sourire. Il n'y avait pas à dire, plus elle parlait et plus il voyait qu'elle s'était levé du mauvais pied. Heureusement que Tia ne voyait pas cela car elle avait dû s'absenter pour nourrir les jumelles.

Et alors qu'il s'était promis intérieurement de ne pas succomber au désir de se moquer gentiment d'elle, elle sortit une phrase qui lui fit hausser les sourcils.

Oui, oui c'est ça, que j'tombe enceinte à nouveau ?! Qu'Al me fasse une crise en l'apprenant et que je me retrouve veuve.

Il ne voyait pas le rapport. Pourquoi Al décéderait-il suite à l'annonce. Contrairement à lui, il n'avait pas, selon ses sources, eu une enfance difficile lui faisant peur de devenir père. Et en plus, tous les deux avaient de la chance de vivre plutôt bien, vu leur rang.

"- Bonsoir mon chéri ! Et bein tu sais quoi ?!
- Nan dis moi mon ange ?!
- Tu vas ENCORE être Papa ! T'es content hein ?!
- Quoiiiiiii ! Mais mais tes plantes tu m'avais promis de toute faire pour que !
- Bein ouais mais c'est Rick, il veut que je me souvienne des affreuses nuits !"

Et ensuite et bien... Mort...

Voyant l'humour dans le scénario de sa sœur, il ne put se retenir de rire. Il espérait qu'elle ne le prendrait pas mal, d'autant plus qu'elle le prenait avec le sourire. Néanmoins, il préféra se lever et lui faire un bisou sur la joue.

Tu sais que je t'adore, toi ?

Et après les piques, Kory s'était légèrement vengé en lui donnant une tasse de lait bouillante. Heureusement que celle de Georges était moins chaude. D'ailleurs, il commença à l'aider à boire son lait, tout doucement. Il ne voulait pas que le petit garçon s'en renverse partout. Georges aurait sûrement voulu faire voir qu'il était un grand garçon, mais le père de famille ne céda pas.

Mais t'as pas fini de m'enquiquiner ! C'est pas comme si j'avais sorti un vieux crouton de pain ! Je sais que j'en ai presque plus ! Mais rhooooooo ! J'devrai vous mettre au pain sec et à l'eau tiens ! Franchement !

Rick sourit en pensant à l'idée. Pain sec pour un boulanger ce n'était pas mal comme idée. D'ailleurs peut-être était ce la même image qui était venue à Kory car elle se mit à rire. Ce qui était bien avec sa sœur, c'est que sa mauvaise humeur ne restait pas longtemps. Ce qui n'était pas le cas de certaines de ses connaissances. Il faut dire que quand il avait vraiment décidé, le jeune homme pouvait être pénible. Et parfois, il faut avouer qu'il aimait bien jouer de cela et irriter les personnes autour de lui. D'autant plus que certaines démarraient au quart de tour et que c'était ce qui amusait le plus le jeune homme.

Veuillez m'excuser pour ma mauvaise humeur... J'ai la fâcheuse habitude à être de mauvaise humeur quand on me réveille, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur...

Tu sais bien que je t'en tiens jamais très longtemps rigueur, ch'tite sœur ! Mais j'avoue que je ne connaissais pas cet aspect de ta personnalité ! Comme quoi, il me reste encore bien des choses à apprendre de ta part !

Des carcasses pour faire de la viande, bien, je le ferai. Quand je trouverai le temps !!

Pas de soucis pour la viande ! Tu me l'apporteras lors de ton prochain passage à Montpensier. De toute façon, nous ne restons pas longtemps car Tia est prochainement de garde !

La trentaine de légume et les sacs de blé attendent que vous les preniez également. Il faudra revenir une autre fois quand les enfants seront là. Georges pourra ainsi jouer avec ses cousins...

Oui, nous ferons l'échange dans un instant ! De toute façon, je t'ai demandé 72 pains pour que tu puisses partir en voyage, avec de quoi te nourrir. Et pour Georges et ses cousins, nous passerons plutôt à Cournon qu'ici, ils auront plus de place pour s'amuser !

Rick n'ajouta pas qu'il préférait l'ambiance de la baronnie plutôt que celle du village ! Cela n'aurait servit à rien de le dire à nouveau car Kory le savait déjà !

Rick je voulais te remercier pour toutes les cérémonies que tu donnes à Cournon ! Grace à toi, elles peuvent se dérouler dans l'intimité la plus totale !

Cela n'est pas la peine de me remercier ! J'aime ce que je fais et je préfère officier à la Ste Boulasse qu'à Ste Marie-Madeleine. J'aime ce cadre intime et familial et j'avoue que cela me permet de me sentir utile à notre famille.

Rick sourit à sa sœur

D'ailleurs, j'ai l'impression que je ne suis pas le seul à aimer ta chapelle vu le nombre de dates qui sont réservées. Bientôt, je crois que je vais établir un calendrier pour n'en oublier aucune.

Grâce à cet endroit situé sur les terres d'Al, Rick avait pu faire différentes cérémonies. La seule qu'il n'avait pu encore célébrer était celle du mariage. Mais il savait qu'un jour ou l'autre, il aurait l'occasion de le faire .

Merci à toi, Kory et merci à Al de m'offrir cet endroit pour pouvoir les célébrer d'ailleurs !

Nouveau sourire à sa sœur.

Alors au fait, dis-moi quels sont les derniers potins du village ! Des infos croustillantes ? Des naufragés en perdition ?

Rick adressa un clin d'œil à sa sœur

Georges



[9, Chemin du bord du lac]

Il était tout content. Il était parti en voyage avec ses parents. S'ils avaient pu "perdre" les petites soeurs en route... Ça aurait été encore mieux, mais... Elles s'accrochaient les bougresses !

Sa maman et son papa lui avaient dit qu'ils allaient voir Tata Kory et Tonton Al. Il les aimait bien. Ils étaient gentils. Et peut-être que Cou-zin et Tim et Eléa seraient là. Il pourrait jouer un peu avec eux.

Le voyage ne lui sembla pas très long, mais il faut dire qu'il dormit une grande partie du chemin. Il se réveilla au petit matin du deuxième jour quand la charrette entra dans Montbrison. Il n'avait aucun souvenir précis de ce village, malgré qu'il y soit né. Il était trop petit. Il se frotta les yeux pour les avoir bien en face des trous et regarda un peu partout. Il faisait encore frais, en ce début de matinée. Il bailla allégrement et se dandina pour parfaire son assise. Voilà, il pouvait tout observer comme cela.

Son papa s'arrêta devant une maison. Ils devaient être arrivés. Georges le regarda sauter à terre et se leva, près à faire pareil. Dommage, il fut intercepté par Papa. A croire qu'il risquait quelque chose. Ce n'était pas si haut ! Insouciance de la jeunesse...
Il glissa sa petite main dans l'énorme de son papa et ils marchèrent vers la porte. Son papa cogna dessus très fort. Georges voulut essayer aussi, mais tout juste réussit-il à s'écorcher un petit peu la main. Il serra les lèvres et ne dit rien. Ça faisait un peu mal quand même ! Ça piquait, cette saleté ! Méchante porte, vilaine porte ! Il attendait qu'elle s'ouvre tout en pestant intérieurement contre elle, évitant cependant de trop s'en approcher. Des fois qu'elle recommence à s'en prendre à lui.

Tata Kory finit par l'ouvrir. Elle s'était peut-être perdue en route parce qu'il sembla à Georges qu'ils avaient attendu longtemps. Mais pour lui, une minute, c'était déjà très très très très long !
Elle les invita à entrer. Elle avait l'air un peu bizarre, un peu crispée la tantine. Hum... Peut-être que quelque chose n'allait pas, mais ça lui passait bien au-dessus de la tête, au petit Georges !

Sa maman et ses soeurs entrèrent les premières. Honneur aux dames, puis son papa et lui. Elle était belle la maison de Tata Kory. Son papa lui lâcha la main et s'il avait été chez lui, il aurait couru vers sa chambre ou dans la cuisine... Mais là, il fit son timide et s'accrocha à la jambe de son papa. Il ne fallait pas faire une bêtise. Sauf s'il avait "ouvertement" le droit de la faire, en quelque sorte !

Il n'écoutait pas vraiment ce que disait les grands, mais Tata Kory finit par dire un truc bizarre. Ça l'intrigua.

Non mes enfants sont là, baillonnés et accrochés par les pieds au plafond...

Il leva la tête. Forcément s'ils étaient saucissonnés, il ne pouvait pas savoir qu'ils étaient pendus au plafond. Mais... Rien ! Il ne vit rien. Perplexe, il réfléchit un instant. Tata Kory virait folle ? Hum, non, elle devait juste dire une bêtise ou faire une blague. Oui ! Mais il ne trouva pas ça drôle. Surtout quand il écouta la suite. Ils n'étaient pas là. Snif !

Tout le monde rejoignit le salon, mais sa maman n'eut pas le temps de s'installer qu'elle dut s'éclipser pour nourrir les deux chipies. Elles attiraient encore l'attention sur elles ! Grrr ! Il observa donc silencieusement la joute verbale entre Tata Kory et Papa. Ça répondait du tac au tac, attrapant la balle au vol sans rebond. Il n'osait pas bouger. Tata, elle était comme lui quand il n'avait pas assez dormi et qu'il avait sommeil. Grognonne ! Et Maman qui loupait ça !
Il était assis et regardait ses chausses, faignant la concentration maximale. Il ne voulait surtout pas contrarier sa tata, du moins, tant qu'elle ne serait pas réveillée comme il fallait. Tout juste s'il entendit la question de son papa.

Tata Kory apporta à boire. C'était chouette ! Il avait très soif après autant d'émotions. Même grognonne, elle était gentille. Il voulut prendre son lait. Elle avait dit qu'il était tiède. Il pouvait boire tout seul... Et voilà ! C'était toujours pareil ! Il fallait qu'il y ait un empêcheur de tourner en rond ! Son papa ! Il eut beau protester rien à faire. Il fallut qu'il l'aide. Pfff ! Même pas rigolo ! Screugnieugnieu ! Il finit avec une jolie moustache blanche, le petit bonhomme.

Tata fit diversion avec une jolie boîte ensuite. Georges était très curieux de savoir ce qu'il y avait dedans. Et il allait être exaucé, car tata venait vers lui avec. Et oh ! Surprise ! Des gâteux ! Miam !!!

Alors Georges qui a eu un an !! Voici une boite à gâteau, tu peux en prendre un. C'est la réserve de ton cousin Timothée.

Oj ! And ! To ! Ci Ata !

"Oui, oui, c'est moi ! Georges ! J'suis un grand ! Un gâteau ! Merci Tata !"

Mais lequel choisir ?! Il plongea sa main dans la boîte et en prit un au hasard, un grand sourire aux lèvres. Il le tint bien, manqua tomber en descendant de son perchoir et alla déposer un gros bisou mouillé sur la joue de sa tata après l'avoir forcée à se pencher un peu, un tout petit peu... beaucoup. Puis renonçant à remonter pour s'asseoir, il se mit par terre et attaqua joyeusement son gâteau qui était délicieux, peu soucieux des petits miettes tombant sur ses braies.
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Fils de Tiadriel & Rick
Grand frère d’Aliénor & Patience
Cou-zin d'Eléa, Matthis & Timothée
Presque Filleul d'Althiof & Elwë*

Korydwen

9, Chemin du bord du lac

Elle avait enfin pu s'asseoir... Et profiter de ce petit déjeuner, il n'était pas tard, la journée commençait mal, elle avait grande hâte d'être le soir pour retrouver les bras de son époux. Georges l'avait remercié, jamais elle ne l'avait réellement entendu parler, elle lui sourit après avoir reçu un bisou plutôt baveux. Mais elle en avait l'habitude, bien que maintenant Timothée soit le seul à le faire.

Tu sais bien que je t'en tiens jamais très longtemps rigueur, ch'tite sœur ! Mais j'avoue que je ne connaissais pas cet aspect de ta personnalité ! Comme quoi, il me reste encore bien des choses à apprendre de ta part !

Ah oui... Je ne te conseille pas... Vraiment pas, le reste de la personnalité est vraiment sombre...

Peu de personne la connaissait d'ailleurs, la guerre, sombre partie de sa vie. Ou alors une autre partie, mais celle-là n'était pas sombre, mais plutôt réservé exclusivement à l'être aimé. Il continua sur l'échange, mais il devait être vraiment fatigué le pauvre.

Oui, nous ferons l'échange dans un instant ! De toute façon, je t'ai demandé 72 pains pour que tu puisses partir en voyage, avec de quoi te nourrir. Et pour Georges et ses cousins, nous passerons plutôt à Cournon qu'ici, ils auront plus de place pour s'amuser !

Oui je t'ai demandé, moi-même du pain... Tu aurais du mal à me demander du pain... Tu fais déjà des réflexions sur ce qu'il me restait... Oui merci pour mon voyage. Et bien soit venez à Cournon.

Elle savait très bien qu'il préférait Cournon, mais elle savait aussi que son époux préférait la simplicité de la maison du bord du lac durant les beaux jours, pour pouvoir montrer aux enfants, comme la vie est simple et qu'il ne faut pas penser que tout leurs sera du... La chapelle ensuite... Grand sourire.

Oui, elle a du succès.

Alors au fait, dis-moi quels sont les derniers potins du village ! Des infos croustillantes ? Des naufragés en perdition ?

Elle secoua la tête, savait-il seulement qu'elle n'était presque jamais au village.

Je crois que tu vas devoir voir par toi-même, je viens de sortir de chez les soeurs et je suis fort occupée ailleurs, alors les potins tu peux pas savoir comme je m'en tape comme de l'an mil...

Elle se leva ensuite et se dépêcha d'aller récupérer les légumes et les sacs de blé pour les déposer dans l'entrée.

Tout est dans l'entrée.

Sourire avant de se servir à nouveau un verre de jus de fruit.

Rick

9 chemin du bord du lac - Chez Kory & Al

Rick avait observé d'un œil son fils tout en discutant avec sa sœur. Il était tranquillement assis sur le sol, avec sa moustache blanche, comme celle de son papa et il dégustait le gâteau que Kory venait de lui donner. Etait-il déçu le jeune homme lorsque sa sœur lui annonça qu'elle n'avait pas de potins à lui raconter ? A vrai dire, en y réfléchissant bien, la vie de Montbrison était loin, bien loin de ses préoccupations. Elle avait été une ville agréable, à l'époque où il était arrivée et elle l'était encore quand il courtisait Tia. Mais très rapidement, l'ambiance s'était dégradée. Et s'il avait été voir à la mairie, qu'aurait-il appris ? Il aurait certainement appris qu'une certaine personne ayant été très discourtois avec lui, avait décidé à son tour de partir. Un juste retour des choses après tout. Une ingérence de la part de cette personne, dans ses relations fraternelles, avait conduit à la rupture. S'en plaignait-il ? Assurément pas... Et à force de penser à tout et à n'importe quoi, Rick avait perdu le fil de son histoire. Il avait tellement bien perdu le fil, qu'il s'emmêla les pinceaux jusqu'à dire que c'était lui qui avait besoin de pain. Kory pensa qu'il avait mal dormi. C'était peut-être vrai après tout ou était-ce la route qui lui faisait cet effet. Il était habitué à se lever tôt, de par son nouveau métier.

Kory était partie chercher les sacs de blé et la caisse de légumes. Heureusement que la petite famille montpensiéroise n'avait pas amené beaucoup d'affaires, parce que le chemin du retour risquait d'être compliqué avec tous ses sacs. En tout cas, cela ferait de bons oreillers pour Georges à l'arrière. Ou peut-être qu'il trouverait moyen de se faire un rempart pour se cacher derrière et imiter sa mère. A cet âge, on avait l'imagination très productive. Georges venait de terminer son gâteau et Tia était encore en train de nourrir les jumelles. Il faut dire que deux à la fois, ce n'était vraiment pas de tout repos pour son épouse. A peine avait-elle terminée qu'il lui restait peu de temps pour se reposer avant la nouvelle tétée.

Georges, tu viens aider Papa, on va chercher le pain de Tatie Kory !

Rick se rendit jusqu'à la charrette pour décharger la caisse de pain. Puis, il grimpa dans la charrette et installa son fils sur ses genoux, les rênes dans les mains.

Kory, je t'amène les carcasses directement à la boucherie, ça t'évitera de faire les allers-retours !

Eh hop, le cheval partit au trot, avec un Georges aux anges de conduire le chariot de papa. Arrivés dans le centre du bourg, Rick sauta du chariot, récupéra son fils et l'assit dans un coin, où il ne courrait aucun danger. Il aurait manqué plus que ça, qu'il se blesse durant la manœuvre. Une fois les carcasses déposées dans l'atelier de sa sœur, père et fils remontèrent dans le chariot. Et cette fois, il fallut s'occuper de transporter les sacs de blé dans la charrette. Il venait tout juste de terminer, lorsque Tia revint de sa pause tétée. Un grand sourire à son épouse et à leurs deux filles.

Et si nous allions boire un verre dans la taverne d'Elwë ?

Rick espérait ainsi qu'ils verraient la future marraine de leur fils pour lui montrer à quel point, il avait grandit.