2.5 [Septembre 1456] D'une chose étrange en Guyenne

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

j'ai tout gardé, je l'aime bien ce RP, pis parce qu'il intervient avant le dispensaire d'Agen et c'est plus mieux pour comprendre !

Du titre original : Chevaux de retour
Par : Sindbad et Silvio Macaroni

Silvio Macaroni

Son éternel foulard vissé sur le sommet du crâne, un étrange vieillard entra en la ville de Cahors. Lui et son compagnon de route cheminaient silencieusement.
Le palermitain avait effectué le trajet en trois jours, en traversant Toulouse et Montauban. Il avait retrouvé l'athénien sur la place de l'Eglise de Cahors. Tous deux cherchaient désormais une auberge où loger et se restaurer.

Leur enquête avait progressé plus rapidement qu'ils ne l'espéraient grâce à la complicité involontaire de celui là même qu'ils recherchaient. Ils le savaient en Guyenne, restait à déterminer où. Et même s'ils arrivaient à le localiser, encore faudrait-il l'approcher. Comment allait-il réagir ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Silvio pouvait être satisfait : il avait désormais un toit au dessus de sa tête, même s'il s'agissait de celui d'une auberge cadurcienne, et une table à laquelle manger. Plusieurs, en fait, puisque Cahors ne comptait pas moins de neuf tavernes.

Il était donc entré à "La Case de l'Oncle Sam" pour y commander du pain et une bière. Tout en avalant son maigre repas, il se félicita d'avoir libéré de ses obligations son partenaire hellène. Joueur comme il l'était, il aurait sûrement entamé une partie de ramponneau. La maison ne semblait pas apprécier les gros gagnants, et l'athénien avait, par trop souvent, la victoire démesurée.

Tout en déjeunant, Silvio réfléchissait. Pas question d'aller à la rencontre de celui qu'il cherchait à Bordeaux. Il y était connu, reconnu et respecté, du moins d'après les quelques conversations qu'il avait pu saisir ça et là. Il devait donc l'attendre à son domicile. Il bénéficierait alors de l'effet de surprise. Encore fallait-il qu'il déniche le domicile de ce diable d'homme.

Une idée germa dans son esprit : la mairie. Les mairies disposait généralement d'une liste des habitants de la ville. Il lui suffirait de demander à la consulter. par contre, il devrait voyager dans chaque ville du Duché. A cette pensée, le palermitain fit la grimace. Mais ne disait-on pas chez lui :"In un viaggio, il più lungo è chiarire il gradino (1)" ?

Le temps de payer le tavernier, et Silvio se trouvait déjà à parcourir la liste des habitants : Smarty, Majolie, Mili, Amaurydumans...Il revoyait tout en souriant le visage de la douanière qui semblait ne pas avoir compris toutes ses explications. Lorsque son coeur s'emballa. Il était là, juste en dessous d'un certain Siboune dont il ne connaissait rien. Comme le hasard faisait bien les choses...

Silvio referma le lourd registre et sortit, un sourire béat aux lèvres. Il savait ou sa cible habitait. Restait à aller la trouver. Silvio ne savait pas comment il allait s'y prendre. Mais il trouverait bien une idée...

(1) Dans un voyage, le plus long est de franchir le seuil

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

C'est au beau milieu de la nuit que le constantinopolitain rentra chez lui, seul et passablement éméché.

Comment avait-elle osé ?

Un sentiment de colère aveugle le submergeait à la simple pensée de la savoir dans les bras d'un autre. Et de sa propre volonté, de surcroît...Comme si cela ne suffisait pas, elle avait rien trouvé à dire de mieux que "Je suis désolé". Désolé, désolé...Alors qu'il était prêt à tout lui donner, à la combler, la choyer, la dorlotter, alors qu'il s'était dévoilé à elle, voilà qu'elle l'avait lâchement poignardé en plein coeur, ce coeur qu'il avait pour elle mis à nu. Et après une telle trahison, une telle ignominie, elle croyait s'en sortir avec des excuses à deux deniers ?

A cette seule pensée, son estomac en fit des soubresauts. Sindbad s'arrêta pour régurgiter ce qu'il avait bu en taverne. Cela lui rappela Marmande, en début d'année. Pour ce soir, c'en était trop...Arriverait-il seulement à dormir ? Peu probable...

Vacillant sur ses jambes, Sindbad arriva bientôt à son échoppe. Il remarqua alors cet homme étrange qui semblait attendre quelque chose ou quelqu'un sur le pas de sa porte. L'amant de sa belle ? En se rapprochant, il se trouva face à face avec un homme d'un certain âge, au crâne coiffé d'un foulard.

'soir, prononça t-il alors d'une voix pâteuse.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Silvio le vit arriver, la démarche titubante et la mine passablement décomposée. Etait-ce bien le même Chambellan de Guyenne, qui avait si fier allure dans son costume lors du couronnement du Comte d'Armagnac ? Là, il ressemblait davantage à un ivrogne sortie d'une beuverie. Mais Chambellan ou ivrogne, peu lui importait. Il avait enfin mis la main sur l'homme qu'il recherchait de si longtemps, pas question de le laisser filer. Encore que l'état d'imprégnation alcoolique de son interlocuteur ne lui permettrait pas de battre des records de vitesse en course à pieds.

Buona sera...Vous mé réconnaissez ? Vous m'en avez fé voir dé touté lé couleurs...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

Silvio Macaroni a écrit:: Buona sera...Vous mé réconnaissez ?

Sindbad dévisagea son interlocuteur...Du fond de son état de conscience éthylique second, des souvenirs lui apparaissait...La célébration d'intronisation...Tout ce monde partout...Un souvenir d'un autre temps ? Non, il se souvenait de Ses Excellences Marguerite de Volpilhat et Cassandres...il s'agissait donc bien d'un souvenir récent...Et ce fort accent italien...

Vous étiez en...Armagnac...Pour le couronnement du Comte...z'avez juré en italien, quet'chose sur la mère du Très-Haut, j'crois...

Bon, vous voulez parler à qui alors ? Passque Sindbad, il a la tête en travaux, et que l'Chambellan d'Guyenne...ben il est à l'ambassade...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Il ne l'avait pas reconnu...

Voilà une minute que Silvio se tenait devant lui, et il ne l'avait pas reconnu...En dépit des mois passés côte à côte...A faire rentrer dans la cervelle de cabocharde d'une jolie blonde aux yeux verts certaines connaissances, certains savoir-faire...Comment cela était-il possible ? Il le faisait exprès, ou l'alcool l'avait embrumé à ce point ?

Jé crois qué nous ne nous sommes pas compris, signor. Lé Chambellan est ouné fonction, et Sindbad ouné nom d'emprunt. Pour cacher céloui qué vous étiez avant...Vous voyez cé qué jé veux dire ?

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

"Avant..." Le mot heurta Sindbad comme une gifle en plein visage.

Alors cet homme savait qui il était réellement ? Par contre, il semblait ignorer ce qu'il était advenu de sa mémoire.

J'aurais avec plaisir évoqué avec vous des souvenirs du bon vieux temps...

Puis, dégageant ses cheveux, il montra au vieillard sa cicatrise.

Malheureusement pour vous, notre discussion risque d'être un monologue. Un méchant coup d'épée m'a privé de tous mes souvenirs. Par contre, si vous voulez bien me dire qui vous êtes et ce que vous me voulez, cela nous ferait avancer.

Il ouvrit à l'homme la porte de son échoppe.

Mais entrez donc, cela ne vous coûtera pas plus cher...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Silvio entra dans l'échoppe.

L'endroit ne devait pas être régulièrement fréquenté, au vu du capharnaüm qui s'y entassait.

Dégageant quelques papiers, qu'il jeta négligemment par terre, le Chambellan lui tendit un tabouret, sur lequel s'assit le palermitain.

Refusant un verre d'un liquide à l'odeur douteuse que lui proposait son interlocuteur sous le nom de calva, Silvio entama :

Jé vais tout dé souite té mettre les choses au point : nous avons travaillé ensemble, donc, lé "vous" et lé "Excellence" avec moi, tou oublies...

Tou té souviens dé rien ? Tant pis pour moi, jé vé dévoir tout té raconter. Cé séra plous long, mais ça né changéra pas grand chose à ta sitouation...

Avant de débuter son récit, Silvio sollicita un verre d'eau qu'il but d'un trait.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Il était ouné fois Vénise…Venezia…Ouné cité envahie par les eaux. La Repubblica Marinara. Ouné des quatre grandes pouissances, aux côtés de Napoli, Milano et Firenze…

Oun beau jour dé jouin 1453 arrive à Venezia dé hommes, oun âgé, l’autré jeune. Tous dé viennent dé Constantinople, et ont accompli oun grand et long voyage. Lé plous agé s’appelle Basileus Apostolakis. Il était grande Chambellan de Byzance. Nouméro oun dé la diplomatie…Oun grand homme, en vérité. Et oun excellent ami… Maggio riposi in pace (1) .

Le palermitain se signa, et poursuivit :

Lé plous jeune était son fils Theodoros. Oun garçon discret. Son père lé décrivait toujours comme ouné talent potentiel…Il parlait couramment lé français, l’italien, lé latin…C’était oun précepteur patient, jé peux té lé dire…Je pense qué son père voulait lé voir marcher sour ses traces. Il l’emménait partout avec loui. Dans touté les réceptions. Mais lé pétit était trop inflouençable. Sourtout quand il s’agissait d’ouné joli minois féminin.

D’ailleurs, il n’était pas arrivé dépouis trois mois qu’il tombe sous lé charme d’ouné vénitienne, Graziella. Il l’avait rencontré à ouné réception. Ouné délouré, commé peuvent l’être lé vénitiennes…Elle loui avait renversé jé né sais quoi, pour s’excouser, elle l’invite à ouné déjeuné, pouis deux, pouis ouné proménade…et dé fil en aigouille, lé jeune Theodoros tombé amoureux fou.

Fou au point dé commettre l’irréparable…Ouné fin d’après midi, lé dignitaire d’ouné Ordré réligieux, ouné litouanien ami dé Basileus, réçoit la visite d’oun couple qui veut loui parler. Il connaît lé jéune homme et les laisse entrer sans sé méfier. L’entretien né dourera pas longtemps. Lé jéune Theodoros lé transperce dé son épée. Alerté par lé cri, ouné servante arrive et lé voit, l’épée encore ensanglantée dans la main, débout dévant lé cadavre. Dé frayeur, elle s’évanouit. Quant au couplé, personne né lé réverra plous. Dans leur fouite, ils emmènent ouné sainté rélique qué lé litouanien gardait. L’ordré dépêche ouné dé ses membres lé plous talentoueus pour méné l’enquête. Mais lé couple est monté à bord d’ouné bateau. Et lé jéune homme sé fé désormais appélé…Sindbad. Et il correspond trait pour trait à ta description.

Tou sais, tou aurais pou être la fierté de ton père : tou es Chambellan, commé loui, membré dou Conseil…mais pour l’ordre, donc pour moi, tou es oun meurtrier. Et ma mission est dé té raméné au sein dé l’Ordre à Venezia pour qué tou réponde dé ton acte.

Et Silvio empoigna sans ménagement le bras de Sindbad.

(1) Qu'il repose en paix

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

Sindbad écouta sans mot dire le récit que Silvio lui asséna.

Ainsi, il avait un nom, un prénom, un père…Cette citée engloutie qui revenait de temps en temps à la surface de sa mémoire était Venise…Il était allé à Venise, lui qui détestait les italiens et haïssait ces pillards vénitiens venus dépecer le Basileia Romaion. Tout cela n’avait aucun sens…

Il avait tressailli au récit du meurtre. Ce qu’il avait vu en songe au cours de son séjour marmandais du début de l’année reposait donc sur des faits réels. Il était donc un meurtrier et devait expier pour son acte.

Mais les effets de l’alcool se dissipaient, même s’il sentait poindre le mal de tête. Et il tenta vainement de se dégager quand Silvio l’empoigna :

Bon, je t’ai écouté, à ton tour. Je crains que tu ne soies obligé de procéder différemment.

Le Duché de Guyenne n’a signé aucun accord de coopération judiciaire avec Venise. Et même si cela était, tu parles de faire comparaître un Conseiller de Guyenne, Chambellan de surcroît. Par ailleurs, hormis ta jolie histoire, aucun élément de preuve ne vient étayer l’existence d’une infraction que j’aurais commise. Enfin, si je devais être jugé, ce serait par un juge guyennois, et non la quelconque justice privée d’un ordre dont j’ignore tout.

Sindbad fixa le palermitain droit dans le yeux

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Silvio Macaroni

Silvio résista à l’effort du constantinopolitain pour se dégager. L’homme était un parleur, certes, mais en aucune façon un combattant. Il sortit de sa botte une dague qu’il pointa sur la poitrine du présomptueux :

Ma mission précise qué jé dois té raméner vivant à Maître, Romeo de Venezia, Grand Maître dé l’Ordre dé la Pierre-Dieu. Céloui ci voudrait savoir où sé cache ta complice, et cé qué vous avez fait dé la sainté rélique. Cette mission né précise pas dans quel état tou dois arriver. Céla dépendra dé ta coopération. Tou as donc lé choix : mé souivre sour tes deux pieds ou ficelé en travers dé mon chéval.

Silvio resserra son emprise. L’heure de la confrontation était imminente.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

L’italien paraissait déterminé et prêt à tout.

Sans le quitter des yeux, Sindbad se leva doucement. L’autre quitta aussi son tabouret. Il lui faisait face, et, de sa main droite, avait affermi sa prise sur son bras gauche. La pointe de la dague restait pointée sur sa poitrine.

Parfait, l’arme était dans la main la plus faible. Sa soumission avait mis l’italien en confiance. Sindbad, tout en reculant vers la sortie, évalua son adversaire. Il se tenait près de lui. Beaucoup trop près. Cela rendrait au constantinopolitain, qui se trouvait dos à la porte, la riposte plus facile.

Sindbad ouvrit la porte et, avant même que l’italien ne le pousse dehors, fit pivoter son bassin, tourna légèrement son pied avant droit puis ramena son genou arrière le plus près possible de son flanc pour donner à son assaillant un vigoureux coup de pied à l'horizontal au niveau de son genou gauche. Simultanément, il saisit son poignet gauche. La paume de sa main, projeté vers l’avant, heurta violemment le menton de l’italien tandis que sa jambe gauche, fauchait la jambe droite de son adversaire, sur lequel reposait tout son poids.

La facilité avec laquelle il avait effectué cet enchaînement de gestes le surprit. Si des bribes de souvenirs du dénommé Hassan revenait régulièrement affleurer à sa mémoire défaillante, la raison de la présence à ses côtés restait un mystère. Pourtant, son image et l’épithète de Nizârite qui accompagnait l’évocation de son nom étaient toujours associées à des scènes de combat.

Mais le temps de la nostalgie n’était pas encore venu. Il devait profiter de l’effet de surprise pour neutraliser son adversaire.

Alors que Sindbad accompagnait l’italien dans sa chute, il ressentit une douleur fulgurante lui parcourir les entrailles. Quelque chose de liquide emplissait sa bouche, que le constantinopolitain cracha à la figure de son adversaire. La couleur rouge et sa chemise lui collant à la peau amenèrent à sa conscience une information essentielle : il était blessé.

Le constantinopolitain était donc à la merci de son adversaire. Il voyait d’ailleurs celui-ci se redresser, sa dague rougie de sang. Dans un dernier et ultime effort. Il lança son pied à la face de l’italien, qui s’écroula inanimé sous la violence du choc. Sindbad avait eu le dessus, mais à quel prix ?

Soulevant sa chemise, Sindbad constata que la plaie était profonde. Son sang continuait de s’écouler. A la hâte, il déchira quelques vieux chiffons pour se faire un bandage de fortune. Mais il se sentait faible. Il lui fallait des soins. Le dispensaire de Montauban ? Sa simple évocation rappela à Sindbad les événements de la soirée. Non, plutôt mourir…Mais devait-il importuner Aiguemarine à Agen ?

Sindbad sauta à cheval et partit dans la nuit noire.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Suite : Dispensaire d'Agen et ailleurs...
Par : la liste serait trop longue...

Sindbad

Un cavalier d'une pâleur cadavérique franchit les portes de la ville d'Agen.

Sindbad n'était plus que l'ombre de lui même. La douleur lancinante qui ravageait ses entrailles à chaque inspiration ne semblait pas vouloir prendre congé. Sa chemise maculée de sang lui collait à la peau, en dépit du bandage de fortune qu'il s'était confectionné avant de quitter Cahors à la hâte.

Il avait voyagé d'une traite, sans même accorder à lui même ou à sa monture le moindre repos, sauf pour se restaurer de quelques fruits. A la faiblesse physique résultant de ses blessures venaient s'ajouter deux nuits sans sommeil.

Il lui devenait, dès lors, extrêmement difficile de se maintenir sur son cheval. Arriverait-il jusqu'au dispensaire d'Aiguemarine ? D'ailleurs, était-il souhaitable qu'il y arrive ? Il n'était plus désormais l'honorable Chambellan et membre du Conseil de Guyenne, mais un criminel en fuite. Il devrait désormais se méfier de tout le monde...

Son esprit se mettait insensiblement à battre la campagne. Il marmonnait des mots sans queue ni tête : Blachernes...Porphyrogénète...Bienvenu à Vijayanagara, dans le Royaume d'Hanuman, le roi-singe...tu seras toujours capturé, ne tente pas de t'échapper. Survivre à une telle mission est honteux...

C'est alors que sa raison semblait l'abandonner qu'une enseigne le ramena à sa condition :

2.5 [Septembre 1456] D'une chose étrange en Guyenne Enseig10

2.5 [Septembre 1456] D'une chose étrange en Guyenne Enseig10

Enfin...le terme de sa quête...Ne pas survivre ?

Et Sindbad frappa trois coups faibles à la porte du dispensaire avant de sombrer dans l'inconscience.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

*Athalia*

*Ma* l'avait envoyée dans le jardin pour ramasser quelques brins de persil.
Athalia en avait profitée pour emmener avec elle le chien de son père. L'était gentil ce chien, même s'il n'écoutait pas grand-chose.
Elle se balladait tranquillement dans le coin de jardin réservé aux plantes aromatiques et médicinales de ses parents.
Noirouf la suivait, la truffe dans la terre.

Puis, tout à coup, Athalia le vit s'arrêter... japper et prendre la poudre d'escampette vers le devant de la maison.

La petite fille s'écria...tout en se lançant à sa poursuite.

Nonnnnnnn, 'oirouf ! 'evienssssssssss...
Papa gondé toi si tu pars encor' !

Athalia vit Noirouf sauter la petite barrière en bois.
Grrrrrrrr, vraiment ce chien.
Quelle mouche l'avait piquée ?

En dépit de l'interdiction formelle d'ouvrir le petit portail en bois, Athalia poussa le portail.
De toute façon, c'était pour la bonne cause.
Son Papa ne lui en voudrait pas puisque c'était pour rattraper le chien.

'oirouffffffffff, vienssssssssss mon sien !
Allé viens ! Ze te 'onnerai un suc'...

Noirouf s'était planté devant la porte du dispensaire. Vraiment bizarre ce chien.
Il n'arrêtait pas d'aboyer.
Athalia le rejoignit, et quelle ne fût pas sa surprise de découvrir un corps gisant devant la porte du dispensaire.
A priori, c'était un homme.
Mais la petite fille ne pouvait pas voir sa tête... celle-ci étant face contre terre.
En tous les cas, il ne semblait pas aller bien du tout.

Athalia se pencha sur lui et d'une main le secoua.
Pas de réaction.

Noirouf était toujours là, lui aussi, à japper comme un furieux.
Athalia se mit à tambouriner à la porte en criant...très fort !

Papaaaaaaaaaa, Mamannnnnnnnn, viendez 'ite !
Y'a un Messieu 'ci fait dodo dedors !

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Aiguemarine

[ Un dimanche comme un autre... ]

Aiguemarine était dans son bureau à rédiger diverses missives qui partiraient au 4 coins du Royaume lorsqu'elle entendit crier.
Une voix d'enfant.
Oh, mais elle connaissait cette voix !
Athalia !!

Son coeur s'accéléra.
Son sang ne fit qu'un tour.
D'un bond, Aiguemarine se leva et se dirigea vers l'entrée...

Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle aperçut Athalia.
Un corps était allongé derrière elle.
Sûrement un homme qui avait prit une bonne cuite...

Aiguemarine demanda à Athalia de rentrer dans le dispensaire avec le chien.
La petite fille tenta d'user et d'abuser d'arguments à 1 écu afin de rester.
Mais Aiguemarine ne céda pas.

Dès que la petite fille fût partie, Aiguemarine s'approcha de l'homme.
Elle s'agenouilla et le retourna afin de voir à qui elle avait à faire.
Quelle ne fût pas sa surprise de découvrir Sindbad...Le Chambellan de Guyenne.

Sindbad, Sindbad... Vous m'entendez ?!

Sa chemise était maculée de sang.
Que s'était'il passé ?!
L'heure n'était plus à se poser autant de questions, mais d'agir.

Elle lui prit le poul, il battait faiblement.
Il ne fallait pas traîner si l'on voulait le soigner.

Aiguemarine ne pouvait transporter le corps seule.
Aussi se mit'elle à crier...

Nic, mon Amour... Viens m'aider !
Nic... dépêche toi ! C'est Sindbad ! il est blessé et inconscient !

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Nictail

Nic était à l'étage en train de s'occuper de Thomas. Le petit venait de s'éveiller après sa sieste.
Soudain, une première vague de cris, c'était Athalia ... Bon Dieu, que se passait-il ?!

Papaaaaaaaaaa, Mamannnnnnnnn, viendez 'ite !
Y'a un Messieu 'ci fait dodo dedors !

Mais Nic ne pouvait abandonner Thomas, et fut "soulagé" d'entendre son épouse partir en courant.
Thomas dans les bras, il descendait prudemment, quand tout à coup, nouvelle salve de cris, c'était Aigue cette fois ...

Nic, mon Amour... Viens m'aider !
Nic... dépêche toi ! C'est Sindbad ! il est blessé et inconscient !

Comment ça Sindbad ?! Blessé et inconscient ?!
Mais qu'avait-il fait ?! Etait-il traqué ?! Poursuivi ?! Sombre affaire en vue ...
Il fonça vers la cuisine pour confier Thomas aux bons soins de *Ma*. Celle-ci avait déjà récupéré Athalia et Noirouf, et devant le regard déterminé de son père, la petite resta tranquille dans les jambes de *Ma* sans même demander si elle pouvait venir.
Enfin, le voilà devant la porte, son épouse, surprise, étonnée, choquée l'attendait, inquiète.
Il lui indiqua de lui prendre les jambes, il le tint par les épaules pour le eer en douceur jusqu'au lit le plus proche.

Et voilà, la mauvaise habitude reprenait le dessus, donner des ordres, même à son épouse.

Mon coeur, retire-lui sa chemise et regarde exactement ce qu'il a !
Je compte sur toi, n'hésite pas, c'est un patient, pas Sindbad ...

Un regard entendu et il repartit en courant ...
Besoin de bandages, d'alcool, de plantes de toute sorte, de fils, d'aiguilles ... enfin tout le nécessaire, et même l'inutile.
Vu l'état de la cheise et de leur ami, il leur faudrait sûrement un peu de tout ...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Aiguemarine

[ Un Dimanche... 2 Médecins pour le prix d'1 ]

Nic descendit rapidement, au grand soulagement d'Aiguemarine.
Tous 2, ils portèrent Sindbad toujours inconscient dans une des chambres du dispensaire.

Puis son époux commença à lui donner des ordres.
Sûrement la "panique"...
En temps normal, Aiguemarine aurait râlée, mais là, il n'en était rien.
Garder son sang-froid, ne pas voir Sindbad en tant qu'ami mais juste en tant que patient surtout.

Elle hoche la tête à son époux et le voit s'éclipser.
Sûrement allé chercher sa trousse...

Aiguemarine regarde Sindbad, toujours inconscient.
Doucement, elle déboutonne sa chemise ensanglantée.
Ce n'est pas beau à voir.
Sindbad a prit le temps de se faire un bandage de fortune.
Avec précision et évitant de trembler, elle défait le bandage.
La blessure n'est pas belle à voir.
En temps normal, cela lui aurait arraché un haut le coeur.
Mais, bizarrement...Aiguemarine reste forte.

En premier lieu, il faut nettoyer la plaie.
Elle file à la cuisine chercher une bassine d'eau ainsi que quelques linges propres.

Aiguemarine revient au chevet de Sindbad.
D'un geste sûr et méticuleux, elle trempe un linge dans l'eau et se met à nettoyer.
Puis, reprend le pouls de Sindbad.
Son état est stable, mais toujours faible.

A priori, c'est une blessure par arme blanche, ou faite par un objet contondant.
Mais qui donc a bien pu faire cela ?!
En tous les cas, ce n'est pas passé loin du coeur.
Quelques centimètres de plus, et l'agresseur faisait mouche...

La blessure à peu près propre, il faut stopper les saignements.
Mais avant tout, vérifier qu'il n'y a pas de corps étranger à l'intérieur.
Armée d'une pince, elle écarte d'une main la profonde entaille.

Sindbad bouge un peu, et ne lui facilite pas la tâche.
Aiguemarine souffle afin de se concentrer sur son patient. Un patient pas comme les autres.
La vie du Chambellan de Guyenne est entre ses mains et celles de Nic.
Seront'ils à la hauteur ?!

Elle retire un petit bout de lame...qui s'est certainement brisée pendant l'altercation.
A priori, il n'y a plus de corps étranger.

Aiguemarine repose ses instruments et s'assoit sur le bord du lit.
Elle attrape un nouveau linge qu'elle imbibe d'eau et le passe sur le visage de Sindbad.
Guettant une réaction, un signe de sa part !

Il va falloir recoudre, appliquer un onguent pour aider à la cicatrisation et refaire un bandage propre.
Est'il préférable que Sindbad soit éveillé ?!
Aiguemarine esquisse une grimace... Ses souvenirs médicaux semblent s'envoler, d'un coup, d'un seul.
Instant de panique.
Elle regarde l'air interrogatif Nic qui vient de revenir avec multitudes de choses.

Aiguemarine se relève et s'approche de son époux, lui énonçant son verdict.

Blessure profonde, à priori par arme blanche...
J'ai retirée un morceau de lame brisée. lui montre le bout de métal qu'elle a retrouvée.
Recoudre, appliquer un onguent aidant à la cicatrisation et bandage très serré, non ?!
Peux tu contrôler qu'il ne reste rien avant que je recouse ?!
A ton avis, il vaut mieux qu'il soit conscient ou insconscient ?!
Personnellement, je penche plutôt pour la 2ème solution...

Elle déglutit doucement.
Le temps ne joue pas en leur faveur.
Il faut se décider... et vite.
La vie de Sindbad dépend de leur réactivité.

Pendant que Nic ausculte Sindbad, Aiguemarine fait chauffer à blanc une aiguille.
La suite des évènements ne s'annonce pas comme une partie de plaisir.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Ranya

Ranya arriva au petit matin aux portes d’Agen, le village paraissait encore endormi, fatiguée par ces deux jours de marche , elle s'arrêta à la première taverne ouverte pour se restaurer.
Inquiète par les informations qu’elle avait reçu sur l’état de santé de son ami, elle se dirigea vers le dispensaire dont Aiguemarine lui avait parlé.
Malheureusement , les nouvelles qu’elle lui avait apporté n’étaient pas réjouissante, Sindbad allait au plus mal et elle ne pouvait pas lui en dire plus pour le moment.
Ranya voulait comprendre ce qu’il s’était passé, comment cela était il arrivé ? qui lui avait fait ça et pourquoi ?
Le Sindbad qu’elle connaissait ne pouvait pas avoir d’ennemis, à moins que ce passé mystère aurait un rapport ?
Tant de questions qui restent sans réponses….
Le temps pour elle de parcourir le village et d’arriver sur les lieus, des souvenirs défilaient dans sa tête, tous ces moments passés en taverne à discuter de tout et de rien, parfois même des disputes , ces moments ou parfois nos chemins se séparaient, mais cette amitié qui nous réunissait toujours .
Non cela ne pouvait pas se terminer ainsi, elle savait qu’il s’en sortirait, il n’avait pas le droit de partir maintenant.
Arrivant devant la porte du dispensaire , elle pénétra dans le hall et attendit espérant y voir Aiguemarine ou son époux pour obtenir des nouvelles.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

*Athalia*

Athalia avait laissée *Ma* s'occuper de son petit frère.
Sachant que son Papa et sa Maman étaient occupés à soigner le Monsieur, elle regagnait sa chambre lorsqu'elle entendit quelqu'un pousser la porte du dispensaire.
C'était sûr, ses parents, trop occupés, n'avaient pas entendus.

La petite fille, aussi curieuse que sa Maman redescendit les quelques marches et alla voir qui était là.
Une jeune et jolie Dame était assise et semblait patienter.
Athalia la regarda de la tête aux pieds, se demandant si, elle aussi, comme le Monsieur, était malade.

Bonzou' lui dit'elle...
Toi ete malade ?
Moi ze suis Tataliaaaa, et 'oi ?

Athalia regardait fixement la Dame, en attendant une réponse...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Nictail

[Un dimanche où on ne chôme pas ... Pardonnez-nous Seigneur !]

Nic était revenu chargé de toute sorte d'affaires.
Son épouse avait vraisemblablement bien avancé.

Blessure profonde, à priori par arme blanche...
J'ai retirée un morceau de lame brisée.
Recoudre, appliquer un onguent aidant à la cicatrisation et bandage très serré, non ?!
Peux tu contrôler qu'il ne reste rien avant que je recouse ?!
A ton avis, il vaut mieux qu'il soit conscient ou inconscient ?!
Personnellement, je penche plutôt pour la 2ème solution.

Plutôt d'accord avec ce que tu comptes faire ...
Prépare aussi de quoi l'endormir profondément, et de quoi désinfecter à nouveau quand j'aurais tout vérifié.
Pour la suite, nous verrons en temps et en heure ...

Nic laissa donc son épouse préparer ce qui devait l'être.

Il récupéra ce dont il avait besoin.
Doucement, il écarta la peau autour de la blessure ... Vraiment un sale coup ...
Bon, il en avait vu d'autres ... Aigue lui en avait fait voir de toutes les couleurs ...
Il se plaça de manière à ce que la luminosité soit la meilleure ... Parfait !
Doucement, il "plongea" ... Hum, encore quelques petits bouts très fins ... Il fallait s'en douter vu comment la lame s'était brisée. Enfin, rien de bien dramatique. Avec d'infinies précautions, il retira doucement, les éclats de métal ...
Après un énième vérification, il fut convaincu que tout était retiré.

Doucement, il se tourna vers son épouse ...

Tout est prêt ?! Je te laisse nettoyer et recoudre, mais je reste à tes côtés si tu as besoin ...

Mais tout d'abord, Nic fit boire à leur patient une décoction pour qu'il dorme, c'était mieux ...
Même si vu son état, il ne risquait pas beaucoup de souffrir ...

Une fois que ce fut fait, Nic glissa un baiser à son épouse.

Je te laisse terminer, il faut que j'aille voir *Ma*

Il fila donc doucement ... Il fallait (encore) demander à *Ma* la fameuse soupe de légumes ...
En sortant de la chambre, il vit sa file en grande discussion avec une inconnue ...
Il sourit, tout sa mère. Bon, elle était tout de même petite pour aller voir tout le monde comme ça ...

Je suis à vous dans un instant Madame ! Continuez votre discussion.

Et souriant, il repartit d'un pas pressé ...
Dans la cuisine, il demande à *Ma* de préparer tout ce dont ils auraient besoin pour redonner des forces à Sindbad, comme d'habitude. Elle comprit tout de suite de quoi il s'agissait, c'était parfait ...
Nic se posa quelques instant sur une chaise ... son "exploration" à la recherche d'éclats l'avait fatigué ...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Ranya

Ranya attendait toujours dans un silence pesant , quand elle vit arriver une petite fille dans sa direction et de sa petite voix lui dit :

Bonzou'
Toi ete malade ?
Moi ze suis Tataliaaaa, et 'oi ?

Cette petite était adorable, elle paraissait avoir l’habitude des allers et venues du dispensaire, Ranya ne mit pas longtemps à en déduire que c’était la fille de Aiguemarine.

Bonjour Tatalia, moi c’est Ranya, lui répondit elle avec un sourire.

Non je ne suis pas malade, mais un de mes amis est ici parait –il, je suis donc venu prendre de ses nouvelles.

Au même instant , un homme sortit d’une pièce.

Je suis à vous dans un instant Madame ! Continuez votre discussion.
Très bien je vous remercie Messire, j’attends…

Ensuite elle se tourna à nouveau vers la petite et lui dit :

Et toi ma puce, dis moi que fais tu ici ? tu n’as pas l’air malade.

La compagnie de ce petit ange était très agréable , le temps lui paraissait moins long, mais son inquiétude restait présente, que pouvait-il bien se passer dans cette pièce ? comment va-t-il ?

Cette attente paraissait interminable…

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

*Athalia*

En plus d'être belle, elle était très gentille la Dame.

Bonzou' 'Ania !

Tiens, elle cherchait un Monsieur qui était ici ?
A part son Papa, et le Monsieur qu'Athalia avait retrouvée (enfin, plutôt le chien) devant la porte du dispensaire à faire dodo...il n'y avait personne d'autre.
Y'avait bien Thomas aussi, mais il était trop petit !

Ah, toi conaîte Monsieur qui fait 'odo alo' ?
Cé ki ?
Papa et Maman soine ami de 'oi !

Au moment où elle finissait sa phrase, son Papa sortit de la chambre.
Athalia se tût, ne voulant se faire réprimander.
Elle laissa Ranya répondre à son père.

Ca sé Papa à moi ! dit'elle fièrement à Ranya...
Lé doteu' com' Maman.

Et toi ma puce, dis moi que fais tu ici ? tu n’as pas l’air malade.

Athalia ne semblait pas comprendre la question de la Dame.
Un peu normal...La petite fille avait toujours vécue dans un dispensaire.
Pourquoi disait'elle cela ?
Fallait'il être malade pour vivre dans ce genre d'endroit ?

Mettant son doigt à la bouche, elle lui dit :

Nan, Tataliaaa, pas malade.
'ourcoi ?
Mais moi 'iento déménazé et alé 'oir 'Atthis ! Habite 'oin...
Sé un... cherche le mot... hésite... sevalié et Tatalia pincess' de 'Atthis.
Le Monsieur ci fait 'odo, sevalié de toi alo' ?

Athalia vit l'inquiétude sur le visage de Ranya.
Sûrement que la petite fille posait trop de questions. Mais bon...
Fallait en profiter avant que son Papa ne revienne et ne la renvoie dans sa chambre.
Elle s'installa sur une chaise aux côtés de Ranya, et se mit à balancer ses jambes...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Aiguemarine

[ Dans une chambre du dispensaire - Opération "rafistolage de Chambellan" en marche ]

Nic avait vérifié son travail.
Pendant ce temps, Aiguemarine avait fait chauffer à blanc une aiguille.
L'onguent était déjà prêt.
Elle fût à moitié étonnée de voir que son époux avait retrouvé d'autres éclats de métal.
Il excellait dans cet art depuis qu'Aiguemarine était tombée chez sa filleule Cailinn... avec un verre dans les mains.

Après avoir administré à Sindbad une décoction afin qu'il ne se réveille pas tout de suite, Nic la laissa seule...

Je te laisse terminer, il faut que j'aille voir *Ma*

Entendu...

Aiguemarine souffla un grand coup.
Elle nettoya la plaie...elle y verrait mieux pour recoudre.
Seulement, la couture n'était pas son fort.

Au bout de quelques minutes qui lui parurent aussi longues que des heures, Aiguemarine reposa ses instruments.
Elle en avait terminée.
Aiguemarine lui appliqua l'onguent, fit un bandage bien serré.

Ne reste plus qu'à attendre qu'il se réveille et à prier ...pensa t'elle...

Elle entendait des voix dans le couloir.
Aiguemarine reconnut celle de sa fille Athalia.
Elle regarda Sindbad, secouant la tête...
Il dormait toujours.

Que s'est'il passé ?!
Qui donc s'en est pris à vous ?!
Pourquoi ?!

Aiguemarine soupire.
Tranquillement, elle regroupe ses instruments ensanglantés sur un plateau, quitte la chambre.
Athalia est dans le couloir avec... Ranya.
Une caresse sur la joue de sa fille pour la rassurer, puis elle s'adresse à Ranya...

Nous avons fait ce que nous avons pu.
Il faut maintenant attendre qu'il se réveille...
Si tu veux aller le voir, tu peux.

Je vais porter mes instruments à nettoyer.
Je reviens. Fais comme chez toi.

Puis, s'adressant à sa fille...

Ma puce, restes avec Ranya...le temps que je revienne, d'accord ?!

Un baiser à Athalia, un maigre sourire à Ranya et Aiguemarine file vers la cuisine...

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Ranya

Ah, toi conaîte Monsieur qui fait 'odo alo' ? Cé ki ? Papa et Maman soine ami de 'oi ! Ca sé Papa à moi ! Lé doteu' com' Maman.

Je connais ta maman mais pas encore ton papa et oui je connais très bien le monsieur qui fait dodo, c'est d'ailleurs pour ça que je suis là et j'espère qu'il va vite se réveiller.

Ranya lui fit un sourire voyant la fierté de cet enfant en parlant de ses parents.

Nan, Tataliaaa, pas malade. 'ourcoi ?

A cette question , Ranya se rendit compte que Athalia ne comprenait pas ,normal vu qu'elle est la fille d'aiguemarine.

Disons que j'étais un peu surprise de voir une jolie petite fille comme toi ici, mais maintenant je comprends mieux et je suis contente de faire ta connaissance.

Mais moi 'iento déménazé et alé 'oir 'Atthis ! Habite 'oin... Sé un... cherche le mot... hésite... sevalié et Tatalia pincess' de 'Atthis. Le Monsieur ci fait 'odo, sevalié de toi alo' ?

ranya ne put s'empécher de sourire face à l'innocence de cette petite, il y avait bien longtemps depuis son départ de Murat qu'elle n'avait pas eu une conversation avec un enfant, cela lui rappela des souvenirs et ne savait pas trop quoi répondre à cette question.

Alors comme ça tu as déjà un chevalier?

Ranya la regarda un instant balancer ses jambes, se leva et s'agenouilla devant elle.

Mais dis moi c'est quoi pour toi un chevalier?

Elle venait à peine de poser sa question , que Ranya entendit un bruit derrière elle, elle se leva et vit aiguemarine s'approcher, en voyant son visage , elle comprit très vite que rien n'était encore gagné.

Nous avons fait ce que nous avons pu. Il faut maintenant attendre qu'il se réveille... Si tu veux aller le voir, tu peux.

Merci aiguemarine, je sais que vous avez fait de votre mieux , il est entre de bonnes mains.

Ranya se retourna vers la petite qui écoutait.

J'ai fait la connaissance de ta fille , tu peux être fière d'elle , c'est une enfant adorable.

Ma puce, restes avec Ranya...le temps que je revienne, d'accord ?!

merci .

Ranya laissa aiguemarine aller nettoyer ses instruments et attendit son retour, elle savait que maintenant il fallait patienter, elle n'attendait qu'une chose c'est de le voir enfin ouvrir les yeux. Elle retourna s'asseoir auprès d' Athalia essayant de ne pas trop lui montrer à quel point elle était inquiète.

Baronne Messages : 9118 Date d'inscription : 28/04/2008

Sindbad

Le passé avait happé Sindbad.

Il revivait l’assaut donné à Cahors le 9 mai par Nilas et ses acolytes.

Il entendait les cris de douleurs des cadurciens retentir aux portes de la ville. Izidore tombait devant lui, Pink69 un peu plus loin. Devant ses yeux apparaissait alors le sombre visage de Nilas d’Artignac. Une douleur fulgurante lui remua les entrailles…

C’est alors que le décor changea. Sindbad ne se trouvait plus à Cahors mais dans cette luxueuse demeure qu’il avait vu en rêve à Marmande au début de l’année. De nouveau, la main tenant l’épée ensanglantée au dessus du cadavre lui apparut. Puis, levant la tête, le miroir lui renvoya son image.

Pourquoi devait-il toujours revoir ses images qui torturaient encore et encore sa conscience ?

C’est alors qu’il se sentit tiré par la manche. Se retournant, son regard croisa le regard d’une femme. Sa chevelure rougeoyante était teinte au henné. Elle portait autour du cou un collier composé d’une multitude d’yeux bleus. Un nazar bonjuk. Un collier ottoman protégeant son porteur contre le mauvais oeil…Elle était donc là ? Ses lèvres remuaient, mais aucun son n’en sortait. Que disait-elle ?

Soudain, une lancinante douleur naquit à nouveau. Mais celle-ci était différente, plus aigue, plus intense. Sindbad prit alors conscience que tout ceci n’était qu’un rêve. Mais que lui réservait la réalité ?

Lentement, ses paupières s’ouvrirent…

» 1.0 [Hivers 1456 - Printemps 1456] Une nouvelle inattendue...